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Chapitre 8

Quand elle quitta l'immeuble, Charlie se sentit aussitôt vulnérable, dans cette cité qu'elle ne connaissait que de nom et qui était infestée de loups. Wulfran avait dit que Paris avait été déserté. Cela voulait-il dire qu'il n'y avait plus aucun humain ? Était-ce seulement possible ? Si dans sa région natale une résistance, si faible soit-elle s'était organisée, peut-être qu'une autre branche existait, au sein de la capitale. Et même faible, la résistance en Savoie avait attiré l'attention des lycans.

Sur le trottoir, Charlie hésita un instant à traverser la route, hésitant entre chercher des réponses à ses questions et retourner dans la sécurité de cet appartement. Devant ses yeux, les immenses tours semblaient vouloir toucher le ciel. Ce gigantisme la poussa à s'avancer, balayant ses doutes tel le vent du Nord emportant les feuilles mortes de l'Automne.

Ses pas résonnaient dans le silence de la ville tandis qu'elle gravissait la volée d'escaliers. Arrivée en haut, Charlie se faufila entre les allées d'arbres en cage, un concept étrange, ne put-elle s'empêcher de penser. Bientôt, elle rencontra des escaliers qui semblaient s'enfoncer dans un quelconque dédale mais Charlie préféra continuer, attirée par un point de verdure en face d'elle, comme un moustique attiré par la lumière.

Ce qu'elle découvrait alors la laissa sans voix. C'était comme un un diamant brut, perdu au beau milieu d'une rivière de cailloux. Un site immense, quelques milliers de m2, et quatre tours se trouvaient dans chaque coin, des tours très particulières, angulaires, comme des livres ouverts. Et au coeur de cette esplanade, en contre bas, un immense jardin. Elle le surplombait et ne pouvait qu'être émerveillée devant cet espace, bien qu'un peu triste qu'il soit enfermé dans du béton.

Il y avait ici un tel calme. Les arbres plantés ici apportaient une certaine sérénité mais elle ne parvenait pas à y trouver du réconfort. Alors elle suivit les flèches, suivi le chemin jusqu'à l'entrée principale qui se trouvait de l'autre coté. Elle descendit les escaliers et découvrit une entrée entièrement vitrée et une porte ouverte, en grand. Comme une invitation.

Charlie pénétra prudemment dans les lieux, guettant une présence, quelle qu'elle soit. Mais rien. L'endroit était désert. Juste un hall, poussiéreux, vide.

— Il y a quelqu'un ?

Charlie s'était hasardée à parler pour s'annoncer. La crainte de passer pour une voleuse, peut-être. Seul l'écho lui répondit. Alors elle s'avança et commença son excursion.

C'était vide. Sans âme. Charlie avait l'impression d'être entrée dans une autre dimension dans laquelle l'humanité n'aurait pas survécu. D'un coté, ce n'était pas loin de la réalité, à la différence que l'Homme était réduit en esclavage par une autre race.

La jeune femme s'avança avec prudence dans ce vaste espace, à la fois impressionnée et intimidée. L'architecture de cet endroit était... simple, minimaliste.

— Je peux vous aider ?

Charlie ne put s'empêcher de pousser un hurlement de peur face à cette voix surgit de nulle part. Quand elle fit volte-face, ce fut pour découvrir un vieil homme qui la fixait derrière d'épaisses lunettes de soleil.

— Vous m'avez fait peur, souffla-t-elle, la main sur le coeur.

Les lèvres du vieil homme s'étirèrent doucement et un rire cristallin s'en échappa. Aussitôt, Charlie se sentit détendue.

— Je ne pensais pas être aussi effrayant.

— J'étais perdue dans mes pensées, expliqua-t-elle aussitôt de peur de froisser cet homme.

Le vieil homme hocha la tête. Il se dégageait de lui une aura apaisante, rassurante. Il portait des habits simples mais qui soulignaient élégamment sa haute silhouette, un pantalon de flanelle et une chemise blanche. Il était négligemment appuyé sur une canne en bois qui lui donnait l'air de venir d'une autre époque.

— Vous travaillez ici ?

— Effectivement. Mais je ne me suis pas présenté. Marcel Dubreuil.

Aussitôt Charlie saisit la main qu'il lui tendait mais elle ne manqua pas de remarquer qu'il l'avait tendue en travers de sa direction. Alors, elle comprit pourquoi il avait des lunettes aussi noires et une canne.

— Charlie Perrin, répondit-elle.

