Préface : Dernière Lettre
PDV Sanemi-18 ans
Pourquoi faut-il toujours que la cruauté du monde s'abatte sur ceux qui n'ont rien à subir ? Qu'elle tourmente à mort les faibles, les innocents... Qu'elle emporte avec elle tout le bonheur qu'un seul petit être peut éprouver.
Le monde est cruel, ça je le sais bien, peut être pas mieux que quiconque, mais assez pour en raconter les malheurs.
Ces derniers mots que je t'adresse, je te les offre en toute connaissance de cause. À l'heure où tu lis ces quelques lignes, je suis certainement dans un autre monde, un monde où tout est possible, sans doute même le malheur. Et en ce moment même je suis sans doute un peu triste, car je sais que je ne te reverrai pas avant longtemps.
Comme quoi, tout peut arriver n'importe où, que ce soit la joie ou la tristesse.
Car comme il n'existe pas d'ombre sans lumière ou de fumée sans feu, il y a toujours deux opposés.
Un peu comme toi et moi.
Au départ, je n'aurai jamais cru et j'aurai peut être méprisé celui qui m'aurait dit qu'un jour je me laisserai devenir éperdument amoureuse de toi, en allant jusqu'à franchir les plus lointaines limites.
Je me pensais peut être trop mâture, et toi non. Tu avait l'air si bête...
Mais pourtant tu as montré tout autre chose.
Il n'aura fallut qu'une nuit pour que l'on se cherche, se trouve et s'assemble.
Il nous aurait peut être fallut plus de temps pour correctement nous construire, mais nous sommes tout de même restés là l'un pour l'autre, et ce jusqu'à la fin.
J'aurais aimé goûter à ce bonheur à tes côtés pour l'éternité.
Je t'en prie, ne pleure pas ma mort. Je sais que tu ne pourras pas t'en empêcher, mais dis-toi seulement que c'est ce que je voulais et que c'était le meilleur pour moi.
Je sais que ce sera dur mais résiste, sois plus fort que ça. Je ne fais que suivre le cours du temps et contribue à perpétuer un cycle infini : je vis, j'apprend et je meurs. J'aurai vécu joyeusement, et toi Sanemi, tu m'aura appris à aimer, et je t'en remercie du fond du cœur.
Mais sache que qu'importe l'endroit où je vais, où je me trouve, je t'aime de tout mon cœur et j'attend le moment de ton arrivée avec en tête l'idée que je pourrais rester avec toi tout le reste de notre prochaine vie, car j'ai la certitude que l'on se retrouvera.
Vis ta vie et sois heureux, c'est tout ce que je peux te souhaiter.
Ta femme, ta fleur qui t'aime et te chéris, dans la vie comme dans la mort.
Je t'aime
Je relisais ces lignes en boucle depuis sa mort. Ce drame qui a marqué ma vie m'a rappelé à quel pont je me sens pitoyable. Je me suis toujours trouvé... Faible. Mentalement je suis instable, fragile, et pourtant je n'ai pas peur de dire clairement ce que je pense. C'est une façade, une façon de me protéger, une coquille qui me porte mais qui portant se déchire, se brise et finira par tomber pour me laisser sombrer.
En vérité je suis vide, je ne suis qu'un putain d'automate qu'on n'a pas remonté depuis des jours. Je ne suis même plus un homme, je vis au rythme de ce qui doit être fait, dans les règles de l'art. Je me dégoute moi-même.
Ça fait déjà trois mois mais je m'en veux, je m'en veux de ne pas l'avoir retenue, de l'avoir laissée partir vers une mort certaine. J'aurai dû être égoïste et la garder en vie pour moi, pour continuer à l'avoir à mes côtés et la tenir contre moi, continuer à lui chuchoter des mots d'amour à l'oreille, à embrasser ses lèvres si chaudes... Mais je voulais la rendre heureuse, même si ça voulait dire la perdre.
Je me défait des draps froissés et me redresse en soupirant. Je regarde autour de moi. Mon espace de vie ne ressemble plus à rien, ce n'est qu'un foutoir immonde, c'est comme dans ma tête. On dirait qu'un ouragan est passé mais à décider de laisser le bâtiment en place. Ça n'a aucun sens et pourtant c'est très simple à comprendre.
Je grogne et me lève, repensant au même rêve que je fais depuis ce jour tragique. Je revois son visage en boucle, son joli visage aux traits délicats, sa peau clair et rayonnante comme un soleil d'été, ses iris violines au reflet de neige, son sourire faux et enjoué. Ce magnifique sourire. Ses magnifiques lèvres roses au goût de fleur de cerisier, tout comme son odeur. Ses longs cheveux noirs je jais qui s'éparpillent dans le vent. Le tout dans un univers de couleur. Un beau cadeau bien emballé, mais impossible à saisir, un cadeau empoisonné.
