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14 - Une réponse

Je martèle mon clavier tout en agitant ma souris, je dois tenir le rythme des vagues d'ennemis qui envahissent en masse mon écran. J'ai besoin d'un truc qui bouge pour éviter de penser. Je ne veux pas réfléchir mais je n'arrive pas à m'empêcher de penser à la photo.
Malgré mes efforts et mes jurons de plus en plus grossiers, je meurs et mon jeu s'arrête sur un bon vieux « Game Over ».
Je soupire en me laissant retomber sur le dossier de ma chaise. Mon regard va directement au coffre posé au pied de mon lit. J'hésite puis je vais l'ouvrir. Je fouille un peu pour en tirer la vieille photo jaunie. Je ne regarde que le jeune garçon à l'air malicieux. Édouard. Qui était t'il ? Comment était sa vie ? A t'il souffert ?
Je frissonne tout en effleurant son image du pouce. Au moment de la photo il ne savait pas ce qui allait lui arriver. Qui pouvait imaginer ça ?

– Thomas, viens mettre la table.

Je sursaute avant de crier à mon tour.

– Oui, maman, j'arrive.

Je soupire, à croire qu'il n'y a que moi pour mettre la table dans cette maison. Je repose la photo dans le coffre puis je vais éteindre mon jeu avant de me résigner à descendre.
Alors que je sors dans le couloir, je vois que Laura est à sa porte. Elle regarde dans sa chambre puis se retourne vers moi, l'air surprise. Je suis toujours en colère contre elle alors je lui adresse un regard noir. Bizarrement, elle regarde par dessus son épaule avant de secouer la tête comme si elle répondait « non » à une question.
Je m'arrête au milieu du couloir. Laura semble souvent regarder une chose qu'elle seule voit. Et si... Si elle voyait vraiment quelque chose ?
Un mélange d'étonnement et de peur monte en moi.

– Thomas, tu descends ?

Ma mère n'a pas l'air d'humeur alors je décide de ne pas la faire attendre. J'aurai tout le temps de m'occuper de Laura plus tard.
Il fait froid au rez-de-chaussée, je regrette presque de ne pas avoir prit une veste. J'aide ma mère à mettre la table. Elle n'est clairement pas l'air d'humeur, elle jette presque les couverts sur la table de la cuisine.
On mange dans le chahut habituel. Jo beugle, ma mère répond en criant et Alix y va de ses commentaires cyniques.
Je viens de déposer mes couverts dans l'évier quand la lumière grésille puis c'est au tour des radiateurs de protester avant de se taire. Ma mère se lève la première.

– Ils ne chauffent qu'à moitié, râle t'elle en tâtant la fonte. C'est vraiment de l'arnaque cette chaudière... Thomas, va la relancer.

– Pourquoi moi ? M'indignai-je.

– Ton père a beaucoup de travail puis il t'a montré comment faire.

– C'est pas une raison.

– Tu y vas et c'est tout !

Je n'ai aucune envie d'aller dans ce cabanon exigu qui me donne la chair de poule mais je ne trouve rien à redire. Ma mère ouvre un tiroir puis me tend une lampe torche, je n'ai vraiment pas le choix...
En traînant les pieds, je vais chercher mon blouson avant de retraverser la cuisine à présent calme. Personne ne veut être forcé de venir avec moi. J'aimerai claquer la porte de la buanderie pour exprimer mon mécontentement mais je n'ose pas, je n'ai pas envie de me faire remarquer.
Malgré moi, l'image de la chose sombre jaillissant de l'arbre s'impose à moi et je manque d'en faire tomber la lampe. Les mains tremblantes, plus de peur que de froid, j'ouvre le cabanon.
Je me rappelais pas qui faisait si sombre dedans...
J'hésite un instant au seuil de la porte. Je pourrais rentrer et dire que je n'ai pas réussi, sauf que je ne suis pas sorti assez longtemps et que je n'ai aucune envie de passer plus de temps ici. Je tâte sur le côté de la porte jusqu'à ce que mes doigts tombent sur l'interrupteur aussi vieux que la chaudière elle-même. Je l'action mais rien ne se passe : il n'y a plus de courant.
Super, on dirait le début d'un mauvais film d'horreur. Si je respecte le scénario, je dois aller rallumer cette foutue chaudière, je réussis et...
Vaut mieux ne pas penser à ça.
Je secoue la tête, comme si ça allait me donner plus de courage, puis j'entre. J'ai l'impression que la lampe est à la fin de sa vie. Elle n'éclaire pas grand chose et je bute sur plusieurs tuyaux avant d'atteindre la bête endormie.

