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Partie IV - 1/3 Le Kiosque

- Encore un cul de sac, fit Ethanael, épuisé.

Leurs vêtements avaient fini par sécher, Keriih était resté en débardeur contrairement à son compagnon qui lui n'avait pas quitté sa chemise depuis qu'ils étaient tombés dans le gouffre. Après avoir quitté le puits, ils avaient poursuivi leur marche des heures durant sans s'arrêter un seul instant, mais encore une fois ils s'étaient perdus dans les couloirs infinis et incohérents de ces catacombes de sable. Pas une seule trace de vie qui aurait pu les mettre sur la piste de leurs compagnons, si ce n'étaient les ruines en pierres blanches qui parsemaient le chemin. Il paraissait évident qu'ils n'étaient jamais passés par là et que marcher à l'aveugle risquait plus de les éloigner de la troupe que de les en rapprocher. Mais Keriih n'avait pas la force de convaincre son compagnon de rebrousser chemin, d'autant plus que le jeune roux avait sérieusement l'air à bout, et son rival ne pensait pas que cette marche éreintante en soit uniquement la cause. Ethanael lui cachait vraisemblablement quelque chose.

Plus ils avançaient dans les tunnels de sable, plus l'obscurité les engloutissait. Ils avaient fini par se fabriquer des torches de fortune avec du bois sec trouvés dans les ruines et des morceaux de chemise appartenant à Keriih. La lumière vacillante des flammes projetait des ombres inquiétantes sur les parois. Leurs pas résonnaient sur le dallage qui entouraient de temps à autre les vestiges blancs des tunnels, perturbant le silence épais qui régnait.

- C'est un véritable labyrinthe ! s'exclama Keriih. Impossible de trouver un chemin qui mène à quelque chose...

Pour une fois Ethanael ne répliqua pas. Il devait être réellement fatigué puisqu'il planta sa torche dans le sable et annonça en s'asseyant :

- Faisons une pause, on reprendra notre route après, pour le moment je n'en peux plus.

Son rival fut surpris d'être compris dans l'équation mais ne le releva pas, de peur que son compagnon ne se braque à nouveau. Prudemment, il se délaissa à son tour de sa torche et de son sac, et rejoignit le roux, se laissant glisser contre le mur à ses côtés. Son dos le faisait encore souffrir mais il ne broncha pas, ils avaient bravé pendant des jours la morsure du froid, il pouvait bien survivre à une petite égratignure dans le dos. Voyant que son compagnon avait reposé sa tête contre le mur et fermé les yeux, il se tenta à faire de même, bien qu'il eût grandement envie de titiller le jeune homme, autant pour s'assurer de son état que par habitude de le provoquer. A quelques mètres d'eux, se tenait ce qui avait dû être autrefois un kiosque en pierre : quelques marches menaient à un grand dallage rond encadré par six colonnes qui s'enfonçait dans le plafond de sable de la grotte, dissimulant le toit. Un vieux banc en pierre trônait au milieu du pavement blanc, et on pouvait apercevoir sur le dossier des inscriptions semblables à celles présentes sur le parchemin de Gaan. Cependant les deux hommes ne s'y étaient pas attardés plus que ça lorsqu'ils avaient dépassé le kiosque.

Ce qui était le plus marquant dans ses tunnels était le silence : pas un seul bruit, outre celui de leurs pas martelant le sable, ne venait résonner dans l'air. Si cela avait d'abord mis mal à l'aise Keriih, il ne s'en souciait à présent plus du tout, trop fatigué pour y penser. Mais cela lui donnait tout de même la sensation d'étouffer, d'être un intrus dans ce lieu qui n'avait peut-être jamais été foulé. Et en même temps il avait l'impression qu'ils passaient à côté de quelque chose, comme si le labyrinthe voulait qu'ils se trouvent ici, et pourtant il ne parvenait pas à comprendre exactement leur rôle. Quels mystères se cachaient donc sous ces couches de sable ?

- Pourquoi as-tu sauté après moi ?

Keriih sursauta et ouvrit brusquement les yeux qu'il avait fini par clore. Le roux le fixait de ses iris clairs, les sourcils froncés et le front baigné de sueur, visiblement préoccupé. Le jeune homme ne parvenait pas à déchiffrer son regard si sérieux et n'était pas certain de comprendre pourquoi son compagnon lui posait une telle question.

Voyant que son rival ne répondait pas, Ethanael reprit :

- Dans le gouffre. Tu as sauté à ma suite dès que ma corde s'est décrochée, si ce n'est en même temps. Pourquoi ?

Keriih mis quelques instants à rassembler ses idées, le regard de son camarade le décontenançait, il était surpris par son changement brusque d'attitude à son égard. Il était habitué aux disputes et aux combats, pas aux discussions sérieuses. Il se frotta la nuque avant de répondre :

- Oh eh bien, j'ai pensé que mon rival aurait bien du mal à survivre sans personne pour lui voler la vedette. Et après tout, je suis le numéro un, c'est de mon devoir de veiller à ce que le numéro deux reste dans le parcours, tu ne crois pas ?

Ethanael soupira, visiblement déçu. Il sembla lui-même surpris de sa propre réaction puisqu'il secoua vigoureusement la tête et détourna le regard.

- Si tu le dis, marmonna-t-il et sa voix se perdit dans le silence du labyrinthe.

Keriih nota la réaction du jeune homme et se sentit soudainement idiot. Pourquoi se cacher derrière l'humour ? C'était visiblement le seul moyen de communication qu'il savait employer avec Ethanael. Il resta un moment à contempler les boucles rousses de son compagnon avant de prendre son courage à deux mains et de se racler la gorge :

- Hum à vrai dire, commença-t-il en brisant le silence, je n'ai pas vraiment réfléchi au moment de sauter. Tout ce que je savais c'est que tu allais disparaître dans un gouffre sans fond et que tu risquais d'être seul. Et ça je ne pouvais pas l'accepter, je ne voulais pas qu'il t'arrive quoique ce soit et que je ne sois pas là pour te protéger.

