Chapitre 2
La panique enserrait son coeur comme jamais, mais elle lui donnait la force et l'énergie de courir. C'était Louis ? Il avait tué Louis ? Il était en train de le dévorer ? Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait, serrant les poings, balançant les bras avec énergie comme si cela pouvait la propulser davantage en avant. Elle slalomait entre les arbres, évitait les buissons autant qu'elle le pouvait. Des ronces vinrent lui lacérer les jambes, de fines branches lui lacérèrent le visage... elle n'en avait cure.
Des loups. C'était eux. Que faisaient-ils ici ? Il n'y avait rien ici.
Elle les entendait. Ils auraient pu la rattraper en quelques foulées, et pourtant, ils continuaient de lui courir après. Était-elle si rapide ?
Et puis, elle comprit ! Ils jouaient. Ils la chassaient. Et ils aimaient ça. Pourquoi ? Comment en était-elle arrivée là ? Comment une simple randonnée s'était-elle transformée en traque ? Son cerveau ne fonctionnait plus correctement. Tout ce qu'elle voulait, c'était sortir d'ici et semer ses prédateurs. Une petite voix dans son esprit lui disait que c'était impossible, mais comme disait le dicton « tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ». Et elle était encore en vie.
À l'instant où cette pensée lui traversa l'esprit, la course de Charlie la fit se retrouver au bord du précipice. Ce n'était pas comme au belvédère, la pente n'était pas aussi raide, mais cela restait impressionnant, surtout en pleine nuit. Son coeur manqua un battement et alors qu'elle allait faire demi-tour, elle vit que la meute qui la poursuivait, l'encerclait à présent.
Des ombres immenses, grognant à son encontre, montrant des crocs acérés et menaçants.
La terreur de Charlie augmenta d'un cran. Le dévoreur était au centre du cercle, il avança d'un pas. La jeune femme ne put s'empêcher de reculer. Son pied rencontra le vide. D'instinct, elle se redressa, cependant le bord était instable. La roche sous ses pieds s'effondra et elle se mit à dévaler la pente, d'abord sur le dos, puis son corps se mit à rouler de façon incontrôlable. Elle ne parvenait pas à s'arrêter. Les plantes ayant poussé sur le versant ralentirent sa chute qui prit fin à mi parcours. La terre ferme n'était plus très loin et sa chute l'avait emmenée sur le haut d'une bute, une sorte de pallier. Complètement déboussolée, Charlie mit du temps à se redresser et à reprendre ses esprits. Lorsque ce fut le cas et que son regard se posa sur le sommet, point de loup.
Elle devait rentrer.
Le monde tournait. Elle avait un mal de tête affreux qui la plongeait dans un état de flou aléatoire tandis que des gémissements de douleur franchissaient ses lèvres. Elle boitait. Se tenait le bras. Elle sentait un liquide visqueux couler le long de son cou. Elle avait mal, mais cette souffrance était presque oublié par cette dose d'adrénaline et de peur qui lui disait d'avancer.
Dans un état second, Charlie parvint au village de Lépin-le-lac, plongé dans le calme de la nuit. Quand elle arriva dans la porte de sa maison, elle se rendit compte qu'elle avait laissé toutes ses affaires là-haut. Ses clefs. Son portable. Ses papiers. Elle n'avait rien d'autre sur elle qu'un t-shirt déchiré, un short dans le même état et ses pieds étaient nus, ayant perdu ses basket dans sa chute.
— Oh non. Merde, merde, merde...
Charlie jurait tandis que la panique s'intensifiait, tout comme la douleur dans son genou droit et son épaule gauche. Entorse ? Rupture des ligaments ? Épaule déboitée ? A quoi lui servaient ses études de médecine si elle ne pouvait pas diagnostiquer son propre mal.
