Chapitre 23 : Thomas
Ses yeux sombres fixent le sol. Il ne peut pas les lever. Si il les lèvent, il tombe sur des visages trop souriants à son goût.
Ils sont toujours devant le lycée. Des élèves sortent, ceux qui ont terminé les cours à dix-huit heures. Thomas se souvient très bien quand il terminait à cette heure alors que tous ses amis terminaient à seize heures. Ce qu'il avait pu détester ses amis chaque lundi soir qu'il passait à s'ennuyait tandis que ses amis étaient déjà partis.
Damien passe une main dans son dos et le frotte doucement. Thomas aime bien quand son ancien ami fait ça.
-Viens, il faut que tu les vois.
Thomas ne dit rien. Il est trop fatigué. Alors ils marchent ensemble, côte à côte. Damien parle, il parle beaucoup. Thomas ne dit rien et écoute malgré lui. Il était un peu perdu.
-Les garçons ont ouvert des chaînes youtube. Y'a juste David qui n'en fait pas partie.
-Cool.
L'ironie se sent dans sa voix. Damien leva les yeux aux ciels alors que Thomas montait dans le bus.
Damien se mit vers le milieu du bus et allait s'adosser à la vitre mes Thomas fut plus rapide et prit sa place.
-Toto ?
Thomas leva son regard pour pouvoir voir Damien. Il était toujours aussi beau.
-T'avais disparu où toutes ses années ?
Le jeune homme leva un sourcil.
-C'est la première fois que je te vois depuis trois ans.
-Je suis à la fac pas très loin de là où il y avait la fête.
Un silence s'installe. Aucun des deux ne parlent. Les yeux du bouclé ne pouvaient s'empêcher de fixer le sol. Il n'arrivait pas à soutenir le regard de son ancien ami. Il ne peut pas voir se regard qui ne doit contenir que de la méprise pour lui, ce sourire moqueur et son doigt pointé sur lui, montrant à tous le monde la personne qui les avait lâché et ignoré.
-Sinon, tu faisais quoi à cette fête ?
-Quelqu'un m'y a emmené. Et toi ? Pourquoi ton costume était si pourris ?
-Hé! Je ne roule pas sur l'or.
Thomas releva son regard pour voir le magnifique sourire de Damien. Il semblait tellement sincère à ses yeux. Il a toujours fait confiance à Damien.
-On s'arrête là. Suis moi et ne te perds pas.
Damien sortit du bus et Thomas le suivit. Il marchait derrière le jeune homme aux billes bleus, son regard détaillant les lieux. Rien de très intéressant. Des voitures, des personnes, des magasins, des bars, une grande fontaine. C'étaient des choses normales qu'il avait l'habitude de voir.
Damien lui attrapa le bras alors qu'il continuait de marcher tout droit tandis que son ancien camarade avait tourné. Il frissona. Malgré lui, il aimait bien le touché de Damien. C'était rassurant. Trop, même.
Le bouclé suivit Damien jusqu'à une terrasse d'un café. Il ne prenait pas la peine de regarder ceux qui l'entouraient. Ça ne servait à rien. Une exclamation lui fit lever la tête. David était devant lui, les yeux écarquillés et remplis de larmes. Le faux blond se jetta sur lui sans qu'il n'ait pu rien faire et des bras passèrent autour de son coup, collant leurs deux corps l'un contre l'autre. Le jeune adulte se raidit. Il n'avait pas l'habitude des contacts humains. David le serrait contre lui alors qu'une de ses mains caressait ses cheveux bouclés trop long. Thomas posa son front contre l'épaule de son ancien ami, poussé par Damien derrière David qui l'incitait à répondre à l'étreinte.
-Merci Damien. Merci.
Le faux blond ressera encore l'étreinte. Et finalement, Thomas se dit que ce n'était pas si mal d'être dans ses bras.
Les deux garçons se séparèrent doucement. David posa ses mains sur les épaules de son ami. Il le détaillait comme aurait fait un parent ou un grand frère qui n'aurait pas vu son fils ou frère depuis longtemps.
-Putain. Thomas.
C'était beau. Trop beau pour Thomas. Pour lui, le bonheur devait forcément durer que très peu. Pourquoi ? Parce que pour lui il y avait toujours quelque chose pour tout casser.
-Qu'est-ce qui t'a pris de faire le mort ? Je me suis fait une putain de ces peurs. Ne me fais plus jamais ça. Ok ?
Thomas fronça les sourcils. Il n'aimait pas recevoir des ordres. Surtout si ils venaient d'un ancien camarade.
-Je n'ai pas d'ordres à recevoir de toi.
Thomas avait envie de se gifler. Lui et son caractère de merde. Pourquoi devait-il être aussi méchant avec lui ?
Le sourire de David se fana.
-Thomas.
Il se recula sous le regard triste de David alors que Damien commandait à boire.
-Venez-vous assoir. Au faite tu es seul ?
