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Chapitre 6

Un souffle chaud sur sa joue. Quelle étrange sensation. Auparavant, elle avait froid et maintenant, il faisait si chaud. À travers ses paupières closes, elle voyait que le soleil brillait de nouveau dans le ciel. Les sourcils froncés, Charlie entrouvrit les yeux et fixa manteau d'un bleu d'azur. Les nuages qui avait dissimulé le soleil l'espace d'un instant s'éloignaient lentement.

Les frissons qui avaient parcouru son corps s'étaient éteints et à présent, elle sentait une douleur chaleur l'envelopper. Étrangement, cela semblait venir essentiellement de sa droite. Charlie tourna la tête et observa le garçon qui était étendu sur le ventre, exposant son large dos aux rayons du soleil.

— Arrête de mater.

Charlie eut un petit rire.

— Ça te dérange, répondit-elle d'un voix lente, suave tandis qu'elle effleurait ses muscles du bout des doigts.

Elle le vit frissonner de plaisir puis il tourna la tête de son coté pour ancrer son regard dans le sien.

— À quoi penses-tu ?

Charlie resta silencieuse, le regard soudain perdu dans le vague tout en continuant à dessiner de petits cercles sur le flan musclé de cet homme.

— À rien, dit-elle d'un air un peu distrait.

Puis elle reporta son attention sur lui. Elle avait encore du mal à croire qu'elle était là, avec lui. Il était si beau, avec ses cheveux bruns en bataille, ses yeux d'un bleu-vert si particulier, cette mâchoire carrée et cet air perpétuellement arrogant. Il interrompit le fil de ses pensées et saisissant ses doigts avant de les embrasser, déclenchant aussitôt chez elle une vague de plaisir.

— Menteuse, souffla-t-il en la fixant avec une intensité, réveillant en elle un certain appétit.

N'y tenant plus, elle se tourna sur le coté pour saisir ses lèvres et l'embrasser avec passion. Lui laissant ses mains vagabonder sur ses formes, glissant sur sa peau nue, simplement couverte d'un bikini.

— Ça va me manquer, dit-elle en reprenant son souffle.

— Chambéry, ce n'est pas si loin, répondit-il tout en déposant un baiser dans le creux de son cou.

Il n'y avait personne aux alentours, malgré l'heure et la haute saison au Lac d'Aiguebelette, celui qui bordait la commune de Lépin-le-Lac. Mais ils connaissaient le coin comme leur poche et notamment les coins tranquilles. Il se redressa en la fixant. 

— J'aime tes yeux. On dirait une forêt, verdoyante, sauvage, luxuriante, disait en ponctuant chaque moi par des baisers. 

Charlie sentit son souffle s'accélérer alors que ses mains devenaient plus audacieuses. Puis il se retrouva au-dessus d'elle, intensifiant leur étreinte.

— Victor, souffla-t-elle alors qu'il saisissait ses hanches, la faisant se cambrer.

Puis, rapidement, elle ne sentit plus rien. Plus de main sur son corps. Le soleil semblait avoir disparu, il faisait soudainement si sombre. Charlie papillonna des yeux pour tenter de chasser le brouillard qui s'était installé. Il était toujours au-dessus d'elle mais il ne la touchait plus. Si sombre. Il semblait plus musclé aussi et son regard brillait dans l'obscurité.

Puis, elle sentit ses doigts effleurer sa joue, une infime caresse, si légère qu'elle aurait pu la confondre avec le frôlement d'une aile de papillon. Malgré la soudaine obscurité, Charlie pouvait voir ses lèvres remuer. Même sa voix semblait différente. Mais elle n'était pas désagréable. Très douce. Que disait-il ? Le noir sembla redoubler d'intensité, les images s'effacèrent petit à petit.

Elle sentit une pression sur ses lèvres avant de sombrer dans le sommeil le plus profond.

Charlie eut l'impression de se réveiller l'instant d'après mais la pièce était baignée de lumière. Et elle n'était plus à Lépin-Le-Lac, elle n'était plus cette adolescente fraichement diplômée. Non, elle était retenue dans une villa infestée de lycans, blessée, vulnérable, prête à servir d'appât pour attirer les membres de la résistance.

C'était surement pour cette dernière raison qu'elle avait rêvé de Victor.

Encore groggy, elle se redressa et constata qu'elle portait encore la robe d'hier. Elle s'était endormie sans prendre le temps de se déshabiller. Puis, elle se souvint avoir pris ce cachet. Charlie saisit le tube. Elle avait bien lu, hier soir. Il y avait bien de la codéine, cela expliquait son soudain endormissement.