Elle resta un instant devant la porte d'entrée, tentant d'organiser ses pensées. Avec un cri de douleur, Charlie enleva son t-shirt, pestant contre son épaule qui lui faisait un mal de chien. Tout en essayant de retenir sa douleur, les dents serrées, la jeune femme enroula le tissu autour de sa main, comprimée en un poing qu'elle espérait solide. Une fois fait, elle se décala de la porte et se plaça devant l'une de ses fenêtres. Alors sans hésiter, elle frappa sur le verre qui éclata. Le tissu n'était pas assez épais pour la protéger complètement, quelques éclats se fichèrent dans sa peau. Mais elle réussit tout de même à sécuriser cette entrée improvisée et pénétra chez elle telle une voleuse, tentant de retenir le cri de douleur quand elle se hissa sur le rebord. Son genou et son épaule lui faisait atrocement souffrir.
En revanche, elle se sentait davantage rassurée. Elle était chez elle. Dans le cocon rassurant de sa maison, Charlie se laissa à exprimer plus fortement sa souffrance bien qu'elle continuait de serrer les dents. En claudiquant, elle se rendit dans la salle de bain et sans prendre le temps de se déshabiller, elle se plaça dans la douche italienne et fit couler l'eau chaude. Elle retint un hoquet lorsque l'eau d'abord froide percuta sa peau arrachée par endroit puis elle sentit son corps se détendre légèrement. L'eau était sale, mélange de terre et de sang. Avec précaution, elle enleva son short, grimaçant à chaque mouvement qu'elle faisait à cause de son épaule démise.
Mais elle ne devait pas perdre trop de temps. Ils étaient là, ils l'avaient vu. Ils allaient la chasser, elle en était certaine.
Puis elle remit l'eau froide en se positionnement de manière à ce que son genou douloureux en tire les bénéfices. Cela lui permit également de remettre ses idées au clair. Il fallait qu'elle rassemble vite ses affaires, juste prendre de quoi tenir quelques jours, en urgence, le temps de se cacher.
Quelques minutes plus tard, Charlie se séchait le plus rapidement possible, autant que pouvait lui permettre son épaule luxée. L'instant d'après, elle retournait entièrement sa pharmacie. Charlie avala rapidement des anti-douleurs, des cachets qu'elle avait conservé et qui faisaient partis du traitement de son père alors qu'il luttait contre le cancer.
Charlie croisa son regard dans le reflet du miroir. Elle faisait peine à voir : son visage fin était parsemé d'égratignures, ses longs cheveux blonds et humides pendaient librement dans son dos, emmêlés, sans éclats, encore poisseux de saleté et de sang qui n'étaient pas partis avec l'eau. Son regard d'un vert clair, si pétillant d'ordinaire, était à présent tremblant et humide de terreur.
— Putain de merde, pesta-t'elle en se détournant, sa trousse de soin sous le bras encore valide.
Elle passa à coté, dans sa chambre, et elle s'assit sur le bord du lit. Sa respiration était plus forte, plus rapide. Elle s'avait ce qu'elle avait à faire. Elle remonta le genou gauche, celui qui n'était pas blessé, et posa le pied sur le bord du lit. En inspirant longuement, elle attrapa son genou et entrelaça ses doigts, puis elle le poussa. Un cri franchit ses lèvres allant crescendo alors qu'elle penchait la tête en arrière. Puis, la douleur s'estompa. Son épaule s'était remise. Le souffle court, Charlie prit le temps de respirer avant de s'atteler à son autre genou. Elle créa un bandage pour maintenir son articulation, serrant suffisamment pour pouvoir marcher confortablement.
Il lui fallut à peine cinq minutes pour s'habiller, fourrer dans un autre sac à dos, une vieillerie qu'elle conservait dans le fond du placard, quelques vêtements, la trousse de secours.
Charlie se laissa glisser sur la rampe d'escalier pour descendre au plus vite tout en prenant soin de s'agripper fermement afin de ralentir sa descente. Elle fila aussitôt dans la cuisine, séparée, composée de nombreux éléments et d'une petite table au centre de laquelle elle mangeait la plupart du temps, lorsqu'elle ne recevait pas. Sans réfléchir, elle fourra tout ce qu'elle avait dans ses placards, biscuits, boites de conserve, fruits secs...
