23th entry - Le 2e pire jour de ma vie (1/2)
\!/ Avertissement \!/
Je rappelle aimablement aux lecteurices de ce journal qui joueraient sur FailyV que l'ensemble des informations contenues dans cette oeuvre sont HRP et ne doivent pas être utilisées en RP. Je n'hésiterai pas une seconde à vous signaler au staff dans le cas contraire. RP is RP. Merci à vous.
Mercredi 20 Novembre 2019
Je prends mon service sur le tard, après avoir profité de ma journée à l'appart'. Je retrouve Riley et John et nous partons chercher l'une des ambulances au parking public. Je suis trop contente de revoir Riley ! Même si elle ne reste pas en service pour aller au mariage de Sonia et « Ronron »...
Avec John, nous répondons donc aux diverses urgences habituelles, assez sporadiques compte tenu du nombre de personnes au mariage. D'ailleurs, un état grippal général s'y déclare et nous voilà partis en hélicoptère et je dois descendre en rappel rien que pour aller soigner tout ce petit monde. Les figures aériennes de John pour me récupérer sont d'ailleurs magnifiques !
Nous repartons à l'hôpital. Les interventions diminuent... Riley revient prendre un peu son service avant de repartir de nouveau. Comme j'ai entendu la voix de son chéri sur la radio commune, je me doute déjà de son programme... L'attente sonne ensuite pour John et moi. À tel point qu'il me propose d'aller pêcher... Évidemment je refuse. Mon grand-père et mon père n'ont jamais réussi à m'y amener, ça n'allait pas changer !
Je propose alors qu'il me fasse passer le test psychologique en vue du PPA – le permis de port d'arme. Ainsi, je pourrai le passer tranquillement demain avec Vince. Nous nous installons au bureau de la salle Harper et commençons... Moins de trois questions plus tard, le répondeur LSMS sonne...
Mon test psychologique est maudit, dès qu'on s'y met, le répondeur sonne ! Magique.
Pardon, j'ai du mal à me souvenir de ce début de soirée... La fin a été trop chargée en émotions.
Dès que John s'en va dormir, Max le remplace. Lui décide de terminer mon test psychologique face à un moment de pause. Hélas pour moi, on réussi effectivement à le terminer... car Max est têtu et compte me faire passer le test pratique ce soir ! Non ! Je suis fatiguée, je n'ai aucune envie de faire ça ce soir ! Mais il insiste.
Vince m'assure par SMS qu'il compte bien s'en occuper lui-même, mais c'était sans parier sur la roublardise de Max qui arrive à mettre dans sa poche Charlie et le Lieutenant Conor-Rache... Ce dernier donne même l'ordre à Vince de se tenir loin, je ne le saurai qu'après. Arrivée sur l'armurerie, je me sens déjà mal. Toutes les armes accrochées aux murs me donnent des sueurs froides. Je baisse les yeux et suis Charlie jusqu'à une salle attenante pour des cours théoriques. Je me détends. Les études, c'est mon dada ! Apprendre ne me dérange pas.
L'annonce de la promotion de Charlie au grade de Sergent m'apaise aussi. Je la félicite chaudement ! Dire que j'évoquais cette possibilité avec elle deux jours avant... Rassurée, j'écoute donc mon amie m'expliquer les règles élémentaires de sécurité. Ma mémoire est déjà enclenchée sur « ON » et tout se passe bien... à une exception près.
Max et le Lieutenant ne sont pas sortables. Ensemble, ils font les gamins et ne cessent pas une seconde d'embêter ma pauvre amie. Elle finit par hausser le ton et moi aussi ! Difficile de se concentrer avec deux sales gosses dans les oreilles !
Lorsque Charlie me demande de lui réciter les règles de sécurité, ma mémoire se déroule d'elle-même et je lui ressors tout d'une traite. Les deux affreux en sont cois. Mon amie le leur fait remarquer non sans relever son nez de fierté, comme si elle était ma mère. Cela me fait sourire.
– OK, on va passer à côté maintenant, pour la pratique !
Je me fige de nouveau. J'en avais oublié « ça »... Charlie s'avance avec assurance, je la suis à reculons. La salle de tir est vide, mais cela n'empêche pas mon cerveau de la remplir de bruit ; celui d'un tir de fusil... Le son boucle. Je l'entends ; encore et encore. Les explications de mon amie sont assourdies par la détonation de l'arme du passé qui n'en finit plus de tirer. Des larmes menacent de tomber, je les refoule.
– D'abord, tu vas viser le sol devant toi.
Le passé me submerge d'un coup. Je ne suis plus Maé, je suis l'autre... Je suis l'envahisseur... Je suis le tireur... Je suis le meurtrier... Ma main gelée, mon bras paralysé, mon corps catatonique, rien ne bouge.
– Je ne peux pas, gémis-je.
– Prend ton temps, respire, t'en fais pas, tout va bien, essaye de me rassurer Charlie.
Elle ne sait pas. Elle n'entend pas leurs rires. Elle ne voit pas leurs sourires satisfaits. Elle n'a pas le corps agonisant de mon père à ses pieds.
Moi si.
« Maé... Fuis... »
Ses dernières paroles. Ses derniers mots. Ils résonnent dans la pièce. Tout se mélange : le tir, les rires, ses paroles... Mon corps figé refuse de répondre. J'entends, mais je n'arrive à rien.
Viser le sol, c'est cibler mon père.
« Le passé, c'est l'passé, faut savoir avancer, Maé. »
La voix de mon grand-père surpasse les rires. Puis celle de Charlie le suit. Au sol, il n'y a personne. Personne. Je dois... Ma main gauche vient soulever l'autre et je parviens à pointer le taser vers le sol. J'ai envie de vomir. Les rires reprennent.
– OK, c'est super ! T'as fait le plus gros du travail !
Je me dégoute.
– Essaye de tirer maintenant. Juste une fois.
Non. Non... Le bruit du fusil recommence ! Je n'arrive plus à retenir mes larmes.
– Papa, chuchoté-je.
Personne ne m'entend, moi si. Et je l'entends, lui.
« Maé... Fuis... »
Les rires bouclent à leur tour. Le taser entre mes doigts me brûle. J'arrive à me retourner, pour partir, sans doute. Max derrière la vitre est là. Il rigole avec le lieutenant... Leurs voix se mélangent à celles du passé.
– Ça va aller, Maé...
Non, Charlie. Rien ne va ! Ils rient, je pleure. Ils tirent, je soigne. Mais pas lui... Je n'ai pas pu le sauver, lui... Mes doigts serrent le taser. Le son du coup de feu retentit. Je suis son meurtrier. Mon père est mort par ma faute...
– Prends ton temps, t'en fais pas.
Le monde bascule. Le temps se tord. Le passé est aujourd'hui. Là, devant moi. Je tremble. Ils sont là, tous les trois, prêt à... à me...
Je ferme les yeux.
(la suite demain...)
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro