Quand elle se réveilla en prenant une grande bouffée d'air, elle ne voyait rien, tout était noir, elle ne savait pas ce qu'elle faisait ici, ni d'où elle venait. La peur régnait dans son esprit. Soudain elle fut prise d'une quinte de toux, elle recracha toute l'eau qu'elle avait avalé d'elle ne savait où. La seule chose qu'elle se rappelait était une noyade et le visage de personne qui la regardaient se noyer mais elle n'avait aucune idée de qui ils pouvaient bien être. Elle se redressa sur ses pieds mais se ravisa sentant le sol osciller. Elle avança alors à tâtons en rampant. Elle sentait, sous elle, un sol dur et froid avec des parois tout aussi dures et froides, elle en vînt alors à la conclusion qu'elle se trouvait dans une cage. Pourquoi était-elle dans cette cage ?

Tout à coup, le taudis s'ébranla et commença son ascension. Une alarme assourdissante retentit on pouvait aussi entendre le bruit des chaines s'entrechoquer entre elles et les rouages d'un mécanisme. Une odeur d'huile chaude lui monta au nez ce qui lui donna des nausées. Elle avait aussi envie de pleurer mais elle n'y parvenait pas, ses yeux étaient trop secs et ils lui piquaient. Elle était terrorisée. Son corps refusait de répondre à ses mouvements désespérés.

Pour le moment, elle ne pouvait qu'attendre que la cage s'arrête, seule, avec elle-même et les horribles bruits qu'elle faisait à monter comme si elle remontait une cargaison. Faisait-elle aussi partie de cette cargaison ? Elle n'avait aucune notion du temps, les minutes défilaient lentement très lentement. Quelle heure et quel jour était-on ? Elle ne savait pas, alors elle attendait encore et encore, s'enfonçant toujours plus dans ses peurs les plus sombres. Elle s'imaginait toutes les scènes possibles et inimaginables, espérant faire passer le temps, interminable.

Enfin, dans un dernier claquement de chaines, la cage s'arrêta. Un grand silence régnait, si bien que cela en devenait presque inquiétant. Un filet de lumière filtrait par une petite fente au plafond éclaircissant son visage meurtri par l'angoisse. Sans qu'elle ne s'y attende, une trappe s'ouvrit au-dessus d'elle. Elle se cacha les yeux avec sa main, aveuglés par le soleil éblouissant. Elle entendit ensuite un bruit sourd comme quelqu'un qui sautait dans la cage mais avant même qu'il ne fasse quoi que ce soit, elle se recula jusqu'à toucher une des parois de la cage. Elle sentit la personne s'approcher.

Quand ses yeux furent enfin habitués à la forte luminosité, elle enleva sa main. Un jeune homme, d'environ 17 ou 18 ans, se tenait devant elle. Sa chevelure blonde comme le blé reflétait la lumière du soleil, de fines lèvres recouvraient sa bouche, son visage angélique était fin avec un nez aquilin et des yeux couleurs chocolats. Il était vêtu d'habilles crasseux et abîmés. Elle prit le temps de le détailler sous toutes ses coutures. Elle se surprit même à le trouver mignon mais fut stoppée par son regard insistant. Elle détourna les yeux, gênée, ses peurs s'étaient un peu apaisées mais étaient tout de même présentes. Le jeune homme s'approcha encore d'un pas et, ne pouvant plus se reculer, la jeune fille s'enfonça un peu plus sur les parois de la cage jusqu'à imprimer chaque motif sur la peau de son dos. Voyant ses craintes, le jeune homme lui dit, rassurant :

- Tu n'as pas à avoir peur de nous, nous voulons juste t'aider.

- Alors Newt, il ressemble à quoi le bleu ? Entendit-elle d'en haut.

- C'est une fille. Lui répondit le jeune homme.

C'est à ce moment qu'elle prit enfin conscience qu'une foule l'entourait. Elle était composée d'une cinquantaine de garçons.

- Bon alors c'est quand que tu nous la remontes ? Dit une voix inconnue.

