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Chapitre IV : Riverhive (2) [Première partie]

Leurs lèvres se décollèrent doucement, comme si leur baiser fût un mince fil d'amour pur que les deux craignaient de briser en rompant cette tendre étreinte. Des sourires innocents s'échangèrent, de petits gloussements s'élevèrent dans la brume; ceux de l'indolente jeunesse bravant les interdits grâce à l'imparable pouvoir des sentiments. Les observateurs, ceux arrivés en ce lieu à ce moment par le plus grand des hasards, auraient pu jurer que cette scène alors dépeinte était la représentation exacte d'une toile romantique : le paysage? Oh, hé bien, la nature anglaise dans toute sa beauté : verdoyante et mystique; le cadre était une forêt rutilante de vie et d'harmonie, préférant le calme et la volupté au luxe, tapissée de légères brumes, dans laquelle s'alliait une sorte d'ordre, une certaine beauté qui en inviteraient plus d'un vers de Beaux voyages. Les herbes folles et éclatantes d'un vert incroyable étaient encore perlées d'eau après les pluies récentes, mais les deux êtres, remplis d'un amour splendide et puissant occupant toutes leurs pensées, n'en avaient cure. La première, une jeune fille si pâle qu'on l'aurait crû morte et pourtant si belle, demeurait allongée au sol, au milieu des plantes et des fleurs. Tout près d'elle, de grands lys blancs comme sa peau rayonnait de pureté, et semblaient même l'entourer, sublimer ce corps angélique. L'on en cueillit un, de lys, le plaça dans ses cheveux nacrés, disant qu'il n'y avait pas de chose plus séduisante et plus pure en ce monde qu'elle, magnifiée par cette belle fleur. Et c'était là une vérité. La diaphane demoiselle tenait entre ses mains une large ombrelle, protégeant son visage et ses mains contre un soleil décidément très timide au milieu des épais feuillages automnal. A nouveau, deux lèvres amoureuses se posèrent sur les siennes. Aucune timidité n'était à noter dans ce geste, cette étape là avait été franchie depuis longtemps. Il n'y avait maintenant plus rien d'autre qu'un amour vif, ardent, sacré et enchanté.

"Tes petites lèvres m'ont manquées, Dolly.

-A toi aussi, elles m'ont manquées.

-Ce n'est pas Mr Lovedead qui pourrait t'embrasser comme cela, n'est-ce pas?

-Oh, ne parles pas de lui! Il n'y a que nous deux ici... Plus de mariage arrangé, plus de codes de conduite, plus de manières assommantes... Profitons-en!

-Oui, sage décision. Dans ce cas, laisse-moi encore faire honneur à ce joli corps..." L'on couvrit le corps de la pâle Donaelie d'une infinité de petits baisers tendres et amoureux. L'on s'attarda longuement sur son cou dans lequel résidait une belle chaleur charnelle, puis l'on remonta sur ses joues, son front, l'on descendit sur l'autre joue, puis l'on vint croquer ses fines lèvres, chatouiller sa petite langue avec douceur. Les mains de Dolly, qui sentaient bon l'herbe sauvage et les lys qu'elle avait caressés, trouvèrent refuge derrière les beaux cheveux d'obsidienne de la personne l'honorant de la sorte. Pas même le soleil ne semblait vouloir les déranger, et ainsi ne brilla-t-il que très peu, dans la forêt près des ruines de l'ancienne église abandonnée. Un petit ruisseau même, courait à côté, et son léger clapotis se mêlait gentiment au bruit des feuilles frémissant dans les arbres environnants...

"Ma petite Dolly, j'ai si hâte que nous partions en voyage toi et moi! Je t'emmènerai voir les sept merveilles du monde! Je t'emmènerai dans toute l'Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique, nous naviguerons sur les sept mers, nous chevaucherons à dos de chameaux et d'éléphants! Et nous serons bien loin de notre Angleterre pluvieuse!

-Alors, le grand voyage est pour bientôt?

-Certainement! Où veux-tu aller en premier? Ordonne, je t'y emmènerai!

-Oh, Rosy, il ne faut pas...

-Si, si j'insiste! Dis-moi, Dolly! Si tu choisis le bout du monde comme destination, alors soit. Nous irons au bout du monde! Non, tut! Attends, ne dis rien... Laisse-moi te regarder... Tu est si belle que je pourrai devenir folle à seulement te contempler, tu sais?

