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15 - Mésaventures

Si je devais donner un goût à la peur, je dirais acide.
J'ai froid mais je transpire. Je suis effrayé et excité en même temps.
Je secoue la tête pour rassembler mes pensées. J'ai peut-être juste eu une hallucination auditive ?

– Où tu es ? Demandé-je à voix basse.

Je prie pour que seul le silence me réponde mais une voix enfantine s'élève à nouveau.

– Devant la porte. Je ne veux pas te faire peur.

Je ferme les yeux, ça sert à rien mais j'ai besoin de le faire. Avec lenteur, je commence à me tourner.

– Tu... Tu fais peur ?

Un léger rire se fait entendre.

Je ne crois pas, non. Je suis... comme avant.

Je ne comprends pas vraiment le sens de ses paroles mais son ton doux me rassure. La curiosité me picote les paupières et, avec lenteur, j'ouvre les yeux. Je découvre un garçon d'à peu près mon âge. Il porte un pantalon souple noir, une chemin blanche à manches longues et un gilet vert par dessus. Ses cheveux noirs sont courts et divisés par une raie sur le côté, et ses yeux me semblent verts.
Me semble car il n'est qu'à demi visible, comme s'il n'était pas vraiment opaque. Son air timide et son sourire en coin finissent de me détendre.
Hébété par ce que je suis en train de vivre, je le dévisage.

– Je fais peur ?

Sa voix résonne un peu comme celle émanant d'une radio mais en plus net, c'est étrange. Tout ça est étrange...

– Non, tu ne fais pas peur, répondis-je après un temps. Édouard, c'est ça ?

Un sourire immense étire les lèvres du garçon alors qu'il hoche la tête avec entrain.

– C'est ça. Et toi, c'est Thomas ?


– Enchanté... Donc, tu es mort ?

Je me mords la langue, question plus idiote tu meurs.

– Désolé, je...

– Ce n'est rien. Oui, je suis mort, bien que cela soit très flou dans ma mémoire...


Je tique, Édouard a l'air peiné.

– Excuse moi, repris-je. C'est juste que... c'est bizarre comme situation...

– Ce n'est pas grave, ça l'est aussi pour moi.


– Tu es...mort, ici, dans cette pièce ?

– Non, ici c'était ma chambre. Je suis décédé dans la pièce d'à côté.


Bien que ça soit vraiment inédit comme discutions, je note que Jo s'est encore foutu de moi. Je continue à dévisager Édouard qui semble mal à l'aise.

– Ça va ?
Demande t'il après un temps.

– Pas vraiment, je ne sais pas quoi faire. Je suis complètement dépassé là.

– C'est aussi nouveau pour moi, peu de personnes me voient.


Soudain je pense à Laura, ce pourrait-il que... ?

– Laura te voit ? Demandé-je pour en avoir le cœur net.

En effet, elle m'a vu dès le premier jour.

Édouard m'examine comme s'il attendait une réaction de ma part, mais j'ai du mal à réfléchir.

Je suis désolé de t'avoir fait peur, reprend t'il. Je ne voulais pas mais... Je n'aime pas être seul. A vrai dire, je ne supporte plus la solitude.

La tristesse dans sa voix me touche, il a l'air si désespéré.

– C'est comment d'être mort ? Questionné-je en avançant d'un pas.

Édouard soupire avant de me sourire. A pas mesuré, il passe à côté de moi pour rejoindre la fenêtre. Fasciné, je le regarde en silence.

– Ce n'est guère différent d'être vivant hormis que personne ne me voit, que je ne peux me déplacer comme je le souhaite et qu'il est difficile d'interagir avec les objets. Le monde est plus sombre aussi... je suis dans la brume constante.


– La brume ? M'étonnai-je.

– Oui... Je ne peux remonter l'allée bien loin après ce n'est qu'un brouillard dense et si je m'y aventure, je me retrouve toujours devant la maison, quelque soit la direction que je prends. C'est pareil du côté du lac ou de la forêt. En somme, je suis cantonné à la maison et à ses alentours directs.

Bien que j'ai du mal, je comprends mais déjà une autre question se presse à mes lèvres.

– Et l'autre ? Celle qui est dehors ?

Édouard se tourne et son air inquiet ne me dit rien qui vaille.

– Elle a accès à tout le domaine mais pas à la maison. Du moins, pas encore...


La peur revient en fanfare, chassant ma curiosité morbide et me rappelant que j'ai quand même faillit mourir ce soir.
Je me rappelle sans peine l'avertissement de Juliette Tamy : « Elle va tenter de rentrer dans la maison... et quand elle y sera parvenu, elle vous tuera. Tous. »
Si cette chose entre, elle nous tuera et Édouard le sait aussi.
Affolé, j'avance d'un pas mais avant que je n'ai le temps de parler, Édouard tourne la tête vers ma porte qui s'ouvre à la volée. Je bondis en arrière, heurtant le vieux coffre.

