Bonjour tout le monde !
Aujourd'hui on est le 3 août, et qui dit 3 août dit anniversaire de Lyrna.
Sauf que mon père m'a dit hier soir " au fait demain on va à Deauville donc réveille-toi à 6h30" Merci papa de me prévenir autant à l'avance !
Bref, tout ça pour dire que je ne sais pas quand j'aurais du Wi-fi ou de la 3G, et donc je sais pas quand je publierais les autres hors-séries.
Peu importe, bonne lecture de celui-là !

L'effet papillon

C'était l'année de leur huit ans et il faisait assez beau ce jour-là. Aurélie avait proposé à Lyrna d'aller avec elle dans la forêt.
Dans la forêt ? Mais pourquoi faire ? S'était demandé la petite blonde. Je suis sûre qu'il y a plein d'araignées là-bas...

- On va chercher des papillons, ça va être marrant ! Avait répondu la rousse en agissant un filet à papillon sous le nez de sa nouvelle amie.

Lyrna était plutôt septique, mais elle avait fini par accepter la proposition. Après tout, c'était sans doute mieux que de rester dans sa chambre à attendre qu'on vienne lui crier dessus pour une raison ou pour une autre...
C'est ainsi qu'elle se retrouva à marcher sur un sentier de forêt armée d'un filet à papillon, suivant Aurélie qui n'arrêtait pas de piailler pour des raisons inconnues.

- Calme-toi, ma chérie, sinon tu vas faire fuir les papillons !

La femme qui venait de parler était la tante d'Aurélie. Enfin, la petite rousse l'aimait tellement qu'elle la considérait comme sa mère et l'appelait "maman".
C'est vrai que Sarah était très chaleureuse et s'occupait parfaitement de sa nièce. Des inconnus pourraient même croire qu'elle était sa vraie mère, vu ses jolis yeux verts et sa longue natte de cheveux blonds vénitien.
Lyrna enviait secrètement son amie d'avoir une femme comme ça dans sa vie. Mais moi, j'ai Luna, pensait-elle pour se consoler.
Perdue dans ses pensées, elle vit soudainement un papillon se poser sur son nez. Avant qu'elle ne puisse faire un mouvement, il s'envola pour s'enfoncer dans les sous-bois.

- Grrr ! Je vais attraper ce papillon !

Elle s'était faite avoir comme une idiote ! Elle était à la chasse aux papillons, l'un d'eux venait carrément sur son nez et elle le ratait. Pour son honneur ( même si elle ne connaissant pas encore ce mot ) elle devait le rattraper.
Ignorant l'exclamation surprise de Sarah, la blonde sauta par-dessus un buisson et se mît à courir derrière le papillon. Il était joli, jaune vif avec un point noir sur chaque aile. Mais Lyrna n'en avait rien à faire: elle voulait juste l'attraper et ramener son trophée à Sarah. Peut-être qu'elle la féliciterait comme elle le faisait avec Aurélie ?
Lyrna arriva dans une toute petite clairière, et le papillon se posa alors sur un arbre.
Enfin ! Pensa-t-elle en jubilant.
Elle allait abattre son filet comme on abat une hache, lorsque quelque chose rentra violemment en collision avec son pied. Elle tomba en avant et son front heurta l'arbre. Elle tituba un peu pour s'en écarter et tomba sur les fesses, ne comprenant rien de ce qui venait de lui arriver. Le papillon s'envola tranquillement et se posa sur la main de celle qui était responsable de la chute de Lyrna.

- T'es qui, toi ? S'énerva cette dernière. Pourquoi tu m'as fait ça ?

L'autre gamine avait environ son âge, mais elle était plus grande en taille. Ses cheveux étaient longs et bien brossés, mais d'une couleur étrange: un gris oscillant vers le brun pour certaines mèches. Ses grands yeux bleus dénués d'antipathie considéraient Lyrna, puis le papillon.

- Je m'appelle Alizée.

Elle tendit une main vers l'autre enfant, qui continuait de la regarder comme si elle allait lui arracher les entrailles.

- Tu t'es fait mal en tombant ? Reprit la grise d'un ton neutre. Si tu as une bosse, ma mère adoptive a une crème pour ça.

Elle était décidément trop calme, alors qu'elle venait tout de même de tacler Lyrna plus que violemment.

- C'est quoi ton problème, pauvre conne ? S'écria Lyrna en rejetant sa main et en se relevant seule.

Elle n'avait encore jamais utilisé ce mot, mais son père l'avait bien assez prononcé pour qu'elle s'en souvienne. Il lui avait déjà interdit de s'en servir, mais elle n'en avait rien à faire de ses ordres ! Il n'était pas là pour la surveiller, de toute façon.

- Je ne voulais pas te faire mal, se défendit Alizée en fronçant les sourcils. Mais tu allais capturer ce papillon...ce n'est pas bien.

Ledit papillon choisit ce moment pour s'envoler et se poser sur une fleur sous le regard bleu bienveillant de sa sauveuse. S'étranglant presque de rage, Lyrna balbutia:

- Que...? Je t'ai rien demandé !

- Ce genre de papillon ne vit que deux ou trois jours. En le capturant, tu allais rendre la fin de sa vie horrible.