-Allons, tu me flattes...

-Ne sois pas modeste. Viens, embrasse-moi! Mais comment peux-t-on avoir des lèvres si tendres? Tu les tiens des anges, ma Dolly!

-Oh, Rosy, vraiment! Assez de flatteries, dis-moi plutôt : pour quand prépares-tu ton voyage?

-Notre voyage, Dolly. Et pour bientôt! Il faut absolument que nous partions avant nos noces respectives, sans quoi nous serons prisonnières de nos époux pour toujours!

-Oui, je le sais bien... Mais tu as tout de même de la chance dans ton malheur : Earl est d'une grande gentillesse, il est toujours très doux et à l'écoute. Il est fidèle et galant, jamais tu ne manquera de quoi que ce soit avec lui, j'en suis convaincue!

-Peut-être, mais du frère et de la soeur Heaventon, Cupidon a tiré mes flèches vers ton coeur ! Oh, ce que tu est mignonne quand tu rougis comme ça! Allons, dis moi : où veux-tu aller en premier?

-J-Je ne sais pas trop, même si ton enthousiasme est contagieux... Voyons... Et si... Et si nous commencions par quelque chose de proche? L'Europe, par exemple...

-Pourquoi pas. Un pays de prédilection?

-Hé bien... Irions-nous par exemple en Italie? L'écrin terrestre des arts et de la culture antique...

-L'Italie? Fort bien! Il y a de si belles choses à y voir! ...Je sais! Je vais t'emmener à Venise! Toutes deux, nous voguerons entre les canaux, puis nous danserons sur la place Saint Marc, et tu nous jouera quelques sonates de Boccherini au soleil couchant... Oh, quel cadre parfait! Nous nous marierons à Venise!" déclara Rose et décochant un baiser enflammé dans le cou de Dolly. Celle-ci ne pût s'empêcher de rire pleinement, mais sans moquerie, face à une proposition si audacieuse.

"Que me chantes-tu là? Nous marier!? Oh, ma Rosy, tu en as de drôles d'idées! D'ailleurs, qui accepterait de nous unir?

-Hé, le Frère Laurent, pardi! Quelque chose me dit qu'il a de l'expérience en ce genre de matière!

-Ha, il me semblait pourtant qu'il résidait en une certaine Vérone il y a quelques siècles de cela... plaisanta Dolly avant de reprendre sur un ton quelque peu plus embarrassé : Mais... Tout de même, Rose, as-tu déjà vu cela quelque part? Deux femmes mariées? Ou... Ou simplement deux femmes reliées par le fil de l'amour?

-Fi de tout cela! s'exclama celle-ci avec détermination. Encore trois années, et nous entrons dans un nouveau siècle. Avec lui viendra le progrès et la modernité morales dont ce monde a bien besoin, surtout en ce qui concerne les femmes, et surtout en Angleterre! Moi je dis : vas-t-en Victoria, laisse le peuple décider des règles qu'il veut s'imposer!

-R-Rosy! Ne le dis pas si fort!

-Hé bien dès que nous serons entrés dans le vingtième siècle, les femmes devraient décider elles-mêmes qui elles veulent épouser, homme ou femme! Mais en ce qui me concerne, je ne vais pas attendre aussi longtemps.

-Oh, tu ne plaisantes pas, toi...

-Je t'épouserai à Venise, ou je ne t'épouserai pas! Ma belle Dolly, mon ange, mon lys, tu sera ma femme avant d'être celle de ce gros balourd d'Owain! C'est moi qui te passerai l'anneau, et, c'est moi qui honorerai le devoir conjugal...!

-Pardieu, Rosy! Assez, tu me fais mourir d'embarras!" s'exclama Dolly en ne pouvant cacher un sourire mi-gêné mi-malicieux, autant que ses furieux rougissements (ses joues rosirent légèrement). Rose rit à son tour, couchée aux côtés de sa fantasmée future femme. Souriante, elle caressa une des longues boucles de Dolly, la porta à son visage et l'embrassa tendrement. Après quoi, elle en fit de même avec les lèvres de sa belle. Au coeur de la forêt, au milieu de la brume, entre les ruines et le ruisseau, parmis la nature sauvage et les grand lys blanc, tout n'était qu'amour. Ordre et beauté, luxe, calme et volupté...

