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2 - Aménagement

Cette première nuit est chaotique.
Ne connaissant pas le bruit du bois qui travaille ni les étranges craquements qui règnent dans les vieilles maisons, je dors très mal. A cela j'ajoute le confort d'un antique lit de camp et l'angoisse du changement.
A plusieurs reprises, j'ai crut entendre des pas dans les escaliers et le couloir, comme si un des ancien occupant avait eut envie de revenir faire un tour dans cette maison. Je me suis même réveillé deux fois en sursaut, certain qu'on allait ouvrir la porte de ma chambre.

Je m'éveille de cette courte nuit avec une pâle lumière maladive. J'attrape à ta-ton mon vieux portable, offert pour mon entrée en sixième, il indique pas encore huit heures.
Je crois que je ne me suis jamais réveillé si tôt de moi même...
Je me lève et je frissonne. Je trouve qu'il caille dans cette chambre, ou peut-être que c'est dans toute cette maison ?
En même temps, comment chauffer une baraque si grande ?
Je m'empresse de m'habiller puis j'attends. Je ne sais pas si les autres sont aussi réveillés et je n'ai aucune envie de descendre seul à la cuisine.
Je n'ai pas attendre longtemps avant d'entendre du bruit dans les autres chambres.
Je soupire de soulagement puis je vais regarder par une de mes fenêtres. Il est encore tôt mais il me semble qu'il y a moins de brume que hier. Peut-être aurons nous droit à un peu de soleil ? Avec une meilleure luminosité peut-être que cette maison serait moins inquiétante ?
Je ne sais pas pourquoi mais je ne me sens pas bien ici. Je ne sais pas comment l'expliquer mais je suis oppressé, comme inquiet...
Alors que je regarde le ciel indécis, je perçois un mouvement prés de l'arbre isolé. Je baisse le regard et l'espace d'un instant je crois voir la balançoire bouger. Pas un petit mouvement dut au vent, non, un grand balancement.
Je me frotte les yeux puis je me colle contre la vitre froide. Tout est immobile, arbre et balançoire. Une douleur s'insinue derrière mes yeux. Je frissonne. J'appréhende toujours autant d'avoir une nouvelle crise de migraine.
J'essaye de gérer mon angoisse, alors que la douleur est déjà reparti, quand soudain ma porte s'ouvre à la volée.
Je sursaute alors que Jo entre dans ma chambre.

– T'as vu sur quoi, toi ? Lance t'il en s'approchant de la fenêtre la plus proche.

– Tu pourrais frapper avant d'entrer, rétorqué-je.

– Je suis chez moi je te rappelle.

– Là, c'est ma chambre.

Jo me dévisage avec un sourire en coin. Il se moque de moi, il ne me prend jamais au sérieux.
C'est la raison pour laquelle j'aimerai tant être différent. Je ne suis pas très grand mais surtout je suis mince, du genre frêle, et avec ma peau pâle j'ai toujours l'air malade.
Jo, lui, est assez grand, fin aussi mais tout en muscle sec. Sous ses cheveux châtain brillent des yeux verts étincelants et il a toujours un sourire moqueur aux lèvres.
Alix arrive alors qu'on se dévisage toujours. Elle s'arrête sur le seuil de la porte puis fronce les sourcils. Si je dois trouver une qualité à ma sœur, c'est son sens de l'observation. Pour ça elle carbure, elle comprend toujours tout.
Elle croise les bras sur sa poitrine et lève un peu le menton pour observer Jo de son regard le plus sévère. Elle a les même yeux verts mais ils ressortent bien plus sous ses cheveux bruns.

– Tu fous quoi ? Demande t'elle en articulant chaque mots.

On sait très bien à qui elle s'adresse, si bien que Jo soupire avant de se détourner.

– Je regarde juste la vue qu'y a ici, répond t'il en se reportant sur la fenêtre. Moi, je vois ce satané lac et cette chapelle bizarre.

– Moi aussi, répond Alix sans bouger.

– Ça t'a empêché de dormir ? Demande Jo sur le ton de la conversation.

– Un peu oui, surtout que j'ai pas de rideaux pour couper la vue...

Jo émet un petit rire puis s'en va. Alix le regarde descendre les escaliers puis se retourne vers moi.

– Il faut que tu te défendes, soupire t'elle. Le laisse pas faire.

– C'est ce que je fais, rétorqué-je piqué au vif.

Alix me dévisage puis avance vers la fenêtre.

– De nous tous, je crois que c'est toi qui a la meilleure vue, reprend t'elle après un temps.

Elle se tourne puis me sourit. Je lui rends tant bien que mal puis je la regarde partir.
Je l'envie parfois. Elle ressemble à notre mère, sûre d'elle et bienveillante à sa manière.
Moi, je ressemble plus à mon père. Physiquement d'abord avec mes cheveux bruns et mes yeux marrons, mais surtout je suis aussi effacé que lui. Toujours en retrait, je suis presque invisible. Parfois j'essaye d'être différent, de prendre des initiatives, mais soit ça passe inaperçu, soit ce n'était pas la meilleure chose à faire...
J'aimerai être un peu plus affirmé, courageux aussi, mais surtout reconnu dans un domaine... Comme mon père...
C'est un traducteur de renom. Il reçoit beaucoup de demandes ce qui lui permet maintenant de travailler à la maison. Ma mère enchaîne des boulots aussi divers que variés, allant de caissière à conductrice bus. A chaque fois, elle est super motivée puis se lasse et quitte son travail.
Elle a aussi tenté une carrière de romancière puis d'organisatrice de mariage mais ce fut un échec cuisant.
La carrière professionnelle de ma mère est aussi chaotique que notre vie de famille.
J'arrive au premier étage quand soudain Laura me double en criant. Je sursaute manquant de rater la dernière marche.

– Fais gaffe, lancé-je irrité.

– Laura, ne court pas dans la maison ! S'écrie ma mère depuis le second.

Je lève la tête et elle me fait un signe de la main. Je la trouve un peu tendue. J'imagine qu'elle n'a pas bien dormi elle aussi.
Je descends au rez-de-chaussée puis je vais directement à la cuisine. Il fait froid, le chauffage doit être coupé.
Laura mange déjà une grosse part de mon gâteau de la veille sous le regard perplexe d'Alix qui sirote un jus de fruit.
Alors que je prends une brique de lait chocolaté dans la glacière, mon père entre par la petite porte de la cuisine, celle donnant sur le parvis.

– Il fait meilleur dehors, s'étonne t'il en balayant la pièce du regard. La chaudière a dut se couper dans la nuit. Vous avez bien dormi ?

– Génial, je me suis réveillée en panique qu'une dizaine de fois, ironise Alix.

– Je sais que c'est pas simple pour vous. Faites un effort, pour votre mère.

– Elle a quoi ? Demandé-je en plantant ma paille dans la brique.

Mon père fronce un instant les sourcils comme s'il me jaugeait, avant de se détendre.

– Ce projet lui tient à cœur, c'est tout.

J'ai l'impression que ma question avait un autre sens pour lui, un sens que je ne suis pas censé connaître.
A nouveau une douleur pulse derrière mes yeux. Je frémis mais je me force à rester immobile, malgré mon cœur qui accélère. Je n'aime vraiment pas ça mais je ne veux pas les inquiéter.
Jo et ma mère finissent par arriver et on prend notre petit déjeuner dans un mélange de discutions houleuses et de distance, ce qui est le propre de cette famille. Beaucoup de bruit mais peu d'écoute.



Les déménageurs étant attendu vers dix heures, ma mère en profite pour nous confier diverses tâches, à commencer par le nettoyage complet du rez-de-chaussée.
On finit plus tard que prévu mais toujours aucun signe des deux camions chargés de nos meubles. Mon père part donc pour l'entrée du domaine afin de s'assurer qu'ils trouvent le bon chemin sur cette route de campagne sinueuse. Ma mère nous indique pièce par pièce le futur emplacement des meubles, si jamais ils arrivent...
A midi passé, elle nous accorde une pause que l'on prend sur le parvis. Je m'affale sur la première marche alors que ma mère fait les cents pas pour trouver du réseau avec son portable.

– On capte rien dans ce trou, siffle Alix entre ses dents.

Jo se marre mais moi je n'arrive pas à me détendre. Quelque chose me gêne chez mes parents. Ils échangent trop de longs regards et semblent parfois jouer à un jeu dont les règles m'échappent. Je n'aime pas ça mais je n'y peux rien.
Alors que je rêvasse, Laura vient s'asseoir tout à côté de moi. Je me décale pour remettre de l'espace entre nous mais elle se colle à nouveau à moi.

– Laisse moi tranquille, lancé-je à voix basse.

Elle me dévisage avant de me sourire.

– Dégage de là, rétorqué-je agacé.

Son sourire s'efface et elle se décale sur le côté. Cousine ou pas, je n'ai pas d'affection particulière envers elle. Je sais que je devrai me montrer plus compréhensif, la situation n'est pas simple pour elle, elle vient quand même de perdre ses parents, mais j'ai déjà du mal avec mon ressenti à moi, alors m'occuper du sien...

– Je sais pas pourquoi mais cet arbre me fout la trouille, fait alors Alix. Maman, vous comptez le couper ?

