6th entry - Apocalypse Now 3/3
Sur place, je découvre 5 personnes, dont 4 du groupe de Mirror Park et un 5e que j'imagine comme étant Di Grassi ou Miller. Avec le recule, je dirais qu'il s'agissait de Miller... entre les informations qu'il avait et la voix... Je trouve mon coma à côté de la superportive qui a failli me renverser. Ils lui ont changé la couleur, mais je ne suis pas dupe. Surtout que mes deux bourreaux sont là, sous mes yeux.
– Désolée, je suis un peu en retard, j'ai dû repasser par l'hôpital pour chercher une ambulance...
Les excuses, ça passe toujours bien.
– Vous auriez pu venir avec votre voiture personnelle doc', y'avait pas de souci ! me répond l'un des larrons.
– Sauf que ce n'était pas la mienne...
– Bha votre ami aurait pu vous accompagner, argumente un autre, tandis que je commence à relever Alex Goelle, nom que j'apprendrai plus tard.
– C'est gentil, mais je ne voulais pas qu'il y ait de quiproquo, de soucis ou de problème.
En vérité, j'aurais tout fait pour protéger Bobby de ça. Mieux valait que je parte seule sur le front avec mon ambulance plutôt que le mettre en danger. Et Dieu sait à quel point j'ai bien agi à cet instant !
En attendant, je sermonne sur l'utilité de bien boire et manger. Sans aucune gêne, je rappelle que je suis seule en service et que la soirée est chargée et a déjà été trop longue à mon goût. J'entends Jake Sully, mon autre tortionnaire dont j'apprendrai aussi le nom plus tard, commencer à vouloir parler lorsque Miller à ses côtés le coupe :
– Ouais, elle a bien morflé ce soir...
– Désolé doc, on fera attention, dit alors Alex.
Il se fait charrier par Jake et je décide de me retourner vers les deux autres non loin : Denis Jobard et Reaper, les deux derniers lurons du quatuor infernal. Eux aussi j'apprendrai à les connaître plus tard. Surtout le premier...
– Tout va bien de votre côté ? Vous n'avez besoin de rien ?
– Non, tout va bien ! me répond Denis.
– OK, pensez à bien boire et manger, vous aussi !
J'ai 20 ans et je suis la mère de la moitié de la ville, dont une partie criminelle qui m'a menacée... La bonne ambiance !
– Vous avez perdu une porte à votre ambulance, doc ! rajoute alors Jobard.
– Pas grave, mais merci ! Je vous laisse, bonne soirée ! lancé-je à la cantonade.
– Bonne soirée ! répondent-ils tous en chœur.
– Et bon courage, m'en rajoute un, sûrement Miller...
Je les abandonne non sans un sourire en demi-teinte. Qui a besoin de la police quand il suffit d'avoir un stéthoscope autour du cou ? À moins que ce soit ma paire de nichons... Oui, je commençais à devenir cynique, à ce moment de la soirée. Que voulez-vous ? J'avais perdu mon cœur, mon âme, mes forces, mon sens commun parti cueillir des champignons et mes pensées qui l'accompagnaient...
À ma sortie de Mirror Park, j'informe le LSPD que tout va bien et que je rentre. Ils semblent soulagés, pour une raison évidente que j'apprendrai quelques minutes plus tard. S'ils avaient su à cet instant que le gang de Mirror Park venait de se faire enguirlander par une gamine de 20 ans pas plus grosse qu'un haricot mouillé et qui portait qu'une seringue antigrippe comme arme ultime de dissuasion...
Je rentre l'ambulance, me change pour l'énième fois de la soirée et fonce vers le monster truck de Bobby. Partir ! Fuir ! Manger ! Tout se mêle. Je vois alors Klay qui lui parle. Je m'inquiète aussitôt : encore une catastrophe ?
– Je venais voir comment t'allais, t'sais, t'avais pas l'air bien tout à l'heure !
Mon pauvre petit cœur fond... Je le remercie enfin de s'inquiéter autant pour moi. Il me répond avec naturel :
– Bha c'est normal, doc ! Vous prendrez bien soin d'elle, hein ? Elle a besoin de soutien, termine-t-il pour Bobby.
