22th entry - LSMS & compagnie
Mardi 19 Novembre 2019
Malade, je suis restée à la maison hier toute la journée. Vince a été adorable, il est resté pour s'occuper de moi. Il m'a fait à manger et tenu compagnie, malgré mon état déplorable... Il a bien été appelé en début d'après-midi et je l'ai envoyé se défouler un peu, lui aussi ressemble à un lion en cage quand il ne sait pas quoi faire. Au final, durant son absence, j'ai dormi, trop épuisée... À son retour, nous avons discuté d'un tas de futilités qui m'ont changé les idées, avant le dîner. Une fois ce dernier terminé, j'ai juste le souvenir de Vince qui me bordait...
À mon réveil le lendemain, il m'a expliqué être parti travailler après que je me suis endormie. Je souris, amusée. Après c'est moi qu'on traite de bourreau du travail, la bonne blague... Encore dans le potage, je le laisse me conduire jusqu'à l'hôpital. J'y retrouve Benjamin, le seul en service.
– Ça va ?
– Oui, oui...
– Non, mais t'es sûre que ça va ?
Je contemple mon directeur vérifier ma fièvre avec une pointe d'agacement et une autre de joie. Certes, je suis jeune... Certes, je suis têtue... Certes, je suis une forcenée du boulot... Certes, j'ai tendance à ne pas m'écouter... Mais j'ai pris ma journée de la veille ! Hors de question de retourner au lit !
En plus, je devais encore m'excuser auprès de lui, je ne l'avais pas revu depuis le 9 novembre dernier... Dans la foulée, il me pose des questions sur une voiture qui a explosé au niveau des urgences, sûrement celle la veille du 9, justement. Soi-disant que Vince et moi la regardions brûler... J'explique la situation à Ben, j'oublie juste de lui dire que je n'avais pas encore ma formation pompier ce jour-là et qu'on m'avait interdit de sortir le camion, logiquement... Tant pis.
Dimanche dernier, Sarah et Aurélien sont revenus de leurs vacances pour la promotion d'Olivia au rang de médecin. Je suis contente pour elle ! Je me sens juste à la ramasse aujourd'hui. Comme déconnectée. J'atteindrai pourtant les 200 heures de service dans la semaine...
La direction m'a demandé d'être humble, je m'en suis toujours fichu de n'être qu'une interne. Au contraire ! Pas de responsabilité et tant que je peux soigner... A contrario, Sarah et Aurélien ont engagé le LSMS entier dans une guerre contre le LSPD au nom de l'hôpital entier !
La direction m'a demandé de maintenir une attitude digne d'une employée du LSMS et des services publics... Et derrière, j'apprends que la moitié des médecins ont fait la chenille à l'Oméga devant témoin...
La direction m'a demandé de corriger mon attitude sans me donner d'exemple, juste qu'elle péchait. Pour qui ? Quand ? Comment ? Je m'excuse donc auprès de tout le monde et invite chacun à me faire des remarques. Et j'apprends qu'on porte plainte dans mon dos...
Je suis fatiguée. Il faut que je travaille pour penser à autre chose qu'à ces bêtises.
Le Sergent Forseti arrive justement pour me changer les idées. Il s'est fait mal au poignet pour une raison assez floue de prime abord. Je découvre par la suite qu'il a frappé contre un panneau pour « éviter de frapper un collègue »... Compte tenu de ses airs renfermés, j'essaye de trouver une amorce. Réussir à faire parler quelqu'un qui n'en a pas envie est toujours difficile. Néanmoins, contre toute attente, j'y arrive un peu.
J'entends alors le Sergent s'excuser d'être trop têtu et qu'il « ferait bien d'écouter plus ce qu'on lui dit », mais je sens une pointe de lassitude et de déception, peut-être même autre chose. J'essaye de lui trouver une solution pour lui remonter le moral et lui propose de réaliser « 5 actions qu'il aime tous les jours », mais il me répond sèchement « je n'aime rien, sinon Riley »... Ah. Compliqué. Au final, je lui tends un fraisier, seule chose que je suis assurée qu'il ne refusera pas. Il m'assure que « même ça, ça ne lui remontera pas le moral », mais il l'emmène malgré tout. J'aimerais bien faire quelque chose pour lui... Si seulement il acceptait de se confier !
La suite étant assez calme, surtout entrecoupée de dons du sang, je songe au Sergent, mais aussi à Riley et son mariage imminent. Ce qui m'amène à réfléchir au Capitaine, forcément, mais aussi aux soucis récents entre nos deux services.
Entre temps, le Vice-Gouverneur et le Conseiller arrivent pour parler avec Benjamin. Je les laisse discuter, préférant m'éloigner pour « cultiver mon humilité ». De toute manière, cette discussion n'est clairement pas pour moi et j'ai assez côtoyé les grandes personnes du gouvernement à mon goût... Juste à leur départ, monsieur O'Maha me félicite pour mon appartement. Je le remercie.
– De toute façon, à ce qu'il paraît, vous aviez mis toutes les chances de votre côté ! me lance-t-il.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
– J'avais mis toutes mes économies de jeune arrivante en ville dedans, oui, répondé-je d'une petite voix d'enfant grondée.
Il ne me répond rien. Qu'est-ce que j'ai fait, encore ? J'avais demandé à monsieur Russel s'il y avait un nombre limite de tickets par personne, il m'avait bien spécifié que non. Alors quoi ?
Je décide d'oublier vite cette conversation et de passer à autre chose. J'imagine peut-être de l'hostilité là où il n'y avait rien d'autre que de l'amusement ou une remarque anodine. La fatigue des problèmes internes ne doit pas être à l'origine d'un quiproquo ridicule. Il y en a déjà eu assez comme ça la semaine dernière !
Face au calme retrouvé, Benjamin m'annonce qu'il va sans doute prendre une fin de service.
– Évite de dire ce mot-là, sinon la malédiction risque de s'abattre, plaisanté-je.
– Quoi ? « calme » ? Ohlala ! Qu'est-ce que c'est CALME ! répond-il avec le sourire.
Je rigole. Rien ne se passe.
– Bon, vu que c'est beaucoup trop CALME je m'en vais. Je te laisse à ta soirée CALME !
– Si ça s'agite après ton départ, ce sera de ta faute ! le menacé-je.
Il rigole. Rien ne se passe.
Benjamin s'en va, avertit qu'il prend sa fin de service et je reste là, à attendre... Et ce qui devait advenir arriva :
Le répondeur LSMS sonne...
L'heure qui a suivi fut l'une des plus belles déferlantes d'appels à la suite que je n'ai plus eue depuis « Apocalypse Now » ! Fort heureusement, avec l'habitude et l'expérience, l'effet n'est plus le même. J'arrive à gérer sans souci cette belle heure d'inter en tous genres et je termine avec une jolie grippe chez les taxis.
John prend alors son service et je rentre vers l'hôpital, toute fière de moi. Olivia arrive peu après à son tour. Chouette ! Nous sommes trois ! Si cela continue à sonner, nous aurons assez à faire chacun !
Sauf que non, hein. Sinon ce n'est pas drôle. RIEN. Nous passons une heure entière sans PERSONNE. D'ailleurs, John et Olivia finissent par faire les idiots tous les deux... Et c'est moi qu'on sermonne ? J'ai l'impression d'avoir deux gosses à gérer... Non, ce soir, je ne suis clairement pas dans leur délire et les laisse faire. Trop fatiguée.
Face au néant abyssal, ils décident de repartir tous les deux. John essaye bien de dire le mot maudit quelques fois, mais je lui prédis surtout de l'activité à l'instant même où ils seront repartis...
J'aurais mieux fait de me taire. Dès que John et Olivia ont disparu...
« LSPD pour LSMS ? » la voix du lieutenant Conor-Rache !
« LSMS à l'écoute ! »
« Nous avons eu un petit problème sur le toit du commissariat... »
« J'arrive ! »
Qu'est-ce qu'ils ont inventé ? Je me dirige vers le comico et y découvre une ribambelle de voitures stationnées. Je suis obligée de m'arrêter à côté de l'entrée de leur garage, la poisse !
« Vous pouvez monter directement sur le toit ! »
D'accord, mais... c'est par où le toit ? Je vois le substitut du procureur nouvellement nommé, alias l'ancien Sergent Ourane. Je fonce dans sa direction et lui demande comment atteindre le toit. Il me montre le chemin jusque là-haut où je retrouve le Lieutenant Conor-Rache et... le Lieutenant Menpeur au sol, en tenue de pilote d'hélicoptère. Qu'a-t-il encore donc fait ?
Dès que j'arrive à le réveiller, je lui pose les questions pour vérifier son état neurologique. Il est incohérent et sonné. Son collègue me propose immédiatement de le transporter en hélicoptère pour aller plus vite... J'accepte avec soulagement. Descendre le Lieutenant par les escaliers aurait demandé un temps fou.
Je suis à peine en salle de scanner qu'un autre appel retentit. Fort heureusement, Max arrive aussi à ce moment-là... Trop heureuse, je lui demande s'il peut s'en occuper. Pendant ce temps, je commence mes points de suture sur la plaie au crâne du Lieutenant, heureux miraculé de la soirée. J'avertis ses collègues qu'il doit terminer son service et rester à l'hôpital sur sa demande et je l'emmène en chambre.
Du peu d'échanges avec lui, je comprends vite qu'il est déprimé. Il commence même à pleurer, se refusant de l'admettre. De plus en plus, Alexis Menpeur me fait penser à un enfant dans un corps d'adulte... J'essaye de discuter un peu avec lui, mais le répondeur du LSMS me rappelle à l'ordre et me voilà repartie...
Le reste de la soirée est une accumulation d'intervention les unes après les autres jusqu'à au moins 1 h du matin. Lorsque je fais ma fin de service, Vince vient me chercher et nous repartons à l'appartement. Nous discutons un peu avant de m'effondrer de fatigue... Inutile de préciser que j'entends la porte d'entrée se rouvrir et se refermer peu après.
Sale gosse. Il est reparti bosser...
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