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Chapitre 9

Allongée sur le lit de Wulfran, Charlie avait les yeux grands ouverts et fixait le plafond, sans réellement le voir, perdue dans ses pensées. Le regard brulant de Wulfran était en elle et perturbait son sommeil. Elle aurait très sûrement succombé si elle n'était pas à son service. On était loin de l'esclavage et du supplice qu'aurait pu lui faire subir Rolf, mais elle était tout de même enchaînée à lui. Et cette soif de liberté, qui brulait en elle, voilà ce qui la retenait et qui l'empêcher de...

Non, elle ne devait plus y penser. Dans l'obscurité de sa chambre, Charlie se secoua la tête et cala sa main derrière sa tête lorsqu'elle se figea. Avec cette histoire, elle avait oublié la clef USB qu'elle avait dissimulée dans son oreiller. Elle n'y voyait rien ou presque, quelques ombres tout au plus, et pourtant, elle reste là un moment à faire tourner l'objet entre ses doigts, se demandant ce qu'elle pouvait contenir et surtout pourquoi Marcel, ce vieux conservateur aveugle, lui avait donné cela.

*.*.*.*.*.*.*.*.*

Si froid... Elle hurle le nom de sa mère. Elle pleure. Elle est fatiguée. Elle est tombée. Elle a mal.

Elle entend des grognements. Une bête. Un loup... Si grand, si effrayant. Elle ne s'empêcher de fermer les yeux et de serrer la petite médaille entre ses doigts.

Elle tremblait de tout son petit corps. Quand elle osa ouvrir un oeil, la jeune fille constata avec horreur que le loup s'était rapproché et quand leurs regards se croisèrent, les grognements redoublèrent d'intensité. Ses crocs étaient impressionnantes. Si blanc dans la nuit, à la seule lumière de la lune, ronde et blafarde. Son souffle se bloqua dans sa poitrine lorsqu'elle vit la créature amorcer un mouvement, prenant appui sur ses pattes arrières. Il allait la dévorer.

Charlie se réveilla en sursaut, la main empoignant le haut de son t-shirt, le souffle court. Ce n'était qu'un rêve... encore. De son autre main, elle se passa la main sur le visage en poussa un soupir de soulagement. Ses joues étaient humides. Elle avait pleuré.

D'un geste agacé, Charlie repoussa les couvertures et se leva avec un léger frisson, quittant la chaleur des draps, devenu trempé de sueur à cause de son cauchemar, et laissant ses jambes nues apprécier la faible fraîcheur de cette nuit d'été. Sur la pointe des pieds, elle se dirigea jusqu'à la petite cuisine de l'appartement. Les autres devaient être dans leurs chambres et elle ne voulait pas attirer leur attention.

Elle se servit un verre d'eau qu'elle but d'une traite et l'instant d'après les traces de son songe s'étaient envolées. L'appartement était plongé dans le silence. Seul le bruit du vent s'engouffrant dans le salon venait perturber la sérénité de cet instant, faisant se soulever les minces rideaux de voile.

Intriguée, elle s'avança. Avaient-ils oublier de fermer la porte-fenêtre avant de retourner dans leurs chambres. Alors qu'elle allait la fermer, Charlie eut soudain une autre idée et sortit sur le balcon, qui était toute de même très large et pouvait même se targuer d'être une petite terrasse. Il s'étendait davantage sur la droite pour longer l'appartement. Personne.

— Ce stupide loup ne sait pas fermer derrière lui, maugréa-t-elle avec humeur.

— Vous voulez m'enfermer dehors, Mademoiselle Perrin ?

Charlie ne put s'empêcher de sursauter et de pousser un cri d'effroi quand la voix de Wulfran surgit de nul part. L'humaine se retourna et vit le loup, accroupi sur le doigt, et la regardant fixement.

— Vous m'avez fait peur, dit-elle une main sur le coeur et le regard assassin.

Le loup eut un sourire paresseux en inclinant la tête.

— Ce n'était pas mon intention.

Puis il reprit un air sérieux.

— Vous n'arrivez pas à dormir.

