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Chapitre XII : L'Asile (4) [Troisième partie]

Ce qu'il advint concernant le traitement de la patiente C54F, année 1897-1898; rapports du docteur Philbert Edmond :


Le premier jour : Aujourd'hui, une curieuse jeune fille est arrivée au trou à folles. Un peu pâle, ça lui donne l'air malade; macchabée, mais c'est un charme. De jolies longues jambes, des petites cuisses charnues tout comme il faut, une taille façonnée par le port d'un corset strict, des hanches élégantes deux beaux seins mignons et dodus à la perfection, elle a une chevelure ! Plus douce que de la soie, et elle sent les fleurs. Elle a des relents de douceur, de candeur, cette jolie petite... Elle empeste la tendresse et l'innocence, c'est à tomber raide! Je me demande combien de temps elle gardera ce parfum d'espoir et de vigueur sur elle...

Le deuxième jour : Hier, ma nouvelle patiente (Dona comme je l'appelle) est allée aux bains, je crois que ça l'a bien secouée. Elle a de ces airs ahuris et drôles, lorsqu'elle ne comprends pas sa situation ! Demain, je commencerai le traitement. Je vais bien la soigner, moi, je vais bien la soigner, cette petite là...

Le troisième jour : Dona avait la chair toute bombée sur sa robe lorsque j'ai serré les sangles au plus fort. Elle est vraiment toute pâle, et ses yeux ! Comme des pommes estivales; à croquer ! Je la croquerai jusqu'aux os, moi, cette jolie petite... Je lui ai mis quelques sangsues, car elle est encore trop vive. De mauvaises humeurs doivent toujours circuler dans son sang, peut-être est-ce là une cause de ses nombreux troubles. Une saphique, nymphomane et albinos ! Ha ! Et en plus, il faut qu'elle ait des accès de violence, des habitudes mensongères... Il ne sera pas facile de la guérir, mais je vais le faire. Moi, je vais la guérir. Cette jolie folle...

Le sixième jour : Le corps de Dona perd déjà en couleur (pour peu qu'il en avait auparavant), et elle a commencé à maigrir. C'est dommage, ce que sa folie lui fait tout de même... Une demoiselle comme ça... Folle ! Cette gentille petite cinglée, on dirait un agneau apeuré dès que je rentre dans sa cellule. J'aime son regard, lorsqu'elle me fixe, recroquevillée dans un coin... Toute tremblante, toute faible... Cette petite putain me fait de l'œil !

Le dixième jour : Dixième jour, j'ai aujourd'hui essayé de soumettre Dona à un traitement de choc, dur mais efficace. Si son saphisme ne s'améliore pas les jours qui viennent, il me faudra employer des méthodes plus sophistiquées... Car si sa nymphomanie est certes un problème, son homosexualité ne l'est que davantage ! Je vais te remettre tout ça en place, moi, petite catin !

Le onzième jour : Traitement apparemment inefficace... Dona est une femme. En ce sens, elle se soigne différemment d'un homme. J'ai pensé qu'un des meilleurs moyens pour démanteler Dona de sa sexualité perverse serait une méthode d'aversion-attraction. Pour cela, un patient de l'aile masculine, souffrant lui aussi d'homosexualité, a été désigné pour que tous deux s'aident mutuellement à vaincre leur maladie. Chacun présente une attirance unipolaire-centrée (focalisée sur le même sexe) dès qu'il s'agit des agitations liées au cœur et à la sexualité. En les forçant à se toucher le sexe mutuellement (ce qui serait un grave cas de nymphomanie si intention médicale il n'y avait pas), mon collègue s'occupant de cet homme et moi-même espérions aviver autant de dégoût que de passion nouvelle chez nos patients. Le dégoût aurait pour but de les révulser des Rapports Sexuels à But Non-Procréatif; tandis que la passion servirait à faire comprendre la sexualité opposée à tous deux, et animer un désir. Je ne sais comment cela s'est terminé sur le patient masculin, mais concernant ma petite Dona, je crois bien qu'elle est aussi perverse qu'avant... Il y a dans son dossier le nom souligné d'une femme : une certaine Rose Fair. Une amante ? Une maîtresse ? Oh les jeux impudiques auxquels elles ont dû se prêter toutes les deux... J'y pense : ma Dona, est-elle vierge ? C'est à vérifier.

