Damien attendait le bus au même endroit que chaques matins. Ses yeux étaient baissés sur son téléphone où Hugo, celui qui était son meilleur ami, lui envoyait des messages. Un soupire s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'une personne arrivée vers lui. Il ne releva pas son regard, Hugo occupait ses pensées en ce moment. Il n'arrêtait pas de lui poser des questions sur lui et Thomas, ce qui l'embêtait beaucoup. Il se demandait si il savait qu'il avait une relation particulière avec son aîné. Il passa une main sur son visage alors qu'il avait une grande envie de dormir. Cette nuit avait été plutôt courte, il avait passé son temps à envoyer des messages aux deux Hugo. D'un côté il s'était engueulé avec son ancien meilleur ami et de l'autre côté il avait parlé de sa relation avec Thomas et des problèmes du bouclé.

-Dami ?

Damien releva immédiatement le regard vers la personne. Thomas était devant lui, les joues et le nez rougis par le froid.

-Je... Je suis vraiment désolé pour la dernière fois. Je ne voulais pas être désagréable. J'étais un peu sur les nerfs à cause de David. Mais on a discuté ! Ça va, je ne lui fait pas la tête. Et lui non plus. On est OK.

Thomas s'avança un peu plus vers Damien. Leurs regards ne se lâchaient plus. Le plus grand aimait se perdre dans son regard.

-C'est bon.

-Vraiment ?

-Ouais.

Damien rangea son portable dans sa poche avant de faire un grand sourire au bouclé. Celui-ci lui souria également, faisant prendre des couleurs au plus grand. Timidement, Thomas fit le premier pas. Il passa un bras derrière le coup de Damien et approcha son visage pour pouvoir poser timidement ses lèvres sur celles de son compagnon. C'était un baisé timide et assez maladroit. Les deux jeunes hommes avaient pris des couleurs et leurs cœurs battaient rapidement. Damien avait l'impression que son cœur allait lâcher.
Thomas se recula rapidement alors qu'une lycéenne de première pointait le bout de son nez, ses yeux baissés sur un gros livre. Le jeune homme aux billes bleus poussa un soupir de soulagement en voyant que la jeune femme ne les avait pas vu et lança un regard vers Thomas qui avait un sourire idiot sur le visage. Damien l'aimait. Il l'aimait plus que tous.

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Damien était assis dans l'herbe du parc de son lycée. Deux semaines étaient passées et le beau temps commençait doucement à revenir. Il n'avait pas pu voir Thomas, encore. Celui-ci lui avait dit qu'il était tombé malade.
Le jeune homme était assis avec ses trois amis qui faisaient les idiots et faisaient beaucoup de bruit. David les avait également rejoint et s'amusait avec eux.
Malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de se faire du souci pour son ami. Il était allé le voir plusieurs fois chez lui pour prendre des nouvelles mais son ami n'avait vraiment pas l'air bien. Bon, c'est vrai il était malade. C'était tout à fait normal pour un malade de ne pas avoir bonne mine mais Damien voyait bien que quelque chose n'allait pas avec son camarade. Ce n'était pas quelque chose de nouveau. Le mal être de son ami était une boucle sans fin.
Il fut tiré de ses pensées quand ses amis à côté de lui se mirent à s'agiter.

-Thomas !

-Tommy !

-Toto!

Damien leva la tête et plissa les yeux, le soleil l'éblouissait. La seule chose qu'il pouvait bien voir était la silhouette de son ami. Il se leva sous le regard de ses amis et vint se poser devant Thomas. Ses mains se posèrent sur ses joues et ses yeux se plongèrent dans ceux de son camarade.

-Ça va ?

Les yeux de Thomas s'embuèrent. Le bouclé ne laissa pas le temps à Damien de parler et posa ses lèvres sur celles de son cadet. Il sépara leur lèvres trop rapidement au goût de Damien mais vint se coller contre lui. Damien passa ses bras autour de son ami.

-C'est trop dur pour moi de l'avouer.

-Avouer quoi ?

Thomas ne répondit pas. Ça se voyait, il était mal à l'aise.

-C'est si difficile pour toi de dire que ça ne va pas et que tu coule lentement mais sûrement ?

Le petit couple ne bougea pas. Ils avaient tous les deux reconnu la voix de David. Damien se recula.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

Thomas haussa les épaules et marcha vers les trois amis.

-Bonjour. Je suis Thomas. Je pense que vous devez déjà me connaître de nom grâce à ma réputation de salope mais ne vous en faite pas, je ne baise pas avec n'importe qui et surtout pas avec David, ok ?

Damien fut surpris par le ton froid qu'avait employé Thomas et par ce qu'il venait de dire. Cyril et Maxime restèrent bouches bées alors qu'Hugo l'invitait à s'asseoir avec eux alors que ses yeux ne reflétaient que de la colère. David vint s'asseoir près de Thomas alors que Damien ne pouvait plus bouger. Il se souvenait très bien qu'on lui avait déjà dit qu'il avait une réputation, il ne se souvenait pas de qui lui avait dit ça. Il n'en avait rien eu à faire, après tout il se fichait bien de se que pouvaient penser les autres idiots de son lycée sur lui. Mais là c'était Thomas. Il ne savait pas qu'il avait une réputation. Et surtout celle ci. Les paroles que lui avaient dit Julien et sa voisine de tables semblaient d'un coup plus clair. Ils pensaient que lui et Thomas s'étaient rapprochés pour le sexe. Il était comme ensorcelé. Il ne pouvait plus bouger.
Ses amis l'avaient bien remarqué.

-Damien ?

Hugo essayait vainement de l'appeler.

-Le couillon ? On peut savoir ce qu'il se passe ?

Thomas venait de parler. Damien s'énerva.

-Comment se fait-il que je soit le seul qui ne soit pas au courant de ça !? Pourquoi est-ce que je ne suis même pas au courant de la vie que mène mon propre copain au lycée !? Pourquoi vous ne m'avez rien dit ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Ce genre de chose peut détruire une personne, je le sais. Crois moi Thomas. Je suis bien placé pour le savoir. J'aurai du m'en rendre compte... J'aurais du... Merde pourquoi je pleure moi ?

Damien essuya rageusement ses larmes sous le regard de ses amis.

-Dami...

-Ho tais toi Thomas. Je ne comprends pas pourquoi tu ne m'as rien dit. Tu ne me fait pas confiance ?

Damien s'assit à côté des ses amis et se prit la tête entre ses mains. Thomas lança un regard vers Hugo avant de poser sa main sur l'épaule gauche de Damien alors que celui-ci laissait ses émotions prendre le contrôle. Il se lâchait. Ça faisait longtemps.

-Je vais les buter. Je te promets que je vais les buter les casse couilles qui te font du mal.