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8

L'heure du thé sonnait lorsque Holmes atteignit les entrepôts.

À grands coups de pot de vin, il ne tarda pas à localiser la cargaison qui l'intéressait. L'opium était encore là. D'après le docker qui lui avait parlé, l'emplacement était payé jusqu'à demain soir.

Mais est-ce que les Indiens allaient revenir chercher leur marchandise ?

Holmes se dissimula derrière une caisse et attendis.

Une heure.

Deux heures.

Trois.

Quatre.

Et, enfin, un bruit le tira de la torpeur dans laquelle il menaçait de sombrer.

Des voix.

De l'hindou.

Trois hommes entrèrent dans l'entrepôt en se querellant.

D'après leur geste, l'un d'entre eux en accusait un autre, certainement à cause de la mauvaise qualité de l'opium. Une lampe fut allumée, révélant les visages vieillis, cousus de cicatrices mais toujours reconnaissables, qu'il avait découvert dans le carnet de Watson.

Mais où était...

-On me cherche ? Lança une voix dans son dos.

Quelque chose de pointu appuya entre ses omoplates.

Malédiction ! Voilà pourquoi s'était utile d'avoir un partenaire à ses côtés...

-Regardez ce que j'ai trouvé ! Lança en anglais l'homme armé.

Appuyant sur sa lame, il poussa Holmes en terrain découvert, au milieu des trois autres qui lui jetèrent des regards haineux.

Sans qu'ils se concerte, l'un des trois pris une corde et entrepris d'attacher le détective, assis, contre une caisse.

-Je vous avez dit qu'il fallait le tuer ! Cracha l'un d'entre eux.

-Calme toi, Abhra. Nous ne tuons que ceux qui le mérite. C'est la règle.

Holmes se retourna. L'homme qui l'avait surpris dans l'ombre était celui qui s'était fait passer pour médecin à l'hôpital.

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé en Inde, tenta Holmes d'une voix apaisante, mais je peux vous assurer que le docteur Watson ne mérite pas de mourir.

-La ferme, chien d'Anglais ! S'exclama celui qui avait prononcé sa mort en lui envoyant un coup de pied dans le visage.

Un peu sonné, Holmes senti du sang couler de sa lèvre fendue.

-Abhra ! Tonna celui qui l'avait déjà repris. J'ai dit assez !

-Si je puis me permettre, commenta le détective, qu'allez-vous faire de moi, puisque vous ne voulez pas me tuer ?

-Nous te garderons ici, jusqu'à avoir atteint notre but. Puis, nous quitteront le pays, et tu pourra revenir à ta vie normal de petit bourgeois prétentieux.

-Mais pourquoi, Dieu du ciel, vouloir tuer Watson ?

-Ça ne te regarde pas. Nous avons nos raisons.

-La vengeance, lui lança un autre, dont Holmes reconnu la voix pour être celle qu'il avait entendu, il y a quelques nuit, dans le salon du 221b. Voilà notre motif.

-Expliquez-moi !

-Non. Comme l'a dit Cholan, ça ne te regarde pas.

-Watson est mon ami ! S'exclama t-il. Ce qui le concerne me concerne aussi !

A cet instant, un cinquième homme fit irruption dans l'entrepôt.

Sur sa face, entre deux cicatrices, s'étendait un sourire jovial.

-C'est fait, mes frères ! Lança t-il en arrivant. Nous avons respecté notre serment ! John Watson est mort.


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