Elle me parle, elle me raconte quelque chose de banale, une discution que nous avons eu un jour sans intérêt. Comme quoi le cerveau humain est fascinant. Puis parfois elle chante, elle fredonne une berceuse qu'elle chantait à ses cadettes. Et elle se colle à moi, elle me prend dans ses bras dans une étreinte puissante et me répète qu'elle m'aime à en mourir. J'essaie de l'éteindre à mon tour mais mes bras se referment sur le vide et je la vois loin, loin de moi, dans un paysage morbide, gris et sombre, parcouru d'un vent glaciale. Son doux visage est meurtri, son haori est tâché de son sang. Son sourire disparaît petit à petit, et elle pointe un doigt accusateur sur moi, puis d'un air dur et sombre me lâche des paroles horribles. Tout ce qu'on aurait du me dire.
Que je suis un lâche qui n'a rien tenté pour la protéger. Que je suis un homme déshonoré qui à présent n'a plus que ses yeux pour pleurer et sa douleur à supporter. Que je porte un poids sur la conscience que je devrais supporter toute ma vie sans jamais pouvoir l'effacer. Que je suis un traître, un faible et que j'aurai dû mourir à sa place, que de toute façon personne ne me regretterai.
Sa voix se diffuse tout autour de moi. Et moi je ne bouge pas. Je subis. Parce que c'est la vérité. Ce que j'entends, je le mérite. Je ne suis pas quelqu'un de bien.
Ce cauchemar termine toujours de la même manière : après ces dernières paroles, je me retrouve plongé dans une obscurité totale. Il n'y a qu'un fragment de sa voix qui résonne encore dans ma tête et déchire mon cœur. Puis tout à coup je vois un papillon. Dans cet endroit immonde qu'est mon esprit, une dernière lueur vient m'éclairer. Les frêles ailes roses de l'insecte viennent chatouiller le bout de mon nez, et quand il s'en va il me laisse en cadeau une tempête de fleurs parfumées. La flore m'engloutit, leur parfum me serre la gorge et je me réveille lentement dans un monde impure.
Je me lève et me rend immédiatement à mon bureau. Sur le bois noir se trouve une feuille pliée en trois, une lettre écrite à l'encre de Chine noire. En guise de signature, une toute petite aquarelle d'une fleur de cerisier et d'une rose rouge, symbolisant l'amour pur.
Je caresse le papier du bout des doigts en regardant les lettres magnifiquement formées. Les courbes, les paragraphes, tout est parfait. Comme elle. Il ne lui aura manqué qu'une chose : le bonheur, le vrai. Cette lettre a été écrite de la main de ma jolie fleur en toute connaissance de cause, comme elle le dit elle-même, quelques heures seulement avant la mise en exécution de son plan tordu. Elle savait déjà qu'elle y laisserait la vie.
La plan en question avait été d'attirer assez près d'elle la deuxième lune supérieure qui faisait de la préfecture de Niigata un endroit craint par les voyageurs voilà quatre semaines. Elle avait réussis à l'attirer à l'aide de fragrences diverses qui le menaient littéralement par le bout du nez, et elle avait engagé, seule, un combat enragé jusqu'à l'aube, où le connard s'est barré après avoir provoqué la mort de ma bien aimée. Elle y était préparée, et avant même de partir elle avait rédigé un testament solide ordonnant le grade immédiat de sa jeune sœur par succession en tant que pilier et laissé quelques dernières paroles aux personnes chères à son cœur. Évidemment, j'en faisait partie. Car elle savait que je ne mourrai pas, elle s'en était assurée d'avance.
Kanae et moi étions ensemble depuis un petit moment. La voir partir comme ça m'a littéralement arraché le cœur, si bien que pendant plusieurs jours j'ai cru ne plus pouvoir rien ressentir. Mais j'avais toujours des émotions, et pouvoir ressentir jusqu'à un semblant de bonheur en sachant qu'elle n'était plus là me faisait sentir infidèle. J'ai compris que non, c'était normal de continuer à être heureux, mais ça reste insurmontable.
Ma jolie fleur, mon papillon, tu es toute ma vie et mon bonheur. Je te promet de te rejoindre quand le moment sera venu.
***
Bonjour à tous !
Alors...
Oui...
Encore une fic parmis mais d'autres...
Mais mais mais mais mais mais mais !
Celle-ci est déjà bientôt finie dans son écriture alors je pars dans quelque chose de vraiment régulier au niveau poste.
Sur ce... À tout de suite pour le premier vrai chapitre !
(parce qu'un préface seul c'est pas super intéressant en sois)
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