Chapitre 12
Akira fut réveillée par un bruit de verre cassé, et elle sauta du lit en empoignant sa dague, craignant que Maria se soit introduite dans l'infirmerie. Je n'aurais pas dû me lever aussi vite... Elle tomba au sol après quelques pas, prise de vertiges car passer de l'état endormie et allongée à debout et en train de marcher n'était pas une bonne chose pour son organisme. C'est alors qu'elle remarqua que des pieds venaient d'apparaitre dans son champ de vision, et elle fut bientôt remise debout par un chargé de discipline un peu agacé. « Tout tombe ici, les assiettes et les médecins ! Bonjour espèce de pas douée.» Ajouta-t-il en souriant. « B'jour Zero...J'en déduis que tu as cassé une de mes assiettes ! » Répondit-elle en se dirigeant vers la cuisine pour constater l'ampleur des dégâts. « J'essayais de préparer le petit déjeuner, moi, au lieu de dormir ! » Asséna-t-il en grommelant les mots, fainéante, flemmarde et calamité tout en la rejoignant.
Le petit déjeuner se passa dans la bonne humeur, ce qui équivaut à une vanne pas méchante entre chaque bouchée avalée. Le hunter se leva et laissa la jeune femme seule avant de revenir quelques instants plus tard, un petit mot dans la main. « Pour un hunter, c'est un comble de ne pas avoir l'adresse de la Guilde des Hunters !...Il y a là-bas des archives et des rapports sur le missions effectuées, et parfois même les journaux d'anciens hunters. Je ne sais rien sur ce qu'ont fait tes parents, mais là-bas, tu devrais trouver des informations sur eux, Yagari n'étant pas toujours objectif quand on parle de sa famille et Kaien ne l'étant jamais, je te conseille de commencer tes recherches par là. » La docteure se saisit du papier et le rangea dans la poche de sa veste avant de commencer à rassembler ses affaires. Je vais pouvoir fouiller, et Kaname ne pourra rien me dire, il ne le saura même pas ! Et puis d'abord, ce sont mes parents merde, j'ai bien le droit de savoir pourquoi on les traite de meurtriers ! « Un conseil, non, plutôt un ordre...Ne va jamais à la Guilde seule. Ils n'aiment pas trop les marginaux dans notre genre, si tu vois ce que je veux dire. Tu as beau être une récessive et non un Level D, ils seraient quand même capables de te prendre pour cible. » Expliqua le hunter en serrant les dents pendant qu'Akira reposait ses affaires, déçue. « Tu vas quelque part ? » Demanda le médecin en le voyant enfiler sa veste. « Comme si j'avais que ça à faire, le directeur m'oblige à aller décorer la salle pour le bal...On se voit ce soir, vu que tu seras là. » Dit-il avec un faible sourire avant de partir.
La docteure dû s'occuper de beaucoup d'étudiantes qui s'étaient tordues la cheville en répétant les pas de la valse, ce jour-là. Elle était de mauvaise humeur car elle en avait assez de les entendre piailler d'impatience en attendant le soir, et surtout de parler en boucle des garçons de la night class comme des bimbos écervelées. Ça m'énerve...toutes ces filles qui veulent attirer l'attention. Ça m'énerve... Mon dieu qu'elles m'énervent ! Qu'est-ce qu'elles ont toutes avec les garçons de la Night Class ? Le jeune médecin se calma un peu en réalisant que contrairement à elle, les étudiantes n'étaient pas immunisées contre l'attraction des vampires. Quand même quoi...Un peu de discrétion s'il vous plait. J'aimerais bien ne pas avoir une migraine avant la pause déjeuné. Le calvaire continua jusqu'à ce que Yagari arrive à l'infirmerie, mettant tout le monde dehors pour pouvoir parler tranquillement avec sa nièce.
« Le président de la Night Class est venu me parler ce matin. » La hunter se demandait bien ce que le sang pur pouvait vouloir à son oncle alors que les vampires dormaient depuis longtemps. L'homme prit une chaise et s'y installa avant d'allumer un cigarette. « Kuran voulait savoir si tes parents avaient commis une faute grave durant leur carrière de hunter. » « Des assassins qui devaient être punis »...Kaname cherche pourquoi le Sénat en voulait à mes parents ! Akira releva la tête. « Qu'est-ce qui est considéré comme une faute grave ? » « Abattre un vampire qui n'est pas sur la liste. » Répondit le hunter un peu surpris par la question. « Abattre un vampire de haut rang aussi ? » Yagari recracha la fumée de la cigarette. « Où est-ce que tu es allée chercher cette idée ?! » s'exclama-t-il en se levant. « Je ne sais pas...mais les vampires de haut rang ne sont jamais sur la liste, pas vrai ? » Le regard de son oncle s'assombrit et il écrasa sa cigarette entre ses doigts. « Sors toi cette idée de la tête, tu veux ? Tes parents étaient d'excellents hunters et des gens bien. Ta mère...Était simplement trop accrochée à ses idéaux. » Lui intima le hunter avant de quitter l'infirmerie.