– Réveilles toi, ma vieille, soufflé-je en la réamorçant.

Je refais exactement ce que mon père m'a montré et la chaudière ne tarde pas à gronder. Elle tousse plusieurs fois puis semble s'étouffer avant de s'éteindre à nouveau.
Je peste puis je recommence l'opération, je n'ai pas envie d'y passer la nuit. A nouveau la bête gronde, tousse puis rugit enfin.
Je soupire de soulagement alors que la lumière envahit le cabanon.
Youpi !
Je respire mieux, éteins ma lampe puis commence à crapahuter vers la sortie. Je n'ai fait que quelques pas quand je remarque une chose sombre à l'entrée du cabanon. Une chose accroupit qui me guette.
Soudain la lumière se coupe à nouveau. Je manque m'étrangler avec ma propre salive tout en m'efforçant de rallumer ma lampe torche. La terreur me rend fébrile, si bien que je dois m'y reprendre à trois fois avant d'y arriver. Je braque alors le faisceau lumineux vers la chose et avec horreur, je constate que ça a avancé. C'est déjà dans le cabanon et ça rampe vers moi en gémissant. Sorte de pleurs étouffés.
Paniqué, je tente de reculer tandis que la chose avance. Déjà elle arrive au premier tuyau. Mon cœur rate un battement quand je vois une main enfantine y prendre appuis pour se hisser par dessus.
J'essaye de crier mais ma gorge est nouée : C'est une enfant !
Une enfant qui marche à quatre pattes, le visage mutilé et l'air à demi consistante, pourtant je vois clairement ses yeux braqués sur moi. Elle veut me tuer.
Elle va me tuer !
J'entends comme un déclic en moi, comme si mon cerveau venait de comprendre le danger et qu'il concédait enfin à me laisser essayer d'appeler au secours. J'avale ma salive tandis que mes poumons se gonflent d'air mais soudain je suis glacé jusqu'aux os.
Un courant d'air glacial vient de me heurter et un jeune garçon apparaît devant moi. Debout, les bras tendus, je le reconnais. Édouard.

Je te protège.

Je suis ravi de le savoir mais déjà je bondis en avant, jaillis du cabanon et me jette sur la porte de la buanderie. Je la verrouille à double tour, conscient que c'est inutile mais ça me rassure.

– Il t'arrive quoi encore ?

Je me retourne, lampe en main, mais ce n'est que Jo.

– T'as vraiment un soucis, toi... Tiens, regarde cette horreur.

Il me jette un truc que je ne rattrape pas et qui s'écrase à mes pieds.

– Pauvre nul, soupire Jo avant de partir.

C'est sympa, ils sont tous partis. J'ai juste jaillit mourir...
Je ramasse le journal qui gît à mes pieds et la Une me fait frémir. Je me vois, entouré de ma soit disant famille, devant la maison sous un titre des plus douteux : « Les citadins débarquent à Verny-sur-Mont ».
Si avec ça je ne deviens pas la risée du collège...
Mais bon là, c'est un peu le dernier de mes soucis.
Je ne sais pas ce que je viens de vivre mais c'est pas « naturel »... Il y a vraiment un truc qui erre dans le domaine, et un autre qui nous en protège.
Je jette le journal et la lampe sur la table désertée mais soudain je tique. Notre photo ressemble étrangement à celle des Hans de l'Outrière. Simple coïncidence ?
Je pose mon manteau avant de monter quatre par quatre les escaliers. Je sors à nouveau la photo du coffre puis je la penche vers la lumière, même angle de prise, même nombre, même position...
Je me suis mit à la même place qu'Édouard, des années plus tôt.
Édouard... Ça ne peut être que lui. Ça veut dire que... ? Et si... ?

– Édouard ? Soufflé-je à voix basse.

Je frissonne sans savoir pourquoi. Je suis dépassé là.
Le silence absolu de ma chambre n'est troublé que par le ronron du radiateur.
Sous la lumière, je me détends.

– Édouard ? Appelé-je plus fort. C'est toi ? C'est bien toi qui m'a protégé ?

Je scrute le silence avec tant de concentration qu'il me vrille les tympans.
C'est idiot. Je suis un idiot. Je ne peux pas expliquer ce que je viens de vivre mais de là à vouloir discuter avec un garçon mort depuis des années... Je perds les pédales.
Je soupire en posant la photo sur mon bureau mais alors un courant d'air froid traverse ma chambre.
Je me fige, je ne suis pas prêt d'oublier cette sensation.

– Tu es là ? Murmuré-je la gorge nouée.

Mon cœur bat à tout rompre et résonne dans ma tête, pourtant j'entends sa réponse.

– Oui.





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