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8 - Émilie Douairière

Émilie Douairière était une charmante vieille dame, qui rappela à Holmes sa logeuse. En moins impétueux, peut-être. Il fallait dire que celle-ci n'était pas obligée de supporter sans arrêt ses lubies.

-Entrez, lui dit-elle avant qu'il n'ait pu frapper. J'ai entendu l'autre brute crier, et je me doutais bien que vous voudriez me parler, après.

-Je suis désolé de vous déranger, déclara machinalement Holmes en entrant dans la chambre.

-Oh, je vous en prie, répondit doucement la vieille dame. Je supporterai encore mille interrogatoires si cela pouvait aider à retrouver celui qui a tué le docteur Watson.

Holmes posa sur elle un regard emplis de gratitude.

Elle était assez vieille, peut-être quatre-vingts, quatre-vingt-cinq ans, mais sa posture droite témoignait d'une grande vigueur et d'une fierté à la hauteur. Le regard du détective passa sur les photographies alignées sur la commode, toutes ceintes de rubans noirs. La vie ne l'avait pas épargné.

-Puis-je vous demander qui vous êtes ? Demanda gentiment l'objet de ses pensées. Un ami du docteur ?

-Un très grand ami. Je suis Sherlock Holmes.

-Ce nom me dit quelque chose... Vous êtes détective, n'est-ce pas ? Alors c'était vraiment ce John Watson ? Je ne l'ai pas cru, lorsque les journaux l'ont annoncé. Il ne parlait jamais de vous.

Et soudain, sans prévenir, l'aiguillon de la douleur perça le cœur de Holmes. Il regarda un instant Émilie, les yeux ronds. Ses jambes se dérobèrent, et il se laissa tomber sur le bord du lit.

Watson avait toujours adoré raconter leurs aventures communes. Pourquoi, alors, pourquoi... Pourquoi ne plus parler de lui ? Lui en voulait-il à ce point ? Lui était-il devenu insupportable ? Voulait-il... Voulait-il l'oublier ?

-Tenez, souffla la vieille dame en lui tendant une tasse de thé fumante, qu'il prit machinalement dans ses mains. Je suis désolé d'avoir parlé de façon aussi inconsidérée.

Elle s'assit à côté de lui, oubliant toute la pudeur et les codes qu'une femme se devait de respecter, en ce XIXeme siècle bien puritain, et posa une main sur l'épaule du détective, qui tremblait légèrement.

-Vous étiez proche ? Demanda-t-elle.

Holmes acquiesça, la gorge serrée.

-C'était quelqu'un d'important, pour vous ?

Le détective lui jeta un regard désespéré.

-Je ne sais pas quoi vous dire, murmura Émilie en caressant gentiment son dos. Vous allez voir, les gens vont vous débiter un tas de fadaises. Personne ne saura jamais vous expliquer comment on vit sans la personne la plus importante de votre existence. Et puis, on fait avec. On en souffre toujours, je vous assure. Vingt ans plus tard, c'est la même blessure. Mais on fait avec.

Elle souleva gentiment la main de Holmes pour le pousser à boire son thé. Il s'exécuta comme un enfant sage. La chaleur du breuvage lui apporta un maigre réconfort.

-Pour ce que je vous ai dit tout à l'heure, repris Émilie, méfiez-vous. Je sais que je ne devrais pas dire ça à un détective, mais je ne l'ai que trop constaté, au cours de ma vie. Les choses sont très rarement ce qu'elles semblent être.

Holmes lui sourit gentiment et reposa sa tasse de thé.

Lentement, avec méthode, ordre et logique, il entreprit de repousser une nouvelle fois l'image de Watson au fond de sa conscience. Il savait que ce n'était pas la meilleure des solutions, et qu'il était en train de créer, au fond de lui, une véritable bombe à retardement. Mais il ne pouvait pas se permettre de laisser libre cours à son chagrin. Pas ici. Pas maintenant.

Émilie observa avec tristesse le détective se construire une armure d'indifférence. Elle aussi savait que ce n'était pas la bonne solution. Comme elle savait que parfois, on avait pas d'autre choix.

-Que pouvez-vous m'apprendre sur le jour de la mort du docteur ? Demanda Holmes d'une voix redevenue assurée en se mettant debout.

-Pas grand-chose, j'en ai peur. Il est partit tôt le matin pour visiter le vieux château, comme tous les jours. C'est quasiment la seule chose à visiter dans la région, de toute façon. Puis il est rentré, vers midi, pour déjeuner. Je l'ai trouvé assez anxieux, moins enjoué que d'habitude. Mais lorsque je lui en ais fait la remarque, il m'a assuré que tout allait pour le mieux. Si seulement j'avais insisté... soupira-t-elle. Puis nous avons fait quelques parties de cartes, sans grand intérêt. Le docteur avait visiblement la tête ailleurs. Il n'arrêtait pas de regarder sa montre, comme s'il avait un rendez-vous. Toutefois, je ne vois pas avec qui... Puis je suis monté me reposer dans ma chambre et écrire quelques lettres. Je ne suis redescendue qu'au dîner...

-Comme tous le monde, la coupa Holmes. Personne n'a rien vu, personne n'a d'alibi... Dites-moi, chère madame, sauriez-vous me dire si Watson appréciait le sieur Crowley ?

-Vous avez raison de me le demander, car c'est assez étrange. J'avais l'impression qu'il éprouvait pour cet homme une haine viscérale, et, pourtant, il continuait à manger et plaisanter avec lui comme le meilleur ami du monde. Je l'en ais entretenu plusieurs fois, mais, à chaque fois, il s'est refermé comme une huître. Impossible de lui soutirer la moindre information. Mais j'ai cru comprendre qu'il souffrait d'une terrible histoire... Un évènement malheureux, dans son passé... Vous qui le connaissiez bien, vous n'en savez vraiment pas plus ?

-Vous êtes la deuxième à sous-entendre une telle chose. Pourtant, je n'ai jamais soupçonné chez Watson un passé particulièrement tragique...

Son masque se fissura brièvement.

-Peut-être ne le connaissais-je pas aussi bien que je le pensais... murmura-t-il.

-Baliverne ! s'exclama la vieille dame. Je sais que la plupart des gens vous rabâcheront qu'on ne connaît jamais les gens qu'on côtoie, mais moi, je suis persuadé de l'inverse. On connaît souvent bien mieux nos amis qu'on ne le pense. Nos amis... Et nos amours.

-Ce qui est plutôt en contradiction avec ce que vous venez de me dire, s'amusa Holmes.

-En effet. Mais n'est-ce pas votre métier, de résoudre les contradictions ?

-Vous avez parfaitement raison, répondit Holmes en souriant doucement. Je vous préviendrai lorsque j'aurais résolu celle-ci. Au plaisir, madame Douairière...

-Prenez soin de vous, monsieur Holmes.

Le détective s'apprêtait à franchir le seuil de la chambre lorsque posa sa main sur son bras pour l'arrêter.

-Si vous avez besoin de parler... souffla-t-elle.

Il acquiesça de la tête, mais elle lue dans son regard qu'il ne le ferait jamais.

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