Ce fut les yeux rougis par les larmes qu'Alyssa poussa la grande porte du manoir. Les adieux avait été bref, puisqu'ils se retrouveraient le lendemain, mais déchirant. Et Alyssa n'avait pas pu s'empêcher de verser quelques larmes. Elle avait été gênée d'être la seule d'ailleurs.

- Je suis rentrée !

La mère d'Alyssa se tenait près de la cheminée. Elle avait dans les yeux une lueur de tristesse, que sa fille ne pouvait pas voir. Le regard perdu dans les flammes de la cheminée, la femme ne salua pas la nouvelle arrivante, préférant ignorer l'instant présent.

Alyssa regarda sa mère du coin de l'œil tout en se dirigeant vers la cuisine. Cela faisait bien plusieurs jours qu'elle n'était plus là même. Depuis l'incident avec son petit frère, Alyssa ne cessait de surveiller sa mère. Elle avait été d'ailleurs plutôt inquiète à l'idée de les laisser seuls tout le deux en allant chez son amie. Elle ne manquerait pas de questionner son petit frère sur le déroulement de la soirée de la veille.
Aucun autres événements notable n'était survenu, si ce n'était la tristesse constante de sa mère.

Alyssa prit une assiette de pâtes froides dans le frigo et la mit dans le micro ondes. Sa mère n'avait pas esquissé un mouvement depuis son arrivée. La fille aux cheveux ondulés avait mis le comportement de sa mère sur le compte d'une dépression a retardement causée par la mort de son père.
Bien sûr, elle aussi se sentait triste et apeurée en permanence, mais elle ne le montrait pas. Et cela lui était inconcevable de penser que sa propre mère pouvait sombrer si facilement.

Elle appuya sur la minuterie. Il lui sembla que sa mère pleurait mais elle n'en était pas sûre.
En fait elle ne pouvais pas lui en vouloir. Même si elle avait été en colère de voir que sa mère avait été negligeante avec son frère, elle n'y arrivais pas.
Comment reprocher a sa mère d'être triste ? Elle avait vécu avec cet homme pendant plusieurs années, avait eu des enfants avec lui...l'avais aimé de tout son cœur.

Elle prit son assiette réchauffée et la posa sur la table. Elle pensa un instant demander a sa mère si elle voulait manger mais se retint. Autant la laisser profiter de son moment de calme.

La jeune fille termina son plat et s'avança vers sa mère. Pendant qu'elle mangeais elle avait prit une décision. Puisque sa mère était en train de sombrer, elle tiendrait les rennes de la famille elle même.
Elle mit sa main sur l'épaule de sa mère, qui sembla sortir de sa torpeur.

- Oh Alyssa, ma chérie. Tu es rentrée ?
- Oui. Viens il faut que tu aille t'allonger. Il est tard, tu va être crevée demain.
- Tu as raison. Merci.

Sa mère se leva et grimpa les escaliers en saluant sa fille.

Comment la femme si souriante du déménagement avait elle pu devenir a ce point l'ombre d'elle même ?
On aurait dit que sa mère avait enduré la souffrance et le deuil, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus retenir la dépression et les larmes.

C'était maintenant au tour d'Alyssa de prendre des responsabilités. Elle envoya une pensée a Artémis, Antoine et Jack. Ils devaient tranquillement discuter sur leurs lits.

Jack, tu connais ça toi. Le deuil. La mort.

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Les trois adolescents était heureux d'être ensemble, mais ils ne parvenait pas a s'amuser complètement. Le vide creusé par leur amie était une tâche dans leur bonheur et ils auraient aimé l'avoir avec eux.

Artémis pianotait sur son téléphone. Elle envoya un texto pour demander a Alyssa si elle était bien rentrée.
En début de mois, si on avait dit a la jeune fille qu'elle se lierait d'amitié avec quelqu'un ayant habité dans le même manoir qu'elle, et qui la ferait vivre une aventure pleine d'esprits et d'action, elle aurait sûrement dit a la personne de prendre un bon traitement contre les lésions cérébrales...
Et aujourd'hui elle était dans son lit, avec a ses côtés son ami de toujours, Antoine, et un fantôme qui hantait une grande bâtisse.

Ses yeux allait d'un garçon a l'autre. Ils discutaient de leur journée de demain, Antoine expliquant a l'autre comment se déroulait le lycée.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de les trouver adorable. Antoine semblait entretenir une affection particulière pour l'esprit. Elle n'avais pas compris tout de suite, mais il semblait que le jeune garçon avait fait confiance au jeune esprit plus tôt qu'elle ou Alyssa ne l'avait fait.

