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Chapitre 1

Charlie habitait dans une petite ville, dans une région bordée par les forêts et les lacs. Loin de la capitale, les lieux n'avaient pas trop subi l'arrivée des loups-garous au pouvoir. Ou tout du moins, cela aurait pu être pire. Quelques meutes sévissaient effectivement sur le territoire et contrôlaient l'administration. Tous les hauts postes étaient brigués par cette race, plus aucun humain ne pouvait espérer y travailler.

Cela faisait près de six ans qu'il en était ainsi, tant bien que cette situation était devenue presque normale. Lorsque c'est arrivé, Charlie avait vingt ans et elle était en troisième année de médecine. Elle rêvait d'être chirurgienne, de sauver des vies. Aujourd'hui, aucun humain ne pouvait briguer ce genre de poste, médecin, avocat, journaliste... Alors, la jeune femme avait abonné ses rêves, rangé ses ambitions. Dire qu'elle était malheureuse serait mentir. Cette situation lui rappelait plutôt cette période de l'histoire qu'on apprenait en classe, celle durant laquelle l'ennemi allemand avait pris possession d'une grande partie du territoire français. C'était la même chose sauf que l'ennemi ne venait pas d'un seul pays, c'était une race venue les soumettre. Pour quelle raison ? Encore ce genre d'idée suprémaciste, n'est-ce pas, cela ne changeait pas d'Adolf Hitler ou du Ku Klux Klan.

Alors non, ce n'était pas de la tristesse qui enserrait son coeur, mais plutôt une rage profonde, un sentiment d'injustice. Charlie avait toujours été un peu rebelle dans l'âme, manifestant dans les rues contre les abus, les iniquités de ce monde, exprimant son indignation sur les lois, affichant son soutien aux communautés opprimées, dénonçant toutes les formes de violence, qu'elles soient politiques, les coups d'État militaires, les dictatures, ou bien sociales, les violences faites aux femmes...

Oh Charlie n'était pas le genre de femme obéissante. Quand quelque chose ne lui plaisait pas, elle le faisait savoir. Cependant, aujourd'hui, elle était bien forcée de se taire. Elle avait vu ce qu'ils faisaient à ces hommes dissidents, qui avaient osé se rebeller face à cette oppression.

Ils n'étaient rien peur eux. Ils étaient faible face à leurs capacités inhumaines. Et s'il fut un temps où ils étaient chassés, tués, détruits, aujourd'hui, la race des Hommes était devenue le gibier.

Néanmoins, ici, à Lépin-le-Lac, ils étaient relativement tranquilles. La radio clandestine diffusait des informations sur ce qu'il se passait dans les grandes villes : rafles, violence, disparitions, tueries, organisation de chasse à l'homme, les femmes étaient arrachées à leur famille, si elles en avaient encore une, puis elles étaient violées, obligées d'être la femme de ces créatures. Certaines étaient bien heureuse de leur sort, vivant dans l'opulence, d'autres...

En regardant à travers la vitrine de sa petite librairie, Charlie eut un petit sourire. Aujourd'hui, 15 juillet 2033, le soleil était au rendez-vous et il faisait déjà chaud à cette heure de la journée. Le village de Lépin-le-Lac se trouvait à l'Ouest de la montagne de l'Épine, sur la rive Sud du Lac d'Aiguebelette. Il comptait un peu moins de cinq-cents habitants, avant la prise du pouvoir par les loups-garous. Aujourd'hui, l'endroit était désert. Quelques humains y habitaient encore, profitant du cadre de la nature et de l'éloignement avec ces êtres. Il arrivait qu'une meute soit de passage pour vérifier qu'il n'y avait aucune insurrection, mais cela restait occasionnel. Auparavant réputé pour sa base nautique sur le lac et ses sentiers de randonnée, à présent, plus aucun touriste ne venait dans la région.

Quand l'horloge sonna quatorze heures, Charlie prit son sac à dos et glissa l'une des bretelles sur son épaule tandis qu'elle prenait les clefs et fermait la boutique, comme tous les samedis.

— Tu es prête ?

