9th entry - Une demande près d'un phare
Dimanche 3 Novembre
Je me suis disputée avec maman. Elle me prenait pour Katheleen et me demandait de rester à Preston... Son infirmière m'a expliqué qu'elle se croyait encore dans sa ferme toute la journée. Pourquoi ai-je défendu Katy ? Elle s'en ficherait bien ! Surtout qu'elle ignore maman et ses appels...
Pour me changer les idées, j'ai pris mon service. L'ambiance est étrange à mon arrivée, personne n'est là, aucun appel, pas de dispatch. Max et Olivia sont à l'Oméga... Je réfléchis à m'y rendre pour dire un mot à Théo quand ils m'annoncent qu'ils rentrent. On se réunit en salle Harper quand le répondeur sonne. Sarah a un mal de tête, puis part sur une inter. Je finis seule avec Jack et Olivia à qui je raconte ma soirée catastrophique de mercredi soir...
Après une cacophonie de bipeur du répondeur, on finit par réussir à se réunir pour une « mise au point ». Il manque juste Aurélien, parti sur une énième inter en solo. Sarah rabâche alors ce que je sais déjà et me fait remarquer de n'avoir pas entendu ma fin de service de mercredi soir. J'explique l'avoir bien annoncé en radio à Max, prête à expliquer les circonstances, mais elle s'en fiche. Elle est bizarre. Sûrement dans sa mauvaise période du mois... tous les jours. Elle ressemble trop à Morghiana... Elle va même à me demander si je me suis vexée pour ses remarques ! Ma voix doit être fatiguée à cause de ma dispute avec maman. Je le suis peut-être aussi. Je m'excuse et je fais le clown pour bien voir que tout va bien. Au fond, je m'en fiche. Je sais de n'avoir pas fait d'erreur à ce niveau, sinon j'aurais accepté de m'en prendre une.
Le bipeur finit par sonner encore et je pars en inter au comico avec Jack. C'est un amour de médecin, calme, patient, posé... Si je devais lui faire un reproche, ce serait sont côté trop effacé. Arrivés sur place, je relève 47, l'officier Koddy Shepard. Il semble avoir fait une mauvaise chute et je suspecte Vince à côté de l'avoir incité à quelque bêtise... D'ailleurs, il confirme presque par SMS l'avoir asticoté. Je finis par me tourner vers le sergent-chef Conor-Rache et lui parle brièvement de mon interdiction de « jouer sur la grue » pour les agents du LSPD. Il fait mine de m'ignorer, mais j'insiste. Marre de relever des agents pour une bêtise pareille ! De vrais gosses ! J'en fais d'ailleurs la remarque à Jack, que j'avais l'impression que nous, médecins, avions à charge une garderie appelée « LSPD » !
De retour à l'hôpital, nous rejoignons Max et Olivia au 2e étage où ils font passer le test psychologique pour l'obtention d'un PPA au « papy » des dépanneurs dont le nom m'échappe. Il semble bien dans sa peau, mais son âge fait douter tout le monde de ses capacités à manier une arme à feu. Au final, Max et Olivia rejoignent les agents du LSPD au magasin d'armement pour suivre le déroulement de la séance de tir. Je remercie le ciel d'y échapper...
Le calme plat arrive alors. Je termine au rez-de-chaussée avec Aurélien qui m'annonce sans préambule que « Arcange en pince pour toi ». Whaou la belle jambe ! Je n'ai rencontré ce monsieur qu'une seule fois... Il semble avoir bien ennuyé mon pauvre collègue auprès duquel je m'excuse. J'essaye en passant de glaner des infos sur celui qui a laissé le message suivant sur le répondeur : « Est-ce que mademoiselle Fox est en service ? » ! Le fou ! Et c'est Benjamin, notre nouveau directeur en personne, qui lui aurait dit deux mots...
Ah oui, j'ai oublié le scoop du LSMS du soir : Atal a quitté ses fonctions, Ben l'a remplacé. Wala. Que dire de plus ? En tant qu'Interne, Olivia et moi sommes écartées des problèmes internes, donc pourquoi, comment et autres questions restent dans la boîte. De toute manière, Ben étant très bien, pourquoi s'inquiéter ?
