15th entry - 09 Fin de service
Samedi 9 Novembre 2019
(Rédigé le dimanche 10 novembre)
Nous avions rendez-vous à 15 h à l'hôpital. Au final, je viens vers 14 h histoire de prendre mes marques pour cette journée. À peine arrivée qu'une inter dans le nord m'amène à rencontrer deux Lopez sur trois. Une famille bizarre que je comprends à peine tellement ils mâchent leurs mots. Seul point positif, je fais un vol d'hélicoptère gratuit. Au retour, je récupère une ambulance qui a terminé au garage de l'aéroport. Là, John répond à un appel LSPD qui demande un médecin pour un cas de grippe. Et me voilà repartie...
Sur place, je découvre Vince avec le Sergent Forseti, le blondinet revêche, ex de Sonia, qui bougonne et n'aime personne... sauf sa sœur chérie. Après les avoir soignés, je les découvre aux prises avec un camion de la MST, la société locale de transport de fonds, sans conducteur. Ce dernier a eu potentiellement un mal de tête... Je leur propose de rester afin de le soigner s'il en a besoin à son retour. Le temps passe, je distribue un fraisier à chacun... Toujours personne. Forseti emmène donc le camion en fourrière... et Vince a un mal de tête. Je termine donc avec une ambulance et deux voitures de police à surveiller... avec mes petits poings ! Ah grou-grou...
Au final, rien ne se passe, sinon le retour de Vince, puis de Forseti. Je rentre donc à l'hôpital pour un peu d'attente. Les médecins arrivent les uns après les autres, Olivia dans le tas. On finit par devoir attendre John Doss, le dernier à pointer son nez. Le temps pour moi de m'énerver sur une proposition d'exercice à la noix. Ils veulent s'entrainer à se tuer ? Hors de question. Ce n'est pas le jour ! Je monte aux créneaux sans même m'en rendre compte... Première bêtise de la journée.
La réunion commence avec plus de 30 mins de retard... sans les internes ! Eh oui ! Nous sommes juste là pour répondre aux appels d'urgence à leur place. Déliiire. Nous partons d'ailleurs pour une inter dès qu'ils sont enfermés, la preuve par a+b qu'il suffit d'être en sous-effectif pour être débordés. Sur le trajet, Olivia essaye de m'expliquer que j'ai mal réagi plus tôt. Moi je vois juste que des personnes auxquelles je tiens veulent volontairement se mettre en danger. Pas aujourd'hui. Je ne suis pas en état ! Mais j'ai beau le lui dire, elle ne semble pas comprendre. Cela me blesse... Elle devrait pouvoir me comprendre aujourd'hui, à défaut de me soutenir dans mes conneries...
À peine leur réunion top secrète terminée, Ben m'embarque pour ma formation de conduite de l'extrême. Réussir à faire un parcours en montagne en 5 mins chrono. Je suis tellement dans le mal aujourd'hui que l'idée même d'avoir peur ne m'effleure même pas l'esprit. C'est le cadet de mes soucis. Mes nerfs sont à fleur de peau, je préfère ne pas réfléchir trop loin. Avancer avec mon ambulance sans la faire tomber dans le ravin devient mon seul objectif. J'y arrive en 4 mins et 39 secondes, devenant ainsi 5e du LSMS... Cool. Aujourd'hui j'en ai rien à battre. Je décide d'y songer le lendemain.
De retour à Los Santos, le temps file avec quelques dons du sang, avant d'être appelée dans le bureau du directeur. Comment résumer cet entretien sinon par un gros « Euhhh ? ». La moitié de leurs remarques me paraissent lancées dans le vent. Ou trop anciennes. Ou manquaient de preuve... Ou certaines personnes n'avaient pas transmis l'information... On en arrive ensuite à mon « manque d'humilité » ou « reste à ta place d'interne » que j'entends parfaitement. Et aussi au besoin que le LSMS doit refléter une certaine image, ce qui se résume à « pas assez mature ». Ok. Qu'ai-je dit ou fait pour mériter tout ça ? Si c'est juste pour aujourd'hui, je peux le comprendre, mais cela semble aussi venir de plus loin. Je n'ai aucun souvenir de remarques faites par des médecins... Sauf la radio LSMS/LSPD par Sarah, mais je fais tellement attention depuis... Quoi d'autre ? Je n'ai même pas pris 10 minutes cette semaine pour parler avec Vince ! Mon cerveau fatigue...
