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Partie I - 2/2 L'expédition

Dans le présent

Le choc de l'atterrissage fut moins rude que ce à quoi Gaan s'attendait. Sonné, il lui fallut quelques instants avant de retrouver pleinement tous ses sens. Il avait atterri sur le ventre, le sol sous ses doigts était granuleux et lui piquait la peau. Se redressant avec difficulté sur ses genoux, il toussa et frotta ses yeux obstrués par la poussière. Peu à peu, il retrouva l'usage de la vue et s'habitua à l'obscurité ambiante. Il ne faisait pas aussi sombre que ce à quoi il s'attendait pour une caverne de montagne : la luminosité était certes faible mais elle était présente là où elle aurait dû être inexistante à cette heure de la nuit et surtout à cette profondeur. Il leva la tête et tenta d'apercevoir la brèche qui les avaient tous aspirés mais c'est avec surprise qu'il constata que le plafond n'était pas plus loin qu'à environ deux mètres de hauteurs et ne comportait aucune ouverture : soit il ne parvenait pas à la distinguer, soit celle-ci s'était mystérieusement refermée derrière eux. L'environnement n'avait rien à voir avec le gouffre qu'il avait cru apercevoir en tombant : il était situé dans ce qu'il semblait être un conduit cylindrique de deux mètres de diamètre et de dix de long. Un des deux bouts donnait sur un mur brunâtre, tandis que l'autre débouchait sur une masse obscure qu'il avait du mal à identifier pour le moment.

A première vue, cette « grotte » étroite avait certaines similitudes avec les alvéoles des abeilles quand elles existaient encore, bien qu'elle ne soit pas hexagonale et surtout qu'elle ne soit pas constituée de cire mais de...sable ? Gaan n'était pas arrivé à la fin de ses surprises, le sol granuleux sur lequel il était tombé était entièrement constitué d'un sable brun qui s'effritait lorsqu'il entrait en contact avec lui. En fait, l'intégralité du lieu était en sable : les parois, le plafond, le fond cylindrique de la grotte, tout. Il lui était impossible de savoir comment ce sable pouvait tenir en place sans s'effriter et s'écrouler.

Le mugissement de la tempête avait laissé place au silence bien plus assourdissant du lieu, il régnait dans cet endroit une atmosphère des plus pesantes. L'air était chaud et moite, à tel point que Gaan finit par se débarrasser de sa cape, et plusieurs fois, il se retourna sentant sur sa nuque la désagréable impression d'être observé. Quelqu'un toussa près de lui, ayant repris complètement ses esprits, ce ne fut qu'à cet instant qu'il prit conscience de la présence de ses soldats, étendus à ses côtés.

« ...5...6...7... » compta Gaan alors qu'autour de lui ses hommes commençaient à remuer et à se relever péniblement. « Où est le reste de la troupe ? Il en manque 6... ».

La réponse ne tarda pas à arriver lorsqu'un des soldats, ayant parvenu à se remettre sur pieds, tomba brusquement en arrière dans un cri sec. Gaan bondit aussitôt mais s'arrêta net tandis que le mystère de la masse sombre s'éclaircissait lui aussi : l'autre bout de la grotte donnait en réalité sur un immense gouffre au fond plongé dans l'obscurité. L'homme avait déjà disparu et il paraissait évident à Gaan que le reste de la division était elle aussi tombée à cet endroit. Le lieutenant avisa plus largement le gouffre et l'image de l'alvéole qu'il se faisait de la grotte ne lui parut plus aussi invraisemblable. En effet l'entièreté du précipice était trouée de haut en bas de ces alcôves, formant comme une immense ruche de sable.

Il ne savait que faire : en à peine un instant il avait perdu la moitié de son bataillon, nouant de culpabilité son estomac, et ce lieu dépassait toutes les connaissance qu'il avait pu amasser sur le monde et n'était évoquée à aucun moment dans le parchemin poussiéreux qui lui piquait la peau à travers la poche intérieure de sa chemise. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire par la suite ni d'où il devait mener sa troupe pour mener à bien l'expédition pour laquelle il les avait tant fait souffrir. Était-ce vraiment le lieu qui abritait la lance de la légende ? Arrivaient-ils réellement à la fin de leur expédition ?

- Lieutenant, où sommes-nous ? Questionna une femme derrière lui.

Non sans jeter un dernier coup d'œil au fond obscur du gouffre qui s'étendait sous ses pieds, Gaan effaça les doutes qui lui peignaient le visage et fit face à la poignée d'hommes du bataillon qu'il restait. Les six soldats s'étaient tous relevés et la plupart avaient suivi l'exemple de Gaan en retirant leurs capes. Il croisa leurs regards encore un peu sonnés mais surtout inquiets et interrogateurs, et tenta d'adoucir le sien dans l'espoir de leur apporter le réconfort qu'ils attendaient.