En attendant, je discute avec Aurélien que je connaissais à peine des femmes à Los Santos. Il va jusqu'à m'apprendre que Sarah se fait encore draguer lourdement alors qu'elle est mariée ! Il n'hésite pas à m'inviter à prévenir si je suis harcelée d'une quelconque manière... Il est adorable, lui aussi, mais ils s'inquiètent tous beaucoup trop pour moi...
J'entends alors l'ascenseur et des pas se précipiter vers nous. Vince ! Oh non ! Ne connaissant pas Aurélien, je n'ai aucune idée de comment il allait réagir à cette intrusion LSPD... Mais je m'inquiétais pour rien. Une coalition masculine s'opère soudain miraculeusement devant mes yeux. Vince invoque une convocation LSPD qui devient un kidnapping... Le temps de me changer en bas après l'accord d'Aurélien pour filer et lorsque je remonte, je vois Jack jouer le jeu aussi ! Traîtres ! ... Bon, ils me font rire, mais traîtres quand même !
Vince m'emmène alors en virée au nord, jusqu'à un phare rouge et blanc non loin d'une maisonnette bleue décrépie. Je m'interroge un peu du pourquoi nous sommes venus jusqu'ici. Il me tend quelques oranges... un bouquet de roses et deux flutes de champagne ! Mes yeux s'agrandissent de surprise et je demeure coite. Attendez... Ce n'est quand même pas...
Eh si. Il me demande de sortir avec lui. Comme ça. Après à peine une semaine que l'on se connaît ! Et surtout après l'autre soir et mes confidences !
Que... Quoi... Comment... ? Pourquoi tant d'empressement ? Il m'avoue avoir prévu « ça » la veille, mais comme je suis partie en vitesse à cause de maman, il a décalé ça d'urgence à ce soir... Est-ce vrai ? Quelque chose me dérange dans toute cette vitesse, j'essaye de le lui dire. Déjà, j'essaye de lui rappeler tout ce que je lui ai raconté l'autre soir, au bord de l'eau. D'être sûre qu'il ait bien compris que je n'étais plus une petite fille, mais pas encore une vraie femme. Que ma vie s'était arrêtée sentimentalement à mes 15 ans...
Le monde chavire un peu lorsqu'il m'explique avoir été bien refroidi par mes confidences, y avoir réfléchi, pour au final considérer qu'il s'en fichait. Ou plutôt qu'il peut m'aider à aller mieux et que c'était celle que j'étais aujourd'hui qui l'intéressait... Seulement la Maé d'aujourd'hui est pétocharde sur cette question. L'intimité avec un homme me fait fuir à toute jambe. Le simple baiser me dégoûte. Les câlins m'horripilent... Et comme Théo, il me les impose, lui aussi...
Je sais que Vince est gentil, qu'il ne veut que mon bien, qu'il ne me ferait jamais de mal, mais j'ai peur. Je lui explique que j'aimerais déjà commencer par de l'amitié, assez longtemps pour bien le connaître... Il me parle en jours, en semaine, du week-end prochain... Et moi je n'arrive pas à trouver les mots. Et j'ai peur.
Sur le retour, on passe par une petite piste de décollage dans le nord où il pousse la voiture en ligne droite. Et là je vois le virage au bout. Des flashs me reviennent de ma chute en voiture. Je bégaye sans doute « pas le virage, pas le virage ! » et la voiture s'arrête, fais demi-tour et se stoppe. Vince me propose de prendre le volant et d'essayer. Ce n'est pas une ambulance ni une intervention d'urgence, je n'ai aucune raison d'aller vite. Ma peur me fige encore ! La cruelle et ignoble peur qui s'enfonce dans mon cœur ! Les flashs continuent et je noie le poisson. Non, je ne veux pas. Je commence à peine à me détendre en voiture quand c'est lui qui conduit...
Nous finissons par rentrer juste avant la tempête. Il me raccompagne jusqu'à l'hôpital et me rappelle qu'il attend ma réponse. Ma réponse... « J'ai peur, Vince ! » ne semble pas suffire...
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