— Vous vous demandez ce que peut bien faire une personne comme moi dans une bibliothèque, n'est-ce pas ?

Charlie resta muette. Avait-il lu dans ses pensées ?

— L'intonation de votre voix à légèrement changée.

— Veuillez m'excuser, Monsieur Dubreuil, je ne voulais pas...

Un rire amusé résonna dans l'espace.

— Ne vous tracassez pas. Et appelez-moi Marcel.

— Alors appelez-moi Charlie.

Marcel inclina légèrement la tête sans se départir de son sourire.

— Alors Charlie, qu'est-ce qui vous amène ici ?

— Je me demandais si vous aviez des ouvrages sur les lycans, leurs origines.

Marcel garda le silence quelques instants puis il se détourna et s'éloigna d'elle. Charlie resta sur place, indécise. Que signifiait ce silence ? S'était-elle mis encore dans de beaux draps ?

— Suivez-moi, Charlie.

Aussitôt, Charlie bondit et se mit à suivre Marcel à travers les dédales de la bibliothèque.

— Que savez-vous de cet endroit ?

— Pas grand chose, avoua la jeune femme. Je suis arrivée aujourd'hui à Paris.

— Et vous n'étiez jamais venue à la capitale auparavant.

Charlie hocha la tête négativement.

— Je sais simplement qu'il s'agit de la Bibliothèque Nationale de France.

— C'était à l'origine la Bibliothèque royale, puis Bibliothèque de la Nation et enfin Bibliothèque nationale, ou BNF comme on l'appelle communément.

Charlie resta silencieuse et écouta attentivement le récit que lui livrait Marcel.

— C'était l'une des plus anciennes institutions culturelles françaises avant... leur arrivée.

— Ils ont tout brulé, ici aussi ?

Marcel acquiesça.

— Des ouvrages précieux, des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Âge...

Charlie serra les poings. Ils n'avaient pas hésité à réduire en cendre des siècles d'histoire pour assoir leur pouvoir.

— Il y a plusieurs site, plusieurs endroit. Vous êtes sur le site François-Mitterrand.

— Comme l'ancien Président ?

— Exactement. Pendant son mandat, il a annoncé la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde.

Ca pour être moderne... C'était une installation minimaliste, le « less is more » de l'émotion, où les objets et leurs matières ne sont rien sans les lumières qui les transcendent. Malgré tout, il fallait avouer qu'elle avait été impressionnée par l'esplanade et ces quatre immenses tours de verre en forme de livre ouvert.

Symétrie, clarté, rigueur, équilibre, monumentalité : voilà comment Charlie pourrait définir l'architecture du bâtiment qui entremêlait habilement le verre, l'acier et le bois.

— Le Président voulait que cette bibliothèque couvre tous les champs de la connaissance, qu'elle soit à la disposition de tous, utilise les technologies les plus modernes de transmission de données, puisse être consultée à distance et entrer en relation avec d'autres bibliothèques européennes.

— Un projet ambitieux, confirma Charlie en déambulant aux cotés de Marcel.

Enfin, ils arrivèrent dans une salle de lecture impressionnante qui émerveilla aussitôt la jeune femme. Marcel dût le sentir car il se mit à rire.

— Vous aimez les livres.

— Je les adore. J'ai toujours aimé lire. Quand j'ai abandonné mes études de médecine, j'ai ouvert une petite librairie dans mon village.

— Et d'où venez-vous ?

— Lépin-le-Lac, c'est sur les rives du lac d'Aiguebelette.

Marcel eut une exclamation ravie.

— La Savoie. Quelle jolie région !

— Vous connaissez ?

L'homme se pencha sur le temps de la confidence.

— J'ai une formation d'historien et de géographe. Les cartes n'ont aucun secret pour moi.

Charlie garda le silence, un peu surprise. Elle se demanda comment il était devenu aveugle. Assurément, il semblait avoir beaucoup lu et étudié. Un érudit.

— Bien que je ne puisse plus voir, je lis en vous comme dans un livre ouvert, Charlie.

La jeune femme pesta contre elle-même. Était-elle donc si prévisible ? Marcel enleva ses lunettes et tourna le visage vers elle. Il garda les paupières closes mais elle pouvait les marques de brulures et les cicatrices autour de ses orbites. Elle comprit aussitôt.

— Pourquoi... pourquoi vont-ils fait ça ?

Marcel remit ses lunettes et lui offrit un pâle sourire mais elle ne trouva nulle colère dans son expression, ni de rancoeur.