Charlie n'eut aucun sursaut. Elle s'attendait à entendre cette voix enjouée et grave. Louis l'attendait, appuyé nonchalamment sur le mur d'une maison voisine en pierres grises, les bras croisés, le regard émeraude fixé sur elle.

— Comme toujours, non ? répondit-elle avec un sourire en coin en désignant son sac à dos.

Quand elle arriva à son niveau, Louis se détacha du mur, lui fit une accolade chaleureuse et ils se mirent à marcher côte à côte d'un bon pas.

— Alors on fait le Mont Grelle, comme on a dit ?

— Oui. Pourquoi ? Tu pensais que j'allais me défiler ?

— C'est une randonnée difficile.

Charlie haussa les sourcils avec un air provocateur.

— Pas pour moi.

— Vantarde.

La jeune femme eut un petit rire tout en accélérant le pas. Louis eut tôt fait de la rattraper. Charlie adorait les randonnée, elle en faisait avec son père depuis son plus jeune âge, jusqu'à ce que le cancer ne l'emporte, favorisé par les dix cigarettes par jour qu'il fumait. Quant à sa mère, elle était partie vivre à Paris avec son nouveau compagnon, n'ayant pas supporté le cadre rural de la région. Charlie ne l'avait pas revue depuis ses dix-huit ans.

— Ça fait longtemps qu'on ne les a pas vu dans la région.

Charlie savait très bien de qui Louis parlait.

— Pour quelle raison ils viendraient par ici ? Dit-elle en maitrisant son souffle tandis qu'ils commençaient à aborder une pente plus raide.

Louis lui tendit la main pour l'aider à gravir un rocher plus haut que les précédents. Le sentier s'était transformé en une sorte d'escalier de roches.

— Tu sais ce qu'on raconte.

— Les gens racontent beaucoup de choses. Et tu sais comment vont les rumeurs par-ici !

— Ils disent que les grandes villes commencent à manquer de chair fraiche. Un jour, ils vont tous venir nous chercher et nous rafler. Comme pendant la Seconde Guerre Mondiale.

— Arrête avec tes bêtises, Louis.

Louis évoquait une période sombre de l'histoire de la région. Située en zone non occupée, elle a été le théâtre d'un évènement marquant avec l'assignation à résidence de nombreuses familles juives étrangères dans les structures hôtelières de l'époque. Le 26 août 1942, ces familles ont subi une rafle organisée par la police française sous les ordres du gouvernement de Vichy. Plusieurs d'entre elles ont été déportées et assassinées à Auschwitz.

— Ce ne sont pas des bêtises. Je le sais.

— Et comment peux-tu le savoir ? rétorqua aussitôt la jeune femme, légèrement agacée.

Louis garda le silence. Charlie arrêta de grimper et le regarda continuer un instant jusqu'à ce qu'il remarque qu'elle n'avançait plus. Elle le fixait avec une telle intensité, rendant son regard vert si profond, presque froid. Quelques mèches blondes venaient encadrer son visage, se collant à ses joues humides de transpiration, suite à l'effort et la chaleur de cet après-midi d'été.

— C'est Victor hein ?

Louis détourna le regard et resta muet. Charlie grogna et gravit les quelques pierres qui la séparait de lui.

— Tu es inconscient ! Tu t'embarques dans une entreprise dangereuse, Louis.

— C'est mieux que de ne rien faire.

— Abruti.

Elle le dépassa furieusement et prit la tête de la randonnée. D'un coté, il n'avait pas tort, et elle le savait. Dans son coeur, elle rêvait de rébellion, de renverser cet ordre. Mais que pouvait-elle faire ?

— Une résistance est en train de s'organiser, Cha', et je veux en faire partie.

— Une résistance ! Répéta Charlie avec un ton ironique. Et avec quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ici ? On vit à l'écart de tout.

— Et c'est une raison pour ne pas agir ?

— Victor est un idéaliste. Il va t'embarquer dans un entreprise qui va de toute façon échouer.

— Tu n'en sais rien.

— Bon sang, Louis ! Ouvres les yeux !