- T'en as assez profité, nous aussi on veut la voir.

- Celle-là, elle est pour moi.

- Vos gueules bande de tocards. Dit le jeune homme en face d'elle.

La jeune fille se sentait observée de toute part comme si elle était un morceau de viande exposé dans un marché. Troublée, elle baissa les yeux pour se concentrer sur l'individu devant elle.

- Ne t'en fait pas, ils ne sont pas méchants. Je m'appelle Newt et toi ?

Une question tellement simple, sans piège, où l'on devait répondre par une réponse tout aussi simple. Tellement simple qu'elle ne savait pas la réponse. La panique la gagna, l'air lui manquait. Elle se rendit alors compte qu'elle ne savait rien sur elle, sur sa vie, son nom, son prénom, son âge...rien. Comment avait-elle pu oublier des éléments aussi importants. Elle ne se sentait pas bien. Newt, remarquant son trouble, intervient :

- Calme toi, ce n'est pas grave. On est tous passé par là. Ton prénom te reviendra dans un jour ou deux.

Elle se calma un peu mais resta tout de même. Newt lui tendait sa main pour l'aider à se relever, un geste qui se voulait rassurant. Elle hésita un moment, le sonda pour connaître ses réelles intentions et se surprit à trouver dans son regard tant de sincérité. Elle savait désormais, juste en le regardant dans les yeux, qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Alors elle prit sa main mais à peine relevée qu'un homme sauta dans la cage. Il était blond, grand, musclé, les yeux bleus et il faisait peur. Il s'avança en disant, menaçant :

- Déjà quelques minutes qu'elle est arrivée et elle m'énerve déjà. J'en ai marre de vous voir trainasser pour remonter, je n'ai pas toute la journée.

Elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu'il la prit par le bras et la remonta sur son épaule hors du taudis. Il la jeta par terre comme une vulgaire poupée de chiffon et sa tête percuta violemment le sol. Elle sentait un liquide chaud coulait le long de sa tempe, elle y porta sa main et elle y vit du sang. Etourdit, elle entendit Newt dire à son assaillant :

- Doucement, elle vient à peine d'arriver, ne lui fait pas de mal.

- Ne me soûle pas avec ta morale de plonk !

Elle reprit peu à peu ses esprits mais son agresseur, ne lui laissant pas le temps de respirer, la souleva encore une fois par le bras comme si elle ne pesait rien. Elle se débattit du mieux qu'elle pût pour qu'il la lâche mais il était beaucoup plus fort qu'elle. Sa main lui tenait la gorge, l'étranglant.

- Lâche...moi. Tu...tu me fais mal ! Lui dit-elle entre deux bouffées d'air.

- Oh pauvre chou, tu veux un bisou magique. Lui dit-il avec un sourire espiègle.

Elle lui lança un regard noir. Elle ne pouvait faire que ça pour le moment. L'air commençait à lui manquer, sa respiration se faisait de plus en plus courte, sa vue se troublait. Le pire dans tout ça, c'est que personne ne bougeait, personne ne venait l'aider, la sauver. Pourquoi ? Elle ne savait pas. Sûrement avaient-ils peurs qu'ils leur arrivent la même chose. Peu importe, c'étaient tous des lâches. Ils allaient rester là, la regarder mourir.

- À peine arrivée et tu me déçois mais vu que t'es assez mignonne, ça pourrait très bien changer. Avec tes faibles moyens, tu ne serviras pas à grand-chose ici. À part torcheur, je ne vois pas ce que tu pourrais faire. Par contre, tu pourrais très bien me servir à moi. Lui dit-il avec un sourire vicieux.

- Ça suffit maintenant ! Dit une voix autoritaire. Lâche-là ! Tu n'avais quand même pas l'intention de la tuer ?

- Comme tu veux, je ne l'aurai pas tué de toute façon, je suis un gentil garçon, c'était juste une petite présentation. Tu diras merci à Alby, minette !