Tournant en rond dans la salle de soins, la jeune femme réfléchissait au comportement de Yagari. Il n'était pas dans son état normal et la conversation avec Kaname y était pour quelque chose. Mon oncle...Il me cache ce qu'ont fait mes parents, il évite le sujet et refuse de répondre à mes questions. Ils ont bien commis une faute, mais laquelle, et quand ? Pourquoi...Maman, Papa...étaient de bonnes personnes, pourquoi auraient-ils abattu un vampire qui ne le méritait pas ? La hunter était perdue dans ses pensées, cherchant un quelconque indice dans le comportement de ses parents quand ils étaient avec elle. Maman a changé lorsqu'elle a eu son cancer...Je ne me souviens de rien d'autre, est-ce que j'aurais oublié ? La tête dans les mains, elle fouillait dans sa mémoire, lorsqu'elle fut tirée de ses pensées par l'arrivée de Yuki qui avait un sourire jusqu'aux oreilles.
La petite brunette tenait un paquet contre elle. « Akira – Nee sama ! J'ai vu Zero ce midi, c'est bien que vous vous soyez réconciliés, je savais que c'était une bonne idée qu'il te prépare un repas pour discuter autour...Akira, Est-ce que ça va ? Demanda la chargée de discipline, inquiète en voyant l'air sombre du médecin. « Ce n'est rien Yuki, ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien. » Le regard mélancolique de la jeune femme donnait envie de pleurer à Yuki, qui posa le paquet qu'elle tenait et vint s'asseoir à côté d'elle. Elle a le même air triste que Kaname quand quelque chose ne va pas, qu'est-ce qui lui arrive ? « Si tu as des soucis, tu peux m'en parler tu sais ! Je suis là pour t'écouter !...Tu es toujours tellement gentille avec Zero et moi, merci de prendre soins de lui. » Le ton chaleureux de la chargée de la chargée de discipline réchauffa un peu Akira, qui lui adressa un petit sourire. « Je pensais à mes parents, ça m'a rendue triste, alors ne t'inquiète pas, c'est normal. » Expliqua-t-elle avant de continuer. « C'est quoi ça, un cadeau pour moi ? » Demanda la docteure avec un air soudain très intéressé. « Un cadeau, mais il n'est pas pour toi. » Déclara la jeune fille avec un air gêné pendant que le médecin riait, ne parvenant pas à faire semblant de bouder. « Il est de qui ce cadeau ? Vu que c'est une jolie boîte, je dirais Kaname ! » . Yuki acquiesça et ouvrit la boîte avant d'en sortir une robe rose très pâle à froufrous plutôt courte. Elle est jolie, Kaname l'a bien choisie. Yuki est vraiment contente, ça fait plaisir à voir ! Pensa la jeune femme en examinant la robe. « J'ai hâte de la porter ! » La brunette faisait semblant de danser la valse, serrant toujours sa robe contre elle sous le regard amusé d'Akira. « Kaname m'a dit qu'il t'avait donné un coffret, est-ce que tu l'as ouvert ? » Le coffret ? Je l'avais oublié celui-là...Maria accapare vraiment trop mon esprit. La docteure hocha négativement la tête et partit chercher l'objet dans sa chambre avant de revenir s'installer à côté de Yuki. « On peut l'ouvrir à deux, si tu veux. » Dit doucement la hunter, et un sourire apparut immédiatement sur le visage de la jeune fille. Elle est vraiment adorable. Pensa le médecin avant de soulever le couvercle du coffret lentement. À l'intérieur se trouvait un collier raz de cou décoré avec de roses mauves et de la dentelle noire, une perle de rubis en forme de goutte suspendue en son centre. Il n'y est pas allé de main morte ! « Il est magnifique. » dit la hunter en faisant tourner le bijou dans ses mains avant de tendre à la chargée de discipline. « Kaname sait vraiment bien choisir les cadeaux ! Il t'ira à merveille je suis sûre ! C'est marrant qu'il soit parfaitement assorti avec ta robe, une sacrée coïncidence en fait même !» S'exclama la jeune femme.