Le quinzième jour : Ses petits pleurs, ses gémissements désespérés lorsque je la traîne jusqu'à mon office, sont comme des friandises pour moi... Elle a un beau visage quand elle pleure... Il a beau être façonné par l'âge adulte, il a conservé quelques rondeurs enfantines absolument charmantes... Elle a des petites joues blanches, qui rosissent quand on les claque... Oui... Deux jolies petites joues, deux jolis seins, deux jolies petites fesses, deux cuisses mignonnes et charnues... Et elle tremble, elle tremble, ma petite brebis, comme si j'étais un loup ! Elle ne le dit pas, mais je sais que je lui fait peur. Je sais qu'elle me redoute, je sais qu'elle a peur pour son esprit, son corps, lorsque je l'emmène dans mon office, lorsque je l'attache sur la table pour qu'elle ne se débatte pas... Qu'elle est mignonne, qu'elle est mignonne quand elle prends cette mine apeurée ! Elle craint chacun de mes mouvements, chacun de mes gestes... Et quand je la moleste un peu, cela attendrit sa chair. 'Edmond, Edmond ! Que vous avez de longues mains ! Que vous me faîtes peur !' dirait-elle si elle en avait le courage. Ha... C'est pour mieux te manger, mon enfant !

Le vingt-et-unième jour : Dona reçoit un nombre incalculable de lettres, toutes signées au nom de 'Earlighteus P. J. Heaventon'. Son frère, si ma mémoire est bonne. Vais-je les lui donner ? Non. Earl, n'est-ce pas le nom qu'elle a hurlé à la mort lors de sa crise d'hystérie il y a quelques jours ? Si, il me semble bien.

Le vingt-quatrième jour : Une petite saignée, deux, trois, elle s'est évanouie au bout de la quatrième. Mes sangsues sont trop gourmandes avec elle, mais une bonne saignée devrait évacuer un peu du mal qui suinte en Dona. Je crois que quelque chose commence à lui manquer, à la quitter... Comme une part de raison... Je la croyais folle dès ses premiers jours, mais malgré tous mes bons soins... Il semblerait contre toute attente que son état empire.

Le trentième jour : Un je-ne-sais quoi de macabre habite l'esprit de ma Dona... Et ce n'est pas charmant du tout! Pas du tout ! Est-ce de la sinistrose ? Je commence à le croire... Cette cinglée, quand on la croit débarrassée d'un trouble (ses accès de violence, par exemple, se faisaient plus modérés au cours des derniers jours), un autre survient! Mais celui-là, il n'est pas mignon, il n'est pas joli ! Je vais te remettre tout ça en place, moi... Petite salope, elle refuse de guérir, c'est de sa faute ! Qu'importe tous les médicaments qu'on lui fait ingurgiter, quelque chose ne tourne pas rond... Mais je vais la guérir, moi, ma Dona. Ma sale petite Dona chérie, je vais bien la soigner, attends un peu...

Le quarantième jour : L'hydrothérapie, l'électrothérapie, tout ne fait qu'aggraver sa sinistrose. C'est à n'y rien comprendre, et je perds patience. La seule chose qui me réconforte est d'entendre ses cris, lorsque je procède aux traitements. Il y a presque comme...une sorte de musicalité dedans. Ses cris, ses gémissements... Je veux les entendre, encore et encore ! C'est si charmant, c'est si mignon ! Elle me drague, cette gourgandine me fait du charme avec ses yeux suppliants et ses cris répétés... Et quand elle gémit ! Elle dira qu'elle souffre, qu'elle souffre le martyr, mais elle est en fait sous le joug de sa nymphomanie, qui la domine. Il y a vraiment de quoi interpréter ! Attends un peu, je vais la faire gémir, moi, cette petite tribade en chaleur... Qui sait ce qui se trame dans son esprit tordu; en attendant sa sinistrose demeure, ses troubles s'aggravent.

