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Chapitre V : Le Manoir (3) [Seconde partie]

"Vous êtes prisonnière ! Vous êtes prisonnière !!" s'écria-t-elle, frappée d'horreur. Avec une vitesse phénoménale, elle se rua sur Dolly, qui elle commençait à réellement s'inquiéter des dires de la vampiresse, lui saisit les épaules si fort qu'elle en aurait presque percé sa chair, et continua de psalmodier terriblement en la secouant :

"Vous êtes prisonnière ! Vous êtes prisonnière ! Malheur à vous !

-Qu-Mais que voulez-vous dire ? Je vous en prie, expliquez-moi! Vous m'effrayez sincèrement !

-Maudite ! Maudite ! Pauvre Dolly...!

-Gwendolyn ! Par pitié ! Je me met à genoux, je vous implore : expliquez-moi ! Je ne comprends pas et j'ai peur, Gwendolyn ! Belle Gwendolyn ! Accordez-moi cette grâce !" gémit Dolly en prenant entre ses mains celles de la vampiresse et s'agenouillant dans toute sa faiblesse face à elle. "Allons, de quoi ou de qui suis-je prisonnière ? En quoi suis-je maudite ? Je vous en conjure, éclairez ma lanterne !" poursuivit-elle en enfouissant son visage dans la robe de Lady Thrall. Gwendolyn se baissa à son tour et serra plus fermement ses mains en celles de Dolly.

"Dolly, ma tendre Dolly..." murmura-t-elle dans un soubresaut étranglé de chagrin tout en caressant le visage de sa belle. "Quiconque pénètre les murs de ce manoir enchanté se voit dans l'incapacité d'en sortir...

-Q-Que me dites-vous là ? Nay, je ne peux vous croire...!" souffla Dolly en plissant légèrement les yeux et détournant la tête. Alors qu'elle se penchait toujours plus en arrière, Gwendolyn, cherchant à la consoler de ce terrible sort par quelques caresses gelées et étreintes tout aussi froides, s'avançait encore et encore sur son corps apeuré.

"-C'est pourtant là la triste vérité..." dit-elle doucement en posant un maigre baiser sur la chevelure neigeuse de Dolly. "La première fois que j'ai pénétré l'intérieur de cette demeure était... En 1647..." Elle marqua une pause, soupira lourdement. Dolly n'en tourna que plus loin la tête en laissant échapper de ses lèvres un petit "Oh !" désespéré. Tout son corps s'étirait maintenant en une position aussi curieuse qu'elle semblait inconfortable : sa tête tournée vers le lointain (sombre salon), le cou et le dos courbés, tordus par ce mouvement, tandis que ses mains avaient depuis longtemps lâchées celles de la vampiresse pour s'étendre, malheureuses petites, sur le tapis rouge (sang). Aussi que Gwendolyn se rapprochait davantage, toutes deux étaient désormais presque collées l'une à l'autre.

"Pourquoi n'êtes-vous jamais sortie ? Avez-vous vraiment passés deux siècles et demi en ce sombre lieu ? Esseulée ?" murmura Dolly, ne sachant que penser de la réponse à laquelle elle fit immédiatement face.

"-Je ne le puis." avoua Gwendolyn, la gorge serrée. "J'ai tenté, par tous les moyens, mais jamais je n'y parvins... J'ai voulu forcer les portes, briser les fenêtres; j'ai cherché des passages secrets; j'ai même voulu creuser un tunnel pour me sortir de là. Désespérée, j'ai même tenté de faire appel à la magie, j'ai consulté tous les manuels possibles dans la large bibliothèque de ce manoir, mais..." Sa tête se leva brusquement vers le ciel, son souffle, coupé, elle tressaillit horriblement. "Rien n'y fit..." acheva-t-elle sombrement en baissant soudainement la tête. "Je ne puis quitter ce lieu maudit auquel mon immortalité m'enchaîne...

-Il doit bien y avoir un moyen !" souffla désespérément Dolly en baissant à son tour la tête vers le sol, ayant l'air comme si elle portait la misère du monde sur ses frêles épaules.

"-Hélas..." murmura tristement la vampiresse.

