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8 - Visions

Le thermomètre sous la langue, je regarde le plafond de ma chambre.
J'ai passé une sale nuit emplit de fièvre, de nausée et de maux de tête. Bien sûr je n'ai pas parlé de ces derniers à ma mère, à coup sûr elle m'aurait traîné au médecin pour me faire passer une batterie de tests.
Ce n'est pas des migraines, juste de fatiguant maux de tête. J'essaye de m'en convaincre quand le thermomètre se met à biper. Ma mère le retire pour lire l'écran digital.

– T'as un peu de fièvre, fait-elle en rangeant l'engin. Rien d'alarmant mais je préfère que tu restes à la maison. Je vais prévenir l'école et t'apporter un cachet.

– C'est possible dans l'autre sens ? Demandé-je fatigué. Je voudrais dormir un peu.

Ma mère me sourit avant de me caresser les cheveux.

– Je t'amène ça.

Je la regarde sortir puis je ferme les yeux. Mes paupières me piquent à cause de la fièvre. Je voudrais juste m'endormir et rattraper mon sommeil en retard mais ma porte s'ouvre à la volée. Je sursaute puis je vois Jo, l'air amusé, sur le seuil de ma chambre.

– Alors tu sèches les cours ? Lance t'il un ton trop fort.

– Je suis malade, répliqué-je, vexé.

– Ouais, autant que moi.

Il se met à ricaner, son bien agaçant pour mes oreilles fatiguées.

– Laisse le tranquille ! S'exclame alors Alix.

Elle apparaît sur le seuil de ma porte pour chasser Jo qui continue à ricaner.

– Fait pas attention à lui, me lance t'elle. Repose toi.

Avant que je puisse la remercier elle a déjà filée.
Ma mère arrive quelques minutes plus tard avec mon cachet et un léger déjeuner composé d'une tranche de pain complet et d'une compote. Je me force à les manger puis je me rallonge avec joie.
Je m'endors quasiment aussitôt.



Quand je m'éveille le soleil est déjà assez haut. Je suis si surprit de voir sa lumière que je reste un moment hébété à regarder le ciel bleu à travers mes fenêtres. Je prends ensuite conscience que j'ai faim.
Je me sens mieux mais ce n'est pas encore la grande forme.
Arrivée au rez-de-chaussé, je suis surprit du changement, il est lumineux, presque accueillant.
Je prends un second petit déjeuner en compagnie de ma mère jusqu'à ce qu'elle aille engueuler Laura qui ne cesse d'entrer et sortir, faisant claquer la porte d'entrée.
Mon père étant parti en ville pour rencontrer un potentiel client qui voudrait faire traduire une série d'une dizaine de tomes, je me retrouve qu'avec ma mère et Laura.
Même si la lumière du soleil rend la maison plus agréable, je suis toujours un peu angoissé de rester seul alors je suis ma mère, l'aidant comme je peux.
J'en profite pour l'observer, peut-être que j'avais déjà de la fièvre hier soir ?
Je la trouve toujours aussi exubérante, infatigable et enjouée, sauf en présence de Laura.
Je ne sais pourquoi mais elle a toujours un truc à lui reprocher. Je pense que le fait qu'elles soient toujours toutes les deux à la maison n'aide pas mais je trouve ma mère un peu dure avec elle.



Vers onze heures ma mère va relever la boite aux lettres et je me retrouve seul.
Je remonte vers ma chambre quand je vois Laura assise sur les marches menant au second. Elle sourit et semble parler toute seule avec entrain. Quand elle me voit, elle se fige et son sourire disparaît. La culpabilité pèse sur moi. Je me sens vraiment idiot pour hier.
Je lui adresse un sourire que j'espère des plus aimable puis j'hésite avant d'aller m'asseoir à côté d'elle. Un courant d'air froid me fait frissonner, cette maison est vraiment mal isolée. Laura regarde vers le haut des escaliers avant de se reporter sur moi. Elle est impassible mais je la sens méfiante.

