1st entry - Arrivée à Los Santos
Jeudi 24 octobre 2019
(Rédigé le dimanche 27 octobre)
À peine débarquée de l'avion, un homme en vélo m'arrache mon sac et me laisse quasi sans le sou. Paniquée, j'appelle la police. Arrive alors une jeune femme à moto, sans uniforme, qui se présente comme étant Charlie Danvers, officière qui allait prendre son service. Rapidement, elle m'explique qu'une voiturette est prêtée aux nouveaux venus qui viennent s'installer afin qu'ils puissent se déplacer en ville. Nous nous dirigeons donc ensemble vers le parking public de l'aéroport où la « sans permis » m'attendait bien. Après une rapide vérification de la borne, des clefs atterrissent dans le godet et je peux repartir, motorisée, vers le commissariat.
Heureusement que je pianotais sur mon GPS au moment du vol, au moins je peux l'utiliser pour retrouver mon chemin ! Car je n'ai plus ni téléphone, ni argent, ni vêtement...
Los Santos est une grande ville, je m'y perds. Retrouver l'adresse du poste de police laissé par Charlie pour que je l'y rejoigne a été un calvaire. Finalement, je m'arrête devant, soulagée d'être enfin arrivée. J'y retrouve la jeune femme, en tenue cette fois, qui m'offre un téléphone bas de gamme capable de me dépanner, de quoi boire et manger et commence à m'expliquer les aides auxquelles j'ai droit. Il semble que de récents décrets aient permis d'offrir aux nouveaux venus en ville les moyens de prendre leurs marques. Mais pour cela, encore faut-il rencontrer le gouvernement, qui ne semble s'ouvrir au public qu'à certaines heures assez brèves, de préférence en après-midi, du peu que j'en ai compris.
Alors que Charlie et moi parlions, un jeune homme arrive, l'allure un peu cassée de celui qui souffre d'un mal de dos, habillé d'un vieux t-shirt et d'un jeans. Il nous salue et discute un peu avec celle qui allait devenir ma première amie à Los Santos. Je comprends vite qu'il est cadet au « Los Santos Police Department » ou « LSPD » comme il est d'usage de l'appeler ici. La conversation s'oriente très vite sur une possible escorte de sa part jusqu'à l'hôpital central, où il doit aller justement pour se faire examiner avant sa prise de service. Sur le coup, je ne comprends pas trop pourquoi Charlie insiste pour qu'il s'occupe de moi, mais je me dis, après quelques jours de réflexion, qu'elle espérait peut-être nous voir ensemble par cette manœuvre...
Mon escort-boy très spéciale du jour se présente donc comme l'agent de police « Vince Granger » de matricule 51. Il m'a affirmé plus tard m'avoir donné son prénom à cet instant, je n'en ai aucun souvenir... L'émotion de ma part m'aurait fait oublier ce détail ? Ou bien aurait-il parlé trop bas ? Je ne saurai sans doute jamais. Il commence par m'amener à une petite boutique qui tiens pignon sur rue pour que je puisse me racheter quelques vêtements. Grâce aux quelques billets gentiment offerts par Charlie, je peux récupérer de quoi m'habiller plus confortablement. Nous nous dirigeons ensuite jusqu'à l'hôpital sur Pillbox Hill, le « Los Santos Medical Service » ou « LSMS ». Sur place, aucun médecin n'est disponible immédiatement, soit nous devons patienter plus d'une heure, soit revenir plus tard. D'un commun accord, nous décidons de partir et mon chauffeur commence une visite en règle de Los Santos.
Un passage au « Los Santos Repair Center » ou « LSRC » restera mythique. L'un des mécanos plaisante avec Granger qui explique qu'il a choisi son matricule à cause du pastis, une boisson de son pays qui porte ce numéro sur les bouteilles. Cela m'amuse beaucoup et je décide de le taquiner : je compte bien l'appeler que « Monsieur Pastis » dans les jours à venir ! En attendant, il me conseille aussi un bar, l'Oméga, où il trainait beaucoup avant d'entrer dans la police. Je note toutes ces précieuses informations dans un coin de ma tête.
En attendant d'être embauchée à l'hôpital (ou pas), j'ai intérêt à prendre un petit boulot d'appoint. Vince m'amène donc au Pôle Emploi local où je décide de livrer des journaux. Moi qui n'aime ni conduire ni la vitesse, je n'ai que cette solution-là. Je le regretterai bien le lendemain, mais passons. Il m'amène en voiture jusqu'au dépôt et m'explique où m'adresser pour avertir mon supérieur avant de nous diriger vers le parking le plus proche. Il semble que même garer une voiture coûte cher par ici, j'ai intérêt à vite travailler à l'hôpital si je veux pouvoir vivre décemment.
