17th entry - L'enquête des Serpents d'Esculape
Mardi 12 Novembre 2019
Je reprends le service à 17 h après une journée entière de repos. Je me sens en pleine forme, quoiqu'anxieuse. Mon objectif dès ce soir est clair et simple : m'excuser auprès de tout le monde et voir ce qui en remontera.
Le début est d'un ennui phénoménal. Rien. Personne. Je reste seule un temps incroyable. Arrive alors le Sergent Forseti qui demande auprès du rapport d'autopsie de Solene Noël. La pauvre a été retrouvée morte la nuit précédente... J'ai la gorge serrée tandis que je me renseigne auprès de Benjamin. Au final, je transmets les informations et me retrouve à nouveau seule.
Le temps file... Et un bipeur sonne. Je fonce.
Le signal provient d'un bâtiment en construction. Mince ! Trop d'endroits possibles : est-il en bas ou en haut ? Je découvre rapidement une voiture de police et j'en avertis aussitôt en radio. Charlie me répond tandis que je cours de nouveau sur le point exact de la balise de localisation. Cette fois, je le vois ! Le sergent Forseti...
Me voilà rassurée. Ne pas réussir à trouver quelqu'un m'aurait achevée. Je le relève rapidement et pose toutes les questions d'usage dans ce genre de cas : que s'est-il passé ? S'en souvient-il ? Où a-t-il mal ? Quel niveau de douleur ? De fil en aiguille, je finis par décider de l'emmener à l'hôpital pour des examens complémentaires. Nous attendons donc les autres policiers afin qu'ils récupèrent sa voiture avant de partir vers les urgences...
Arrivé sur place, je reçois un autre appel de bipeur. Je laisse le sergent sous la bonne garde d'un officier et de sa sœur que je vois attendre non loin et fonce...
Monsieur Lestig, effondré au sol, non loin de sa compagne qui attend les secours, m'attend au milieu d'un carrefour. Je le relève à son tour, inquiète et lui administre quelques soins légers sur place. Il semble surtout avoir éraflé le sol.
Je repars donc vers l'hôpital, pour de bon, cette fois. Par chance, le sergent s'en sort avec une belle entorse au genou sans aucun os brisé. Et comme il m'affirme retourner se reposer chez lui, je le laisse tranquille. En haut, il discute avec sa sœur avant d'aller prendre sa fin de service.
Une fois seule, j'en profite pour parler avec Riley. De mon point de vue, je pense sincèrement n'avoir eu aucun problème avec elle, mais je me tiens à ce que j'ai décidé et m'excuse dans les formes. Elle m'annonce alors, à moitié en rigolant, qu'elle n'a rien compris aux soucis que d'autres auraient eus avec moi. Elle va jusqu'à me proposer son aide si je n'arrive pas à dénouer une situation avec un autre médecin... Un amour ! Sa gentillesse n'en finit plus lorsqu'elle m'annonce rester ici pour me tenir compagnie, même si elle ne prend pas son service... J'ai bien envie de lui faire un gros câlin !
Mais je préfère bénir le ciel de sa présence quelques minutes plus tard, lorsque Charlie m'amène monsieur Giovanni Rizioli, blessé par balles et saoul comme cochon... J'en avertis Riley qui prend en charge l'opération tandis que je l'aide comme seconde main et avec les constantes. Nous retirons trois balles de son corps, dont une placée très proche de la carotide. Il saigne tellement qu'il a droit à une poche de sang...
Une fois l'intervention réussie, le calme revient. Pour de bon, hélas. Riley finit par s'en aller se reposer encore aujourd'hui et je me retrouve seule, sur le pas de la porte, à attendre d'éventuels malades. Arrive alors Denis Jobard... Je fais mine de chercher son nom une seconde, juste pour ne pas trahir ma mémoire d'éléphant. Il vient pour son don du sang quotidien et nous discutons tranquillement. Nous plaisantons même... Il repart quelques minutes plus tard dans une voiture basse ancienne génération rouge pétante à bandes blanches. Une bien belle voiture...
Je m'ennuie à nouveau. Je songe à faire un tour à l'Oméga lorsque John arrive pour sa prise de service. S'enchainent alors plusieurs interventions à la suite, dont une grippe, ce qui nous oblige à nous trimballer en tenue hazmat une bonne heure. Nous sommes ridicules, mais soit. À l'occasion d'un voyage dans le nord pour secourir une deuxième fois la même personne de rougeurs au visage, j'en profite pour faire mon speech à John. Il m'annonce :
– Nous en reparlerons à l'hôpital.
Ah. Donc il y a bien un souci ? J'attends tranquillement notre retour pour avoir le fin mot de l'histoire.
– Déjà, j'accepte tes excuses.
OK. Le seul qui me dira cette phrase de la soirée.
– Ensuite, je pense que tu es surtout desservie par la présence constante de Granger à l'hôpital...