Ce n'était pas une question. Charlie ne sut que répondre. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle s'était réveillée à cause d'un cauchemar et dire qu'elle ne pouvait dormir à cause de la situation dans laquelle elle se trouvait serait mentir. Elle devait bien avouer qu'avec lui, ici, elle se sentait en sécurité. Utilisée... mais, étrangement, en confiance.

— Vous non plus, décida-t-elle de rétorquer avec un haussement d'épaules faussement nonchalant, détournant le regard, légèrement gênée.

Elle ne pouvait bien distinguer son visage dans l'obscurité de la nuit, bien qu'elle ne soit pas totale avec les lueurs de la ville. D'ailleurs, Charlie était étonnée qu'il y ait tant de lumières.

Son regard se perdit dans le paysage urbain. L'appartement donné sur la BNF et en se penchant un peu, on pouvait apercevoir un bout de la Seine, mais la vue n'avait rien d'exceptionnelle. Rien à voir avec ce point de vue qu'elle avait au Mont-Grelle.

— Venez !

Charlie fronça les sourcils et en se retournant vers le lycan, elle vit qu'il s'était rapprochée mais sans descendre du toit. Il lui tendait la main.

— Vous voulez que je grimpe sur le toit ? S'exclama-t-elle, le regard écarquillé.

— Apparemment, répliqua-t-il avec un sourire en coin, moqueur.

Charlie hésita, puis, finalement, glissa sa main dans celle de Wulfran qui la souleva comme si elle ne pesait rien. Elle retint son souffle lorsque ses pieds quittèrent la surface du balcon puis poussa un soupir tremblant lorsqu'il la déposa à ses cotés, sur les tuiles. Une fois assuré qu'elle tenait correctement sur ses jambes, Byrne grimpa plus en hauteur, sans lâcher la main de Charlie.

Si au début, elle trouvait cela étrange, rapidement, elle se retrouva rassurée car monter ainsi sur le toit d'un immeuble légèrement pendu n'avait rien d'une mince affaire, surtout lorsqu'elle osa jeter un regard en arrière et vit le bas de la route. Inconsciemment, elle restera sa prise sur la main de Wulfran. Elle avait les yeux rivé sur ses pieds, pour regarder où elle allait — enfin, autant qu'elle le pouvait dans la sombre nuit.

Arrivés en haut, Charlie mit du temps à relever la tête mais lorsqu'elle le fit, elle se retrouva soufflée par la beauté du spectacle. La nuit parisienne avait quelque chose de magique dans ses illuminations nocturnes. La Tour Eiffel, la Dame de Fer, trônait au loin, baignée de lumière, elle se mit même à scintiller et Charlie ne put retenir une exclamation de joie, telle une enfant émerveillée. C'était magnifique, il fallait le reconnaitre, cependant, pour elle, rien ne pouvait concurrencer ses montagnes.

— Paris a ce petit quelque chose qui émerveille, mais elle empêcher les étoiles de briller.

Charlie se tourna, surprise, vers le loup. Wulfran la regarda également, le sourcil relevé.

— Ai-je dit quelque chose d'étrange ?

— Oh non, s'exclama-t-elle aussitôt. C'est juste que...

Qu'elle ne s'attendait pas à cela de la part d'un être de son espèce ? Charlie ne pouvait dire cela. Wulfran Byrne était différent des loups décrits par la radio de la Résistance, différent de Rolf et sa bande.

— Je suis juste d'accord avec vous, finit-elle par répondre. La ville est magnifique, mais je ne peux m'empêcher de penser aux randonnées que j'ai pu faire, aux nuits passées à la belle étoile, à contempler le ciel, trouver les constellations.

Les images de ses aventures le revenaient en tête. Charlie s'assit et contempla la ville.

— C'est... différent ici.

— Moins naturel, renchérit Byrne en s'asseyant à ses cotés.

Charlie approuva.

— Pour moi, il y a un coté superficiel ici. Le regard des gens a plus d'importance que tout. Si votre image ne correspond pas, vous sortez des codes, vous ne rentrez pas dans le moule.

— Aucun moule ne pourrait vous convenir.