Une fois ma ridicule voiture blanche garée, nous retournons sur nos pas dans la direction du dépôt qui est aussi celle du commissariat ; ou « comico » pour les intimes. Arrivés à l'intersection où nous devons nous séparer, je remercie mon guide qui m'offre lui aussi un peu d'argent pour me dépanner ! Je l'avertis, lui aussi, que je le rembourserai dès que possible. Maman serait furieuse si elle apprenait que je profite de la gentillesse d'agents de police... Il m'assure que ce n'est pas la peine, mais je ferai à ma guise, comme d'habitude. Nous nous séparons un peu bizarrement, je le trouve un peu hésitant, comme s'il cherchait à me dire quelque chose. Je ne comprends pas, sur l'instant.
Je marche jusqu'au dépôt des livreurs de journaux où je découvre un homme revêche qui râle sans arrêt. Il me balance une pile dans les bras et me désigne un vélo blanc d'un « commence déjà avec ça » très sec. Je pars donc pour ma première tournée après avoir enfilé la tenue réglementaire : basket, short et t-shirt blancs. Par bonheur, il fait beau à ce moment-là et je termine rapidement ma première série. Cela ne m'aura pris qu'une petite demi-heure, rien d'horrible. Je retourne donc au dépôt, tout sourire. Mon patron me regarde en dessous et marmonne sur les femmes quelques mots que je n'ose pas répéter. Me voilà dotée de deux énormes sacs remplis de journaux quelques secondes après.
« Puisqu'tu fais l'maligne, livr'moi ça ! Si t'arrives au bout sans t'plaindre, j'me prosternerai, 'tin ! » me dit-il dans un affreux accent texan.
Je regarde la liste des livraisons à faire et je blêmis : cela va me demander au moins trois heures, facile. Courageuse, je décide de lui démontrer à quel point il a tord et je commence la plus longue tournée de journaux jamais réalisée à Los Santos... Presque quatre heures à tourner en vélo dans un gros quartier chic, parfois sous une pluie battante d'automne dans une tenue d'été, je termine assoiffée. Je fonce jusqu'au dépôt dans l'espoir d'arriver à temps pour me désaltérer lorsque je tombe en pleine descente... Le trou noir.
Une voix féminine m'appelle alors que je nage en plein brouillard. Plus tard, je la connaîtrai comme Riley Mulder, une interne en médecine qui a bien bourlingué dans la ville, mais ce jour-là, elle est juste la gentille urgentiste qui me relève et me donne de quoi boire. Étrangement, elle me connaît déjà, par son frère, un certain « sergent Forseti » qui l'aurait déjà prévenue qu'une nouvelle venue allait postuler au LSMS... J'ai du mal à suivre comment un policier que je n'ai jamais rencontré encore se retrouve déjà informé de ce détail. Et alors que je m'en étonne à haute voix, Riley m'explique que dans cette ville « tout se sait très vite ». Je note vite cela dans un coin de ma tête : j'arrive dans un village bourré de cancans ! Je profite néanmoins de l'occasion pour lui demander où envoyer ma demande pour postuler... Hey ! Pas folle la guêpe !
John Doss, DRH - envoyer CV et lettre de motivation.
Zut, des papiers...
Une fois la pauvre médecin repartie vers une autre urgence, je termine tranquillement ma route jusqu'au dépôt où je rends mon résultat à ce fichu patron qui me regarde avec des yeux en forme de soucoupe. Il n'en revient pas et marmonne à nouveau sur les femmes. Je l'ignore. Une fois mes nouveaux habits confortables et chauds retrouvés, je décide de faire une pause au soleil. Que devrais-je faire ? Où aller ensuite ? Je me souviens alors du conseil de Vince. J'envoie un message à Charlie qui m'avait donné son numéro pour la remercier de son accueil et je lui demande, dans la foulée, de remercier aussi « monsieur Pastis »... Je récupère ma voiture et me dirige vers l'Oméga.
Sur mon trajet, j'échange quelques messages avec Charlie avec qui je sympathise très vite. Arrivée au bar, en grande timide, je commande de quoi boire, mais reste dans mon coin. Rapidement, les habitués comprennent qu'ils ne m'avaient jamais vu avant et les questions fusent avant de m'accueillir avec gentillesse. L'ambiance est assez étrange, de prime abord, mais cela passe le temps. Peu à peu, les délires s'enchaînent et je découvre une équipe de barmans déchaînés et rocambolesques. Difficile de décrire mes sentiments en cette soirée. Sans doute un mélange de sérénité, d'incompréhension, de gêne et de joie. Tout se mélange en plus, dans mes souvenirs...
