Chapitre 14 – Un Monde Dévasté

Le silence s’étira alors que Lena, Élias et Mara contemplaient l’étendue désolée qui s’offrait à eux. Des ruines éparpillées émergeaient d’un sol recouvert de cendres, et l’air portait une odeur âcre, mélange de poussière et de quelque chose de plus ancien… presque mort.

— On est vraiment sortis ? murmura Mara, comme si elle redoutait que tout cela ne soit qu’une illusion.

Lena hocha lentement la tête.

— Oui… mais où sommes-nous ?

Le labyrinthe leur avait pris tout repère temporel. Combien de temps avaient-ils passé à l’intérieur ? Des jours ? Des semaines ?

Élias serra sa main blessée contre lui et scruta l’horizon.

— Ce monde… il est pire que dans mes souvenirs.

Lena suivit son regard. À perte de vue, tout n’était que désolation. Pas d’arbres, pas de vie, seulement des vestiges calcinés et des bâtiments effondrés.

— On doit trouver un abri, dit-elle d’un ton ferme. Et de quoi soigner ta blessure.

Mara acquiesça.

— Oui… et de la nourriture aussi. Je ne sais pas vous, mais je meurs de faim.

Élias eut un léger rire, malgré la situation.

— Moi aussi. Mais où est-ce qu’on va trouver ça ?

Lena observa les alentours. Il y avait des structures au loin, peut-être les restes d’une ville.

— Là-bas. Si on a de la chance, il reste encore quelque chose d’exploitable.

Sans un mot de plus, ils se mirent en marche.

Le sol craquait sous leurs pas, et chaque rafale de vent soulevait une fine couche de cendres qui s’accrochait à leur peau et à leurs vêtements. Plus ils avançaient, plus Lena avait l’impression que ce monde les observait.

Comme si quelque chose… ou quelqu’un… attendait leur arrivée.

Après une longue marche, ils atteignirent enfin les premières ruines d’une ancienne cité. Des carcasses de véhicules abandonnés gisaient sur les routes fissurées, et les bâtiments éventrés témoignaient d’une catastrophe ancienne.

— Ça me donne la chair de poule, murmura Mara.

Lena partageait son malaise.

Élias s’approcha d’une vieille station-service.

— On pourrait fouiller ici. Peut-être qu’il reste des provisions.

Ils entrèrent prudemment. L’intérieur était plongé dans l’ombre, mais Lena aperçut immédiatement des étagères renversées, des bouteilles brisées et des traces de pas dans la poussière.

— On n’est pas les premiers à passer par ici, fit remarquer Mara.

Lena hocha la tête, sur ses gardes.

Ils avancèrent lentement, inspectant les lieux. Élias trouva une vieille trousse de secours, et Lena mit la main sur quelques boîtes de conserve encore scellées.

— C’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça, souffla-t-elle.

Elle allait dire autre chose quand un bruit soudain retentit à l’extérieur.

Un bruit de pas.

Ils se figèrent.

Quelqu’un était là.

Et il approchait.