— Les hommes comme moi peuvent-être dangereux.

— Mais vous êtes en vie...

— Oui... car j'ai une bonne mémoire.

Aussitôt, le coeur de Charlie se gonfla d'espoir.

— Alors vous pouvez m'aider à comprendre.

— Charlie. Les lycans ont brulé le moindre livre qui faisait référence à leur nature. Même les plus anciens manuscrits ont aujourd'hui disparut.

— Mais vous venez de dire que vous aviez une bonne mémoire...

— Croyez-vous que je puisse me souvenir du moindre document que j'ai eu en ma possession ici. On parle de millions d'ouvrages, de manuscrits...

Charlie baissa la tête, déçue. Ils continuèrent malgré tout leur chemin jusqu'à un modeste bureau. Il lui proposa un café, qu'elle accepta aussitôt. Cela pourrait peut-être l'aider à chasser cet air déprimé de son visage. Pendant ce temps, assise sur un petit sofa, sa veste enlevée et posée sur le bras du meuble, elle observait ce vieil homme. Il restait très beau pour son âge, avec une certaine classe, une élégance née. Et son handicap n'était presque pas visible tant il semblait se mouvoir avec aisance.

— Comment faites-vous ? Ne put-elle s'empêcher de demander.

— Pour ?

— Pour vous déplacer avec tant d'aisance. C'est comme si...

— Je pouvais réellement voir ? Demanda-t-il avec un rire dans la voix. Je vous arrête tout de suite, Charlie, je n'ai aucun pouvoir surnaturel. Je connais ces lieux comme ma poche. Je travaille ici depuis l'ouverture du site.

Charlie eut un rire également tout en se traitant d'idiote.

— Vous ne pouvez pas m'en vouloir d'y avoir pensé. Après tout, les loups-garous sont parmi nous. Pourquoi pas des sorciers. Ou bien des vampires ?

Marcel eut un rire franc et amusé et surtout communicatif. Charlie se surprit à rire avec lui, sans retenu, sans se sentir forcée. Cela faisait du bien, une note de joie dans son univers qui avait complètement basculé depuis sa randonnée avec... Louis.

Aussitôt, elle repensa aux récents évènement, à Louis, à Thomas, son état. Elle se mit à imaginer des scènes, horribles, de torture.

— Qu'est-ce qui vous rend triste si soudainement ?

Marcel s'installa sur le sofa, à ses cotés, tandis une main prudente vers elle, effleura son bras puis la fit glisser jusqu'à ses mains. Son toucher était apaisant.

— Je ne voulais pas de tout ça. J'étais bien, dans mon village. On vivait sans ressentir la pression du gouvernement des lycans.

— Votre vie a basculé, souffla doucement le vieil homme avec une telle douceur que Charlie craqua aussitôt.

Elle pleura, confia son inquiétude, sa frayeur. Qu'il était bon de trouver une oreille humain à qui se confier. Marcel laissa sa main sur la sienne et il garda le silence, la laissant vider ce sac qu'elle portait lourdement depuis quelques jours. Une fois sa crise terminée, Charlie se sentit honteuse mais aussi étrangement soulagée.

— J'ai l'impression d'avoir tout perdu. Ma maison. Mon meilleur ami. Ma vie...

Les doigts de l'aveugle quittèrent les mains de Charlie, glissèrent le long de son bracelet, provoquant un léger cliquetis puis il se leva. Quand il revint, il avait entre les mains, deux tasses de café. Elle le remercia. Cependant, elle déchanta rapidement en dégustant le breuvage. Il était infecte et elle ne put empêcher un grimace et une exclamation de dégout s'échapper de ses lèvres.

— Vous avais-je dit que je faisais le plus mauvais café de la capitale ?

Charlie ne put s'empêcher d'éclater de rire.

— Non, vous aviez omis ce détail.

Elle sentit alors que le vieil homme avait fait exprès de lui servir ce mauvais café pour lui redonner le sourire. Ils discutèrent encore longtemps dans son bureau. Elle, racontant son enfance tranquille, la mort de son père, son amour pour les livres. Lui, évoquant sa vie d'études, ses voyages, ses restaurations de livres anciens aux magnifiques enluminures. Puis, vint l'heure de se quitter. Charlie avait passé d'agréables moments en sa compagnie mais elle ne devait pas oublier le couvre-feu.

Marcel la reconduit galamment jusqu'à la sortie, allant même jusqu'à porter sa veste qu'elle avait manqué d'oublier. Avant de se quitter, la jeune femme lui serra affectueusement la main.

