Ses yeux se baladaient dans la pièce. Il avait vraiment fait de la merde. Voilà ce que ça lui apportait de se prendre pour un super héro. Il avait gagné un petit détour à l'hôpital et sûrement chez sa mère et son beau-père pour se faire engueuler comme il le faut.
Il avait simplement voulu apaiser ses démons. Et peut-être aussi de son ancien amour. Pour lui si une source de ses problèmes était éliminé alors peut-être que le poids lourds sur ses épaules deviendrait un tout petit peu plus léger. Le problème était qu'il était faible. Et avec tout ce qui venait de se passer il l'était encore plus. Maintenant il allait devoir se montrer devant Damien encore plus faible qu'il ne l'était avant. Et ça le faisait vraiment chier. Il ne voulait pas que son ami aux billes bleus le voit dans cet état.
Alors les premières fois qu'il était venu il l'avait ignoré. Il ne le regardait pas. Mais c'était tellement dur d'ignorer la personne qui a fait chavirer son cœur. Alors le brun s'est laissé aller.

Damien venait justement de faire son entrée dans la pièce après avoir toqué timidement.
Thomas tourna la tête vers lui. Quelque chose avait changé avec Damien. Il semblait plus fatigué que d'habitude. Son visage était tel un brouillon. Ses yeux semblaient avoir du mal à rester ouvert et des cernes avaient élue domicile sous ses beaux yeux.

-Salut Thomas.

Damien s'asseya sur la chaise qui se trouvait près du lit.

-Tu ne t'assois pas sur le lit ? D'habitude tu fais ça.

-Thomas. Il faut que je te dise quelque chose.

Damien tendit sa main et attrapa l'une des mains du brun.

-Je commence à vraiment me fatiguer. Je dois avouer que te courir après me fatigue beaucoup.

Thomas sentait son cœur se serrer. Il avait peur de ce qu'allait dire Damien. Peut-être qu'il allait lui dire qu'il en avait marre de leur relation et qu'il ne voulait plus le voir. Celà faisait vraiment peur au jeune adulte. Damien était vraiment important dans sa vie. Il ne voulait pas le perdre.

-J'ai beaucoup réfléchi à notre situation à tous les deux. À ce qu'on est, à ce qu'on traverse en ce moment. Et j'ai fini à une conclusion.

Thomas attrapa entre les doigts de sa main libre les draps blancs de son lit.

-Je ne sais pas si ça va ta plaire mais voilà... Je voulais te demander si tu pouvais me parler de tout ce qu'il s'est passé depuis le début. Je veux entendre tout ce que tu as vécu de ta propre bouche. Au moins avant de partir j'aimerais savoir pourquoi tu as fini ici.

-Tu ne vas pas mourir tout de suite.

-Je suis malade. Tu ne sais même pas ce que j'ai.

-Tu as quoi ?

Thomas croisa le regard bleu de Damien.

-Je ne pense pas que ce soit la meilleure des choses à dire à quelqu'un qui est dépressifs.

-Je ne suis pas dépressifs !

Thomas retira sa main d'entre celle de Damien et détourna le regard vers son autre bras qui était blessé. Cette nuit la douleur au bras avait réussi à le réveiller. Il s'en souvient encore. Il a encore l'impression que la forte douleur est présente. Mais peut-être que sa douleur au bras n'était pas aussi forte que celle qu'il avait cœur.

-Ton bras te fais mal ? Tu veux que j'appelle quelqu'un ? Thomas ? Ça va ?

Thomas tourna la tête vers Damien qui s'était relevé et le regardait avec un regard remplit d'inquiétude.

-Assis-toi. Je ne veux pas que tu te fatigue plus à cause de moi.

Damien se posa sur la chaise et Thomas baissa le regard. Il avait également un peu mal à sa hanche et à d'autre endroits où des blessures se trouvaient. Heureusement pour lui il pouvait sortir de l'hôpital aujourd'hui. La seule chose qui lui faisait peur était que ses blessures décident de se r'ouvrir.
Le jeune adulte lança un regard vers son ami. Celui-ci avait baissé la tête et jouait avec ses doigts. Thomas ressentit alors le besoin de parler à Damien. Après tout il était très important dans sa vie. Il n'y avait pas de mal à raconter ses conneries au jeune homme.

-Damien... L'autre Damien. Il m'a fait beaucoup de mal.

Damien releva la tête, surpris.

-Je suis allé le voir. Je sais que c'est bête mais j'avais peur. Pour moi. Mais surtout pour une vieille connaissance. J'avais pas envie qu'elle subisse encore la colère de ce mec. Sauf que bah l'autre il semblait bien préparé. Quand je l'ai vu il semblait vraiment surpris de me voir et un sourire très malsain s'est étendu sur ses lèvres. Je l'ai rejoint près de la bibliothèque. Tu sais, celle où t'aimais bien aller.

-Je vois où c'est.

-On a commencé à se battre. J'ai vraiment fait le con, je sais, mais il m'avait dit des choses méchantes. Comme quoi j'étais bizarre de m'en foutre du genre ou du sexe d'une personne. Pour lui s'était inimaginable. Il a commencé à m'insulter. Et toi aussi. Il a insulté mon copain. Le truc s'est qu'il était beaucoup plus fort que moi. À un moment il m'a poussé fortement et je suis tombé de l'autre côté de la rambarde de sécurité. C'est comme ça que j'ai fini à l'hôpital. T'as pu constater combien la grande pente est plutôt dangereuse.

Thomas lança un regard vers Damien qui semblait vraiment surpris.

-T'es tombé d'aussi haut !?

Damien vint rapidement prendre Thomas dans ses bras. Le brun tapota doucement le dos de son ami.