Elles discutèrent une bonne partie de l'après-midi de tout et de rien, avant que les blessés ne reviennent, les chevilles encore tordues des répétitions de la valse, mais Akira avait la tête ailleurs, si bien que les voix stridentes des étudiantes surexcitées avaient cessé de lui casser les pieds, et ce petit manège dura jusqu'à ce que tout le monde décampe pour aller se préparer. S'autorisant un moment de détente, le médecin prit un bain, les douches quotidiennes du médecin n'étant pas aussi relaxantes. Elle s'habilla ensuite avant de peigner ses cheveux et de mettre le collier que Kaname lui avait offert. Lorsqu'elle fut prête elle regarda le résultat dans le miroir, plus que satisfaite. C'est vrai que le collier s'accorde parfaitement avec ma tenue, s'en est même bizarre. Puis les paroles de Yuki et du président de la Night Class lui revinrent en mémoire. « Une sacrée coïncidence, même ! », « C'est pour demain. », « Je ne pourrais pas toujours m'assurer que tu sois en sécurité. » La jeune femme regarda attentivement le collier, puis fouilla dans le coffret et y trouva la date d'achat. Hier...Comment Kaname a pu choisir un collier parfaitement assortit à ma robe alors qu'il ne l'a pas vue ? Sauf si...Sauf s'il nous a fait suivre. Elle s'assit sur une chaise, pensive. « Je protège déjà Yuki. » Il a fait suivre Yuki. Et par conséquent, il a vu ce que nous faisions... Il ne voulait pas la laisser seule, même avec un hunter pour la défendre en cas d'attaque. Je crois qu'il a compris depuis un moment qui était réellement Maria, alors pourquoi est-ce qu'il n'a rien fait ? La docteure quitta l'infirmerie, se promettant d'obtenir des réponses de la part de Kaname.
La salle de balle était décorée de guirlandes, rubans et bouquets. Les différents lustres qui y étaient suspendus éclairaient la salle de mille feux, on se serait cru dans un château de contes de fées, et alors qu'elle observait la salle depuis l'entrée principale, Akira percuta le directeur qui manqua de s'étaler lamentablement par terre. « Désolée...Je suis un peu ailleurs en ce moment. » Dit-elle avant de remettre le directeur sur ses deux pieds. « C'est Zero-kun qui s'est occupé de superviser tout ça, c'est beau n'est-ce pas ? » Les trémolos dans la voix de son interlocuteur indiquaient à quel point l'homme était fier de son fils et la hunter laissa échapper un éclat de rire. Lorsqu'elle rentra dans la salle, elle repéra immédiatement le décorateur en chef et se dirigea vers lui, et elle aurait atteint son objectif si Aido et Takuma ne l'avaient pas attrapée avant. « Notre chère docteure est à tomber ce soir. Me ferais-tu l'honneur d'une danse, belle demoiselle ? » Hanabusa était passé en mode Casanova et faisaient les yeux doux au médecin qui retenait un fou rire de peur de le froisser. Il n'est pas gêné celui-là ! Je plains les filles de la Day Class ! Akira avait du mal à garder son sérieux, et ce fut au tour de Takuma d'en rajouter une louche. « Non non non Aido, ça ne va pas du tout, c'est avec moi qu'elle doit danser ...et c'est avec moi qu'elle VA danser ! » La jeune femme regardait les deux vampires se chamailler et elle ne pouvait pas s'empêcher de rire devant leurs gamineries. « Excusez-moi les garçons, mais je ne danse pas. Vous allez devoir trouver une autre cavalière...et toutes ces jeunes filles qui nous entourent sont volontaires ! Amusez-vous bien ! » Leur adressa le médecin avant de décamper vers un coin plus tranquille de la salle.
« Je vois que tu t'amuses toujours autant avec les sangsues... » Zero venait de s'adosser au pilier à côté d'elle, un rictus moqueur sur le visage. « Rien ne m'empêchait d'accepter, mais je n'ai envie de danser qu'avec une seule personne. » Commença le médecin, un sourire en coin sur les lèvres. « Et qui c'est ? » Demanda le hunter, soudain curieux de savoir qui serait le cavalier de la hunter. « C'est un joli garçon...Tu ne le connais pas, il s'appelle Zero Kiryu ! Et il te ressemble trait pour trait, Mr. Grognon ! Quel dommage qu'il ne soit pas là ce soir, j'aurais bien voulu danser avec lui.» Dit-elle en jubilant devant l'air offusqué de Zero à l'entente de son surnom. Zero qui devint aussi rouge que la rose qui ornait sa veste lorsqu'il tiqua sur les mots « joli garçon ».
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