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Prologue [Première partie]

[Ici commence l'histoire que vous êtes sur le point de lire : une tragédie sur l'amour, la folie, la mélancolie, la mort, et peut-être un peu de philosophie macabre.]

La famille Heaventon menait depuis de nombreuses années une vie heureuse et paisible dans une grande demeure héritée de parents généreux, et située aux abords d'un splendide lac, dans un petit village du Yorkshire. C'était une habitation raffinée et avenante, sans pour autant faire l'étalage d'une somptuosité et d'un luxe excessifs qui auraient mal convenus à la façade d'une maison de campagne; bien qu'elle fût déjà la plus grande de tout le village de Riverhive. Elle avait constitué, en plus d'une rente opulente de mille cinq cent livres sterling et de quelques meubles, l'héritage de Lady Joannah Harvester, laquelle était une grande femme dont le langage et les manières faisaient honneur à ses racines de fille de bonne famille. Bien qu'âgée de quarante six ans, elle en paraissait facilement cinq de plus, dû à l'austère mais juste sévérité dont étaient emprunts les traits de son visage marqué par une jeunesse rude et stricte.

Il y avait maintenant plus de vingt ans que Lady Joannah avait emménagé à Riverhive à l'attente de ses deux enfants, en compagnie de Lord Graham Heaventon, son vieil époux dont la froideur intransigeante ne faisait aucun doute à observer ses petits yeux bruns qui avaient connus les champs de bataille au cours d'une jeunesse passée sous le drapeau anglo-saxon (et qui lui fût par la suite garante d'une confortable fortune, le général Heaventon s'étant maintes fois démarqué parmi ses pairs). S'étant rencontrés à York lors d'un salon mondain, Lady Joannah et Lord Graham avaient vite été mariés sous les bonnes grâces de la dot dont disposerait la famille Harvester une fois leur fille unie à un Heaventon. Mais, Lord Graham mal agrémenté à l'air vicié de la capitale, et le couple attendant un heureux événement, il avait été convenu que le petit village de Riverhive dans le compté de Rydale serait un endroit parfait pour élever des enfants dans les meilleurs conditions qui soient. Ainsi fût conclu le déménagement.

Earlighteus Graham Jonhattan Heaventon (bien qu'il préféra qu'on l'appelle simplement Earl, comme s'il chercha à honteusement dissimuler ce prénom long et compliqué) était l'aîné de quelques minutes. Il avait la physionomie de son père, ses yeux noisette et son nez aquilin, tout comme il avait hérité des longues boucles cuivrées de sa mère. C'était un jeune homme aux goûts exquis et à l'esprit tendre et bienveillant. Excellent philosophe quand la discussion s'y portait, il avait jouit d'un brillant enseignement, faisant de lui un érudit doublé d'un bretteur hors-pair en moins de temps qu'il ne le fallut à n'importe qui d'autre de son âge. D'un coeur doux et généreux, sa gentillesse, parfois excessive, faisait tant l'inquiétude modérée mais bien présente de ses parents, que l'agréable profit des domestiques et de sa soeur. 

Donaelie Joannah Myrtle Heaventon était la cadette de quelques minutes. Tout comme son frère, elle avait cherché à quelque peu dissimuler ce prénom qu'elle jugeait ridiculement long et complexe par l'emploi d'un surnom. Dona avait été son premier choix, mais il suffit que Earl lui fasse un jour la remarque que son pâle visage était semblable à celui des poupées de porcelaine pour qu'elle n'adopte le nom de Dolly, et ne le change plus jamais. Dolly était une jeune fille ravissante aux manières nobles et distinguées, bien que parfois un tant soit peu dissimulées par une candeur qu'on lui trouvait tantôt adorable, tantôt inappropriée pour une demoiselle de déjà vingt-deux ans, et qui plus est n'était toujours pas mariée; bien que promise au fils du prêtre du village. Elle avait, tout comme Earl, héritée des longues boucles soyeuses de sa mère, dont les siennes étaient plus blanches que neige. Et sa peau : pâle comme la nacre. Et ses yeux : plus rouges que deux rubis brillants! Cette anatomie plus que curieuse avait successivement suscité effroi puis crainte auprès de sa famille, ce dès les premières années ou son corps grandit et ses cheveux poussèrent. Pensant que leur fille était atteinte d'une humeur fatale, ou pire encore, d'une entité démoniaque dont la foi chrétienne des Heaventon les avaient appris à se méfier, ceux-ci eurent tôt fait d'emmener la jeune Dolly auprès des plus grands médecins de York; le village de Riverhive ne comptant qu'un vieux docteur à la renommée discutable, qui s'était contenté de déclarer l'enfant maudite en psalmodiant des prières. Mais en dépit de cette pâleur cadavérique et ces yeux sanglants, la fillette semblait pourtant en parfaite santé. C'est d'ailleurs au final non pas l'aide d'un médecin, mais bien d'un historien qui permit d'amener la lumière sur cet étrange particularité. Il y avait en effet, dans les archives de la famille Heaventon, un vieux suivi médical daté de l'année 1772, décrivant un certain Quinby Heaventon comme possédant "L'attrait et les complexions d'un macchabée, dont la blancheur surnaturelle de la peau et des cheveux contrastent fortement avec ses yeux cramoisis." Et malgré cette particularité qui lui empêchait de s'exposer trop longtemps au soleil (sans quoi sa peau "rougissait en de larges plaques boursouflées, brûlait même en cas extrême"), Quinby Heaventon semblait avoir mené une vie des plus normale et heureuse. Ainsi fût-il conclût que les gènes de cet homme avaient traversé le sang des Heaventon plusieurs décennies sans se manifester, jusqu'à réapparaître mystérieusement chez la jeune Donaelie. 

Bien que cette excessive pâleur et ces yeux rouges lui aient souvent donné un air tantôt inquiétant, tantôt terriblement malade vis-à-vis de ceux n'étant pas habitués à sa fréquentation, Dolly se révéla en grandissant être une jeune fille vigoureuse, rayonnante de santé et toujours souriante. La première à sortir quand le temps s'y prêtait, elle ne pouvait cependant faire le moindre pas hors de chez elle sans se munir d'une large ombrelle qui lui couvrait le visage et les épaules, bien que cela ne l'empêcha pas de se promener par tous temps. Dans tout Riverhive, l'on connaissait la famille Heaventon tant pour sa grande richesse que pour le charme spectral et inapprochable de leur fille à la peau et la chevelure de porcelaine, qui alimentait bien des rumeurs. Certains disaient d'elle qu'elle était la réincarnation d'une sainte, d'autre la prenaient pour un ange descendu sur Terre. D'autres encore, la voyaient au contraire comme la manifestation de terribles présages, ou l'incarnation d'un quelconque mauvais démon. Quoi qu'il en soit, il n'était pas peu dire que Dolly Heaventon faisait parler d'elle. Outre ses particularités physiques, elle était aussi excellente cavalière, meilleure même qu'Earl, poète à ses heures vagabondes, et violoncelliste de talent. Elle était, d'ailleurs, la seule dans la famille à posséder la 'main musicale' comme disait Ms Copstone, une gouvernante au service des Heaventon lui ayant fait don de ses savants enseignements et de son impressionnante érudition aux enfants Heaventon depuis leur plus jeune âge. Dolly et Earl avaient appris la musique ensembles à un assez jeune âge, et l'on remarqua assez tôt  que, pour n'importe quel enseignement ou loisir, il était préférable de ne pas les séparer; tant leur attachement l'un envers l'autre était fort. Earl s'était d'abord essayé au piano, puis au violon. Mauvais dans l'un comme dans l'autre, il avait abandonné cette exigeante pratique et préféré la philosophie, l'escrime et les langues. Dolly, elle, avait tout comme son frère commencé ses apprentissages musicaux sur le piano familial. Bien que son niveau y fût correct, il suffit d'un jour seulement durant lequel le thé fût donné chez les Heaventon, où des musiciens avaient été conviés afin de délecter les invités par leur mélomanie, pour que la petite Donaelie, du haut de ses six ans, ne s'essaye par curiosité au violoncelle, et se révèle être dotée d'un don sans précédent pour la pratique de cet instrument. Depuis, jamais plus elle ne toucha le piano, et se consacra corps et âme au violoncelle. 

S'il est à certain ce que l'on nomme un talent inné, une maîtrise spectaculaire en un domaine particulier quel qu'il soit, et semblant encrée aux plus profonds de leurs veines; l'on pût parfaitement définir ce terme en l'apprentissage fulgurant et exalté que fit Dolly Heaventon du violoncelle. Seize ans déjà qu'elle pratiquait, et la jeune fille pouvait se vanter d'être la meilleure violoncelliste de tout Riverhive, peut-être même de tout le Yorkshire! Avec une aisance transfigurée sous des notes gracieuses et passionnées, Dolly jouait de tout, adaptait tout : elle récitait sagement les suites de Bach, interprétait avec aisance les concerto de Vivaldi et les sonates de Beethoven, sublimait Schuman, Boccherini, Fauré, Saint-Saëns, Tchaïkovski, Paganini, et adaptait même au violoncelle des morceaux prévus initialement pour d'autres instruments : Chopin, Liszt, Mendelssohn, Mozart, Debussy, Wagner, Brahms; son archer expert magnifiait tout avec une force d'âme et un coeur d'une mélomanie phénoménale, presque irréelle. Jouer lui secouait tant l'âme qu'elle en semblait parfois presque en transe. Il fallait la voir! Il fallait voir Dolly Heaventon interpréter seule au violoncelle "La Campanella", "La Follia", ou encore la "Danse Macabre"! Voir ses mains fières de tant d'années d'expérience faire onduler comme par magie son archer sur les cordes du violoncelle, dans un ballet d'un seul corps et d'un instrument; son souffle hardi par l'hypnotisante mélodie que nul autre ne saurait jouer avec une telle grâce, une telle résonance de son et d'âme!



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