L'un des employés, un certain Théo, après une danse en caleçon sur le bar, commence à me parler. Il est drôle et gentil et nous sympathisons vite. Il m'invite à le suivre dans le nord pour prendre des photos d'une de ses voitures à vendre et ainsi profiter de la balade pour découvrir le nord de l'île. Je finis par accepter, n'ayant rien d'autre à faire de toute manière... Nous voilà donc en route sur sa moto vers l'autre bout de l'île. Je me dispute avec lui sur sa conduite, surtout sa vitesse, mais il semble surtout en rire. J'ai l'habitude que l'on se moque de moi...
En elle-même, cette balade m'aide surtout à découvrir le paysage fabuleux des montagnes au nord, avec le mont Chiliad qu'il me faudra gravir dès que possible. Théo ressemble à un grand gamin et je me surprends à jouer le jeu, plaisanter avec lui et s'amuser un peu. Un break étrange après ma vie mouvementée de San Francisco. On fait une pause sur la plage au retour, où l'on discute un peu. Il me demande de parler de moi, je n'aime pas ça, alors je lui raconte quelques trucs qui ne mangent pas de pain : là où j'ai vécu, mon frère, mes sœurs, mes parents, la ferme... J'esquive le pire, comme d'habitude.
À notre retour au bar, Sonia Martin, l'une des employées, me demande les clefs de ma voiture. Elle cache un sale coup, à n'en pas douter. J'essaye d'esquiver, mais fini par céder. De toute manière, pour le peu que je compte utiliser cette pauvre voiturette, à quoi bon ? Elle part avec Théo, justement, et me retrouve seule avec un tas d'inconnus qui se remettent à délirer dans tous les sens. Le temps passe vite jusqu'au message d'Ovaline Jenkins, vice-gouverneure de l'état, qui répond à mon message laissé plus tôt sur le répondeur du gouvernement : elle m'attend. Et je suis sans voiture !
J'avertis ceux du bar que je dois « monter au gouvernement » et qu'il me faut ma voiture... Un homme que je connaîtrai plus tard comme « Ron Hamilton » vient alors me chercher pour me conduire là-haut, car ma voiture n'était pas prête. Un gentil monsieur de la quarantaine, bien charmant, qui possède une voiture capable de me provoquer des frayeurs en moins d'une seconde... Je me crispe sur le siège et commence à effectuer quelques longues respirations afin de contrôler mon stress. Lui aussi semble s'amuser un tantinet de la situation... Ces mecs et leurs bagnoles...
Grâce à Ron, aussi appelé tendrement « Ronron » par Sonia, j'arrive plus vite au gouvernement qu'à bord d'une fusée. J'y retrouve Sonia, justement, avec Théo, à bord de ma voiture custom : la voilà beige nacrée rose ! Une horreur... Je décide donc de leur faire la tête, pour la forme. De toute manière, je m'intéresse plus à mon rendez-vous qu'à la couleur de ma voiture...
Madame Jenkins est très gentille ; une vraie pipelette ! Voilà en résumé ce dont je me souviens. Elle m'explique tout avec patience et je lui pose quelques questions ciblées pour mieux évaluer à la fois l'hôpital et elle. Je sens rapidement qu'elle préférerait être ailleurs et que son ancien métier lui manque... Encore une fois, je note tout ça dans un coin de mon esprit. Le « dossier » Los Santos commence à se remplir.
De retour dehors, face à la voiture rosée, je râle pour la forme. Sonia repart avec « Ronron » - ce surnom me fera toujours rire - et je reste avec Théo. Il me propose d'aller changer la couleur de la voiture au LSRC et qu'il n'est pas responsable du résultat. Il semble tellement mettre un point d'honneur à ce point-là que je me pose des questions. Au garage, il finit par payer la nouvelle peinture de sa poche, ce qui me gêne beaucoup, je note donc de le rembourser plus tard. Seul avantage non négligeable d'avoir laissé Sonia s'amuser, ma voiture devient d'un magnifique rouge et comporte un par-choc qui m'évitera des casses en cas d'accident...
De retour à l'Oméga, la fin de soirée se passe dans le calme. Je finis par partir assez tard, car il me faut bien faire ce fichu CV et cette maudite lettre de motivation... Je dépose ma voiture au parking de la PLS, l'entreprise locale de traitement d'essence et trouve un hôtel miteux dans le coin, où je travaille jusqu'à 3h du matin avant de sombrer de fatigue...
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