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5 - L'inspecteur Brakenrid

Le train cessa doucement sa course.

Holmes ne pleurait plus.

Ses yeux secs, vides, contemplaient simplement la morne campagne anglaise, sans s'attarder sur quoi que ce soit.

Il avait remplacé la douleur par la colère. Quelqu'un lui avait pris son ami.

Ce quelqu'un allait payer. Cher. Si cher qu'il n'aurait pas assez de son âme pour s'acquitter du prix de son acte.

Il referma d'un geste sec son étui de marocain vert et le fourra dans son sac de voyage. Le docteur désapprouverait, bien sûr. Mais il n'était pas là pour le lui dire. Il ne serait plus jamais là pour le lui reprocher. Alors si la cocaïne pouvait l'aider à surmonter son absence et se focaliser sur l'enquête...

Sur un dernier sifflement, la gare, derrière les fenêtres, se stabilisa.

Holmes se saisit de son bagage et descendit sur le quai presque vide. Il se dirigea sans hésiter vers un petit homme aux joues roses qui devait habituellement avoir l'air jovial, mais arborait une expression plus en accords avec les circonstances.

-Inspecteur Brakenrid ?

-Lui-même ! s'exclama l'homme en saluant le détective d'un mouvement de la tête. Saperlipopette, monsieur Holmes, vous êtes aussi fort qu'on le dit ! Comment avez-vous deviné que c'était moi ?

-Vous portez une insigne d'inspecteur de police et vous êtes seul sur le quai.

-Oh.

Holmes se retourna pour lancer un regard amusé à Watson... Et s'arrêta au milieu de son geste, toute hilarité envolé.

-Conduisez-moi à l'auberge, dit-il enfin. Vous me donnerez les détails en cours de route.

-Je veux bien, monsieur Holmes, répondit l'inspecteur en marchant dans ses pas, mais je crains qu'il n'y ait pas grand-chose à dire...

~

-Le docteur est arrivé il y a deux semaines, déclara Brakenrid en feuilletant un petit carnet vert, qui tressautait à chaque cahos de la route. Il s'est installé dans la chambre qu'il avait réservée, à l'auberge. Il a dit aux autres résidents – ils sont au nombre de trois – qu'il était ici en vacance. Il partageait ses journées entre randonné, le matin, et jeu et discussion avec les autres vacanciers, le soir.

-Qui sont-ils ? l'interrompit Holmes.

-J'y viens, j'y viens... bredouilla le pauvre inspecteur en feuilletant les pages de son carnet. Voilà ! D'abord, la vieille Émilie. Émilie Douairière. Elle revient ici tous les ans. Il paraît qu'elle aime le calme de la région, pas du tout touristique. Elle est adorable, et, d'après mes premiers interrogatoires, le docteur et elle s'entendait plutôt bien. Une vieille dame inoffensive.

-Ça n'existe pas, les gens inoffensifs, rétorqua le détective.

-Euh... Si vous le dites, monsieur Holmes... Alors, ensuite il y a Charles Crowley. Un Américain. Personne n'a compris ce qu'il venait faire dans ce trou perdu. Il dépense son argent à qui mieux mieux et n'est pas particulièrement apprécié des habitants. Pourtant, le docteur semblait avoir avec lui des relations cordiales.

Holmes leva un sourcil, surpris. Ce n'était pourtant pas le type de fréquentation habituel de Watson.

-Et la troisième, continua l'inspecteur, s'appelle Anna Grandel. Une magnifique jeune fille qui fait tourner les cœurs de tous les gars du village depuis son arrivée.

-Je suppose que Watson était de ceux-là... soupira Holmes.

-Euh... Non, pas vraiment, répondit l'autre en approchant son carnet de ses yeux pour se relire. En fait, il semblerait que la jeune fille ait été plutôt vexé par son indifférence, et ait redoublé d'attention à son égard, sans succès.

-Vraiment ? s'étonna Holmes. Watson n'est... N'était pourtant pas du genre à rester indifférent au charme des belles demoiselles...

Ses yeux se perdirent un instant dans le paysage. Il se souvenait de Mary Morstan. De la jalousie. C'était la première fois de sa vie qu'il ressentait un pareil sentiment. Finalement, le mariage entre ses deux là n'avait été que de façade, pour tromper les rumeurs qui courrait sur les colocataires du 221b et donner à Mary la liberté d'une femme mariée. Malgré tout, ils étaient restés – jusqu'à la mort de la jeune femme – très bons amis, et Holmes avait toujours crains, quelque part, au fond, tout au fond de lui, que Watson déménage de leur appartement pour goûter aux « joies du mariage »...

Son poing se referma autour de sa canne. Le paysage devint flou. Désormais, ni l'un ni l'autre n'existait plus...

-Monsieur Holmes ? Lança gentiment l'inspecteur. Nous sommes arrivés.

-Ce n'était pas très loin, souffla Holmes en descendant de la calèche pour reprendre contenance.

-Non... D'ailleurs, le jour de son arrivé, le docteur est venu à pied.

-Vraiment ? Répondit distraitement le détective en desserrant un par un ses doigts crispés.

Ce n'était pas le moment de faire du sentimentalisme. Il allait avoir besoin de toutes ses capacités mentales.

-Voulez-vous d'abord interroger les résidents, demanda gentiment l'inspecteur, visiter le lieu du crime ou examiner le corps ?

Le corps ? Le corps de Watson ?

Holmes n'avait pas songé à cela. L'image du visage de son ami s'imposa à sa mémoire. Sans vie.

Il la chassa aussitôt.

-Les résidents... dit-il d'une voix un peu éraillée. Allons d'abord interroger les résidents.

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