– Pas la peine de t'éloigner de l'ordinateur, me lance ma mère avec colère. Je t'ai entendu parler, je sais que tu jouais encore. Tu as vu l'heure qu'il est ? Je te préviens si tu continue, je coupe internet. Va te coucher maintenant !

Je ne comprends pas pourquoi elle s'énerve comme ça mais ça m'énerve aussi.

– Maman, il est même pas huit heures et demi, m'indignai-je. Et pour quoi tu m'engueules ?

– Commence pas à répondre toi aussi !

– C'est toi qui vient me crier dessus alors que j'ai rien fait.

– Tu vas me faire croire que tu parlais tout seul ?

Non, je bavardais avec un fantôme, qui a d'ailleurs disparu.
Je ne sais pas quoi répondre et ma mère prend ça pour un aveu.

– Va te mettre au lit.

Elle claque ma porte et j'entends ses pas lourds s'éloigner. Je soupire, je ne sais pas ce qui lui a prit, elle est très à cran en ce moment. Je balaye ma chambre du regard mais il n'y a aucune trace d'Édouard.
L'espace d'un instant, je me demande si je n'ai pas tout inventé. Ça serait l'explication la plus rassurante pour moi car accepter la présence d'Édouard, c'est accepter que cette maison est hantée et surtout que la chose dehors veut vraiment nous tuer...
Je frissonne puis je vais sortir mon ordinateur de sa veille. Sans surprise, je vois qu'internet est déjà coupé. Ma mère a vraiment un soucis...
En enfant sage, j'éteins l'ordinateur puis je me mets en pyjama avant de me mettre au lit. Je regarde le plafond en essayant d'arranger le cours chaotique de mes pensées.
La Chose sombre a essayée de m'attaquer et Édouard m'a protégé.
Édouard est donc gentil mais pas celle qui vit dehors.
Je ne m'y connais pas vraiment en fantôme et autres manifestations paranormales, mais s'il y a deux fantômes au même endroit c'est qui a dû se passer un truc. Un truc si horrible et incompréhensible qu'ils ne peuvent pas s'en libérer. Mais quoi ?
J'hésite, me mords la joue puis je cède.

– Édouard ?

Pas de réponse.

– Édouard, t'es là ? Tu m'entends ?

Toujours aucune réponse.
J'ai peut- être vraiment tout imaginé ?


***


– T'as pas de fièvre, tu peux aller à l'école.

– Mais maman, je te dis que j'ai mal au ventre.

Ça fait une bonne demi-heure que je tente de convaincre ma mère de me laisser rester à la maison mais rien y fait. J'ai peut être eut de la chance hier, mais je ne tiens pas à me faire coincer par Jason et sa bande.
Ma mère est encore de mauvaise humeur. Elle m'a mit un thermomètre dans la bouche puis à décrétée que seule la fièvre était un motif valable pour sécher les cours. J'envisage alors de me plaindre de migraines en plus de mon ventre barbouillé de manière imaginaire.

– Et là, tu vas me dire que t'as aussi mal à la tête, reprend ma mère comme si elle avait lu dans mes pensées.

Je fais la moue mais je n'ai rien à répondre. Elle s'en va, me laissant ruminer mon échec. Je ne veux pas aller à l'école...
Aussi étrange que ça puisse paraître, je n'ai pas revu Édouard depuis la veille. Enfin, si on accepte que je l'ai vraiment vu.
Rageur, j'attrape mon sac et je descends au rez-de-chaussée où Alix m'attend. Dehors, Jo démarre sa moto et part en faisant gronder le moteur ce qui énerve encore plus ma mère.
Alix et moi on se dépêche de filer.

–T'as pas réussi à te faire porter malade ? Me demande ma sœur alors qu'on s'engage sous les arbres.

– Ça se voit, non ?

Alix ne répond pas ce qui a le don de me faire culpabiliser.

– Désolé, c'est juste que je ne veux pas aller en cours...

– Je comprends.

Il fait frais ce matin et j'enfouis mes mains au fond de mes poches pour attendre le bus qui ne tarde pas à arriver. A croire qu'il est en avance aujourd'hui.
Le trajet jusqu'au collège me paraît aussi plus court qu'à l'accoutumé.
C'est fébrile que je descends, guettant tous signes avant coureur d'une attaque. Alors que je longe avec précaution un muret, j'aperçois Célia qui discute avec les jumelles Lise et Ambre Lonasse, un peu à l'écart de la foule. Je décide de profiter de l'occasion.

– Salut, Thomas, me lance Lise en ricanant.

– Salut, je peux te parler Célia ?

– Bien sûr. Qu'est-ce qui a ?

Elle le fait exprès ou elle se fout de moi ? Je décide de ne pas cacher le fait que je sois furieux contre elle.