Charlie eut un sourire en coin, teinté d'ironie.

— Qu'est-ce que cela est sensé dire ? Que je ne suis pas normale ?

— Non. Que vous êtes unique, Mademoiselle Perrin.

Charlie ne put s'empêcher de rougir. Était-ce un compliment ? Elle ne saurait le dire, à cause de ce « Mademoiselle Perrin » qu'il glissait à chaque fois pour ponctuer ses phrases, creusant comme une sorte de fossé entre eux.

— Je vais prendre ça pour un compliment, Monsieur Byrne. D'ailleurs, vous non plus vous ne remplissez pas les critères.

— Des critères ?

Il avait dit cela d'une voix lente, comme s'il la menaçait mais Charlie percevait un petit sourire dans le ton de sa voix.

— Oh vous savez, les choses habituelles, répondit-elle vaguement. Mais vous n'avez pas l'air aussi...

Pendant un instant, elle chercha ses mots.

— Stupide ?

Aussitôt, elle darda sur lui un regard horrifié en se souvenant qu'elle l'avait traité de stupide loup. Elle s'apprêtait à s'excuser lorsqu'elle vit son sourire et son regard pétillant de malice. Alors, elle ne put se retenir et se mit à rire.

— Oseriez-vous vous moquer de moi ?

Charlie hocha négativement la tête mais sans s'arrêter de rire pour autant, bien qu'elle tentait de se retenir en baissant la tête, l'index au bord des lèvres, sur l'arc de cupidon. C'était la première fois qu'elle riait depuis le début de cette aventure, et cela lui fit un bien fou, regonflant son coeur et son âme d'une nouvelle force.

Quand enfin elle réussit à se calmer, Charlie posa la question qu'elle avait au bord des lèvres.

— Vous ne semblez pas à votre place, ici, à Paris. Alors pourquoi ? Pourquoi sommes-nous ici ? Quel est votre but ?

Wulfran resta silencieux un moment et Charlie craignit d'avoir posé la mauvaise question.

— Pour l'instant, moins vous en savez, plus vous serez en sécurité.

Charlie se contenta de cette réponse. Elle ne voulait pas courir au devant du danger, elle avait assez donné pour le moment. Ils restèrent encore là un moment, dans un silence apaisant, à regarder la ville sous leurs pieds, qui s'animait. Il avait raison en disant que la nuit, les gens sortaient. Était-ce dans leurs gênes de préférer sortir dès le soleil couché ? La jeune femme étouffa un bâillement et aussitôt, Byrne se redressa.

— Il est temps de retourner vous coucher, Mademoiselle Perrin.

— Ce n'est pas comme si j'avais un travail qui m'attendait, rétorqua-t-elle avec ironie.

— Certes, mais ne perdez pas le rythme. Et n'oubliez pas que si vous voulez sortir, il vaut mieux privilégier le matin. Vous avez donc tout intérêt à dormir la nuit.

C'était logique. Charlie allait se relever lorsque Wulfran se baissa et glissa un bras sous ses genoux et l'autre dans son dos. Quelques secondes plus tard, elle était dans ses bras. Et elle n'eut pas le temps de réagir qu'il bondit sur le toit pour la ramener sur le balcon. Son coeur manqua un battement, de peur. De peur ? Non, cette sensation était plutôt due à l'adrénaline, cette sensation d'excitation et de peur à la fois. Accordait-elle autant de confiance à ce loup ?

Lorsqu'il la déposa, il fit un mouvement de la tête en direction de la porte, l'invitant à retourner dans l'appartement, sans un mot. Charlie acquiesça non sans sourire. Mais alors qu'elle allait franchir le seuil, elle se retourna.

— Je ne vous ai jamais remercié.

— Pour ?

Charlie haussa un sourcil moqueur, puis son visage s'adoucit.

— Pour rendre cette situation moins horrible. Pour me protéger. Pour me donner autant de liberté que vous le pouvez.

Elle vit le regard de Wulfran se poser sur elle avec une telle intensité. Comme la dernière fois. Son souffle se coupa. Ils restèrent un moment, à se contempler. Pendant un instant, elle crut le voir amorcer un mouvement vers elle mais quand elle reprit ses esprits, elle vit qu'il n'avait pas bougé.

— Bonne nuit, Mademoiselle Perrin.

Sa voix. Si chaude. Si profonde. Charlie eut un long frisson.

— Bonne nuit, Monsieur Byrne.

Puis, elle puisa dans toute sa volonté pour se détourner et retourner dans sa chambre. Cependant, elle ne parvint pas à trouver le sommeil, l'esprit embrouillé et perturbé par des images de Wulfran.

Longtemps après, elle entendit du mouvement, des éclats de voix, faible, chuchotés, comme pour ne pas la réveiller, puis le silence.

C'était le petit matin. Ils étaient tous partis. Elle était seule.

*.*.*.*.*.*.*.*.*

Charlie lutta toute la journée pour rester éveillée, usant et abusant du café. Son regard était fatigué à force de fixer l'écran de l'ordinateur mis à sa disposition. Elle avait profité du départ des lycans pour insérer la clef USB et étudier son contenu.

Il y avait de nombreux fichiers. Des vidéos. Tous avaient le même thème, le même sujet d'étude : les loups. Charlie ouvrit l'un des nombreux fichiers intitulé — origine1. Il y avait une trentaine de fichiers de la sorte.

« Méconnu et craint, le loup a pendant longtemps terrorisé nos ancêtres médiévaux. Quand ce loup devenait un homme loup, baptisé loup-garou, l'effroi redoublait. Des légendes concernant des hommes qui se transforment en loups sont connues dès l'Antiquité. Le terme même de « lycanthropie » vient du roi grec Lycaon – souverain d'Arcadie – transformé par Zeus en loup pour avoir osé servir de la chair humaine lors d'un banquet. »

De la chair humaine ? Alors ce serait une punition divine envers cet homme pour avoir été un cannibale ? Charlie ne pouvait s'empêcher d'en douter, d'autant plus que la référence à Zeus rendait ce récit purement mythologique. D'ailleurs, n'y avait-il pas également un autre mythe lié à Zeus et qui faisait référence à un loup ?

Charlie avait cette idée dans l'esprit, alors elle approfondit ses recherches.

« Ainsi, Léto, infortunée maitresse de Zeus, fut transformée en louve par le maitre des dieux, afin d'échapper au courroux d'Héra, l'épouse jalouse. Sous cette forme, elle donna naissance à Arthémis – vierge chasseresse et déesse de la fécondité – et à Apollon – dieu de la lumière et des oracles. »

Et voilà un autre récit... Charlie ne put s'empêcher de pousser un long soupir. Marcel lui avait donné un clef remplie d'inepties, de mythes et autres légendes farfelues. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, un érudit privé de son seul outil de travail, ses yeux... il y avait de quoi devenir fou.

Son doigt s'activa sur la roulette pour faire défiler tous les fichiers, pour la plupart des pages internet enregistrées. Il y avait également des fichiers textuels. L'un d'eux attira son attention. Il était intitulé — Notes et théories. Curieuse, elle double cliqua et une page noircie de notes s'ouvrit. Il y avait beaucoup de puces, des tableaux comparatifs, des phrases non verbales ponctuées de nombreux points d'interrogations mais également des mots en gras.

——

Parfois incarnation de la mort. Parfois figure protectrice. Différent selon les régions du monde. Souvent craint.

Egypte, associé à Anubis. Dieux = métamorphe ? Plusieurs races ????

Rome = protectrice. Nourricière. Louve = Lupa en latin. = prostituée. Quel lien ???

Apollon lycien = lien avec lycaon ? Ou lycée ? Ecole d'Aristote.

——

Charlie se frotta les yeux. C'était incompréhensible, les idées avaient été amassées ici, au fil de la pensée de son auteur. Aucune méthodologie, c'était un brouillon vague et qui ne lui appartenait rien sinon un brouillard bien plus épais. Malgré tout, un autre nom attira son attention — Métamorphoses d'Ovide.

— La page manquante, souffla-t-elle en cliquant aussitôt sur le dossier, rassemblant des images scannées surement depuis un livre très ancien.

