Elle me dévisagea avec insistance, un petit sourire au coin des lèvres. Je reconnus alors Diane, une ancienne amie d'enfance. C'était incroyable ! Quelle coïncidence ! Se retrouver là, un après-midi à Paris, sous une pluie battante, cela me semblait irréel ! Nous avions été très proches autrefois. J'avais gardé le souvenir d'une jeune fille enjouée, rieuse et espiègle. Pourtant, une chose semblait avoir changé en elle.

Je la découvrais renfermée et triste. Elle ressemblait à une fleur fanée, flétrie par le temps.

Elle arborait un air sauvage qui me troubla. J'en étais profondément apeurée.

- "Il faut que tu m'aides, m'adressa-t-elle la première. Suis-moi !"

J'hésitai un instant, je devais rentrer chez moi. Mais la curiosité l'emporta.

Elle s'arrêta devant une petite porte et m'invita à entrer. Je me retrouvai plongée dans une autre époque. Sur des étagères poussiéreuses s'étalaient des petits pots et des fioles soigneusement étiquetées. On eut cru une boutique d'apothicaire. Une odeur particulière flottait dans l'air. Elle me rappelait celle des huiles essentielles que ma tante appréciait tant. Mon malaise s'accrut et la frayeur me gagna.

Restée en retrait, Diane me dit :

- "Tu dois trouver ce bijoux."

Elle me tendit son téléphone portable et je vis un médaillon aux reflets irisés, retenu par une fine chaîne d'argent.

- "Tu le garderas. Je te recontacterai et je t'expliquerai. Promets-moi que tu le feras, m'ordonna-t-elle.

- Mais... répliquai-je.

- Jure-le ! cria-t-elle de plus belle. Elle me toisait d'un regard pénétrant. Toute sa personne

débordait d'un ardent désir de possession. Elle en tremblait.

- Oui... je te le promets," lâchai-je, terrifiée.

Je commençai fébrilement mes recherches et finis par trouver, sans trop de difficulté, un petit coffre en bois sculpté. Je l'ouvris, le médaillon s'y trouvait. Je lançai :

- "Le voilà ton médaillon ! Maintenant laisse-moi tranquille !"

Je me retournai. Diane avait disparu.