— Gardez espoir, Charlie. Un jour, tout s'arrangera.

— J'ai si peur, se confia-t-elle.

Un sourire énigmatique étira les lèvres de l'ancien.

— Et ne vaut-il pas mieux quelque orage endurer, Que d'avoir toujours peur de la mer importune ? Par la bonne fortune on se trouve abusé, Par la fortune adverse on devient plus rusé.

— Qui est l'auteur de ces vers ?

— Joachim Du Bellay, répondit-il en lui rendant sa veste. Revenez quand vous voulez Charlie.

— Merci, Marcel. Mais la prochaine fois, c'est moi qui fait le café.

Sur ces notes légères, les deux humains se quittèrent et Charlie s'en alla retrouver sa prison. Mais elle exagérait. Certes, elle manquait de liberté mais Wulfran n'y était pour rien. Au contraire, il avait mis les moyens pour la protéger.

Tandis que l'ascenseur gravissait les étages, Charlie fourra ses mains dans les poches de sa veste quand soudain, elle se figea. Circonspecte, elle sortit la main droite et en sortit une clef usb. Qu'est-ce que ça faisait là ? Elle ne l'avait pas avant. Était-ce Marcel qui lui avait glissé ça avant de se séparer ?

Quand elle sentit l'ascenseur arriver à son étage, Charlie rangea aussitôt la clef. Wulfran ne devait pas savoir qu'elle avait ça. Lorsqu'elle glissa la clef dans la serrure de la porte d'entrée, elle constata que celle-ci n'était pas fermée. L'un d'entre eux était rentré.

Le plus naturellement possible, elle rentra et se dirigea aussitôt dans la chambre que lui avait attribué Wulfran. Sans attendre, elle enleva sa veste et ses chaussures, rangea le tout dans la penderie et en profita pour dissimuler la clef dans la taie de son oreiller. Puis elle sortit et se dirigea vers le salon. Aucune âme. Mais la porte-fenêtre du balcon était grande ouverte.

Quand elle sortit, elle vit Wulfran accoudé, les yeux perdus sur la ville.

— Alors ? Cette petite visite de Paris ?

— Je n'ai pas vu grand chose.

Wulfran haussa un sourcil et tourna la tête pour l'observer du coin de l'oeil.

— Je suis allée à la bibliothèque, finit-elle par avouer en le rejoignant dans sa contemplation de la ville, tout en gardant ses distances.

— Cela vous ressemble bien !

Ce fut à son tour de hausser un sourcil.

— C'est vous qui dites ça alors que vous avez une magnifique bibliothèque.

— Serait-ce une pointe d'admiration dans le ton de votre voix ?

Charlie se rembrunit aussitôt et retourna aussitôt dans sa contemplation de la cité.

— Certainement pas. C'est d'ailleurs pour ça que je suis allée à la bibliothèque.

Loin de se sentir insulté, Wulfran se mit à rire, surprenant Charlie. Vraiment, cet homme était à l'opposé de tout ce qu'elle croyait ou avait vu à propos des lycans. Bien sûr, ce coté sauvage était plus qu'évident, mais il dégageait également une aura bienveillante, pétillante, agréable. Si bien qu'elle se détendit et sourit. Elle sentit le regard du loup posé sur elle, si lourd, si... intense. Elle ne le voyait pas, mais elle n'en avait pas besoin pour le savoir.

Malgré tout, elle osa glisser un regard dans sa direction. Il la contemplait, tourné vers elle, entièrement vers elle. Il ne regardait qu'elle. État-ce elle ou il semblait... différent. Il avait toujours eu cette aura sauvage, mais à cet instant, il rayonnait littéralement d'une sauvagerie animale, une bestialité pure qui rendait son regard brillant d'une lueur féroce. Pour autant, il n'y avait aucune violence ni barbarie, telle qu'elle l'avait lu dans le regard de Rolf. Non, c'était différent.

Mais... elle ne pouvait pas ! Il était un loup. Elle était une humaine. Il était l'ennemi. Elle était l'opprimée. S'il avait été un autre homme et elle une autre femme, elle aurais vu du désir dans sa façon de darder sur elle ses yeux clairs aux paupières lourdes. Seulement, il était Monsieur Byrne, et elle Mademoiselle Perrin. En d'autres termes, une flambée de désir entre eux était à peu près aussi probable que l'éclosion d'une orchidée sur la banquise. N'est-ce pas ? 

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