Il y avait d'un coté un texte en grec ancien et de l'autre la traduction. Au lycée, Charlie avait pris option latin puis grec. Cependant, depuis le temps, son vocabulaire était rouillé. Elle lut attentivement cette histoire en prenant en compte l'écriture grecque.

Si elle se souvenait bien de sa lecture de la veille, d'après Ovide, le Chaos contenait en puissance des éléments primitifs (terre, eau, air, feu) joints en une masse informe et opposés entre eux. La Terre ne prit sa forme actuelle qu'après le passage d'un dieu anonyme qui organisa ces éléments en leur donnant une place déterminée : le ciel, l'air, la terre et les eaux. Puis l'Homme apparut, un être vivant doué d'une intelligence plus haute, capable de dominer les autres, façonné par Prométhée à l'image des dieux, le visage tourné vers le ciel.

Puis l'Homme se métamorphosa en suivant les quatre âges du monde. Lycaon apparait dans le dernier, l'âge de fer, qui succède à l'âge de bronze, celui de la guerre. L'âge de fer était un âge maudit, où tout sens moral se perdit au profit de la violence, de l'audace et surtout de la soif de posséder.

Charlie se leva de son siège et alla chercher le livre de Wulfran dans la bibliothèque pour comparer les versions et surtout retrouver les pages manquantes.

« Il les convoque ; à l'instant ils sont assemblés. »

Là... Dans la clef USB, elle découvre le récit d'un tyran prêt à sacrifier la race des Hommes. Jupiter, le dieu romain, puissant, qui gouverne les autres. Zeus chez les Grecs. 

« Aujourd'hui, dans le monde entier entouré du bruyant Nérée, il me faut perdre la race des mortels. Par les fleuves infernaux, coulant sous la terre en arrosant le bois du Styx, je le jure ! Tout a été tenté auparavant ; mais la blessure est inguérissable. Il faut trancher à l'épée pour éviter à la partie saine d'être atteinte. »

Il voulait réserver cette Terre aux créatures divines, nymphes, satyres, faunes.. Qui ne seraient pas en sécurité tant que des Hommes comme Lycaon parcouraient cette Terre.

« Croyez-vous vraiment, dieux d'en-haut, qu'ils y seront en sécurité, alors que contre moi, le maître de la foudre, votre seigneur et votre roi, Lycaon, bien connu pour sa sauvagerie a dressé un piège ? »

Charlie était hypnotisée par le récit qui se dévoilait, à la fois fascinée et horrifiée. Pour avoir voulu tromper le Dieu Jupiter, fils de Saturne, et lui avoir servi un banquet de chaire humaine, Lycaon fut maudit.

« Effrayé, il s'enfuit et, après avoir gagné la campagne silencieuse, se met à hurler. C'est en vain qu'il tente de parler. Toute sa rage, il la concentre dans sa bouche ; son désir habituel de carnage, il l'exerce contre les troupeaux, et maintenant encore il se complaît dans le sang. Ses vêtements se transforment en poils, et ses bras en pattes. Il devient un loup, qui conserve des traces de sa forme ancienne. Le gris de ses poils est le même, il a le même visage farouche, l'éclat des yeux est le même, il offre la même image de la férocité. »

Voilà donc la transformation de Lycaon... et l'origine du mot lycan. Mais le récit ne parlait-il pas d'un âge où l'humanité presque toute entière était en proie à la violence et s'était même détournée d'eux ? Dans le récit, le Dieu rassurait les siens, inquiet de voir leur chef d'oeuvre dévasté par ces nouvelles créatures.

« À ces questions, le roi des dieux répond qu'il se chargera de tout ; il leur interdit de s'alarmer et promet de faire naître une race différente, d'une origine merveilleuse. »

Qu'est-ce que c'était que ça encore ?

Charlie avait l'impression de se noyer dans une multitude d'informations, issues de la mythologie et autres légendes. Comment distinguer le vrai du faux ?