Même avant le deal liant Alyssa a Jack, Antoine avait déjà commencé a accorder sa confiance au garçon fantomatique. Même lorsqu'il l'avait repoussé, lorsqu'ils étaient tout les deux dans sa chambre, il continuait quand même a croire en lui.

C'est cette impression de confiance mutuelle qui arracha un large sourire a Artémis. Elle sentait que leurs aventures n'était pas finies, loin de la. Mais elle se promit de protéger la relation entre les garçons contre vents et marées.

Peut être étais ce aussi par ce que Jack était le seul autre garçon du groupe. Artémis ne pouvait le dire. Mais a sa façon, l'esprit avait comme complété le trio. Quand Alyssa était arrivée, la jeune fille aux cheveux courts avait immédiatement compris a quelle point cette nouvelle amie allait être précieuse. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait senti qu'elle allait venir s'intégrer a merveille dans leur petit tandem. Puis Jack était arrivé. Et le mot quatuor avait pris tout son sens.

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Elle n'arrivait pas vraiment a dormir. Ou peut être n'essayais elle pas.

- J'suis tellement claquée..

Les yeux fermés, elle tenait sa tête entre ses mains. La présence du fantôme lui manquait. Comme si le manoir avait perdu une partie de son âme.
Elle se retourna dans son lit et prit son portable sur la petite table. Un nouveau message d'Artémis. Et un autre d'Océana.

Océana : Hey copine ! C'est trop te demander de donner des nouvelles a ton amie ? X) Allez, tu me manque ! Réponds vite.

Avant de répondre, Alyssa se rendit compte qu'Océana n'avait pas utilisé le terme meilleure amie. Son éloignement avait peu a peu entaché cette amitié, et elle s'en voulait. Est ce que cela rendait Océana triste ? Elle ne l'espérait pas. Mais au fil du temps, le lien tissé avec Océana s'était dégradé, t'a dit que celui avec Artémis s'était renforcé.

- Je pense qu'on peut dire que ma meilleure amie c'est Art' maintenant...

Elle se promit cependant de passer plus de temps au téléphone avec sa meilleure amie et de l'inviter prochainement...

Moi : Salut ! Désolée j'ai été super occupée en ce moment. Je passe du temps avec de nouvelles personnes. Et on a pleeeeins de devoir, rien a voir avec le collège dans lequel on était...fuw. Je vais me coucher, on se reparle demain !

Ce n'était qu'à moitié un mensonge. Mais de toute manière elle ne pouvais décemment pas lui dire "j'ai un pote fantôme qui me prend vachement de mon temps libre !"

Elle soupira et cliqua sur le message d'Artémis.

Arty : Salut salut ! Je t'envoie un message vite fait pour te dire qu'on pense a toi. Les gars s'entendent trop bien (bon j'me sens un peu mise a l'écart). Je réfléchis a une solution prochaine pour Antoine en attendant !

Moi : Hello ! Oui c'est une bonne idée de commencer a réfléchir. Espérons qu'aucun de ses deux parents appellent la police.

Arty : Je pense qu'ils auront trop peur des représailles, ça risque pas.

Moi : Ok. De ce côté pas de soucis a se faire. On pourrais commencer par appeler le numéro d'écoute ?

Arty : Je suis pas sûre qu'Antoine sois prêt. On devrais attendre un peu. J'ai réussi a convaincre ma mère de ne pas appeler tout de suite la police, alors on est bon aussi sur ce coup là.

Moi : Tu en as de la chance. Moi je pense que ma mère aurait tout de suite appelé la police...

Arty : C'est vrai qu'on peut lui faire confiance sur ce coup là !

Moi : J'avais pensé a quelque chose mais je préfère t'en parler demain en face a face.

Arty : Pas de problème ! Je te laisse, les garçons commencent à se chamailler et j'ai envie de garder la chambre d'amis intact !

Moi : Ahaha pas de problème X)

Elle posa son téléphone, l'air soulagée. Tout se passait bien. Comme une mère poule, elle s'était inquiété de ne pas être avec ses amis. C'était un de ses défaut majeur, elle voulait absolument contrôler la situation. Ce qui était souvent impossible..

