Je crois qu'Alizée a pété un plomb. J'espère qu'elle ne vous fera pas peur, avec ses ( mes ) raisonnements existentiels tordus.

Je n'existe pas

Alizée était seule, dans le vide infini que représentait son monde.
Sans histoire, sans décor, Alizée était un personnage perdu.
Elle jouait sur un piano imaginaire, mais elle n'a jamais su jouer d'un instrument.
Alizée n'existait pas.

C'était un constat, tout simple. La pure vérité. Logique. Normal.

Pourquoi ça lui faisait aussi mal, alors ?
L'idée de ne pas exister était terrifiante.
Plus elle tournait les pages invisibles de sa vie créée de toutes pièces, plus elle se disait que c'était impossible. Elle devait forcément exister. Comment pouvait-elle ressentir tout cela, si elle n'était pas vivante ?
Toute l'affection qu'elle portait à son entourage, toute la joie qu'elle ressentait quand elle passait du temps avec ces personnes, et l'amertume de n'être qu'un personnage secondaire.

Alizée n'existait pas. Mais alors, pourquoi était-elle ici ? Pourquoi avait-elle un nom ?

Alizée était faite de mots. Tous ces mots qui la décrivaient la rendaient vivante, mais une seconde, le temps de lire.
Et, d'une certaine manière,

Alizée existait.

J'existe.

Il ne suffirait pas d'effacer les mots pour effacer Alizée. Car toute personne qui a lu Alizée sait qui elle est.

Qui suis-je ?

Un mot. Tu sais ce qui est bien avec les mots ? Ils ne meurent jamais.

Je crois que j'ai compris.

Je ne suis pas réelle, mais j'existe.

Et je vivrais toujours.

Toujours.

Je ne sais pas quoi en penser...c'est vraiment bizarre.
Et vous ?