Ma mère suit la direction indiquée par Alix avant de secouer la tête en revenant vers nous.
C'est vrai que cet arbre est bizarre. Tordu comme s'il avait voulu se tourner sur lui-même, toutes ses branches partent à la verticale vers le ciel, hormis une qui surplomb le chemin et qui sert de support à la vieille balançoire.

– Tu rigoles, répond ma mère en arrivant à notre niveau. Ce chêne a été planté par les premiers propriétaires à la fin de la construction de la maison, ça se faisait beaucoup à l'époque. Il a une grande valeur historique puis il est magnifique, non ?

Je ne sais pas si c'est Jo ou Alix qui allait lui répondre mais à cet instant la voiture de papa émergea du bois entourant le chemin d'accès, suivit par deux fourgons.

– C'est pas trop tôt, soupira Jo en levant. J'espère qu'ils vont te faire une bonne réduction, ils ont plus de deux heures de retard.

– Ils ont tous intérêt, répond ma mère, les poings sur les hanches. On commence par les meubles qui vont en bas, cuisine, salon et salle à manger.

On acquiesce comme de bons petits soldats.
Le déchargement du premier fourgon est rapide, on avait peu de choses dans notre petit appartement d'une tour de logements sociaux.
On se retrouve donc avec quasiment un meuble par pièce : La commode de grand-mère dans le hall, le canapé, la télévision et son meuble dans le salon, un buffet dans la salle à manger, la petite table et ses chaises dans la cuisine, la bibliothèque dans la bibliothèque et le bureau, avec armoire assortie, dans la dernière pièce du bas. Vient ensuite l'électroménager de base : frigo, congélateur, cuisinière avec four, micro-onde et machine à laver qui trouvent vite leurs places.
Enfin, on récupère les affaires de nos chambres.
Mon vrai lit remplace le vieux lit de camp contre le mur face à l'entrée puis vient ma petite armoire et ma commode dépareillée et surtout mon bureau. Je monte moi même, avec une grande prudence, les différents cartons contenant mon ordinateur.
A mon grand dam, je constate que l'électricité est aussi capricieuse que la chaudière, sans compter que je n'ai pas d'accès internet.

– Internet sera mit quand ? Demandé-je alors qu'on est rassemblé devant des sandwichs au pain daté.

– On a déjà fait les changements mais ça va prendre quelques jours, répond mon père.

Soudain les lumières de la cuisine se mettent à grésiller.

– Il y a pas mal de travaux à faire, lance Jo, le nez en l'air. Je pense pas que l'électricité soit aux normes.

– C'est un peu vieillot mais c'est aux normes, réplique ma mère avec vergne. C'est normal dans une vieille maison de faire quelques travaux. On commence par le bas puis les étages...

– Un bon diagnostic électrique et de plomberie serait pas mal, intervient mon père. La maison est restée pas mal de temps inhabitée. Puis il faudrait aussi faire vérifier la chaudière et...

– Je sais, on a du boulot mais ça reste raisonnable, s'entête ma mère. On va faire une liste pour hiérarchiser l'importance des travaux et on les fera au fur et à mesure.

– Moi je veux des rideaux dans ma chambre, lance Alix. Puis un bon coup de peinture aussi, la tapisserie d'un autre temps ça va un moment.

– Pareil, enchérit Jo. La fresque florale ça va cinq minutes.

Ma mère hoche la tête avec un sérieux qui lui est peu habituel puis elle tourne le regard vers moi. Je n'ai pas vraiment fait attention à la tapisserie, je m'en fiche au fond, mais j'acquiesce quand même.




Après ce repas froid, je sors prendre l'air tandis que Jo fume une cigarette. Mes parents sont bien sûr contre mais il s'en fiche. Au pire ça ne créera qu'une dispute de plus...
La lumière décroit doucement et je regarde l'ombre de l'arbre tordu qui s'étend sur les graviers envahit d'herbe. Je m'attend presque à voir la balançoire se mettre à bouger au rythme d'un balancement irréel.
Je ne comprends d'ailleurs pas ma fascination pour cette balançoire. Ce matin j'étais sans doute mal réveillé.
Enfant, mes parents m'emmenaient souvent dans un parc non loin de notre immeuble. Je me rappelle sans peine de l'emplacement de tous les jouets et surtout celui de ma balançoire préférée, face à une petite mare. En me balançant à toute vitesse, j'avais l'impression de m'envoler au dessus des eaux.
Le parc fut détruit il y a trois ans, pourtant les souvenirs sont encore là... Ceux qui ont vécus ici et joués sur cette balançoire s'en souviennent t'ils encore ?
Soudain un bruit de course faisant criser les graviers s'élève dans mon dos.
Surprit, je sursaute en me retournant brusquement. Laura s'arrête pîle devant moi, l'air enchantée de m'avoir fait peur.
Elle me regarde un instant sans ciller puis reprend sa course folle. Je la suis du regard, perplexe.