Quand elle se retourna, elle prit son portefeuille, posé sur la table avant de suspendre son geste. Le regard écarquillé, le souffle coupé. Il n'était pas sensé être là. Il aurait dû être là haut, avec le reste de ses affaires de randonnée, sur le Mont-Grele.
— Petit agneau, tu croyais pouvoir t'échapper ?
Le voix la fit sursauter, elle était douce et grondante à fois, avec une note d'amusement dans le timbre qui la fit frémir. D'un coin sombre de la pièce surgit un homme, entièrement nu. Il dardait sur elle un regard fixe et intense, d'un marron clair qui ressemblait tant à celui du loup, tandis que le coin de sa lèvre était relevé en un sourire ironique et cruel. Son pas était lent, mesuré, silencieux. Ses mains se posèrent sur le dossier d'une des chaises tandis qu'il la tirait et lui présentait le siège.
— Viens donc t'assoir avec nous.
Nous ? Charlie sentit alors des mains puissantes la saisir et l'emporter sans douceur jusqu'à la chaise, la poussant à s'assoir. La jeune femme se laissait faire comme une poupée de chiffon, paralysée par la peur. Autour d'eux, trois autres silhouettes circulaient, toutes aussi dénudées que lui, à peine visible dans l'obscurité de la maison, illuminée par la pâle lueur lunaire.
— Bien, Charlotte Perrin, on va avoir une petite discussion tous ensemble. D'accord ?
Charlie déglutit difficilement en hochant la tête.
— Brave fille, dit-il tout en effleurant la peau de sa joue.
Charlie s'écarta aussitôt, comme si ce simple contact l'avait brulée. Elle entendit l'un de ses congénères rire tout bas.
— Tu sais pourquoi nous sommes là.
Cela sonnait comme une question rhétorique alors Charlie se garda de répondre. Il rodait dans son dos et les autres en face d'elle ne cessaient d'aller et venir, s'agitant comme des lions en cage.
— Nous n'avons pas pu attraper tous tes amis, alors dis-nous. Combien sont-ils ? Qui mène la résistance dans la région ?
Aussitôt Charlie se figea. La résistance.
— Je ne sais pas de quoi vous parlez ! Répliqua-t'elle aussitôt. Je ne suis pas...
— Alors si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
Charlie demeura muette tandis que la main du loup s'était abattue sur son épaule meurtrie. Et la référence à la fable de La Fontaine lui montrait bien qu'il ne la croyait absolument pas.
— Je vous le jure. Je n'ai rien à voir avec la résistance !
— Alors que faisais-tu là-bas, petit agneau ?
Il avait susurré ces mots à son oreille, collant ses lèvres à son lobe. Elle voulut s'écarter, une nouvelle fois, mais il posa aussitôt une main à la base de son cou, conservant cette dangereusement proximité. Il forçait à peine, elle le sentait. Sa main diffusait une douce chaleur, et pourtant son contact semblait si froid.
— Je... je faisais une randonnée. Celle du Mont-Grèle.
— En pleine nuit ?
— Il faut plus de huit heures pour grimper jusqu'au sommet et en redescendre.
La main du loup quitta son cou, glissant le long de son épaule et de son bras tandis qu'il s'appuyait contre la table en lui faisant presque face. Charlie gardait le regard fixé devant elle. Elle ne voulait pas regarder cet homme complètement nu à ses cotés, le corps parsemé de taches de sang. Un sang qui ne lui appartenait pas. Le loup croisa les bras sur sa poitrine.
— Et dis-moi... qui est ce garçon qui t'accompagnait ?
Il osait demander ? Après ce qu'il avait fait. Charlie sentit un picotement dans son nez, signe que les larmes allaient bientôt affluer en même temps qu'une vague de colère qui la submergea soudainement. Aussitôt elle se redressa de sa chaise et fixa rageusement le loup dans le blanc des yeux.
— Qui est-ce ? Vous osez demander après ce que vous avez fait ? Vous l'avez tué juste pour le plaisir, sans rien lui demander ?
Sa voix était monté crescendo et ses mots avaient franchi ses lèvres sans qu'elle ne puisse les retenir. Ce n'est qu'en entendant le grognement sourd des autres loups que Charlie se rendit compte de son comportement. La colère s'envola, laissant place à la terreur. Que venait-elle de faire ? Et pourtant, le visage de son bourreau se fendit d'un sourire. Un de ces sourires qui n'atteignait pas les yeux.
— Et bien ! Et bien ! C'est qu'il mordrait, le petit agneau.
Les autres eurent également un petit rire.
— Boom. Boom. Boom, disait-il, d'un rythme rapide.
Charlie avait l'impression qu'il suivait le rythme de son coeur qui s'accélérait au fur et à mesure qu'il approchait son visage du sien. Un pas en arrière et la jeune femme retomba aussitôt sur sa chaise. Mais il s'approchait toujours, posant ses mains sur le dossier, de part et d'autre de son visage.
— L'odeur de la peur. Très bien.
— Rolf !
La voix d'un des loups attira l'attention de l'ombre menaçante qui planait au-dessus d'elle, mais il ne détourna pas le regard pour autant, gardant cette même proximité entre eux. Elle pouvait sentir son souffle lent sur son visage. Puis, il finit par tourner la tête en direction de son comparse et prit l'objet qu'il lui tendait. C'était une photo. Avaient-ils retourné toutes ses affaires. Le regard de Rolf se posait tantôt sur elle, tantôt sur la photo qu'il avait entre les mains.
— Elle les connait, assura l'autre.
— Je n'ai pas senti son odeur là-haut, affirma alors une autre voix, plus suave et aigüe, celle d'une femme. Elle ne doit sûrement pas faire partie de leur groupe. Elle ne nous sert à rien.
Charlie déglutit difficilement.
— Au contraire. Je pense qu'elle peut nous servir. Celui qui t'accompagnait, il est sur cette photo ? Demanda Rolf en lui montrant le cliché.
La jeune femme hocha la tête, les lèvres scellées. Le loup posa calmement la photographie sur la table et alluma la petite lampe à coté pour lui permettre de mieux voir. C'était une photographie assez vieille, ils venaient tous d'avoir le baccalauréat et ils posaient tout sourire devant l'objectif. C'était le 27 juin 2025. Elle avait inscrit la date au dos.
Les deux mains de Rolf s'abattirent lourdement sur ses épaules.
— Je crois qu'il est dans ton intérêt de parler, petit agneau.
Son doigt se pointa sur l'une des figures de la photo.
— Mais d'abord dis-moi qui est celui-là.
— Thomas. Thomas Rigaud, répondit aussitôt la jeune femme.
Le pouce de Rolf lui caressa alors lentement la peau.
— Bien. Brave fille.
A l'extérieur, Charlie entendit une voiture se garer devant chez elle. Elle fut tenter de crier, mais aucun son ne franchit ses lèvres tant elle était paralysée par la peur et les mains du loup qui pesaient sur ses épaules.
— Donne-moi les noms de ces autres personnes.
Charlie s'exécuta en bégayant, la main tremblante. Elle entendit la porte de sa maison s'ouvrir et une personne pénétra dans la cuisine en lançant des bouts de tissus aux loups qui enfilèrent aussitôt ce qui semblait être un pantalon. Cette agitation lui fit relever les yeux du cliché et elle put mieux détailler les personnes qui l'entouraient.
Il y avait le fameux Rolf, très impressionnant de part sa stature. Il se tenait droit, posture fière, altière. Sa musculature était particulièrement développée. Ses cheveux étaient d'un brun sombre, coupés courts. Et ses yeux étaient aussi sombres et cruels qu'elle l'avait imaginé à la pâle lueur de la lune.
Autour d'eux, il y avait trois autres personnes : deux hommes et une femme. Et à l'entrée, il y avait un homme en costume, celui qui avait apporté les vêtements. Cependant, elle ne put les détailler davantage, Rolf était revenu à la charge.