"-Non, non, non ! Comment vivre des années captive d'une sombre cage sans être rongée par la folie ? Pauvre de vous ! Pauvre de moi ! Vous êtes immortelle et moi non, je ne sais même pas laquelle de nous deux est la plus à plaindre ! Seigneur ! Vivre dans le malheur et la folie jusqu'à l'Armageddon ou mourir...! Qui suis-je pour décider d'un choix aussi douloureux ? Comment pouvais-je savoir, pauvre inconsciente, que pénétrer en ce lieu serait ma perte ! Ah, malheur à moi !" Elle s'effondra au sol, faible et pathétique. Dès lors, elle ne dit plus rien, et son corps ne se souleva plus qu'à l'unique rythme de petits soubresauts provoqués par ses pleurs quasi-silencieux.

"Dolly, allons, allons..." lui susurra tout aussi bas la vampiresse en caressant et baisant son petit cou nacré.

"-Pourquoi ce manoir est-il maudit ? Et comment en êtes-vous devenue prisonnière ?" murmura finalement Dolly d'une voix dépitée en se laissant aller aux embrassades de Gwendolyn.

"-Je ne saurai dire en quoi, ni par qui, ni pourquoi ce lieu est porteur d'une telle malédiction...car j'ai vécu exactement la même chose que vous il y a exactement deux siècles et demi de cela, sans jamais que l'on ne m'explique... Nous sommes prisonnières, mais au fond de quoi ? De ce lieu, de nous même ? Vaste question à laquelle je demeure sans réponse aujourd'hui encore..." commença la vampiresse en caressant d'une main le bras droit de Dolly, en passant l'autre autour de sa taille. Elle poursuivit légèrement plus bas, dévorant toujours le cou de sa cadavérique amante du bout de ses lèvres fraîches :

"De mon temps, il... Il y avait déjà un vampire en ce lieu.

-Vrai ? Où est-il maintenant?

-Je ne le sais, je n'en ai cure..." dit-elle froidement en descendant ses grandes lèvres sur les épaules nues de Dolly. Sa main gauche se serra davantage autour de sa taille élégante, et l'autre parcourût amoureusement son bras, puis remonta jusqu'à son cou, descendit doucement vers son torse, effleura légèrement sa poitrine, parcourût son ventre, se glissa sur ses jolies cuisses... Dolly se retourna pour lui faciliter la tâche, les joues rougies, les yeux bouffis, et les lèvres tremblantes par ses pleurs récents. Qu'en était-il du grand vent entre temps ? Mort, inerte...

"J'ai moi-même fait l'erreur d'entrer en ce lieu feu une époque révolue depuis longtemps... Oh, que j'étais jeune à l'époque ! J'avais sans doute votre âge, ma Dolly... Mais pauvre de moi ! Malheureuse...! Par une fraîche nuit ou les éléments se déchaînaient, j'ai pensée, perdue en pleine campagne, que l'on m'offrirait ici le droit d'asile pour la nuit. Inconsciente ! Terrible inconsciente fût-je, car cela me coûta bien ma mortalité..." poursuivit Gwendolyn d'une voix lourde et mal assurée. Elle revint au cou de Dolly, maintenant presque entièrement allongée sur ce corps tant macabre par sa blancheur spectrale qu'angélique par sa beauté et sa pureté inviolée apparente. Elle attrapa avec le plus de douceur possible ce petit cou dans lequel, elle pouvait le ressentir, un sang frais et vigoureux affluait à toute allure. Son autre main, prude, remonta finalement sur le corps de la jeune fille, et caressa son ventre froid et laiteux drapé de satin noir. Le visage à moitié enfoui dans ses longues boucles blanches, elle poursuivit doucement, sombrement, poétiquement à tel point que même le bois craquant dans la cheminée se fit silencieux pour ne pas perturber ses dires :