Objectif de la semaine prochaine, m'excuser auprès des collègues, car je sens que quelqu'un a mal pris quelque chose, me taire et ne plus parler que sur demande. Retour en classe avec les profs... Moi qui pensais m'en être débarrassée. Bon. Voyons le bon côté des choses, j'ai passé deux formations dans la soirée et un exercice. Quoique ce soir, j'ai du mal à en être joyeuse...
Car oui, à peine fini avec le directeur et son adjoint, Aurélien me coatch pour ma formation pompier. J'avoue que sur le moment, je n'ai aucune envie de ça, mais je prends sur moi, fais bonne figure et décide de réfléchir de nouveau à cette conversation plus tard. Je décide juste d'appliquer immédiatement ce que j'ai appris dans le dernier hôpital où j'étais : se la fermer et faire profil bas. J'écoute les conseils et les informations, surtout que, pour une fois, je suis en terra incognita.
J'ai l'impression de faire des bêtises du début jusqu'à la fin tellement je ne suis pas à l'aise... Savoir que six personnes vous regardent balancer de l'eau sur des carcasses de voiture cramées qui ne brûlent plus me paraît trop abstrait... Suite à quoi Aurélien m'interroge sur la manière dont j'aurais placé les cônes de protection... Excellente question ! Je n'en sais rien. Je décide de répondre de manière logique. Il me corrige en m'indiquant un meilleur positionnement, j'en prends bonne note. C'est presque dommage que l'exercice soit sur l'hippodrome désaffecté plutôt qu'une fausse route quelconque...
Le debrief avec le directeur et l'adjoint se passe pas trop mal. Faut dire, je me tais et laisse Sarah insulter son mari devant témoin... Dingue comment cela ne gêne personne ! Je suis choquée. Et épuisée. Mais la journée n'est pas finie... À peine le camion rentré, voilà John qui me propose... ou impose... un exercice. Alley, c'est le moment de se plier et de ne pas casser. Je le suis... et découvre mon pire cauchemar qui puisse arriver aujourd'hui.
Les slaloms. Des tas et des tas de slaloms à faire... Des virages. Serrés. Vite. Mes mains se glacent sur le volant et je sens ma raison s'envoler.
« C'est un exercice. Tu fais des efforts. Prends sur toi. » me répété-je dans ma tête.
Mon ambulance démarre au « go » de John dans le cataclysme intérieur entre mon cœur qui bat la chamade et mon sang qui tambourine à mes tempes. Le premier virage est une catastrophe. Le second me paralyse. Le troisième me rappelle cette nuit-là... Le quatrième leurs mains sur moi... Au cinquième, je perds le souffle.
J'essaye de me concentrer sur autre chose. La réunion plus tôt. Oui, c'est bien ça ! Je dois réfléchir à autre chose. TOUT sauf ce jour-là... cette nuit-là... ces types-là... Je laisse la conversation redéfiler dans ma mémoire... La moitié des remarques restent trop obscures... La formation pompier que je viens d'effectuer me confirme que, dans le doute, mieux valait inonder toute la zone d'incendie. Je m'excuserai donc auprès de tout le monde et demanderai directement des retours s'ils en ont.
Quelles excuses vais-je dire ?
« Je voudrais m'excuser si ce que j'ai dit quelque chose qui vous ait déplu, ou fais quoi que ce soit qui n'était pas correct. Particulièrement si je vous ai blessé, car c'est vraiment sans le vouloir. »
Oui, c'est bien. Le retenir. S'en rappeler. Ah, encore un virage.
À qui ? Tous. Oui, cela paraît évident. Même Olivia aura droit. Finalement, peut-être qu'elle m'évitait cette semaine... À ce rythme, je vais finir par croire tout le monde contre moi, il faut que j'arrête.
Les virages continuent. John me relance sur le parcours une seconde fois... J'essaye d'accélérer, sans grand succès. Un fil ténu commence à se briser en moi. Je pleure à moitié sur la fin du parcours... Larmes que je cache en vitesse avant de revenir à sa hauteur.
– Encore une fois, pis ce sera la dernière.
– Oui, surtout que j'ai plus d'essence.
Vive la panne sèche ! Je zieute vers Sarah et Aurélien qui observent comme deux corbeaux. Pourquoi ai-je une sensation désagréable ? Ou je suis juste devenue paranoïaque... Ou fatiguée... Ou les deux...
Mon troisième tour n'apporte pas plus de lumière. Je reste figée sur le volant. J'avoue à John sur le retour qu'il s'agit de ma bête noire... Il me propose d'en refaire. J'accepte par automatisme. Je suis trop brisée par ma journée... Mes larmes débordent. Ma colère du début de journée est retombée comme un soufflet.
J'ai envie de tout laisser tomber. J'ai besoin de parler à Vince.
09 – Fin de service
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