-Je vais lui faire la peau à ce sale con.

-Dami... T'es pas en mesure de faire ça. Tu devrais rester avec moi et te reposer.

Damien poussa un grognement.

-Ok. Alors j'imagine que c'est mon tour.

Damien se recula un peu mais resta assis sur le lit.

-J'ai peur de faire une rechute. Voilà. Je flippe. Tout le temps. À chaque fois que j'ai un coup de mou j'ai peur que la maladie m'emporte. Comme tout de suite. Je m'sens pas bien tout de suite. Je suis fatigué comme pas possible. Ma tête me fait mal et marcher et vraiment dur pour moi. Là j'ai juste envie de m'alonger dans mon lit et fermer les yeux.

-Tu peux venir contre moi.

Thomas perçu le regard interrogateur de son ami. Il fit un petit sourire, un peu forcé, et fit signe à Damien de venir prendre la même position avachi qu'il avait.
Après quoi Damien se remit à parler.

-Je ne veux pas que tu t'inquiètes.

Thomas ferma les yeux et posa sa tête contre Damien.

-Je m'inquiète pour toi autant que tu t'inquiètes pour moi.

Un léger silence s'installa. Thomas aimait bien être contre Damien. Il voulait le sentir contre lui pour être sûr qu'il allait bien, qu'il était en vie. Il avait peur pour lui et peut importe ce que lui dira son ami il ne pourra pas arrêter de se faire du souci pour lui.

-T'as raison, Damien. Vous avez tous raison.

-Comment ça ?

-Ce que t'as dit tout à l'heure. C'était vrai. Sauf que je ne suis qu'un gros con. Et je nie toujours ça. Je ne veux pas que les gens me regardent d'une manière différente où se comporte différemment avec moi. J'ai déjà eu droit à ça et c'est vraiment désagréable. Voir les autres changé à cause de ce que vous êtes c'est vraiment... Ça me rend triste.

-T'es...

-J'suis pas bien. On m'a dit au début que c'était peut-être qu'un coup de déprime. C'était au collège. En troisième. Ma mère voulait que j'aille voir une psychologue. Alors j'en ai vu une. Elle a dit que ça serait peut-être passager. Je l'espérais même si je savais que ça ne pourrait pas aller mieux. Résultat en seconde j'ai vu une psychiatre. Et voilà. On m'a dit que j'étais dépressif.

-J'ai fait un coup de déprime moi. Et j'ai presque failli rentrer en dépression quand j'ai fini à l'hôpital. Mais je ne me suis pas laissé abattre. Je voulais me battre, même si j'étais vraiment mal à ce moment là.

Un rire nerveux sortit d'entre les lèvres de Thomas.

-Bordel c'est la journée de la vérité ?

-Ça fait du bien de parler.

-T'as raison. Merci Damien.

Thomas entre ouvrit ses yeux. Damien n'avait pas changé malgré ce qu'il venait de lui dire.

-Sinon t'as pas dit ce que tu avais.

Thomas sentit Damien bouger. Et c'est alors que Damien lui chuchota à l'oreille ce qu'il avait.

-Cancer.

Damien se remit correctement alors que Thomas relevait sa tête vers son ami.

-Dami...

-T'es dépressif. Je suis malade.

-Quel beau couple...

Damien déposa un rapide baisé sur le front de Thomas.

-T'es prêt ?

-À quoi ?

-À te battre ! À te battre contre ces démons qui te retiennent à ton passé. À ce qui te tue de l'intérieur petit à petit. Prêt à t'ouvrir plus. Prêt à retrouver cette envie de vivre !

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Thomas était dehors. Ça faisait du bien. Damien était avec lui. Depuis le début il ne pouvait s'empêcher de lui lancer des regards amoureux et Thomas l'avait vite remarqué. C'est vrai que ses problèmes n'allaient pas partir du jour au lendemain mais il se sentait un peu mieux après ce que lui avait dit Damien.

Damien attrapa sa main.

-Ça va aller ? Tu peux marcher ?

-Oui. Merci de t'inquiéter.

-T'es mon mec Toto.

-Dada.

Damien rigola et commença à marcher. Thomas le suivit, sentent son cœur se gonfler de joie. Soudainement Damien se retourna et tendit son petit doigt à Thomas.

-On ne s'abandonne pas ?

-Quoi ?

-On est là l'un pour l'autre.

Thomas leva son bras, près à croisé son petit doigt avec celui de Damien.

-Tu crois que je suis suicidère ?

Damien ne répondit pas. Thomas hésita avant de croiser son petit doigt avec celui de son compagnon.

-Thomas ?

Ils se remirent à marcher.

-Oui ?

-Je pourrais voir ton corps nu ?

-Bordel de merde c'est quoi cette question ?

Thomas lança un regard vers Damien qui regardait droit devant lui.

-Quand on a couché ensemble tu n'as pas voulu que je te vois nu.

Thomas soupira.

-J'aimerais aussi un autre truc.

Damien prit des couleurs.

-Tu ne veux pas qu'on s'installe ensemble ?

Thomas s'arrêta. Damien fit de même. Leurs regards se plongèrent l'un dans l'autre. Aucun des deux ne fit de commentaires. Thomas ne s'en remettait toujours pas. Damien lui avait demandé de vivre avec lui.

-Ok.

Thomas releva son regard vers Damien qui venait de parler.

-Pas de réponse signifie oui.

Et il reparti, suivit pas Thomas. Thomas lança un regard vers Damien et remarqua avec surprise que son ami ne semblait pas se sentir bien.

-Allons chez moi Damien. Tu pourras te reposer.

Thomas attrapa le bras de Damien et il les dirigea vers chez lui.

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Avant dernier chap.