– Pourquoi t'as raconté ces conneries ? Lancé-je, aussi accusateur que possible en ignorant les rires des jumelles. On s'est jamais embrassé et à cause de toi Jason veut me refaire le portrait.

Célia rigole en m'attrapant le bras tandis que les deux autres échangent un regard surprit avant de chuchoter entre elles.

– J'aimerai bien que deux garçons se battent pour moi, glousse Célia amusée.

Elle salut alors quelqu'un dans mon dos. Je me retourne pour voir Jason me faire un joli signe signifiant que je suis mort.

– II a pas l'air content, me souffle Célia à l'oreille.

– Tout ça c'est de ta faute !

Je la repousse en arrière puis, sous les regard surprit des jumelles, je file en vitesse. J'ai intérêt à me trouver un abri pour la journée.
Je suis le premier devant chaque classe où l'on a cours, appuyé contre le montant des portes pour que mes professeurs me voient bien. Même au déjeuner je suis premier puis comme la veille, je vais me réfugier à la bibliothèque.
Soulagé d'avoir survécu à cette matinée, je m'autorise une courte pause détente au rayon des BD. Concentré, j'épluche le maigre contenu de la bibliothèque quand soudain j'attends des bruits de pas dans mon dos.
Avant que j'ai le temps de réagir, Jason m'attrape par les épaules et me planque contre le mur. Il est en sueur et ses yeux me semblent injectés de sang.

– Tu croyais vraiment m'échapper en te cachant ici ? Murmure t'il d'un ton plus que menaçant.

– Non, je voulais juste lire...

– Va s'y moque toi de moi ! Tu crois que parce que tu viens de la ville et que ton frangin est l'un des pire gars du lycée, tu peux me piquer ma copine ?

– J'ai rien piqué, c'est elle qui a tout inventé, lancé-je en haussant le ton et en priant pour qu'on m'entende.

– Alors tu dis que ma copine est une menteuse ?

– Non, juste qui ne s'est rien passé ! J'ai rien fait avec Célia !

– Tu manques pas de culot ! Et moi qui te prenais pour un gentil petit gars. Vous entendez ça, c'est pas lui, c'est l'autre.

Les autres ricanent bêtement. Je suis dans un sacré pétrin et je ne sais pas comment m'en sortir.

– Je te jure, j'ai rien fait, c'est Célia qui...

Trop tard. Je vois son poing s'abattre sur moi. Ma tête heurte le mur puis je tombe sur le côté, la vision brouillée et le visage déjà humide de sang. Dans ma chute, j'entraîne une pauvre plante dont le pot se fracasse au sol.
Jason me frappe à nouveau sous les rires des trois autres. Je ne cherche même pas à me défendre, ça ne ferait que le rendre plus agressif encore. Je me roule en boule et j'attends que ça passe.
Des cris résonnent alors et je sens qu'on me déplie en me tâtonnant.
Les spots me brûlent les yeux et c'est à demi conscient que je me retrouve à l'infirmerie.
Je fixe bêtement le plafond quand ma mère entre dans la pièce.

– Comment il va ? S'enquit-elle, affolée.

– Ça va, il a juste des bleus, la rassure l'infirmière d'un ton aimable. Ce n'est pas grand chose.

– Pas grand chose ! S'écrit ma mère passant de l'inquiétude à la colère. Il a le visage couvert de sang ! Votre établissement doit être bien étrange si vous trouvez que Ça ce n'est pas grand chose !

– Ce n'est pas ce que je voulais dire, je....

– On ne va pas en rester là, croyez moi ! Je vais vous envoyez l'inspection académique sur le dos, on verra s'ils trouvent que ce n'est pas grand chose.

– Maman, c'est bon, lancé-je honteux.

Ma mère me prends la main comme si j'étais à l'agonie.

– Ça va aller, Thomas, on va voir le docteur et tu vas rentrer à la maison. Tu vas t'en sortir, tu verras.

– Je suis pas mourant...

Elle me sourit et je retrouve cette femme un peu rêveuse, un peu mère-poule, qu'est ma mère. Je me demande pourquoi elle a tant changée ces derniers temps ?
Je sors du collège en clopinant et je suis bien content que les autres soient encore en cours. C'est déjà une honte de moins.


Le docteur nous prend entre deux rendez-vous. Par chance, c'est son jour de permanence. J'ai un magnifique coquard à l'œil gauche et un gros bleu à la mâchoire plus plusieurs autres sur les bras mais rien de cassé. Il me prescrit des anti-douleurs et du repos. Ma mère parle de mes migraines et le docteur nous fait une autre ordonnance au cas où.
Je suis le plus heureux du monde quand on arrive enfin à la maison, comme quoi tout est relatif.
Je monte les escaliers à la vitesse d'un escargot sous la surveillance de ma mère et de Laura puis je me couche tout habillé.
Sous l'effet des cachets, je m'endors aussitôt.





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