Alizée se tourna vers elle avec un gentil sourire.

- Le bonheur et la liberté, c'est important, tu ne crois pas ?

Lyrna sentit qu'une rage sourde et une tristesse lancinante menaçaient de s'emparer d'elle. Bien sûr que c'était important ! C'était ce qu'elle désirait plus que tout, et qu'elle ne pouvait pas avoir. Comment cette inconnue osait venir lui donner des leçons ?

- Silence !

Elle poussa Alizée de sorte à ce qu'elle se retrouva par terre. Lyrna tourna la tête pour chercher le papillon, qui était toujours sur la fleur. D'un coup de pied, sans aucun état d'âme, elle l'écrasa.

- Mais...

Alizée fondit en larmes alors que la blonde observait le cadavre de l'insecte écrasé de façon répugnante sous sa chaussure.

- ALIZÉE !

Lyrna tourna la tête vers cette voix étrangement familière au timbre inquiet. Elle écarquilla les yeux en voyant Luna se précipiter vers la gamine et la prendre dans ses bras pour la consoler.
La femme ne semblait même pas remarquer la présence de Lyrna. Elle était toute occupée à rassurer l'autre gamine et à lui demander quelle était la raison de son chagrin.
Pourquoi...j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal ?
Ce n'était pas elle, la méchante ! Elle avait seulement rendu la monnaie de sa pièce à cette fille insupportable. Alors quel était ce sentiment de malaise ?

- Quoi, c'est toi, Lyrna ?

Luna semblait enfin l'avoir remarquée. Serrant les dents, la blonde essaya de ne pas faire paraître sa culpabilité. Elle semblait être encore en colère.

- Elle...elle a écrasé le papillon, sanglotait Alizée.

- Pourquoi tu as poussé Alizée et écrasé ce pauvre insecte ? Questionna la femme d'un ton froid.

- Je...c'est elle qui...

Elle ne comprenait plus rien. Que faisait Luna avec cette fille ? Pourquoi la cajolait-elle comme si c'était sa propre enfant ?

- Lyrna, que se passe-t-il ?

Sarah courait vers elles, tenant Aurélie par la main. Luna se releva alors et aida Alizée à faire de même, lui tenant elle aussi la main alors que la gamine reniflait encore de ses précédents pleurs.

- Oh, Luna, murmura la tante d'Aurélie. Qui est cette enfant ?

La femme soupira et consentit à s'expliquer. Lyrna, qui n'attendait que ça, sentit son monde s'écrouler en entendant ces paroles:

- Alizée est ma fille adoptive, et ce depuis quelques années...je ne pouvais le dire à personne, Sarah, car ce n'était pas une adoption en règle et je devais la cacher.

Sarah comprit aussitôt que c'était une question de vie ou de mort. Mais d'où venait le danger ? Les vrais parents d'Alizée ? Les autorités ?
Mais la femme rousse avait assez de jugeote pour ne pas poser cette question.
Lyrna, quand à elle, se sentait horriblement trahie. Elle avait pendant quelques temps cru pouvoir considérer Luna comme sa mère, mais elle s'était trompée.
Luna a choisi Alizée pour être sa fille...
Ça se voyait dans son regard qu'elle aimait la petite fille aux yeux bleus. Alors pourquoi n'avait-elle pas le même regard quand elle fixait Lyrna ?
Luna ne m'aime pas.
La blonde se rendit compte que les deux autres filles avaient une main féminine à tenir. Pas elle.

- Lyrna, j'attends toujours des explications, demanda Luna d'un ton sévère.

Profondément blessée, Lyrna n'essaya même pas de se défendre.

- Je l'ai tué, son papillon. Qu'est-ce que ça peut faire ? C'était qu'un insecte.

- Mais, murmura Aurélie, je ne voulais pas tuer les papillons...je voulais seulement les attraper quelques minutes pour regarder les couleurs sur leurs ailes.

Lyrna se sentit un peu plus mal encore en voyant l'air triste de son amie. Mais il était trop tard pour reculer.

- Allez vous faire foutre.

- Tu ne sais même pas ce que ça signifie ! S'énerva Luna. Excuse-toi, et tout de suite !

La blonde haussa les épaules et tourna les talons avant de s'enfuir du bois. Elle sentit des larmes l'aveugler puis couler sur ses joues. Elle les essuya d'un geste rageur, arrivant enfin à la sortie de la forêt. Le soleil brillait toujours, semblant se moquer d'elle et de sa douleur.

- Je m'en fiche, marmonna-t-elle comme en réponse à son indifférence.

Elle termina d'essuyer les dernières gouttes salées en rentrant chez elle. À quoi bon s'embarrasser à garder toute cette peine, tout ce chagrin qui lui compressait la poitrine ? Il y avait une solution simple pour l'effacer.
Puisque personne ne m'aime, alors moi je n'aimerai personne.
Elle racla sa semelle se chaussure contre le sol, faisant s'enlever une aile du papillon encore accrochée.
Je le jure...jamais je ne dirais "je t'aime !" !

C'est censé être l'anniv de Lyrna mais là elle s'en prend plein la figure. RIP.

À je sais pas quand pour le prochain HS !