– Je... je voulais m'excuser pour hier, soufflé-je, mal à l'aise. C'est nul ce que je t'ai dit... Tu m'as fait peur mais je n'aurais pas dut. Désolé.

– Pas grave, répond Laura de sa petite voix. Habitude...

D'un geste vif, elle replace une mèche brune derrière son oreille et je vois qu'elle évite mon regard.

– Personne ne devrait avoir l'habitude de ça... Vraiment, j'aurai pas dut te parler comme ça. Je vais faire un effort.

Laura me sourit. Elle a l'air si naïve, si inoffensive.
Je lui rends son sourire quand soudain j'entends des pneus crisser sur le gravier. Je me lève puis je commence à descendre.

– Tho... Thomas, m'interpelle alors Laura. Merci.

Je suis surprit mais aussi amusé par ses joues qui rougissent. A cet instant, elle me ressemble un peu. Je sens également mes joues chauffer mais je mets ça sur le compte de la fièvre. Je lui adresse un signe de la main puis je descends dans le hall juste quand ma mère entre suivit d'un homme a l'air émerveillé.

– Tiens, Thomas, c'est le technicien pour internet, lance ma mère ravie. Il dit qu'il n'en aura pas pour longtemps.

L'homme m'adresse un signe de tête en bondant le torse. L'annonce de l'arrivée d'un de mes meilleurs amis chasse en un instant tous mes tracas.



Le technicien n'a pas menti, il ne lui faut que quelques minutes pour nous installer internet et la télévision mais bien plus pour expliquer le fonctionnement de la télécommande à ma mère.
Je m'éclipse puis je monte en vitesse dans ma chambre.
Fébrile, j'allume mon ordinateur puis je pianote sur mon bureau en attendant qu'il se lance. Jamais je n'ai été aussi pressé. Ça peut paraît malsain mais j'ai hâte de consulter mes mails et de jouer à mes jeux préférés.
Je clique sur l'icône de mon explorateur et mon moteur de recherche favori ne tarde pas à s'afficher. La connexion est plutôt bonne et je commence par consulter mes mails. Mon cœur accélère quand j'en vois dix en attente mais, avec une pointe de déception, je constate qu'il s'agit de neuf publicités et d'un seul mail. Il provient d'un dénommé Louis Dume, un garçon que je n'appréciais pas vraiment.
Je parcours rapidement le contenu, il espère que tout roule pour moi, chez lui ça va, puis me souhaite de bien m'intégrer dans ma nouvelle école.
Génial...
Je me rappelle sans peine de ceux que je pensais être mes amis m'assurant qu'ils m'enverraient des mails, qu'on resterait en contact.
Ça fait presque une semaine... Ils m'ont déjà oublié ?
Possible. Ils étaient plus mes amis que moi le leur...
La déception m'envahit et je décide de jouer en ligne. Je me déchaîne dans une de mes vies virtuelles pour oublier l'insignifiance de celle réelle.
Je joue des heures durant, je sais que ma mère viendra me chercher pour manger et je n'ai pas envie de me laisser le temps de réfléchir.
Obnubilé par mon jeu, je ne prête pas vraiment d'attention au bruit de course que j'entends dans le couloir, mais quand ma porte s'ouvre je tourne la tête. Laura entre avant de se figer en me voyant. Visiblement, elle avait oubliée que j'étais à la maison et ce n'est sans doute pas la première fois qu'elle vient visiter ma chambre.

– Hé, t'as pas le droit d'entrer comme ça, lancé-je, sidéré. Déjà, tu frappes quand je suis là puis t'as pas le droit d'entrer quand j'y suis pas.

Sa surprise passée, Laura baisse la tête en acquiesçant. J'ai fait attention à mes mots, sa gêne vient du fait que je l'ai prise la main dans le sac. Elle m'adresse un étrange signe avant de déguerpir et je l'entends dévaler les escaliers comme un groupe entier.

– Laura, arrête de courir dans les escaliers ! Hurle ma mère quelque part en bas.