David hocha positivement la tête avant d'aller s'assoir. Thomas croisa les bras. Il n'avait pas envie. Il avait juste envie de rentrer chez lui et filer dans son lit. Est-ce que c'était trop en demander ? Sûrement. Le regard de Damien se faisait insistant. Pourquoi devait-il le subir ? Il pourrait très bien prendre ses jambes à son coup et s'en aller.
Finalement il alla s'asseoir sur la chaise à côté de Damien. Un silence s'installa alors que Damien était sur son portable et envoyait des messages aux autres, leur demandant de se bouger le cul. Thomas n'aimait pas le regard du faux blond sur lui. Il le trouvait trop perçant. Il le mettait mal à l'aise. Il baissa la tête et mit sa capuche.
-Tu pourrais arrêter de me fixer comme ça ?
Froid. Son ton était vraiment trop froid.
-Toto...
-Et ne m'appelle pas comme ça. Seuls mes amis m'appellent comme ça.
David baissa les yeux.
-Putain Thomas ! On est toujours tes amis. Alors arrête de lui parler comme ça.
Thomas serra les poings tout en détournant le regard. Des personnes arrivaient vers eux mais le jeune homme n'en avait rien à faire. Il se leva brusquement.
-Vous me saoulez de toute façon. Je rentre chez moi.
-Thomas !
Damien s'était levé aussi et avait posé ses mains sur ses épaules.
-Respire et assis toi, s'il te plaît. Il faut qu'on discute.
Leurs regards se croisèrent et ne se lâchèrent plus. Thomas s'assit, en même temps que Damien. Celui-ci lui fit un petit sourire alors que Thomas serrait fortement son sac de cours contre lui.
Trois autres personnes pointèrent le bout de leurs nez. Le jeune homme ne les voyait pas, étant dos aux nouveaux arrivants. Il baissa la tête. Il n'avait pas envie de les voir.
-Bha Damien t'as ramené ton mec ?
-Son nouvel amant. Salut.
-Mais vos gueules.
Damien avait attrapé la capuche et l'avait enlevé. Thomas releva brusquement son regard vers le jeune homme aux billes bleus qui regardait les nouveaux arrivants. Son cœur battait rapidement alors que la phrase tournait en boucle dans sa tête. Son mec ? Damien a un mec ? Depuis combien de temps ? Il est gentil ? Il est intelligent ? Est-il mieux que lui ? Thomas s'arrêta dans ses questions stupides. Bien-sûr, ce n'était pas difficile d'être mieux que lui. Rien n'était plus simple. Tous le monde pouvait facilement être mieux que lui. Lui, était presque toujours de mauvaise humeur. Il n'arrivait pas à contenir ses émotions. Il n'était pas beau. Il avait toujours des pensées négatives. Vraiment beaucoup trop. Même son beau-père lui avait fait la remarque. Moche. Débile. Négatif. Ouais, y'avait vraiment beaucoup mieux que lui.
-Les mecs, Thomas a eu la gentillesse de venir. Soyez sympas.
Maxime s'assit en face de Thomas et le détailla, surpris. Thomas avait envie de lui hurler dessus et lui demander pourquoi il le regardait avec ce regard.
Cyril s'assit à côté de Maxime et le regardait également avec ce même regard surpris qui donnait envie à Thomas de lui mettre un poing dans le visage.
Hugo s'assit à côté de Damien et ne dit rien. C'était le seul à ne pas le regarder.
-Thomas ? Putain ça faisait longtemps. Je... Je ne sais pas quoi vraiment dire.
-Bah dis rien.
Cyril fronça les sourcils.
-C'est bon Thomas. Pas besoin de t'énerver. Au faite, qu'est ce que tu fais ici ?
Thomas lança un regard vers Damien.
-Je crois que je vais y aller. Je ne pense pas que quelqu'un comme moi peut être pardonné.
-Tu veux encore faire ton lâche ? Super, Thomas. Je ne me souvenais pas que t'étais comme ça au lycée.
Thomas lança un regard noir vers Hugo.
-Nous ne sommes plus au lycée.
Son ton était glacial. Ses démons faisaient surfaces et prenaient son contrôle. Sous la colère sa respiration allait plus vite.
-Je penses qu'on est tous partis de mauvais pied. Hugo et Cyril on se calme. Toi, Thomas, essaye de rester calme. Et respire.
Damien attrapa la main de Thomas et lui souria. Le bouclé souffla un bon coup.
-Il faudrait que tu nous expliques ce qu'il s'est passé pour qu'on en arrive là. Toto, je suis sûr qu'ils aimeraient tous savoir. Comme moi.
-D'abord, ta main.
-Ho, ok.
Le jeune homme aux billes bleus lâcha la main du bouclé, déçu.
-Après, je ne parles pas en présence d'Hugo, Cyril, Maxime et David. Tu seras le seul à qui je parlerais. Et si tu répètes ça aux autres je te casse la gueule. Ou te castre. T'as le choix.
C'est sur ses paroles que Thomas s'en alla.
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