Avec précaution, elle balança ses jambes au pied du lit et se leva. Elle avait encore l'esprit embrumé mais en tout cas elle se sentait moins mal que les jours précédents. Elle constata que son genou était également moins douloureux, tout comme son épaule. Elle regarda ses attelles puis grommela. Elle pouvait très bien ne pas les mettre. De toute façon, elle ne bougerait pas beaucoup aujourd'hui.

Charlie s'avança avec précaution jusqu'à la porte-fenêtre de la chambre, l'ouvrit et savoura la caresse du vent frais du matin sur sa peau. Elle se sentait encore brulante suite à ses songes qui avaient pris une tournure très agréable. Pensive, elle se toucha les lèvres. Cela lui semblait si réel. À ce souvenir, elle sentit ses seins devenir lourds et brûlants. C'était le bon temps, celui de l'insouciance. L'image de Victor flottait à la lisière de son esprit et elle se demanda comment il avait réussi à rassembler des gens et mener une résistance en Savoie. Accoudée à la rambarde du balcon, elle laissa ses pensées aller et venir dans son esprit.

C'est alors qu'elle le vit, debout au coeur du jardin, simplement vêtu d'un pantalon de jogging gris. Il avait les mains croisées dans le dos, faisant ressortir ses muscles dorsaux particulièrement développés. Dans la lueur matinale, elle ne put s'empêcher de le trouver magnifique. Dangereusement magnifique.

Soudainement, il se retourna et leva la tête dans sa direction. Aussitôt, Charlie eut le souffle coupé et s'en retourna dans la chambre, le coeur battant à la chamade, les doigts posés sur ses lèvres. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi se cacher ? Pourquoi sentait-elle une soudaine chaleur dans ses joues, son corps ? Son rêve devait encore lui trotter dans la tête. Sans perdre une seconde, elle fila dans la salle de bain, prit la douchette de la baignoire, renversa sa tête et s'aspergea d'eau fraiche. Cela eut le don de lui remettre les esprits en place.

D'un geste rageur, elle saisit une serviette et s'essuya des cheveux énergiquement pour la réveiller davantage. Elle ne pouvait pas avoir de telles pensées, pas pour lui... avant la Grande Révélation peut-être... mais pas aujourd'hui. Même s'il s'était montré... gentil ? — Charlie n'avait pas d'autre terme en tête — il restait un loup, un ennemi. Il avait un rôle dans toute cette histoire. Et pourtant, ses paroles d'hier flottaient à la lisière de son esprit. Observer. Ne pas juger si vite.

Tout cela était bien trop complexe. Elle n'avait rien demandé. Elle ne voulait même pas entendre parler de la rébellion. Louis avait été idiot de...

— Nom d'un... Louis !!!!! S'exclama-t'elle aussitôt avant de quitter la chambre en trombe, boitillant aussi vite qu'elle le pouvait.

Elle n'eut pas à dévaler les escaliers, Sofia se trouvait dans le couloir de l'étage et la regardait, un sourcil relevé en signe d'incompréhension.

— Louis. Qu'est-ce qu'il est devenu ?

— Louis ? Répéta Sofia, dans une totale incompréhension.

— Oui, il faisait la randonnée avec moi. Il aurait dû...

Sa voix se brisa tandis qu'elle culpabilisait à l'idée de ne pas avoir pensé à lui depuis et qu'il soit peut-être mort à cette heure.

— Cette nuit-là, il n'y a que Thomas Rigaud qui a été pris. Les autres ont réussi à s'enfuir.

— Comment ?

Charlie se demandait comment ils avaient pu réussir à s'enfuir face à une meute entrainée. Sofia eut un drôle de regard puis le coin de sa lèvre se souleva doucement.

— Ne pose pas trop de question, Charlotte.

— Charlie !

Nouveau regard d'incompréhension.

— Je n'aime pas qu'on m'appelle Charlotte, souffla-t'elle d'un air sombre et détournant le regard.

Sofia eut un petit rire.

— Très bien, Charlie, dit-elle en insistant sur son surnom. En attendant, suis-moi, je vais te donner des vêtements. J'irai t'en acheter tout à l'heure. Tu n'auras qu'à me donner tes tailles.

Et elle ne pouvait pas l'accompagner ?

— Dans ton état, ce serait plus handicapant qu'autre chose et...

— Je vais mieux, rétorqua aussitôt Charlie, se sentant humiliée.

— Et même si c'était le cas, continua Sofia en haussant légèrement le ton, nous sommes près de Paris. Et par-ici, les humains sont rares.

En entrant dans la chambre de Sofia, une question lui vint à l'esprit.

— D'ailleurs, où sommes-nous ?

— En périphérie de Fontainebleau.

— Alors c'est la Seine, murmura Charlie plus pour elle-même qu'autre chose en repensant au cours d'eau dans lequel elle s'était jetée.

Le fil de ses pensées fut interrompu par Sofia qui lui fourrait un tas de vêtement dans les bras.

— Tiens ! Va te changer ! Laisse tes affaires sales sur le lit, Tristan va s'en occuper.

— Qui est Tristan ?

Mais déjà Sofia la poussait hors de sa chambre et elle se retrouva seule dans le couloir. Elle tapa à la porte et réitéra sa question, mais aucune réponse ne lui parvint. Charlie pesta et retourna en grommelant dans sa chambre.

En fermant la porte, son regard se posa sur la chaise. La chaise... celle qu'elle avait placée pour barricader la porte. Se sourcils se froncèrent tandis qu'elle tentait de se souvenir à quel moment elle l'avait déplacée. Cela ne pouvait être que ce matin, quand elle s'était précipitée dans le couloir.

Rapidement, Charlie chassa cette idée de son esprit et déposa les affaires sur le lit. Un pantalon en lin, blanc cassé, un débardeur simple, marron, à bretelles fines, ainsi que des sous-vêtements.

Avec précaution, pour ne pas éveiller la douleur de son épaule, Charlie fit glisser au sol la robe qu'elle avait gardé cette nuit, tout comme ses sous-vêtements. Elle s'habilla rapidement et alla se regarder dans le miroir de la salle de bain. Les hématomes et coupures sur son visage s'étaient estompés. Charlie ne se blessait que très rarement, et elle n'était jamais malade. Elle avait une bonne constitution et lorsqu'à l'occasion, un problème survenait, elle guérissait rapidement. Mais elle n'avait jamais eu de problème aussi grave. Du bout des doigts, elle caressa les fines coupures qui demeuraient encore sur ses joues. Sa pommette droite était encore légèrement douloureuse.

Elle fronça les sourcils en observant son reflet, le regard glissant de sa main, celle qui touchait ses blessures, sur son bras, puis jusqu'à son épaule. Celle qui était démise. Elle pouvait la lever. Elle ne ressentait qu'un peu de douleur. Jamais elle n'avait été blessée à ce point. Elle ne connaissait pas les conséquences de cette blessure, mais si elle avait étudié l'anatomie en école de médecine et quelques notions, blessures, fractures...

Quand elle retourna au bord du lit, elle prit le flacon de médicaments, la codéine qu'elle avait ingéré hier soir. Faisait-il encore effet ? Non impossible !

Deux coups frappés à la porte la firent sursauter.

— Bonjour. Je suis venu récupérer ceci.

L'homme qui avançait dans la chambre ne dégageait pas la même aura que Wulfran ou Sofia, et encore moins Rolf, au contraire, il dégageait quelque chose de calme, serein et son visage avait les traits si détendus et souriants qu'il semblait aimable dès le premier regard. Son air innocent était accentué par les tâches de rousseur qui parsemaient son nez et le haut de ses joues. Un léger sourire flottait au bord de ses lèvres et il la regardait, la tête légèrement inclinée sur les cotés tandis qu'il pointait du doigt le tas de vêtements sur le lit.

Aussitôt, Charlie sortit de sa rêverie.

— Oh oui. Bien sûr, dit-elle en se décalant légèrement.

Elle le regarda rassembler les affaires.

— Tu es humain ?

L'homme, tout en continuant sa tâche, tourna la tête vers elle et lui offrit un nouveau sourire aimable.

— Je suis Tristan.

— Oh... et moi Charlie.

Les mots de Sofia lui revinrent à l'esprit. Que faisait-il ici ?

— Je m'occupe de l'intendance... essentiellement.

Charlie le regarda, muette de surprise.

— On peut lire en vous comme dans un livre ouvert.

— Ah !

Maudite soit son expressivité. Charlie n'avait jamais réussi à dissimuler ses émotions et si cela ne lui avait jamais occasionné trop de problème, aujourd'hui, cela pouvait être problématique compte tenu de sa situation. Un silence s'installa tandis qu'il continuait sa tâche, il s'occupa également de prendre les serviettes humides dans la salle de bain.

— Ça fait longtemps ? lança-t-elle alors qu'elle le voyait prendre la direction de la porte.

Tristan s'arrêta et la regarda toujours avec ce même air gentil. N'avait-il qu'une seule expression ?

— Que vous êtes ici, continua-t-elle en voyant que sa première question était floue.