— Et celui qui t'accompagnait ?
Elle hésitait.
— Rolf ! C'est surement lui !
La femme, elle tenait son téléphone dans les mains et apparemment elle avait réussi à le déverrouiller. Instinctivement, Charlie se redressa et fit un pas vers elle, la main tendue comme pour le récupérer, mais d'un geste, Rolf la retint par le bras. Habillement et sans effort, il lui fit une clef de bras qui lui arracha un cri de douleur, c'était celui avec son épaule démise. Il la fit se retourna et la plaqua contre son torse. La prise était ferme, puissante et il l'obligeait à se cambrer légèrement pour échapper à cette position inconfortable.
— Son nom, dit-il d'une voix plus grondante en prenant le téléphone et en lui montrant la photo, celle qu'elle avait prise d'eux au sommet du Mont-Grèle.
Charlie serra les lèvres, le regard soudainement empli de hardiesse, de provocation. Le regard du loup s'assombrit et elle crut voir ses pupilles se dilater. Le coin de sa lèvre se souleva doucement tandis qu'il serrait plus fortement son bras, bloqué dans son dos, le relevant lentement, accentuant la pression et la douleur.
La jeune fille sentit son souffle se couper, mais elle résistait. Encore plus de douleur. Les larmes lui montaient au yeux. Puis elle craqua.
— Louis, hurla-t'elle. Louis Gaurin. Mais il n'a rien à voir avec tout ça. On faisait juste une randonnée.
— Alors pourquoi n'était-il pas avec toi au camp quand tu t'es réveillée ?
Le cerveau de Charlie cessa à cet instant de fonctionner. Était-ce ce qu'il essayait de lui dire lors de leur ascension ? Qu'il était dans la résistance locale ? Avec Victor ?
— Rolf, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Le loup resta silencieux pendant un instant devant la question de sa congénère, bloquant toujours Charlie contre lui et caressant sa joue de l'autre.
— Ils ont tous grandi ici on dirait... Nous avons Thomas Rigaud et l'amie précieuse de l'un d'entre eux.
Son sourire se fit cruel et Charlie comprit aussitôt.
— Non, souffla-t'elle. Je vous en prie non.
— Tuez tout le monde. Brulez leurs foyers.
— Non, hurla Charlie de désespoir en cherchant à se soustraire à la prise de Rolf.
Les autres sortirent aussitôt de la maison tandis que Charlie hurlait de toutes ses forces, se débattant comme une bête enragée sous les rires de Rolf qui semblait bien s'amuser. Sans peine, il la hissa sur son épaule et sortit à son tour d'un pas tranquille. La voiture garée devant chez elle était un immense tout terrain, mais ils s'en éloignèrent. Deux personnes s'en approchaient, chacun tenant le bras d'un homme mal en point, le corps ensanglanté. Charlie reconnut alors Thomas. C'était lui. Là-haut, entre les pattes du loup.
Elle hurla son prénom. Il réagit à peine, se laissant embarquer dans la voiture sans se débattre. Sur l'épaule de Rolf, elle voyait le village s'éloigner, sous les cris et les flammes naissantes. Elle se débattait encore et encore. Elle pleurait en voyant ces femmes, ces hommes, ces enfants tentant de s'échapper, criant leur douleur tandis qu'ils s'embrasaient.
— Ils ne vous ont rien fait. Pourquoi ? Pourquoi ?
Rolf eut un rire sombre.
— Parce que ça me plait.
— Monstre. Vous n'êtes qu'un monstre.
D'un mouvement, il la fit descendre de son épaule et elle atterrit lourdement sur une surface dure.
— Tu n'as pas encore tout vu, petit agneau. Mais peut-être changeras-tu d'avis après...
Le loup laissa sa phrase en suspend en la regardant avec intensité avant de la plonger soudainement dans l'obscurité. Charlie comprit alors qu'il l'avait enfermé dans le coffre d'une voiture. Elle frappa. Hurla. Insulta. Elle entendit le moteur vrombir et l'emmener.
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