Alors que le crépuscule commençait à poindre, Dolly et Rose avait finalement décidé d'un commun accord de s'en retourner chez elles afin de ne pas inquiéter leurs familles respectives si elles venaient à rentrer plus tard que prévu. Les quatre heures passées ensembles leur avaient parues être les plus volages et cruelles qui soient, car elles n'eurent l'impression de profiter de l'autre que quatre minutes seulement. A nouveau, et jusqu'à quand, il allait falloir enfouir cet amour interdit entretenu par les années et se fondre dans les jeux de la bonne société anglaise. Quel ennui! Quelle infamie! Deux âmes si pures et ardentes ne devraient être contraintes à s'éteindre des jours durant sans la présence de sa flâme soeur, sous l'unique joug d'une société et de modes de pensés arriérés! Si cela n'était pas susceptible de porter à des conséquences désastreuses, Rose Fair serait bien la première à crier sur tous les toits qu'elle aimait Dolly Heaventon, et comptait même en faire son épouse. Mais une annonce si exaltée était déjà inenvisageable quand bien même elle aurait été parfaitement heureuse d'épouser Earl Heaventon, alors sa soeur! Une femme! La soeur de son propre époux! Grand Dieu! Les histoires de coeur sont une chose dont toutes et tous parlent, l'on fait même croire à ces demoiselles dès leur plus jeune âge que là est leur raison de vivre : un mariage qui apporterait prospérité à la famille. Mais comment être heureux lorsque l'on vit pour assurer le bonheur des autres sans pouvoir contribuer au siens? Pour Rose, c'était là quelque chose d'impossible. Le bonheur chez elle était incarné en la personne de Dolly, et elle se serait tuée plutôt que de vivre sans elle. Mais en ces terres et ce pays, dans un petit village de la campagne anglaise, jamais ne pourrait-elle vivre et octroyer pleinement tout son amour à sa pâle sylphide... Aussi fallait-il qu'elle quitte le pays. Et elle n'y reviendrai pas, jamais. Elle n'y laisserait d'ailleurs rien qui puit lui faire revenir sur ce choix, puisqu'elle partirait avec sa Dolly!

Les deux amantes s'étaient séparées à l'orée du bois, Rose habitant tout près. Dolly la convainc de garder la jument d'Earl pour la nuit, elle la ramènerai bien demain matin. Ainsi, elles se souhaitèrent courtoisement au-revoir et bonne soirée, et s'en allèrent chacune dans une direction opposée. Hors de la forêt, hors des ruines brumeuses de l'ancienne église près du ruisseau et des lys en fleur, il n'y avait plus de place en cette vie pour l'amour. Tout devait se restreindre, s'étouffer. Pour éviter d'éveiller les moindres soupçons, il fallait abandonner une partie de son coeur dans la forêt, sans savoir quand l'occasion se représenterait d'aller le retrouver. Dolly arpenta les rues de Riverhive, toute souriante de cette belle journée. Mais elle ne savait expliquer pourquoi, sa présence semblait à cet instant engendrer bien plus de chuchotements et de messes-basses que d'ordinaire, c'en était presque gênant. Les regards posés sur elle n'avaient plus ce mélange de stupeur et d'admiration, ou alors de gentillesse et de sympathie... Non, ils étaient bien froids, perçants comme des pics de glace... Mais pourquoi donc? Jamais elle n'avait ressenti une telle impression; c'était comme si tous ceux ayant été si agréables avec elle durant vingt-deux ans avaient brutalement changés d'avis et de considération à son propos, mais pourquoi? Sur la place du village, beaucoup eurent un rire mauvais ou un regard dédaigneux à lui lancer, un enfant lui tira la langue, et deux autres s'amusèrent même à effrayer sa monture! Mais le pire fût quand Sir Jason Hoper, le vieux médecin de Riverhive qui ne l'avait jamais porté dans son coeur (et réciproquement), lui lança une pierre qui blessa la main de Dolly avec laquelle elle tenait son ombrelle pour se protéger des derniers rayons.

"Ah, elle pavane, la succube! L'apôtre de Lilith qui se baigne dans le péché! Tu t'en retourne vers tes langoureux démons, créature des Enfers? Que la peste t'emporte!" cria-t-il en crachant deux dents dans son sermon. Dolly pensa alors Sir Hoper sous l'influence de la boisson ou sous l'ivresse de la vieillesse, qui le dispensait d'une part de raison malgré ce que l'on pourrait penser. Pourtant, il semblait, dans toute sa colère, curieusement lucide.