Le cinquante-deuxième jour : Ce matin, quel ne fût pas mon effroi d'apprendre de la bouche d'une infirmière que Dona avait tenté de mettre fin à ses jours ! Elle aurait trouvé un bout de verre ou un tesson de bouteille, un petit quelque chose de coupant que le vent aurait mené jusqu'à sa cellule, et se serait tranché les veines avec. J'ai moi-même examiné les blessures par la suite... Heureusement, cette petite sotte s'y est prise peu de temps avant l'heure de réveil ! En d'autre cas, elle aurait sûrement perdu bien plus de sang, ce qui aurait pu la tuer... En est-elle donc à cet état là ? Au point de vouloir se donner la mort ? L'ingénue malheureuse ! Comme si elle pourrait s'en sortir si facilement ! Je me souviendrais longtemps de l'instant ou elle se réveilla : Mlle Scottish et moi-même, après avoir refermées et bandées ses plaies, l'avions attachée à son lit, fermement. Quand Dona ouvrit les yeux (et elle parût tout d'abord très surprise de les avoir ouverts), elle cria. Un grand cri blanc et malheureux, comme si elle fût à peine consciente des sons qui sortirent de sa propre bouche. Elle cria bien plusieurs minutes. Fort. Avec une sonorité régulière, presque monotone ; quoique profonde. Sans se débattre. Pleurant, oui, mais légèrement. Elle cria.

Le soixantième jour : Le temps passe, ma petite Dona obsède toutes mes pensées. Ma petite Dona chérie... A moi... Rien qu'à moi... Folle, elle ne guérit pas, au fond pourquoi pas ? Folle, elle me plaît bien, elle a du charme... Elle a un joli corps, un joli corps blanc comme de la neige... Ma Dona... Dona, Dona, Dona...

Le soixante-cinquième jour : Elle ne guérit pas. Ma Dona ne guérit pas... Au fond pourquoi pas ! Elle empire, oh bien ! Bain glacé ou brûlant, électrochocs, sangsues, isolation, tout, tout cela lui fait pousser de merveilleux petits cris de douleur et de supplication; et j'aime tant cela ! Et lorsqu'elle est attachée, sa mignonne chair toute tendre se serre contre les lourdes lanières en cuir de ma table de consultation, ou contre le tissu dur de la camisole. Oh, qu'elle est folle et jolie dans une camisole ! Et je l'aime, ma folle à moi, je l'aime, je l'aime ! Ah, je vais la faire crier, je vais la faire gémir ! A moi, ma jolie petite Dona, à moi, à moi... Je veux qu'elle souffre, je veux qu'elle crie et qu'elle me fixe avec ces yeux hagards, suppliants, délicieux ! Je la veux, je la veux ! Elle est à moi, pour toujours !

Le quatre-vingt troisième jour : Aujourd'hui, un drôle de chevelu et un gros paltoquet sont venus, ils voulaient examiner ma Dona en lui faisant jouer du violoncelle (manier un archer, n'est-ce pas au fond une dégoûtante métaphore sexuelle?). Il est vrai qu'elle joua fort bien, qu'elle avait beaucoup de maîtrise et de pratique...voilà qui en dit long ! L'un dit vouloir emmener ma Dona à Londres, pour qu'elle puisse performer devant la reine ! En voilà un tissu d'inepties ! Non, moi vivant, ma Dona restera ici, bien près de moi. Si ces gentlemen insistent dans le futur, j'ai toujours le dossier comme preuve que sa place est ici, à l'Asile, avec son médecin... Et moi, je m'en tiens toujours au dossier. Elle ne sortira pas d'ici.