Elle avait vraiment hâte d'être a demain, pour partager son idée a son amie. Le sommeil mit du temps a venir. C'est quand la pluie commença a battre contre le carreau que la jeune fille tomba dans les bras de Morphée..

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Le réveil sonna soudainement. Alyssa se redressa brutalement. Tellement brutalement que sa tête se mit à tourner.
Un gamin surexcité lui sauta dessus.

- Debout ! C'est l'école !
- Gklx...
- Debout !

Alyssa se leva, portant son petit frère sur son épaule gauche comme un sac. Elle se dirigea vers la cuisine pour leur préparer a manger.

Une fois les petits déjeuner prêts, elle s'assis face a son frère. L'insomnie d'hier l'avait aidé a mettre certaines idées au clair, notamment celles sur sa nouvelle résolution consistant à prendre soin de la famille elle même.

- Alors dit moi. C'était comment hier soir.
- Bien ! J'ai fais a manger avec maman. Après elle m'a mit un dessin animé et je suis allé me coucher quand c'était fini.

Une soirée normale en somme. C'était étrange. Alyssa eu un soudain pincement au cœur. Ce pouvait il que ce sois elle le problème ? Que sa mère sois en pleine létargie uniquement a cause d'elle ?
Elle chassa cette idée de ses pensées. Mieux valait se réjouir. Sa mère était encore capable de s'occuper de son fils, c'était l'essentiel.

- Super alors.
- Maman a quand même toujours l'air fatiguée tu sais !
- Je sais, ne t'inquiètes pas, c'est a cause du travail.
- Ahhh d'accord.

Leur mère descendit a cet instant, coupant court a leur conversation. Ils finirent leur bol de céréales en silence avant de se rendre chacun leur tour a leurs écoles respectives.

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Alyssa fit rapidement au lycée. Elle n'avait pas couru mais sa marche avait été extrêmement rapide. Antoine commençait une heure plus tôt qu'elle puisqu'il faisait du latin. Mais Artémis commençait a la même heure, car elles avaient toutes les deux prise l'option art plastique.

Elle retrouva son amie devant la classe d'art. Cela allait être pratique pour discuter puisque Antoine ne serait pas présent.

- Salut Alyssa.
- Salut !
- Dit moi vite ton idée d'hier ! J'ai presque pas dormi a force de réfléchir.
- Oui. Mais avant, ou est passé Jack ?
- Il voulait venir au lycée mais je l'ai forcé a rester a la maison...Il n'y a que papa avec le bébé, alors ça devrait pas être trop dur pour lui de se faire discret.

Alyssa hocha la tête. Elle sortit son portable et consulta ses messages en une seconde. Puis elle regarda son amie.

- On est d'accord d'une chose : Antoine a besoin d'une nouvelle famille. Ou au moins d'un endroit pour vivre.

Artémis acquiesça, attentive.

- Je ne sais pas si tu te rappelle de cette vendeuse d'encens et de grimoires.
- Annah !
- C'est ça ! Tu ne pense pas qu'elle ferais une super personne pour héberger Antoine ?

Artémis pris son menton entre ses longs doigts fuselés. En effet, cette femme avait l'air d'une gentillesse sans égale. Mais étais ce bien légal que d'envoyer Antoine la bas ? Faudrait il commencer des procédures judiciaires ? Annah pourrait elle adopter son neveu ?

Elle questionna Alyssa qui semblait aussi perdue qu'elle.

- Moi j'ai eu l'idée, c'est tout !

Elles se promirent d'y réfléchir. Alyssa avait passé une bonne partie de la nuit a réfléchir au problème d'Antoine. Mais entre deux réflexions elle avait surtout pensé a sa mère. Et a son père. Sa mère qui déperissait, son père qui laissait des énigmes qu'elle ne résolvait pas.

- Demain je reprend, murmura elle.

Elle avait sur elle son carnet, qui contenait une nouvelle petite annotation.

Récupérer la boîte. Coûte que coûte.

Un chapitre un peu plus court que les autres mais...range cette pelle toi la bas ! La violence c'est méchant. C'est pas gentil d'être méchant. Cépabi1. Et je disais donc (avant de partir dans mes conneries) , mais on va reprendre l'énigme ! Antoine est il sortit d'affaire ?

*Chuchote* Bien sur que NON.

*Tousse* Enfin voilà ! J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plus, je vous tire mon haut de forme et vous salue bien bas !

A bientôt pour un nouveau chapitre.
Votre romancière.