"Mais enfin? Qu'ais-je fait pour mériter vos manières si rustres?" se défendit-elle en constatant les dégâts faits à sa main : elle saignait.

"-Ah, n'ouvre pas la bouche ou le mal qui gangrène en toi comme un feu démoniaque pourrait atteindre tous ceux ici! Maudite Sappho! Diablesse! Tu seras jugée! J'ai toujours su qu'un mauvais démon sommeillait en toi!" Hargneux, plus fougueux que jamais, ahanant, et faisant tournoyer sa canne dans les airs, Sir Hoper poursuivit : "La vérité était sous nos yeux dès le début!" Aux badauds : "Elle est possédée! Cette enfant est possédée! Ne le voyez vous pas, pauvres mortels? Ce teint blafard est celui de la mort elle-même, et ces yeux de sang sont ceux que Satan lui a implanté en personne! MAUDITE SOIS-TU!" Il lui jeta une nouvelle pierre, qui atterrit, cette fois-ci sur le poitrail de Fae. D'autres villageois commencèrent à se rallier à la parole de Sir Hoper. Et, bien qu'avec une véhémence moindre que la sienne, sans lancer de pierres (à l'exception des enfants qui balançaient des petits caillou), s'exclamèrent le même genre de choses; de plus en plus fort. Effrayée, Dolly frappa d'un coup vif les flancs de sa monture et quitta le village au triple galop, sous les huées générales et les nombreuses insultes qu'on lui proféra encore jusqu'à ce que le vent ne noient leurs mots comme les bruits de sabot filant vers le lointain.

Tout le long des champs et des prairies qu'elle parcourut plus vite que jamais, Dolly versa plusieurs larmes, toute secouée par ce qu'il venait de lui arriver. Elle ne comprenait rien! De quoi seulement l'accusait-on? Qu'avait-elle fait qui lui vailles des remarques si cruelles et virulentes? Jamais, au grand jamais n'avait-elle de ses vingt-deux ans d'existence à Riverhive manqué de respect ou de gentillesse à qui que ce soit! Pourquoi une si soudaine méchanceté à son égard? Hier encore... Non, en ce début d'après-midi encore, lorsqu'elle se rendit au bourg avec Earl, tout était parfaitement normal! Qu'avait-il bien pu arriver les quelques heures qu'elle passa avec Rose? Et de quoi l'accusait-on au fond? C'était à n'y rien comprendre... Ce pouvait-il que... Non! Impossible. Impossible.

Enfin la demeure Heaventon! Les lumières étaient allumées dans le salon, et brillaient à travers les grandes fenêtres qui donnaient vue sur la cour. Pressée de rentrer pour soigner sa main et expliquer à Earl tout ce qu'il venait de lui arriver, Dolly se dépêcha vers l'écurie, où Barton, manquait à l'appel. Étrange... D'ordinaire, qu'il ait du travail ou non, le palefrenier de la maison passait tout son temps près des chevaux, à tel point qu'il lui arrivait même parfois de dormir à leur côtés! Il avait dû se passer quelque chose d'exceptionnel pour qu'il ne soit pas là... Dolly se chargea donc elle-même de desseller et de panser sa monture, de la bichonner, et même de la nourrir. Elle en profita par ailleurs pour examiner l'endroit où Fae avait reçu une pierre. Par chance, la jument n'avait presque rien, à part une minuscule cicatrice.

"Oh, Fae, qu'ils sont cruels de t'avoir fait cela..." murmura Dolly en caressant la belle robe noire de sa monture. Ses yeux se posèrent sur sa main blessée : les saignements s'étaient arrêtés, mais une large cicatrice boursouflée couvrait maintenant sa main gauche, et la faisait souffrir au moindre mouvement. "Non, qu'ils sont cruels de nous avoir fait cela! Enfin, que leur ais-je fait? Quelle vilaine mouche les as piqués tout d'un coup? Fae, je me demande et je m'en inquiète : et si quelqu'un nous avaient vues, Rosy et moi? Le vieux docteur Hoper tout à l'heure, il m'a traitée de 'maudite Sappho', si je me souviens bien... Nous aurait-il épiées? Oh, il n'aurait tout de même pas! Il n'aurait tout de même pas osé!" Elle enfoui son visage attristé dans la longue crinière de Fae, qui elle frémit de tout son corps, sans doute parce que Dolly était glacée...

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