Charlie s'était soudainement retournée pour fixer son ami, le visage recouvert de diverses émotions, oscillant entre la colère et l'inquiétude. Lui, la regardait également, mais d'un air hagard.

— Charlie...

— Je n'ai plus que toi, ici, Louis. Ne m'abandonne pas pour une quête inutile.

Louis continua de la fixer un moment avant de soupirer et la rejoindre en quelques enjambées.

— Ne nous essoufflons pas dans ce genre de conversation maintenant. On en reparlera au sommet.

Et il la dépassa, insinuant que le discussion était close et continua de grimper. Charlie le regarda un instant avant de suivre ses pas, continuant leur lente ascension dans le silence.

Quand ils parvinrent enfin à la table d'orientation, le point culminant de leur randonnée, cinq petites heures s'étaient écoulées. Le souffle court, le front concert de perles de transpiration, ils contemplaient la vue splendide qui s'offrait à eux. Ils surplombaient leur village et avaient une vue imprenable sur le lac. À l'Ouest, le soleil avait déjà amorcé sa longue descente jusqu'à l'horizon. Les champs, les plaines verdoyantes, les petits villages, il n'y avait que cela à perte de vue. Charlie inspira profondément l'air pur qui était plus frais maintenant qu'ils avaient fait une pause, laissant leurs corps se refroidir lentement après ce long effort.

La jeune femme s'accroupit, s'assit presque au bord du précipice et se perdit dans sa contemplation du paysage. Son père lui avait déjà parlé de cet endroit, et il avait promis de l'y emmener un jour. Il n'avait pu tenir sa promesse, trop faible pour réaliser le parcours à cause de ce foutu cancer.

Il n'y avait que le silence, à peine brisé par leur souffle encore court. Les deux amis restèrent un instant, côte à côte, perdus dans leur contemplation, jusqu'à ce que Louis se détourne et commence à ramasser de grosses pierres. Charlie demeura encore un peu face à la vallée en contrebas, puis elle sortit son téléphone et prit une photo, le coeur serré par une intense émotion.

— J'aurai aimé que tu sois avec moi, papa.

C'était à peine un murmure, étranglé par les larmes qui coulaient le long de ses joues. Il avait quitté ce monde à peine un an auparavant et Charlie avait encore du mal à faire son deuil. Il était sa seule famille ici.

Louis ne s'approcha pas d'elle et elle lui en fut reconnaissante, la laissant partager ce moment d'intimité avec les souvenirs de son père. Quand enfin son chagrin s'apaisa, Louis avait réussi à faire naitre des flammes dans le feu de camp improvisé. Lorsqu'elle contempla l'écran de son portable, la jeune femme s'aperçut qu'il était dix-neuf heures passé et tandis qu'elle redressait la tête, elle vit son ami lui tendre une petite bouteille de verre avec un sourire en coin.

— C'est l'heure de l'apéro.

Charlie eut un petit rire en prenant l'offrande.

— On l'a bien mérité, assura-t'elle tandis qu'elle ouvrait la bouteille à l'aide d'un petit décapsuleur de poche.

Le petit bruit de la capsule sautant de son socle, laissant le bruit de la mousse de bière affluant à la surface emplir leur petit espace, fut très apprécié par les deux jeunes gens qui entrechoquèrent leur bouteille avant de boire une longue gorgée au goulot.

Tout deux exprimèrent leur contentement par un petit claquement de langue appréciateur tandis qu'ils s'asseyaient en tailleur près du feu. Compte tenu de la difficulté de leur randonnée et du temps indiqué sur le guide, ils avaient prévu de camper au sommet. Pas de tente. Ils avaient juste prévu un sac de couchage, léger compte tenu des chaudes soirées d'été dans la région, et de quoi se restaurer et boire. Ce n'était pas leur première escapade, ils étaient habitués.

Et finalement, elle oublia de lui reparler de Victor.

Ils regardèrent le soleil se coucher à l'horizon tout en riant, partageant leurs souvenirs, confiant leurs peines, leurs joies. Ils étaient proches, très proches. Il fut un temps où Louis lui aurait sûrement volé un baiser ou deux et Charlie sentit qu'avec l'alcool il aurait très certainement tenté. Il fallait voir le regard qui lui lançait parfois, sombre et intense à la lueur des flammes, la proximité de leurs corps, ses doigts qui parfois venaient effleurer les siens.