Des larmes menacent de cascader de mes yeux et je renifle discrètement. Je n'entends pas la réponse de mon ami que nous sommes partis pour le mexicain d'à côté. Enfin au calme ! Ma soirée de dingue semble se terminer enfin... Bobby me fait découvrir la placette de fête située juste à côté de l'hôpital, endroit que j'ai juste aperçu la veille pour relever un blessé – l'un des « vestes bleues ».
Nous sommes à peine assis à nos tables qu'une voix providentielle descend dans mes oreilles :
« Max, prise de service »
Je me jette sur ma radio, telle une désespérée :
« Max, tu es mon héros ! J'ai besoin d'une pause pour manger, j'en peux plus, je te laisse les prochains appels ! Je reste en radio au besoin ! »
« Euh... OK... » me répond-il simplement.
Plus tard, j'apprendrai qu'il n'a pas pigé un seul mot de ma transmission, mais passons. Je lui délègue tout. Mon esprit s'évade et je profite enfin du repas avec Bobby. Je n'ai pas faim, mais je mange. Mon corps a besoin de s'en remettre, je verrai plus tard pour la suite.
Durant notre repas, je lui raconte mes malheurs de la soirée, ce qui m'aide à les évacuer. Viennent ensuite les siens, aussi inquiétants que prévu. Il avait bien été « kidnappé » par le gang de Mirror Park, qui a même été jusqu'à CNN, mais une heure avant que j'y aille moi-même... D'où l'inquiétude immédiate de la police à mes appels et l'absence de remise en doute de ma parole sur un potentiel danger à CNN... Et aussi pourquoi ils semblaient tant sur les dents pour mon passage à Mirror Park juste avant.
Toute la soirée s'emboîte enfin avec naturel. Et je pâlis. Face à mon inquiétude, Bobby rigole, pas moi. Je lui propose de décider d'un mot de code pour avertir l'autre en cas de kidnapping. Sait-on jamais...
La soirée continue et je lui explique mes malheurs à mon arrivée en ville. Même s'il ne pourra pas en parler, je sais qu'il gardera mon secret bien au chaud. Il s'amuse beaucoup de mon coup de génie face à Alex et Jake alors que je livrais mes journaux. Il se demande s'il n'aurait pas pu faire pareil ce soir-là... Mais comment un journaliste avec tant de bouteilles pourrait-il se faire passer pour un idiot naïf ? Impossible.
Nous finissons de manger et faisons un tour sur le kiosque au centre de la place. J'imagine bien des mariachis en train de jouer une danse endiablée... Je m'évade au Mexique. Avant d'aller se coucher, Bobby me propose d'aller voir ensemble l'appartement qu'il comptait s'acheter. J'accepte avec plaisir.
Sur place, je découvre un masque de Bobby que je lui savais sans le connaître vraiment : son passé de cascadeur. Il a choisi un appartement avec piscine duquel vous pouvez sauter du balcon dans l'eau... Évidemment... Bien sûr, je m'inquiète un peu, mais j'en rigole dès que je le vois barboter dans l'eau en bas. Incroyable...
« Maé, t'es toujours là ? » m'appelle la voix d'Aurélien.
Le couple d'inséparables du LSMS avait pris son service peu après Max.
« Oui, comme promis. »
« Tu peux venir au LSMS ? C'est pour Théo... »
« J'arrive... »
Bobby entend bien la conversation et il me ramène à l'hôpital. Je le remercie pour cet intermède agréable, lui souhaite une bonne soirée, au plaisir de le revoir et me voilà de retour au LSMS...
Sur place, je comprends avoir été appelée, car Théo n'a pas l'autorisation de sortir sans être accompagné, dans le cas où il soit déclaré apte. Sonia est aussi sur place et me propose de le prendrez chez elle. Vu que je dors à l'hôpital, je saute sur l'aubaine. Au moins pourra-t-il se reposer au calme, lui.
Après une longue discussion avec Théo, puis avec Aurélien, Sarah et Sonia, il finit par partir avec cette dernière. Là, j'ai une question d'un des deux inséparables sur mon absence de la dernière demi-heure. J'essaye de m'expliquer comme je peux, mais mon esprit vide ne parvient plus à rien. J'affirme néanmoins avoir bien averti en radio, puisque j'ai un témoin...
Je finis par prendre ma fin de service dans un état second et retourne dans la chambre de garde. Ma soirée apocalyptique venait de se terminer...
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