2 ans avant, un mardi soir
Je rentrai chez moi, enfin chez mes parents, après une longue journée à la faculté de médecine.
Je dis bonjour à mes parents, que je trouvai en train de regarder la télévision, puis montai à la chambre de mon frère, Jude.
Je le trouvai en train de lire, entièrement allongé sur son lit :
- Salut, p'tit bonhomme ! lui dis-je.
Il eu un sursaut et se retourna :
- Raphaël !
Il sauta de son lit, et courrus dans mes bras, sûrement pour se cacher.
Cacher ses poignets.
Cacher son visage.
Cacher ses larmes.
Je le laissai m'éteindre quelques secondes, et le repoussai doucement :
- Qu'est-ce qu'il se passe, Jude ? lui demandai-je
- Rien--Je... il éclata en sanglots.
Je le laissai pleurer. Il avait des problèmes, au collège. Il était harcelé par des lycéens, et il ne savait pas se défendre.
Au collège, il faisait le fort, mais au fond, il n'en pouvait plus de tout ça, c'est pour cela que les jours où il est vraiment à bout, il prend un couteau.
Il ne m'écoute pas, il n'écoute personne, mais c'est pourtant la personne qui m'est la plus chère.
Je compris qu'il n'était pas décidé à parler ce soir. Je vis qu'il allait mieux, et lui demandai si ça allait aller. Il me fit signe que oui et je sortis de sa chambre.
J'allai dans la mienne, pour faire mes leçons, même si j'en avais peu.
J'entendis la voix de ma mère crier : À table ! je terminai mon exercice, et descendai pour manger.
Ma mère servit le plat, et mon père nous rejoignit peu de temps après.
- Jude ne vient pas ? demanda ma mère.
- Il n'a pas faim, répondit mon père.
Ma mère soupira, puis me regarda :
- Tu ne trouves pas que Jude ne va pas bien, en ce moment, Raphaël ?
- Non, ne vous inquiétez pas, il est juste débordé, en ce moment, il a plein d'évaluations, leur dis-je.
Mon père ne paraissait pas convaincu vu la tête qu'il faisait.
Mon frère n'avait jamais raconté à nos parents ses problèmes, pour la simple et bonne raison qu'il n'aimait pas les psycholgues, où mes parents l'emmeneraient directement s'ils savaient.
Quand nous eûmes finit de manger, nous débarrassâmes, puis j'allai me laver, et dire bonne nuit à mes parents et à mon frère, qui dormait déjà.
Je finis ensuite mes devoirs, lus une petite demi-heure, et allai me coucher.
La dernière chose à laquelle je pensais est qu'il arriverait quelque chose d'horrible à mon frère, s'il n'arrêrerait pas tout ça, même si ce n'était pas de sa faute.
Je passai une nuit sans rêves, et lorsque mon réveil sonna, je commençai le rituel de chaque matin : mettre la table, manger, me laver, m'habiller et partir à la fac'.
Je retrouvai mon meilleur ami, Charles, et nous allâmes en classe, pour commencer cette nouvelle journée. Nous n'avions que quatre heures de cours le mercredi matin, et à la pause, j'en profitai pour regarder mon téléphone :
- 3 appels manqués de maman.
- 2 appels manqués de papa.
- 3 appels manqués de la maison.
- 4 messages vocaux.
Qu'est-ce qu'il se passe ? pensai-je.
Je décidai d'écouter les messages :
- Raphaël ? C'est maman. Tu sais où est passé Jude ? Rappelle-moi.
- C'est papa, tu sais où est Jude ? Rappelle-moi au plus vite ! Il n'est plus au collège !
À partir de là, j'en avais assez entendu, pour comprendre que mon frère n'était plus là, et je raccrochai.
Mon père m'avait envoyé un message en me disant de ne surtout rien tenter.
Je devais avoir une tête assez paniquée, parce que Charles me demanda ce qu'il se passait.
Je lui dis que je devais absolument partir, et c'est ce que je fis en courant.
Je savais qui était la cause de cette disparition.
J'allai directement au lycée où j'avais été quelques années auparavant, pour trouver Baptiste Granger, que je trouvai devant la grille.
Je le tirai violemment vers moi, et le dirigeai loin des autres élèves. Je le poussai et il tomba sur les fesses, ce qui m'aurait faire rire si la situation n'avait pas été aussi critique.
- OÙ EST JUDE ? hurlai-je, à moitié hystérique.
- Je...Je...ne sais pas... commença-t-il.
- Ne t'avise pas de me dire que tu n'en sais rien ! DIS MOI OÙ IL EST ! criai-je.
- Je n'en sais ri...
Je le giflai, en lui soufflant :
- Répond.
- Et pourquoi je serais obligé ? tenta-t-il.
- Parce que je ne vois pas ce qu'il vous a fait de mal, dis-je.
- Bon... J'avoue... On s'amuse, c'est tout ! répondit-il.
- Comment osez-vous prendre mon frère pour un jouet ?