Il la lâcha et elle tomba lourdement au sol. Prenant de grande goulée d'air, elle se sentait revivre. Ecoutant son instinct, elle ne voulait pas en rester là, elle allait se venger. Reprenant peu à peu son souffle, elle lança un de ses nombreux regards noirs à son assaillant. Soudain, elle lança son pied dans son ventre. Il se plia de douleur et elle lui dit avec haine :

- Et toi alors, tu veux un bisou magique ?

Elle ne se croyait pas capable de lui dire ça, encore moins de le frapper mais elle l'avait fait et il fallait bien se l'avouer, ça faisait du bien. Elle l'avait dit, elle s'était vengée. D'ailleurs, les autres, spectateurs de la scène furent aussi surpris, ils ne s'y attendaient pas. Mais elle n'en avait rien à faire, la seule chose qu'elle avait en tête, c'était de fuir, de LE fuir car elle s'avait qu'il n'allait pas en rester là lui non plus. Alors sans demander son reste, elle se mit à courir. Mais où pouvait-elle allait ? Elle ne connaissait pas cette endroit. Elle regarda autour d'elle mais ne voyait que des murs. Quatre murs entourés l'endroit où ils étaient, impossible, elle était enfermée dans une prairie entourait de quatre murs. Mais ce n'était pas son problème principal pour le moment, elle avait trouvé une forêt. L'endroit idéal pour se cacher et le semer. Elle courut jusqu'à en perdre haleine, elle sentait les muscles de ses jambes lui tiraient pendant son effort. Surtout, elle sentait son assaillant courir derrière elle, plus qu'énervé. Elle s'enfonça de plus en plus dans la forêt, évitant les obstacles, passant dans des endroits escarpés pour ralentir son agresseur, la boule au ventre. Peut-être aurait-elle dû en rester là et ne pas se venger ? Mais c'était trop tard, elle l'avait fait, alors elle devait se sortir de ce pétrin. Sa tête lui faisait souffrir mais elle tenait bon. Son agresseur n'était pas loin, il bouillonnait de rage et se promit de lui donner une correction qu'elle se souviendrait.

Fatiguée, la vue troublée, elle se prit les pieds dans une racine plantée dans le sol et trébucha. Elle essaya de se relever mais sa tête lui lançait atrocement, c'était insupportable, elle n'en pouvait plus, elle était à bout. Malheureusement, son assaillant profita de sa chute pour lui sauter dessus. Il lui mit son poing dans sa figure, son nez éclata en sang, il la roua de coup. Il devait la faire regretter de lui avoir fait ça, on ne s'en prenait pas impunément à lui et il allait lui faire comprendre. Il n'avait pas l'intention de la tuer alors voyant qu'elle en avait eu assez, il la traina par les pieds et la jeta dans une fosse crasseuse.

- T'es vraiment courageuse ou tout simplement inconsciente comme fille, minette, mais ne me cherche pas sinon peut-être que je ne t'épargnerais pas autant la prochaine fois.

Il partit, la laissant là, seule avec elle-même et sa douleur. Ses oreilles bourdonnées, elle n'entendait plus les sons distinctement, elle avait mal de partout, sa vue était trouble, elle ne voyait que la silhouette de ce qui l'entourait. Elle se sentait partir mais tenait bon, elle voulait essayer d'appeler quelqu'un mais aucun son ne sortait de sa bouche. De toute façon, avec ce qu'il s'est passé, l'accueil qu'elle a reçu et ce qu'elle avait pu constater des autres, personne ne viendrait l'aider. Ils allaient lui mener la vie dure, si elle ne mourait pas dans quelques minutes.

Elle eut juste le temps de voir une petite tête blonde regardant par-dessus la fosse avant de s'enfoncer dans les profondeurs abyssales du néant.

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Et voilà, 1er chapitre publié.

N'hésitez pas à voter ou commenter, ça me ferait plaisir.

Je vous avoue que je suis un peu stressée d'avoir publié une fanfiction parce que c'est ma première alors j'espère qu'il vous a plus ?

J'attends vos avis avec impatience.

Bisou <3