Les yeux de Tristan se mirent à pétiller de malice.

— Depuis hier.

— Non, ce n'est pas ce que je voulais dire.

— Je sais...

Charlie se mordit la lèvre inférieure, incapable de cerner l'être qui lui faisait face.

— J'ai du travail.

Puis, après un salut poli de la tête, il quitta la chambre, la laissant seule avec ses réflexions. Sa conclusion fut qu'elle avait plongé dans un univers bien étrange et qu'elle pouvait tirer un trait sur sa petite vie tranquille en Savoie, au coeur de la nature.

Son moral descendit aussitôt en flèche et malgré la douce température de cette matinée estivale, qui s'annonçait radieuse, Charlie avait froid. Elle regarda autour d'elle. La chambre était luxueuse et pourtant si froide, sans chaleur, sans identité. Elle détestait cet endroit. Sa maison lui manquait, ses meubles en bois, ses tableaux... Cendres !

Elle devait sortir. Sortir... ce mot résonna dans son esprit jusqu'à ce qu'elle retrouve dans le jardin. Respirer l'air libre lui fit le plus grand bien.

— Mauvaise nuit ?

Charlie retint de justesse le hurlement qui menaça de franchir ses lèvres, surprise par cette voix grave qui avait soudainement retentit dans son dos. Lorsqu'elle fit volte-face, elle vit Wulfran, assis sur l'un des fauteuils de jardin, les jambes tendues, les pieds reposant sur une petite table basse en verre sur laquelle reposaient de nombreuses choses mais elle n'y prêta pas attention. Il la fixait par dessus une large tasse qu'il buvait lentement.

— Ça a l'air de vous amuser... de m'effrayer, précisa-t-elle lorsqu'elle le vit lever un sourcil.

Wulfran un sourire en coin en se redressant. Il quitta sa position semi-allongée, reposa le mug et se leva. Il portait la même tenue que tout à l'heure. En somme, il était toujours torse nu et cette vue la fit frémir légèrement. Il s'approcha lentement sans la quitter des yeux. Charlie se sentit piégée, prisonnière de ses prunelles. Elle avait la sensation de n'être qu'une petite souris face à un fauve. Il s'arrêta à quelques centimètres d'elle. Il était si près qu'elle pouvait sentir la chaleur de son grand corps musclé.

Charlie leva les yeux dans une volonté de soutenir son regard mais elle tourna aussitôt la tête sur le coté. Elle avait oublié qu'il avait les yeux si bleus, brillant d'une manière tellement particulière, intense, animale presque.

— Avez-vous bien dormi, Mademoiselle Perrin ?

Charlie se mordit l'intérieur de la joue.

— Très bien... monsieur Byrne.

Un petit rire, grave, sonore s'échappa de sa poitrine et Charlie sentit une légère chaleur irradier dans son corps. Elle osa releva les yeux et vit qu'il la regardait de bas en haut.

— Vous avez l'air d'aller mieux.

Cette fois-ci, Charlie balaya cette vague étrange de chaleur qu'elle ressentait quand elle le voyait, intriguée par ses propos. Il semblait... satisfait.

— Avez-vous fait quelque chose ? Lui demanda-t-elle avec suspicion en repensant à ses contusions qui avait guéri très rapidement et à cette douleur dans le genou et l'épaule qui s'était presque envolée.

Si elle avait tendance à se rétablir rapidement de petites blessures, foulure, hématomes entre autre, sa chute avait tout de même était importante. Byrne la regarda sans prononcer le moindre mot. Le silence régnait entre eux puis une lueur intense passa dans ses yeux.

— Non, Mademoiselle Perrin.

— Vous le jurez ?

Wulfar eut un petit rire.

— Cessez de me voir comme le Grand Méchant Loup, Mademoiselle Perrin.

Charlie retint une exclamation de stupeur.

— Votre humour est plus que douteux.

Cette fois-ci, il éclata d'un rire franc et résonant qui la fit sursauter tant cela lui paraissait surprenant après ce que Rolf lui avait fait subir. Et elle n'imaginait pas qu'un lycan puisse être si... humain. Les deux hommes étaient tellement différents. Puis, il posa une main dans le haut de son dos, et d'une légère pression il l'invita à s'installer au salon de jardin. Ce geste suffit à la faire frissonner mais Charlie se força à chasser ce sentiment de sa tête. C'est là qu'elle vit que sur la table basse, des viennoiseries encore tièdes, des fruits frais, du pain croustillant, une bouteille de lait, une théière, tout ce qu'elle aimait.

— Vous n'avez rien avalé. Vous avez faim.

Charlie haussa un sourcil.