"Une sombre idiote j'ai été... L'homme que je pensais galant et hospitalier... Aussitôt fût-je entrée qu'il fit mine de m'inviter... A ma mort il m'a en fait conviée! Il avait insisté, alors ais-je cédé; à ses charmes je me suis laissée guider ! Le cruel ! Immonde cruel, monstre en humain masqué ! Aussitôt dans le confort de la proximité, aussitôt offerte à sa volupté, deux crocs assoiffés en moi il a planté ! J'ai crié, hurlé, mais tout mon sang, et mes forces, furent aspirés. Me laissant pour morte, ce manoir il a quitté. Et ainsi Gwendolyn Thrall fût vampirisée... Depuis maintenant bien des années, je hante ce gigantesque linceul, incapable de m'en échapper. La clé pour me défaire de cette sombre réalité, serait d'en faire de même que l'infâme qui de moi s'est joué... Attendre, dormir, durant des siècles se sentir mourir, dormir, mourir... Être sans être et ne pas être en ne sachant qu'être, dans l'attente inespérée qu'à nouveau, les portes de ce manoir, par un impudent fou ou une ignorante folle soient à nouveau passées. Alors le cycle pourrait se répéter : la vampiresse à la nuit tombée, de sa malheureuse victime, jusqu'à la dernière goutte de sang frais elle viendrait sucer. Ainsi restaurée, ainsi régénérée, de sa tragique immortalité elle serait enfin débarrassée. A nouveau son corps serait marqué de la trace des années passées. Mais au prix de cette mortelle vitalité, à l'autre celle-ci sera supprimée... Et alors le nouveau vampire ou la nouvelle vampiresse sera condamné à une vie de malheur esseulé. Jamais, foi de toutes les années que j'ai en ces murs passées, je n'induirai quiconque à un sort si désespéré ! Je préfère encore demeurer, à jamais seule, dépérissante et chagrinée, plutôt que de condamner la seule personne qu'en cette nuit fatale seulement il m'ait été donné d'aimer !"

A nouveau le feu craqua dans la cheminée. Mais l'on entendit plus le vent. Comme si ses violents assauts infructueux lui avaient finalement fait comprendre que la bataille n'avait nulle raison d'être; il l'avait déjà perdue.

Alors jamais plus l'on entendit le grand vent.

Les mains enserrées dans les blancs cheveux de Dolly, sa nymphe pâle comme la Mort elle-même auréolée d'une pureté angélique, Gwendolyn demeura inerte. Allongée sur le corps de sa Dolly, ruminait-elle encore de sombres souvenirs? L'absence du vent avait créé une sorte de désagréable cacophonie dans sa tête, que pourtant les bruits extérieurs ou la musique dissipaient ordinairement. Les sons, les images, les cris et les odeurs, tous lui remontaient à l'esprit d'une manière si vive et inopiné qu'elle en gémit. Souffrance mentale devint souffrance physique, et durant un court instant les deux ne semblèrent faire plus qu'un, une douleur ultime qui étreignit la triste vampiresse avec plus de force que jamais. L'enlaçant, la consolant du mieux qu'elle pouvait alors qu'elle fût elle-même en proie à une grande et déstabilisante tristesse il y a peu, Dolly passa une main dans son dos en une autre dans ses cheveux secs.

"Cet homme..." commença-t-elle d'une petite voix en caressant les cheveux de Gwendolyn. "Qu'est-il devenu?

-Je ne sais pas..." avoua la vampiresse après un silence. "Après avoir été mordue, je m'évanouis...et jamais plus je ne le vis.

-Essayez de ne pas y penser. Cela vous épargnera des peines.

-Dolly, si vous saviez... Depuis ce jour, mes nuits sont sans sommeil. Je ne puis dormir, car son visage, ses...ses crocs terrifiants me hantent... Il est même de fois ou, en m'allongeant sur mon lit, celui-là même dans lequel il me mordit, je sens la douleur revenir ! Je ressens à nouveau ses longues dents tranchantes pénétrer ma chair avec férocité, le sang aspiré à même mon corps sans que je ne puisse me débattre ! Sa main calleuse et griffue sur mon cou, l'autre qui me serrait la taille pour que je ne puisse lui échapper... Je revois tout, je ressens tout; encore et encore, je revis ce cauchemar sans pouvoir m'en défaire, jusqu'à parfois en perdre la raison, ivre dans ma douleur paralysée !

-Vous m'en voyez profondément désolée... Si je le pouvais, je prendrai toute votre souffrance pour la subir à votre place !" murmura Dolly avec un aplomb aussi sincère que candide. La vampiresse ne pût s'empêcher d'émettre un petit sourire.

"Voilà qui est charmant de votre part." dit-elle en lui baisant le front, sur le même ton qu'emploierai un adulte face aux dires alambiqués d'un enfant imaginatif. "Mais allons, ne restons pas ici, chère Dolly. Je nous ai toutes deux attristées avec ce récit accablant, et j'en suis navrée... Mais venez plutôt, ne nous attardons pas ici. Je suis certaine que de nombreuses questions vous angoissent encore l'esprit, mais j'aimerai tout d'abord vous montrer quelque chose." acheva-t-elle en caressant d'une main tendre les cheveux de sa mignonne.

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