Les boucles rousses restèrent immobiles pendant de longues secondes, puis Ethanael osa enfin tourner la tête sans pour autant accrocher le regard de son camarade. Lorsqu'il planta finalement ses yeux bleus dans ceux noirs de Keriih, il y vit une grande ardeur dans ses iris qui le bouleversa. Pendant un temps qui leur sembla être une éternité, ils restèrent là, côte à côte, dos contre le mur, noyés dans le silence des tunnels, le regard lié. L'espace d'une fraction de seconde, Keriih passa des yeux de Ethanael à ses lèvres. Son compagnon qui le remarqua fut soudainement pris de panique et s'exclama plus brusquement qu'il ne le voulait :

- BON ! Assez perdu de temps, il faut y aller.

D'un bond il se remit sur pied, son camarade sortit de sa torpeur en sursautant et se releva à sa suite bien moins rapidement : son dos douloureux venait de se rappeler à lui.

- Tu as raison, il est temps de se remettre en route.

Fidèle à lui-même, il ajouta, taquin :

- Et comme môsieur a fini de me faire la tête, peut-être qu'il va bien vouloir écouter mes recommandations quant au chemin à prendre.

Il ponctua sa phrase par une tape dans le bras de son compagnon, mais l'insulte qu'il anticipait et le rire qu'il espérait ne vinrent pas. À la place, le roux accueilli la tape, pourtant peu forte, par un gémissement de douleur. L'insulte finit tout de même par arriver.

- Aaah abruti ! Tu viens d'appuyer sur ma plaie !

- Mais de quelle plaie tu parles ? Montre-moi, qu'est-ce qui ne va pas ?

Pendant un instant Ethanael fut tenté d'envoyer balader Keriih pour éviter son inquiétude, mais son bras lui faisait tellement mal qu'il se résigna à lui montrer sa blessure. Sous les yeux de son compagnon, il souleva la manche de tunique de son uniforme qui laissa place à une large entaille de dix bon centimètres de long sur le haut de son biceps droit. La blessure saignait encore et coulait tout le long du bras du jeune homme. Keriih compris ce qui avait provoqué une telle fatigue chez Ethanael et il s'en voulu de ne pas avoir remarqué plus tôt qu'il était blessé. Il avait dû cacher sa blessure pour éviter que son compagnon ne le prenne en pitié et ne suggère une pause, et le noir de la chemise d'uniforme avait dissimulé le rouge du sang.

Keriih grimaça lorsqu'il approcha le bras de son rival près de la lumière de la torche pour mieux observer la blessure.

- Mais comment est-ce que tu t'es blessé ? Ça m'a l'air assez profond.

- Je crois m'être cogné contre une roche saillante en tombant dans le puits, ça doit venir de là.

- Tu ne peux pas continuer dans ces conditions, annonça Keriih, reposons-nous plus longtemps, ça ne sert à rien de s'épuiser ainsi, on ne sait même pas où aller.

- Non ! S'écria Ethanael en retirant brusquement son bras, on a déjà perdu trop de temps, je dois retrouver mon frère !

- Je sais, répliqua patiemment Keriih, et je ne l'oublie pas, je te promets qu'on le retrouvera. Mais ne fait pas mine de n'en pas t'en être rendu compte. Tu le sens toi aussi, n'est-ce pas ? Ce sentiment que nous ne sommes pas ici par hasard. C'est comme si nous étions destinés à vivre ces instants, comme si le Labyrinthe voulait que nous soyons là.

Il savait que ce qu'il disait paraissait irréel et s'attendait au jugement de son compagnon mais fut surpris de constater une certaine approbation dans le regard de celui-ci. Ethanael soupira :

- Bien, je suppose que tu as raison, se reposer un peu plus longtemps ne devrait pas nous faire de mal.

- Allons là-bas, proposa Keriih en désignant le kiosque et le banc en pierre.

Il se pencha pour attraper les torches plantées dans le sol, mais sa bouche se tordit en un rictus alors que la douleur dans son dos se réveillait. Ethanael remarqua la réaction du jeune homme et le questionna :

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es blessé toi aussi ? Tu as atterri sur le sol tout à l'heure, c'est ça qui te fait mal ?

- Ce n'est rien, affirma Keriih qui continuait tout de même de grimacer, c'est une égratignure rien de plus, pas de quoi s'affoler. Ta blessure est plus grave.

Il se dirigea vers le kiosque mais son camarade le retint.

- Montre-moi d'abord, c'est à moi d'en juger.

Malgré les protestations de son rival, le jeune roux tira son débardeur et découvrit son dos. Ethanael fut soudainement silencieux. Devant l'absence de réaction de son compagnon, Keriih questionna :

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Il n'y a rien n'est-ce pas ? Je savais que je n'avais rien de grave.

- Sérieusement ? S'exclama Ethanael lorsqu'il reprit enfin la parole. Mec pourquoi t'as rien dit ? Ton dos est en sale état ! Pire que mon bras !

- Vraiment ? S'étonna le jeune homme, tu es sûr ? Je n'ai pas l'impression que ça soit si terrible que ça...

- Eh bien sauf si tu considères que le bleu est une couleur normale pour le corps humain, oui ta blessure est terrible... Sérieusement, ça ne m'étonnerait même pas que tu aies une côte fêlée...Voir deux... ou trois...

- Oh. Je vois. Eh bien nous voilà en repos forcé on dirait bien...

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