Le quatre-vingt-onzième jour : Est-ce un changement que j'ai noté chez Dona ? Il y a toujours de la sinistrose en elle, toujours tous ses troubles initiaux, mais... Il y est des moments ou elle sourit. C'est un sourire très étrange, très beau, très dérangé... C'est le sourire d'une folle ! Et aussitôt apparaît-il sur son visage, aussitôt il disparaît... Oh, Dona, Dona ! Ne m'obliges pas, cesse de me faire de telles avances, sombre catin ! Je l'aime vraiment, cette pauvre cinglée, elle est si folle que je l'aime encore plus que l'autre, la brunette qui a tourné muette depuis le temps... Tiens, par ailleurs, les lettres de 'Earl' s'amoncellent, avec le temps. Vais-je un jour les lui donner ? Quelle question ! Non, jamais !

Le quatre-vingt-dix-neuvième jour : Son petit intérieur tout chaud, tout moelleux... Sa jolie poitrine tendrement secouée, son beau corps ondulé de plaisir... Je n'en reviens pas que le privilège de profiter de cela soit revenu à une autre femme... Oh...Oh oui, j'y pense, j'y pense tant que cela imbibe toutes mes pensées... Ses cris, ses gémissements, sa chair, ses extérieurs, ses intérieurs ! Dona ! Dona ! Ma folle ! Ma cinglée, ma putain, mon adorable aliénée, ma douce catin ! Je sais comment te guérir, je sais, je sais, je sais !!! Et qu'importe ce que ton promis dira, ce n'est pas lui qui honorera le devoir conjugal... Non, ma Dona chérie, c'est moi, c'est moi, je vais si bien te guérir, je vais te soigner; ma folle d'amour ! Mon amour !

Le cent-dix-huitième jour : "Mon amour"...

Le cent-vingt-deuxième jour : S'il se peut que Dona ait été en meilleure santé le jour ou elle fût admise au trou à folles sous le nom de la patiente C54F, alias Donaelie Joannah Myrtle Heaventon, qu'en ce jour ou je la pense définitivement inguérissable, alors, je ne sais que penser. Pour ce que je lui prodigua de soins, pourtant admis et statistiquement vérifiés par l'Academy of Medecine, j'ai pourtant la sensation de ne pas m'être trompé. Mais Dona... Dolly, comme elle disait se faire appeler (elle a bien une tête de dolly, il faut le reconnaître), m'apparaît comme désormais absente d'une part d'elle même, remplacée par quelque chose de nouveau. Mais pas par ce que je voulais. Pas par ce qu'il était convenu. Pas par ce qui avait été énoncé, et enseigné à l'Academy of Medecine. C28H m'avait semblé être une exception, mais Dona est différente...et identique à cette dernière. Si je pense bien l'avoir guérie de ses maux les plus dérangés et les plus graves, n'a-t-elle pas cependant contracté par la suite d'autres troubles, tout aussi graves, et dérangés ? Y aurait-il à la Folie des aspects que l'on eût pu identifier de manière faussée ?

Le cent-quarante-quatrième jour : La Folie, comme décrite par mes vénérables prédécesseurs, n'est qu'une forme changeante. Une parcelle d'esprit en trop ou en moins à quelques malheureux individus, comme de ceux que l'on rassemble dans nos beaux établissements que sont les Asiles psychiatriques. Quelle bêtise que mes précédents doutes !

Le cent-quarante-cinquième jour : Dona est comme absentée d'elle-même. De ce qu'elle est, fût et sera, et ne reste de cette pauvre cinglée qu'un grand corps malade. J'ai passablement été amené à douter de mes méthodes, de mes compétences, même, mais enfin puis-je cueillir les fruits de mon labeur acharné. Dona s'est absentée d'elle-même. Hors de cette folie qui la rongeait et de tout ce qu'elle a été, perdure son corps seul : un écrin de chair, un corps encore vigoureux, et qui sert ses fonctions. Dona n'est plus folle. Elle est dès lors folie. Ma folie, mon amour, ma Dona, et plus que tout et à tout jamais : ma patiente, mon œuvre, mon accomplissement.

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