Lyrna: spécial anniversaire #2
Chanson: Nightcore Prom Queen
Je vous préviens: cette histoire remonte le temps par rapport à l'autre. ( Ce que je fait n'a pas vraiment de sens chronologique, mais je voulais vraiment poster les hors-série comme ça, ne me demandez pas pourquoi. )
Lyrna aimait les orages.
Même du haut de ses sept ans, elle admirait la noirceur des nuages, la beauté des éclairs et le bruit tonitruant du tonnerre, et ce depuis plus petite encore.
Là où d'autres enfants auraient pleurés en appelant leurs parents, cachés sous leur couette, terrifiés par ce déluge d'eau et de bruit, Lyrna regardait avec fascination et excitation l'orage par sa fenêtre.
L'envie d'aller dehors pour sentir la pluie ruisseler sur ses cheveux, entendre le tonnerre gronder et peut-être même voir un bel éclair l'emporta sur sa raison, qui lui disait d'aller au lit. Et puis la petite blonde avait une âme d'aventurière, rien ne lui faisait peur ( à l'exception des araignées, ces atroces créatures que sa belle-mère semblait adorer ).
Lyrna n'attendait que la foudre, le vent violant qui la décoiffait et qui malmenait sa jupe de petite fille sage, la pluie qui la mouillait par torrent. Le mieux était les orages d'été, comme celui-ci. La lourdeur de l'air la faisait se sentir légère, la remplissait de joie et d'excitation, pour une raison qui lui était encore inconnue.
Sa belle-mère lui avait dit qu'elle était folle d'aimer ainsi les tempêtes, mais que si ça pouvait la mener à sa perte, tant mieux.
Lyrna ne savait pas encore ce que le mot "perte" signifiait dans cette phrase, mais elle comprenait que ce n'était pas des encouragements. Perdre quelque chose était toujours anxieusement douloureux, même une enfant comme elle en était consciente.
Laissant ces mauvais souvenirs se faire emporter par la pluie tiède qui ruisselait sur elle, Lyrna tournait joyeusement sur elle-même, évitant de se retrouver sous les arbres. Elle savait que la foudre était une amie dangereuse, et qu'il ne fallait pas la provoquer.
Au fond, les tempêtes étaient comme Lyrna. Cruelles sans le vouloir. Juste parce que c'était leur nature. Elles étaient condamnées à être haïes de tous, juste à cause de leur caractère revêche ? Les gens aimaient le soleil, parfois la pluie, mais peu appréciaient la magnificence d'un orage.
Lyrna faisait mieux que l'apprécier. Elle le ressentait, le comprenait, se mêlait à lui pour s'oublier elle-même. Que l'orage balaie ses sentiments et les remplace par cette impression d'énergie, d'euphorie, de puissance, de cette rage instinctive qui vous hurle de vivre sans renoncer.
Pour Lyrna, l'orage était une porte de sortie. Il ne pouvait la conduire à perde quelque chose, si ? Elle faisais confiance à la foudre, se jèterait dans ses bras si elle le devait, alors la foudre la tolérait, et lui donnait cette sensation de vie intérieure qui la faisait sourire de tout son cœur, un cœur lavé de ses peines et de ses émotions futiles par la pluie tiède et le vent violent. L'émotion n'avait pas de place dans une tempête, seulement la destruction et le renouvellement. La nature qui reprenait ses droits, n'était-ce pas le plus beau des spectacles ?
C'est ce que Lyrna pensait. Si les humains étant assez bêtes pour penser être plus forts que la tempête, pouvoir lui résister en se cachant sous les arbres, ces abris trompeurs, la foudre leur ferait payer. Et c'était bien fait pour eux.
Lyrna n'était pas plus forte que la tempête, elle était la tempête. Elle se laissait engloutir par elle, déborder par toutes ces sensations qui la remuait du plus profond de son âme.
Pourtant, Lyrna arrêta de danser et de rire quand elle vit une ombre sous un arbre. Quel imprudent venait troubler sa joie de l'orage, venait embrayer de sa ridicule arrogance les rouages de la destruction et de la renaissance ? La petite blonde s'approcha de l'ombre sans pour autant se mettre sous l'arbre. Si elle sortais de la tempête, la foudre pourrait la remarquer.
L'ombre était une petite fille de son âge, qu'il lui semblait avoir déjà vu à l'école. Ses courts cheveux roux étaient coiffés en piques partant de tous les côtés, mouillés et dégoulinants d'eau. Ses yeux verts aussi dégoulinaient d'eau, mais Lyrna savait que ce n'était pas celle de l'orage. Elle se sentit perplexe. Comment pouvait-on pleurer un jour d'orage ?
La rouquine la vit et se recula contre le tronc de l'arbre, ayant eu peur de cet être presque surnaturel, cette petite fille à la robe déchirée, aux cheveux dégoulinants et hirsutes, aux yeux brillants comme l'éclair qui venait d'apparaître, et que Lyrna avait regardé avec fascination, sans sourciller.
La rouquine avait mis sa tête dans ses genoux, prise de peur, et se mît à pleurer de plus belle.
- Tu ne devrais pas te mettre sous un arbre. La foudre n'aime pas les gens lâches qui se cachent d'elle, c'est pour ça qu'elle les punis.
La voix forte de la fillette en face d'elle ne couvrait pas le tonnerre, ni la pluie, mais semblait se mêler avec les éléments. Comme si elle était elle-même un élément.
La rouquine n'avait pas compris un mot de la réplique de son interlocutrice, à part qu'elle ferait mieux de quitter cet arbre.
Une fois sous le déluge, la petite fille rousse eut tout le loisir d'observer celle qui l'avait mise en garde. Elle l'avait déjà vue, cette furie blonde était dans sa classe. La gamine aux yeux d'or défiait du regard chaque élève qui tentait de l'approcher. Au final, personne ne voulait se lier d'amitié avec elle.
Les autres élèves mettaient aussi la rouquine à l'écart, la trouvant idiote et lui jalousant ses dessins, qu'ils déchiraient dès qu'ils en avaient l'occasion. C'était la raison des pleurs de la rouquine, en plus de l'orage.
La blonde, certes n'était pas très amicale, mais ne lui avait jamais dis un mot sur ses dessins ou sa stupidité ( peut-être n'en avait-elle rien à faire ? ) et la rouquine lui en était reconnaissante.
- Lyna ?
La blonde releva la tête en plissant les yeux.
- Je m'appelle Lyrna, idiote.
Étrangement, le mot "idiote" ne résonna pas aux oreilles d'Aurélie comme d'habitude. Il ne sonnait pas comme une insulte.
- Moi, c'est Aurélie ! Lui répondit la rousse avec un grand sourire.
Lyrna parut surprise. Après tout, elle venait de l'insulter. Cette fille était-elle folle ?
Un éclair déchira le ciel et le tonnerre gronda une seconde après. Aurélie poussa un couinement de peur alors que Lyrna...Lyrna riait.
- AHAHAHA ! Il était tellement beau !
Ce fut au tour d'Aurélie de la prendre pour une folle. Qui riait ainsi lors d'un orage ?
Une réponse: Lyrna.
Vous savez, je suis pareille que Lyrna: j'adoooore l'orage ! Tout ce que j'ai dit dans ce hors-série sur la beauté des tempêtes, je le pense, sauf quand elles tuent des gens. Ce qui n'est pas le cas de Lyrna.
À ce soir pour le dernier hors-série de mon héroïne principale, avec une petite révélation à la clé...
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