— Vous me surveillez ?

— Non. Mais votre estomac fait tant de bruit qu'il pourrait faire trembler les murs de cette maison.

Les joues de Charlie rosirent tandis qu'elle posait une main sur son ventre comme pour assourdir les grondements. Il avait raison. Elle avait une faim de... non. Ne pas penser à ce mauvais jeu de mots. Sans autre forme de discours, elle s'assit et se mit à manger avec voracité. Elle sentit que ses forces lui revenait depuis cette nuit fatidique. Elle avait les idées claires. Alors elle se mit à penser à cet endroit, ce repas, le comportement de Wulfran et de ses... compagnons. Un air triste se peignit sur son visage tandis qu'elle mâchonnait distraitement un bout de pain beurré.

— Je suis à peu près certain que ce n'est pas ce bout de baguette qui vous rend si triste.

Charlie leva un regard surpris vers lui puis pesta. Encore une fois, son expression devait être plus que parlante.

— Je vais rester un petit moment ici... n'est-ce pas ? Demanda-t'elle en détournant les yeux, laissant son regard se perdre vers le fond du jardin, vers la Seine qui s'écoulait avec de doux clapotis.

Cet endroit aurait pu être apaisant et agréable mais Charlie ne ressentait ici que de la solitude, froideur, détachement émotionnel. Le luxe était indéniable, mais manquait de chaleur. Et puis les images de Rolf ne cessait d'affluer dans son esprit.

— Non !

Sur l'instant, Charlie ressentit une vague d'espoir.

— Ce n'est qu'un pied à terre de la Pretoria. Rolf est venu ici parce que cet endroit lui plait.

Aussi froid et dénué de sentiment que lui, pensa aussitôt Charlie. Elle se demanda également ce que Pretoria signifiait mais ses interrogations furent balayées par les propos de Wulfran.

— Nous irons à Paris une fois que vous serez totalement rétablie. Demain ou après-demain je dirai.

— Nous ? S'exclama-t-elle.

L'espoir de retourner chez elle s'envola aussitôt.

— Vous comptiez aller quelque part, Mademoiselle Perrin ?

Charlie eut le souffle coupé. Dans le timbre de sa voix, elle avait perçu comme un grondement, mais si faible qu'elle crut l'avoir rêvé. Puis, un sourire suffisant étira ses lèvres.

— Vous serez plus en sécurité à mes cotés.

— Je me suis bien débrouillée seule jusqu'à...

— Jusqu'à Rolf, l'interrompit Wulfran en se levant.

Charlie resta muette, à cause de ses propos mais aussi par cette aura soudainement animale qui se dégageait de lui. En quelques enjambées, il lui fit face. Il la dominait et Charlie ne put s'empêcher de se reculer autant que possible dans le fauteuil, le dos collé au dossier, tant bien que l'osier allait s'imprimer sur sa peau. Il était impressionnant.

— Croyez-moi, il vous cherchera. Et il vous trouvera, où que vous soyez.

Charlie eut du mal à déglutir, tant par ces paroles effrayantes que par sa soudaine proximité. Wulfran s'était penché, les mains appuyées sur les bras du fauteuil, le regard fiché dans le sien. Son souffle chaud faisait s'envoler les mèches blondes et fines qui encadraient son visage.

— Il n'a pas trouvé Louis, répondit-elle néanmoins, en appelant à cette bravoure enfouie en elle.

Sa voix était tremblante mais dans son regard brillait une étincelle de courage, entremêlée à celle de la peur.

— Louis a été entrainé, rétorqua Wulfran en faisant claquer sa langue contre son palais. Vous, non.

— Je suis...

— Vous n'êtes qu'une biche inscrite sur un tableau de chasse. Une proie qu'il trouve particulièrement appétissante.

Puis il se détourna et reprit sa place. Charlie laissa échapper un long soupir, comme si elle avait retenu son souffle. Wulfran venait de poser sur elle le regard le plus intense, le plus brulant, le plus explicite qu'elle ait jamais vu posé sur elle. S'en était-il seulement rendu compte ?

— Il va vous traquer. Mais tant que vous êtes à mes cotés, il ne vous arrivera rien.

— Et quel intérêt avez-vous à me garder près de vous, au juste ? Répliqua-t-elle le souffle court.

— Vous connaissez Victor !

Et sur ses dernières paroles, il prit son mug de café et retourna dans la maison. Charlie crut le voir serrer le poing mais elle était encore sous le coup de ses émotions, troublée par cet échange mais surtout ce regard qui demeurait à la lisière de son esprit et provoquait en elle d'étranges frémissements. 

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