En milieu d'après-midi, Charlie partit se reposer, épuisée par le manque de sommeil. Pas de rêve cette fois-ci. Quand elle se réveilla, elle remarqua qu'il était minuit passé. Elle avait dormi pendant huit heures, sans se réveiller. Un cycle complet et maintenant, elle était complètement éveillée.

Avec un soupir, elle se leva et quitta sa chambre. Dans le salon, la porte-fenêtre était ouverte. Ses pas la guidèrent instinctivement sur le balcon. Personne cette fois encore. Quand elle se tourna vers le toit, elle ne vit aucun silhouette.

Déception. Oui, elle était déçue. Alors qu'elle allait rentrer dans l'appartement, elle vit Wulfran longer le couleur et pénétrer dans la cuisine ouverte sur le salon. Il semblait sortir de la douche, les cheveux encore humides, torse nu, un t-shirt posé sur l'épaule.

— Un café peut-être, Mademoiselle Perrin ?

Il était là. Charlie sentit son coeur se gonfler. Ses sentiments devenaient incontrôlables et incomprenables. Mais elle avait décidé, pour l'instant, de mettre ses pensées de coté.

— Avec plaisir, souffla-t-elle en le voyant verser le café fraichement passé dans un Thermos.

Tout en prenant deux tasses, il le regarda du coin de l'oeil.

— Vous allez l'air en pleine forme.

— Je me suis endormie dans l'après-midi.

Le loup eut un rire.

— Vous allez devenir un oiseau de nuit.

Charlie eut un haussement s'épaule. Elle devait bien s'adapter. Et elle devait avouer que quand elle avait vu la porte-fenêtre ouverte, elle avait espéré retrouver le loup sur le toit. Wulfran la sortit de sa rêverie en lui tendant le Thermos et les deux tasses. Mais alors qu'elle allait s'installer sur la petite table sur le balcon, Wulfrn la retint par le bras.

— Où allez-vous ?

Charlie, sans comprendre, désigna la petite table. Le loup eut un sourire suffisant.

— La vue est plus sympa là-haut.

— Mais on ne peut pas monter avec ça, dit-elle en désignant les deux tasses qu'elle tenait d'une main par la anse et le Thermos dans l'autre.

Nouveau sourire suffisant. Puis, Byrne lui tourna le dos et posa un genou à terre.

— Grimpez et accrochez-vous !

— Quoi ?

— Vous avez peur, Mademoiselle Perrin ?

Orgueil ! Charlie se renfrogna et s'approcha, légèrement hésitante. Elle colla sa poitrine contre son dos et glissa ses mains encombrées autour de son cou.

— Faites moi confiance, souffla-t-il en lui jetant un regard par dessus son épaule.

Puis il se redressa et glissa ses mains sur ses jambes. D'un geste, il l'invita à les enrouler autour de sa taille.

— J'ai l'air d'un singe, grogna-t-elle avec humeur mais surtout pour cacher la gêne et le sentiment étrange qui s'emparait d'elle à cause de cette proximité.

Elle était collée à lui. Elle pouvait sentir la chaleur émaner de son corps. Il dégageait un doux parfum boisé, celui du gel douche qu'elle utilisait également, appréciait cette fraîcheur de pins qui lui rappelait l'air des montagnes.

Puis, sans prévenir, il se mit à monter sur le tôt avec aisance. Charlie ferma les yeux et s'accrocha d'avantage.

— Vous voyez, ce n'était pas si difficile, dit-il une fois arrivé en haut, sur leur perchoir.

— Facile à dire, vous êtes habitué.

— Vous aussi non ? La hauteur des montagnes...

— Ce n'est pas pareil.

Il n'y avait pas un loup à ses cotés. Et encore moins une personne qui lui procurait d'étranges sensations dans la poitrine. Charlie se laissa glisser puis, ils s'installèrent. Elle se rendit compte qu'elle avait attendu ce moment et qu'elle l'appréciait.

Elle était folle. Folle d'accorder sa confiance. Folle de baisser ses barrières. Folle de rester seule avec lui.

Folle est la brebis qui au loup se confie.

Mais pour l'instant, elle s'en fichait.

Elle voulait juste profiter de cet instant. 

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