Ça doit être tout aussi courant...
Je mets mon jeu sur pause puis je me lève pour aller refermer ma porte. En bas, j'entends ma mère râler mais je ne sais pas si c'est sur Laura ou pour elle-même. Je ferme sans bruit ma porte puis je prends conscience que j'ai besoin d'une pause. Je suis transi et j'ai mal aux yeux. Je fais quelques pas en m'étirant puis je vais profiter de la chaleur de mon radiateur ronronnant.
Alors que je passe devant une de mes fenêtres, je vois une fillette sur la balançoire. Surprit que Laura soit sortie si vite, et que ma mère l'ait laissée faire, je me penche sur la vitre en frottant mes yeux de nouveau brûlants. Il n'y a personne sur la balançoire.
J'ai beau regarder alentours, il n'y a personne.
Soudain j'entends Laura fredonner sa chanson lugubre. Je tends l'oreille en me tournant vers le mur que l'on partage. Au vu du son, elle doit être dans sa chambre... et non dehors.
Là, je ne comprends plus rien.
Je me retourne vers la fenêtre. Une chose noire y est accolée. Je sursaute puis je recule vivement avant de voir que ce n'est qu'un oiseau. Il me dévisage à travers la vitre puis reprend son envol vers la forêt.
Je suis qu'un idiot qui se monte la tête. Je n'ai rien vu mais mon imagination veut me convaincre du contraire. Au pire, ce n'était qu'un piaf sur la balançoire..
A moins que... « elle est morte de froid et on a retrouvé son corps congelé devant la maison, le visage entièrement lacéré ».
La voix d'Eric résonne dans ma tête comme s'il me murmurait à l'oreille. Je frissonne. C'est que des conneries. Une simple histoire destinée à me faire peur, puis... les fantômes ça n'existe pas.



Je me replonge aussitôt dans mon jeu, désireux de refréner mon imagination débordante.
Ma mère m'apporte à nouveau mon repas et en profite pour reprendre ma température. Je n'ai plus de fièvre mais elle me trouve encore pâle. Si elle savait ce que j'ai dans la tête.
En début d'après midi, j'entends Alix et Jo rentrer des cours. Enfin, j'entends surtout Jo qui braille et s'engueule à nouveau avec ma mère. Je me lève même pas pour savoir le sujet de cette nouvelle engueulade.
Je joue toute l'après midi avec pour seule interruption deux pauses pipi où j'en profite pour boire au lavabo de la salle de bain pour ne pas avoir à descendre au rez-de-chaussée.
Alors que je me lève, lors d'un temps de chargement, pour allumer ma lampe de chevet, je vois que mon père est rentré. Je ne l'ai même pas entendu.
Je ne descends que pour manger. Je me sens encore fatigué et je prends garde à me tenir bien tranquille pour que ma mère accepte que je reste à la maison demain aussi. A vrai dire, je n'ai aucune envie de retourner au collège, alors j'en profite un peu.
Le manque de sommeil de la veille, l'inquiétude pour Jason et sa bande et la déception dut à mes anciens « amis » m'aident pas mal.
Je mange lentement en écoutant Alix se plaindre de sa classe et de l'ignorance des autres élèves puis Jo s'agiter et gesticuler en affirmant vouloir récupérer sa moto, une cinquante, laissée chez son père.
Ma mère n'est pas vraiment emballée et la discutions tourne vite aux règlements de compte. J'en ai marre de cette famille où tout le monde cri pour se faire entendre...
Je lorgne le sel sans oser le demander. Il faudrait que j'atteigne un certain degré de décibel pour qu'on fasse attention à moi et je n'en ai pas envie. Je me contente de fixer la salière, espérant qu'elle vienne à moi.
Soudain Laura s'en empare puis me la tend. Je suis si surprit que je mets un temps à réagir. Je lui adresse un sourire de remerciement auquel elle répond par un radieux.
Personne ne nous a vu. Dans cette famille où les hurlements sont devenus le principal moyen de communication, ce genre de détail passe inaperçu.
Pourtant il était là, silencieux mais réel.
Peut-être que j'ai mal considéré Laura ? Elle a peut-être un retard de développement, comme ils disent, mais elle est loin d'être idiote.
Donc, elle comprend comment on la considère et... elle en souffre.
Je devrai prendre ça en considération à l'avenir.
Je termine mon assiette puis, après l'avoir mise dans l'évier, je retourne à ma chambre sans prendre de désert. Les cris m'ont coupés l'appétit.
Il fait de nouveau froid au second. Je vérifie que mon chauffage fonctionne toujours. Il ronronne et irradie de chaleur mais il fait frais. Je regarde rapidement mes fenêtres, elles sont bien fermées. Dehors la nuit tombe vite. D'ailleurs, si quelqu'un se trouvait dehors il me verrait alors que moi non...
Je frissonne et je m'empresse de retourner à mon jeu.
J'enchaîne les quêtes, oubliant la triste réalité mais espérant pouvoir encore y échapper demain. Alors que je sauvegarde, simple précaution, ma lampe de chevet grésille. Ça fait un moment que l'électricité n'a pas sautée, j'espère qu'elle va tenir encore un peu.
A peine ai-je pensé cela que je me retrouve dans le noir.