Pardon ? En quoi une personne sur qui je n'ai aucun contrôle serait-elle responsable de soucis avec moi ? Je n'y comprends rien. Surtout lorsqu'il prétend que Vince est resté « plus d'une heure à attendre » samedi dernier, alors qu'il n'est resté qu'un quart d'heure et sur ma demande après son don du sang... Bon, soit. L'affaire se complique quand John essaye de me faire croire qu'il « parlait aux urgences avec quelqu'un juste avant ». L'affaire s'obscurcit... Et Vince m'affirme un peu plus tard qu'il est bien passé aux Urgences pour venir, mais sans rester ni parler à personne...
Compte tenu de la situation, je fais le petit lapin, technique qui a déjà fait ses preuves.
– Et puis tu es parfois assez têtue...
OK, là on parle. Mais sans exemple concret... Fichus poissons rouges ! Je l'incite à me le dire immédiatement la prochaine fois, de ne pas hésiter. Au moins je pourrai mieux me rendre compte quand et où ça pêche...
La soirée continue un peu au calme et John me propose de passer mon entretien psychologique pour le PPA, lorsqu'un autre bipeur sonne... Nous retournons au nord ! Cette fois, pour sauver l'un des frères Crawley tombés de déshydratation en pleine freeway... John installe une chicane et je m'occupe du papy.
Nous repartons vers l'hôpital avec l'assurance que Jack est arrivé en service. J'ai très peu travaillé encore avec lui, mais dès que John s'en va, je décide à nouveau de lui présenter mes excuses. Comme avec Riley, il n'a rien compris des soucis rencontrés avec moi. Les éventuels « râleurs » s'amenuisent...
Il me reste le trio Sarah-Aurélien-Max à coincer, avec Olivia-Marina et la bande des pieds nickelés de la direction. Mais je sais deux choses grâce à Riley et Jack : le « souci » a été remonté en interne médecin, donc Olivia et Marina sont hors course, sauf si elles ont raconté des choses à un médecin. Mais je n'y crois pas une seconde. Et les directeurs ont bien sous-entendu qu'ils avaient eu des remarques remontées... Donc que le souci de base ne vient pas d'eux.
Aurélien et Max sont des amours, je « suspecte » donc Sarah, toujours très distante. Mais je peux me tromper. Néanmoins, étant donné que Max lui-même m'a affirmé bien m'aimer en face, mes doutes diminuent encore... Sauf s'il m'aurait menti... Et Aurélien m'a toujours parlé normalement avec une certaine gentillesse... Donc...
Le passage de Tina Chavez restera épique dans mon souvenir. Ma seule rencontre avec elle avait eu lieu sur le parking des dépanneurs, alors que j'avais failli faire exploser l'hélicoptère... Elle avait bien râlé et je m'étais excusée platement. Cette fois, à son arrivée au LSMS, Jack est heureux de me la confier...
– Vous voulez une femme ? Voilà le docteur Fox...
Ah. Si elle voulait une femme, c'est que pour une seule raison... Et lorsqu'elle me l'explique, j'ouvre grand les yeux. J'ai tellement envie de rire que je tousse. Elle veut... quoi ? Bon. Je réfléchis en professionnelle. Il suffit de tourner la chose autrement. Je prends les choses en mains — littéralement — et l'aide à se déshabiller. Je l'ausculte ensuite... là. La gynécologie n'a jamais été ma spécialité, mais à ce niveau, je m'en sors très bien. Et une fois ma constatation faite, je la rassure...
Tout ça pour un homme... Donc un imbécile... Par pitié que jamais je n'ai à faire une telle chose pour un crétin pareil !
J'essaye de lui expliquer qu'elle mérite sans doute mieux que lui. La réponse claque, nette :
– Oh c'est pas pour ça, c'est juste pour lui prouver que je suis bien une fille pure à ce...
Je n'ose pas écrire ses insultes. Elle ressort, bien contente, et je retourne vers ces messieurs qui n'osent me poser qu'une question :
– Ça s'est bien passé ?
– Oui oui...
John prend sa fin de service à ce moment-là...
Ensuite vient l'attente interminable... Et sauf une inter vers la LSD pour ranimer Jack Sully, nous n'avons rien d'autre à faire avec Jack Tauri (le doc quoi). Après une visite médicale d'Ethan Collins, l'un des patrons du Blé d'Or, la ferme locale, je décide de prendre ma fin de service.
Je rejoins alors Vince dans notre ruelle... Et nous parlons de notre journée respective et des retours de John. Ce dernier a été très affable avec Vince quand il est venu avec l'officier Content pour le don du sang de ce dernier. John aurait donc tendance à ne pas dire les choses en face aux autres... ? Tout cela me laisse perplexe. Et comme je sais par Ovaline Jenkins, la patronne des Taxis, qu'il a semé la zizanie durant son passage dans l'entreprise... Après, sans information à ce niveau, hors de question de statuer.
Sarah ou John ? Ou les deux ? Ou c'est moi qui m'inquiète trop pour rien ? Si ça s'trouve, ils ont juste remonté des bricoles et la direction l'a monté en mayonnaise... Il faut aussi admettre cette possibilité.
On parle appartement avec Vince avant de se quitter pour la nuit. Pourquoi les autres ne peuvent-ils pas nous foutre la paix et nous laisser gérer notre relation ? Pourquoi faut-il que tout le monde se mêle de la vie privée des autres dans cette ville ?
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