Mais elle ne pouvait pas. Il n'était qu'un ami pour elle, un frère qui la martyrisait à l'école, qui l'effrayait en agitant une araignée sous son nez, avec qui elle avait cavalé dans tous les villages des alentours à vélo. Ils avaient partagé trop de choses... et en même temps elle se demandait si elle ne devait pas lui laisser une chance. Par ces temps sombres, elle pouvait trouver en lui une âme protectrice et proche.

Mais pas ce soir.

Charlie demeura de longues minutes sur le dos, enfouie dans son sac de couchage près du feu, à contempler les étoiles et la lune, ronde et pleine. Parfois, quand elle se perdait dans la contemplation du ciel obscur, des étoiles et de l'astre céleste, Charlie laissait son esprit divaguer et son coeur se gonflait d'espoir, dans ce monde de noirceur.

Puis elle s'endormit. Lorsqu'elle se réveilla, il faisait encore nuit noir, le feu s'était consumé, laissant des braises encore fumantes, mais qui ne diffusaient guère plus de chaleur. Quelle heure était-il ? Lorsque Charlie jeta un oeil sur son portable qui chargeait grâce à sa batterie portable, elle constata qu'il était une heure du matin. Et alors qu'elle voulait regarder si son ami était réveillé lui aussi, elle remarqua que le sac de couchage était vide. Où était-il ?

D'abord, elle pensa qu'il était parti se soulager. Après avoir enfilé autant de bières, bien qu'ils n'étaient pas ivre, leurs vessies étaient pleines. Il n'aurait pas été étonnant que Louis se lève en pleine nuit. Cependant, Charlie ne pouvait s'empêcher d'avoir peur.

Légèrement tremblante à cause du froid qui était tombé pendant la nuit, Charlie se redressa et quitta son sac de couchage. Elle tira de son sac à dos un t-shirt propre et enfila le même short que la veille. Puis elle enfila ses baskets, sans chaussettes. Après tout, elle n'allait que jeter un oeil aux alentours, pour se rassurer.

La jeune femme s'éloigna prudemment de leur camp en appelant son ami. Aucune réponse. Les lieux étaient étrangement calme. D'ordinaire, il y avait toujours quelques animaux nocturnes poussant quelques cris.

Charlie s'enfonça dans la forêt qui avait poussé sur le flan de la montagne et qu'ils traversaient pour leur randonnée. Où était-il passé ? Pourquoi se serait-il enfoncé si profondément ? Pourquoi ne pas rester à la lisière du camp ? Puis, elle perçut des bruits. Étranges. Pas commun. La lueur de la lune s'effaça l'espace d'un instant derrière un nuage.

— Louis ? appela-t-elle avec une certaine incertitude.

C'est alors qu'elle vit un spectacle sanglant. Une bête énorme et sombre, se confondant dans l'obscurité de la foret, s'affairait au sol sur une pauvre créature. Lorsque l'éclat de la lune revint brillant dans le firmament, elle vit alors que la créature était en réalité un corps humain qu'un loup dévorait avec voracité.

Sentant certainement sa présence, le prédateur se retourna vers elle, babines retroussées et desquelles s'écoulaient d'épais filets de sang. Charlie ne put retenir un cri d'horreur, malgré les mains qu'elle portait à ses lèvres. Le loup se désintéressant de sa proie. Il darda sur elle un regard intense et jaune fauve. Elle recula d'un pas tandis qu'il grognait, avançant à son tour tandis que derrière lui, d'autres créatures sortaient des buissons.

Fuir. Elle devait fuir. Alors Charlie tourna les talons et se mit à courir tandis que le hurlement des loups se répercutaient dans la nuit.

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Un premier chapitre plutôt lugubre n'est-ce pas ? Est-ce que Charlie va réussir à fuir ? 

J'espère que ce premier chapitre vous a plu. À bientôt pour un nouveau chapitre ;) 


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