- Mes amis, commença fermement le lieutenant, je sais que vous vous sentez perdu face à la tournure que vient de prendre notre expédition, mais rassurez-vous, nous approchons du but je le sens. Où sommes-nous ? Je ne peux vous répondre avec certitude mais ce que je sais c'est que ce que nous cherchons est ici.

Il fit une pause avant de reprendre plus gravement :

- Vous l'avez sans doute remarqué mais nous ne sommes pas au complet, plusieurs de nos camarades sont tombés dans le gouffre (il fit un signe de la main pour désigner le précipice derrière lui), mais je suis sûr que...

- Jonahan ? Où est Jonahan !? le coupa brusquement quelqu'un.

Un jeune homme aux boucles rousses et aux pommettes tachées de son se détacha du groupe et vint se planter au bord du précipice qu'il pointa du doigt.

- Jonahan est tombé, lieutenant, il faut absolument aller le chercher !!!

- Ethanael, tenta de rassurer Gaan, je comprends ton inquiétude mais je suis certain que Jonahan et les autres sont sains et saufs, il nous faut juste réfléchir avant de...

Mais le dit Ethanael, visiblement agacé, ignora royalement son chef et sortit de son sac une corde et un crochet puis s'accroupit et fixa le matériel au sol dans le but évident d'effectuer une descente en rappel.

- Eh, Ethanael, qu'est-ce que tu fous ? Interpella un autre soldat à la chevelure de jais.

Celui-ci s'avança. Il s'agissait de Keriih, un des plus jeunes de la troupe dont le courage égalait celui de dix hommes réunis, il avait été un des premiers à accepter de s'embarquer pour l'expédition. Il arriva à la hauteur du jeune roux et l'empoigna par le col pour le relever.

- Ethan ! Écoute le lieutenant, ça ne sert à rien de foncer tête baissée, il faut d'abord réfléchir à un plan !

Ethanael était plus petit d'une tête mais son caractère quant à lui explosait tous les sommets, c'était sans doute pour cette raison que ces deux jeunes hommes passaient leur temps à se battre : ils étaient tous deux très doués à bien des niveaux et chacun à sa manière, mais il était évident qu'en matière de stratégie, Keriih devançait largement son rival, c'est ce qui lui valait la première place à chaque fois, ce qu'Ethanael refusait catégoriquement d'admettre.

Le jeune roux fusilla du regard son compagnon et tenta de se dégager.

- La ferme queue de cheval ! Je n'ai pas besoin d'un lèche-bottes comme toi pour me dire la marche à suivre ! Mon frère est tombé et tout ce qui compte pour moi c'est d'aller le chercher ! On a perdu bien trop de choses durant cette expédition, je ne veux pas perdre en plus de ça la seule famille qu'il me reste !

- Arrête d'être aussi impulsif et écoute ce qu'on te dit pour une fois ! Tout ce que tu vas réussir à faire en essayant de descendre c'est de te tuer !

- Ethanael, intervint Gaan, Keriih à raison, c'est de la folie. Toutes les parois et le sol de cet endroit sont constitués de sable. Il est impossible de fixer quoique ce soit dessus, tu tomberais en un instant. Attends que nous ayons établi un plan et nous descendrons tous ensemble, je te le promets.

- Sauf votre respect lieutenant, répliqua l'homme, c'est vous qui nous avez embarqués dans cette histoire. C'est votre faute tout ce qui nous arrive à présent, les six semaines éreintantes à atteindre les montagnes, puis ces dix jours dans le froid qui ont coûté la vie à Dan et Sophie. Tout ça pour un putain de papier poussiéreux qui nous guide vers ce qui est sans aucun doute une illusion. On aurait dû s'en douter, quand vous nous avez raconté cette fameuse légende, que ce n'était rien qu'une putain d'histoire pour permettre aux gosses de dormir sur leurs deux oreilles. Rien de tout ça n'est réel chef, vous nous avez conduit en enfer pour rien ! Alors je suis désolé mais je me barre. Je quitte l'armée, alors rassurez-vous, je ne suis plus sous votre responsabilité, mes actions ne dépendent plus que de ma propre volonté à présent !

Avec souplesse, il se dégagea de la poigne de son rival qui lui agrippait toujours la chemise et s'élança dans le vide, la corde nouée à la taille. Comme il fallait s'y attendre, le crochet se détacha du sol à la seconde où le poids du soldat fit pression dessus. Comme d'autres avant lui, il se noya dans le néant.

- ETHAN ! cria Keriih, qui plongea sans hésiter à la suite de son camarade.

Et alors que les ténèbres le recouvraient, Gaan hurla de toutes les forces de ses poumons la perte de ses hommes qu'il était persuadé de ne jamais revoir, malgré ce qu'il tentait de faire croire aux autres. Le cri résonna longtemps dans le silence poisseux du gouffre, et dans le cœur alourdit des soldats qui, plus que jamais, se sentaient loin de chez eux.

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