– Elle est complètement cinglée, soupire Jo en la regardant aussi. Je suis bien content qu'elle soit pas l'école avec nous.

L'école, un mot que je n'aime guère et encore plus ici. Aujourd'hui on est vendredi, il me reste donc deux jours de tranquillité avant de me retrouver dans le flot d'élèves inconnus.
A cette pensée, ma gorge se serre. Je n'ai jamais vraiment aimé l'école et être le petit nouveau qui débarque de la ville ne me dit rien qui vaille.

– Tu sais quoi du collège ? Demande Alix qui nous a rejoint. Dans un trou paumé comme ça, il doit y avoir que des cas sociaux...

Jo est venu « en reconnaissance » avec ma mère. Il a donc fait le tour du village et de ses alentours. Pour une fois, je suis tout ouïe pour lui.
Jo se marre, comme à son habitude.

– Je vais pas nier que c'est bizarre, fait-il l'air amusé. En fait, le lycée et le collège partagent les mêmes locaux et regroupent plusieurs villages. Je crois que c'est pour réduire les coûts, genre la mutualisation des choses.

– Génial, soupire Alix.

Elle va pour ajouter quelque chose quand soudain une voiture émerge du bois. Elle nous fait des appels de phares alors qu'on la regarde, incrédule, se garer prés de la dépendance en ruine.
Laura revient vers nous en courant puis dévisage les nouveaux venus, l'air méfiante.

– Maman, y a des gens ? S'écrit Jo en se tournant vers la maison.

Les portières s'ouvrent et pas moins de cinq personnes sortent de la berline. Ils sourient comme s'ils étaient très content de nous voir.
Un homme trapu, en partie dégarni et empaqueté dans un costume d'un autre temps, s'approche le premier en tendant la main.

– Bonjour les enfants, tonne t'il visiblement très heureux. Je suis Henri Minac, Maire du village de Verny-sur-Mont, mais vous pouvez m'appeler Henri.

Il nous serre la main à tour de rôle, hormis Laura qui recule à son approche. Je secoue ma main, sentant encore sa poigne sur mes doigts, quand mes parents sortent de la maison.
S'en suit une étrange discutions emplit de compliments et de phrases toutes faites, si bien que j'en oublie les noms quasiment aussitôt qu'on me présente les personnes.
Je comprends juste que Monsieur le Maire et quelques fervents villageois sont venus nous souhaiter la bienvenue dans leur charmante commune.
Je n'écoute pas vraiment et je suis surprit quand ma mère m'appelle pour faire une photo de famille.

– Pourquoi ? M'enquis-je sceptique.

– C'est pour le journal, répond le plus jeune des visiteurs. C'est un peu une coutume à Verny.

De mieux en mieux...
Ma mère me tire devant elle puis appose ses mains sur mes épaules comme si elle craignait que je tente de m'enfuir au dernier moment.
Le photographe prend quelques clichés, dont un où je suis certain d'avoir fermé les yeux et aucun où je souris.

– Vous nous donnerez un exemplaire quand il sortira ? Demande ma mère avec une impatience mal dissimulée.

– Avec plaisir, ça sera notre Une !

– Il leur en faut vraiment peu, soupire Alix à côté de moi.

Je souris tandis que ma mère s'enthousiasme et parle avec entrain de son projet au Maire qui semble plus que ravi. Moi, j'ai envie de filer de là...

– Vous êtes très photogénique, nous lance alors le photographe en examinant les photos prises.

– Merci, répond Alix en le fixant avec suspicion.

– Ce n'est que la vérité puis ce cadre c'est quelque chose, mais vous avez du cran de venir vous installer ici.

– Comment ça ? Me devance ma sœur.

– Avec tous ce qui s'est passé, moi, j'oserai pas.

Il nous gratifie d'un sourire entendu, sauf qu'on ne sait pas à quoi il fait allusion, puis retourne auprès du Maire comme un gentil chien restant près de son maître.

– Il a voulut dire quoi ? Demandé-je aussitôt.

J'ai besoin d'être rassuré tout à coup.

– Aucune idée, me répond Alix indifférente.

Elle doit voir à ma tête que j'ai besoin d'entendre autre chose car elle reprend d'un ton léger.

– Ça doit pas être grand chose sinon les parents nous l'auraient dit.

Je m'efforce de m'en convaincre pour chasser l'angoisse que j'éprouve déjà envers cette maison.
Tout juste un jour et j'ai plus que jamais envie de partir d'ici.









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