Chapitre 15 – L’Ombre du Passé

Lena serra instinctivement la clé du labyrinthe dans sa poche. Son regard croisa celui d’Élias, dont la main valide se referma sur un morceau de métal rouillé trouvé sur une étagère. Mara, quant à elle, retint son souffle, visiblement paniquée.

Les pas résonnaient dans la poussière. Lents. Mesurés.

Quelqu’un rôdait à l’extérieur de la station-service.

— On fait quoi ? chuchota Mara, la voix tremblante.

Lena évalua rapidement leurs options. Se cacher ? Trop tard. Fuir ? Trop risqué.

— On reste silencieux et on observe, souffla-t-elle.

Élias hocha la tête et se plaça près de l’entrée, prêt à réagir.

L’ombre apparut enfin dans l’embrasure de la porte.

Un homme.

Il portait une longue cape usée par le temps, et son visage était en partie caché sous une écharpe couverte de cendres. Dans sa main droite, il tenait un fusil à pompe, pointé vers le sol mais prêt à être levé au moindre mouvement suspect.

— Sortez de là, ordonna-t-il d’une voix rauque.

Personne ne bougea.

L’homme soupira et leva lentement son arme.

— J’ai dit : sortez. Maintenant.

Lena échangea un regard avec Élias, puis leva les mains en signe de paix avant de s’avancer prudemment.

— On ne cherche pas d’ennuis, dit-elle d’un ton calme.

Mara et Élias suivirent son exemple, les mains levées.

L’homme les observa un instant, puis abaissa légèrement son fusil.

— Vous venez d’où ?

Lena hésita. Pouvait-elle vraiment lui dire la vérité ?

— De loin, répondit-elle finalement.

L’homme la dévisagea avant de hocher la tête.

— Vous avez l’air épuisés. Et affamés.

Mara déglutit, comme si l’idée même de nourriture suffisait à la faire vaciller.

L’homme baissa complètement son arme.

— J’ai un camp, pas très loin. Vous pouvez y passer la nuit. Mais si vous essayez quoi que ce soit…

Il tapota son fusil pour bien faire passer le message.

Lena n’était pas rassurée, mais ils n’avaient pas vraiment d’autre option.

— D’accord, dit-elle. Montrez-nous le chemin.

L’homme leur fit signe de le suivre.

Ils ne savaient pas encore s’ils pouvaient lui faire confiance.

Mais dans ce monde ravagé, ils allaient bientôt découvrir que les pires pièges n’étaient pas toujours ceux du labyrinthe.