- Thibault l'a emmené avec lui. Je ne sais pas où ils sont partis.
- Sale...
Depuis un moment, Charles essayait de me retenir par la manche. Je n'en pouvais plus. Charles avait alors pris ma main, dans laquelle j'avais le pistolet, et avait appuyé sur la détente. Le coup de feu était partit.
Baptiste était partit et c'était moi qui en était la cause, même si c'était Charles qui avait appuyé.
J'avais dit à ce dernier de partir, avant que d'autres le prennent pour témoin.
Une troupe de personne de personnes approchait déjà.
Je levai la main, pour qu'ils voyent que c'était bien moi qui avait l'arme, et ils accelérèrent.
Je n'avais plus qu'à fuir.
J'avais longtemps courru, poussé par l'adrénaline, et le besoin absolu de retrouver mon frère. Il fallait absolument que je parte de mon pays, la Russie, et ma ville natale, Tomsk, où je vivais maintenant depuis 16 ans.
J'avais sauté dans un bus, enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles, puis je rabattis ma capuche sur mes courts cheveux. Je descendis à mon arrêt de bus habituel, et repris ma course éffrénée, cette fois, vers la maison de mes parents.
Une fois arrivé, je sonnai, mais personne ne vint m'ouvrir. Je fouillai frénétiquement dans mes poches pour trouver mes clés, que je pris presque aussitôt, et enfonçai dans la serrure. Je me précipitai dans la maison, allant directement à l'étage, chercher quelques vêtements et des livres, que je fourrai dans mon sac. Je redescendis, pour prendre des paquets de gâteaux, ma gourde, et un boût de papier sur lequel j'écrivis :
"Je pars quelque part. Je ne vous dirais pas où, vous le signalerez aux autorités. Vous ne me reverrez pas avant longtemps. Je ne peux déterminer la durée de mon voyage. S'îl vous plaît, comprenez-moi et accpetez la réalité. Oui, c'est moi qui ait tué Baptiste Granger. Oui, je pars en partie à cause de ça. Oui, je dois aussi retrouver Jude. Pardonnez-moi... Je dois partir. Je préfère fuir à rester pour la fin de ma vie en prison.
J'espère qu'on se reverra. Je vous aime.
Raphaël."
Je posai le papier sur la table de la cuisine, pris de l'argent, et dis adieu à cette maison. Il était 14h30. Le prochain train pour Berlin était dans 45 minutes, je venais de regarder sur mon téléphone. La gare n'était pas très loin de chez moi, et lorsque j'y arrivais, je me dirigeai vers les caisses automatiques. Je payai et pris mon billet, pour aller attendre sur les quais.
Je m'assis sur un banc, seul, attendant mon train, qui devait arriver dans 15 minutes. Quand la voix annonça l'arrivée du train, je me levais et m'approchai des rails, pour sentir le vent fouetter mon visage. Il s'arrêta, et je montai dedans, présentant au passage, mon billet au contrôleur, qui me laissa ensuite m'assoir à ma place.
Je remis ma musique en marche, écoutant une chanson au hasard, que je reconnus aussitôt : "Qui je suis" de Kyo. Et je me rendis que les paroles me correspondaient parfaitement. Je m'étais endormis, et ce fut l'arrêt brutal du train qui m'arracha à ma sieste. Je reconnus aussitôt que nous étions à Berlin, où je descendis pour attendre le train suivant, celui qui va en France, où je savais parfaitement que Thibault avait emmené Jude là-bas.
Mon téléphone sonna, je le sortis et m'aperçu que c'était Charles. Je décrochai :
- Allo ?
- Raphaël ? Je fais quoi ? me demanda-t-il.
- Rien du tout. Tu fais comme s'il ne s'était rien passé, ok ? C'est moi qui l'ai tué, toi, je ne te connais pas, lui répondis-je.
- Mais... Je ne peux pas ! J'ai tué un homme ! s'exclama-t-il, il continua :
- Et tu es où ?
- Je suis parti, je ne pouvais pas rester, Charles, la police m'aurait retrouvé, mes parents auraient été fous, bref, je te laisse imaginer. Faut que je retrouve Jude.
- Mais j'aurai pu venir avec toi ! Je vais faire quoi, moi, sans toi ? s'écria-t-il.
- Je te promets que je reviendrais.
Je raccrochai. Il me connaissait assez pour savoir que je savais tenir mes promesses.
J'avais reçu entre-temps des messages de mes parents, qui me demandaient où j'étais, et un autre inconnu, qui disait :
- Je sais où est Jude. Rappelle-moi si tu veux plus d'informations.
Qu'est-ce que je vais faire? pensai-je.
J'allais l'appeler évidemment. J'étais devenu si naïf depuis que Jude avait disparu... je n'avais pas le choix... je DEVAIS retrouver mon frère, et j'étais prêt à cueillir n'importe quel indice. Je tombai sur la boîte vocale, et laissai un message, comme quoi j'étais très intérressé.
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