– Super, soupiré-je en tâtonnant pour trouver ma lampe de poche.

A présent, je la garde toujours près de moi et je suis bien content de cette précaution. Je la trouve et le faisceau m'éblouit, projetant mon reflet blafard sur l'écran de mon ordinateur.
A vrai dire, il y a même deux reflets...
Le mien... et celui d'un garçonnet au teint crayeux.
Ses cheveux noirs sont séparés sur le côté par une raie parfaite et ses yeux braqués sur moi.
Je me lève d'un bond, faisant tomber ma chaise à la renverse. Je parcours ma chambre tout entière, plafond y comprit, avec le faisceau de ma lampe mais je dois me rendre à l'évidence : il n'y a personne.
Enfin, personne que je puisse voir...
Soudain ma porte s'ouvre et je braque ma lampe dessus.

– Baisse ça, lance Alix en se protégeant les yeux. Tu fais quoi ? C'était quoi ce bruit ?

Sa propre lampe se pose alors sur ma chaise renversée.

– T'as eu peur ou quoi ? Rigole t'elle.

Mais je suis incapable de lui répondre. Mon cœur résonne dans ma tête et ma gorge semble nouée comme jamais.
Tout à coup, la lumière revient. Alix regarde autour d'elle avant de reposer son attention sur moi.

– Ça va ? S'enquit elle, inquiète. On dirait que tu vas tomber dans les pommes.

Soudain des points noirs apparaissent dans mon champ de vision et je me rends compte que j'ai retenu ma respiration trop longtemps.
Je halète alors que des sueurs froides me coulent dans le dos.

– Tu veux que j'appelle maman ? S'alarme Alix en avançant.

– Non, ça va... je me suis fait peur tout seul, c'est tout.

Alix me dévisage un moment avant de hocher la tête, elle n'est pas convaincue.
Mon ordinateur se rallume lentement alors que mon cœur peine à retrouver un rythme normal.
Je dois attendre que ma sœur sorte pour lancer une recherche.
J'ai besoin de savoir.
Savoir si un garçon est mort ici, dans ma chambre...




J'essaye toutes les combinaisons de mots-clé possible mais je ne trouve quasiment rien sur Verny-sur-Mont. On fait bien mention d'un triple meurtres sur le territoire de la commune mais le village est bien plus connu pour son agriculture et ses sentiers de randonnée que pour ce fait divers.
Une douleur me vrille la tête. Je suis tendu, terrain propice aux migraines.
Et si j'avais tout inventé ? Si je n'avais rien vu ?
Mon imagination me joue peut-être des tours ? Je veux tellement partir d'ici que je m'invente une histoire de... fantôme
Ça doit être ça. Je ne vois que ça...
J'ai tout inventé. Ça ne peut pas être vrai...

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