Mardi 5 Novembre 2019

          À peine arrivée en service, seule, que me voilà surchargée de travail. Outre Solene qui m'attend à l'accueil, accompagnée de deux agents du LSPD — dont Vince —, j'ai aussi deux personnes pour un don du sang et rapidement un signal d'alarme dans le nord. Pas le choix ! Après un premier monsieur passé, me voilà à foncer à toute vitesse vers le dernier message du répondeur. Je découvre dans la foulée qu'il se situe dans la zone de chasse... À devoir faire les chemins de terre, j'en oublie presque que s'il m'arrive quoi que ce soit, c'est fichu pour tout le monde.

          Le chasseur soigné, me voilà repartie vers la ville. J'entends soudain la voix miraculeuse de mon nouveau directeur résonner dans ma radio ! Même si je m'attendais à son arrivée, mon cœur bondit de joie. Je l'avertis de la situation quelques secondes avant mon mal de tête de la soirée... Et je me retrouve à plusieurs kilomètres de toute civilisation ! Génial... J'envoie un message à Benjamin pour l'avertir. Logiquement, mon ambulance se sera rangée non loin de l'accueil, mais il me faut encore rentrer...

          Une bonne excuse pour voler en hélicoptère ? Peut-être. Allez savoir !

          La suite de la soirée se déroulera surtout au LSMS. Avec Solene. Que Benjamin me confie. J'ai du mal à la suivre. Elle réagit plus comme une enfant qu'une dépressive – et je n'ai jamais eu aucune compétence avec les mioches ! Me voilà bien embêtée. J'arrive néanmoins à la canaliser plus ou moins, non sans l'aide de Max arrivé entre temps et toujours Vince qui profite de son rôle de nounou pour rester pas loin de moi.

          Une bonne heure à devoir gérer Solene, ses hallucinations et ses paradoxes et me voilà à lui faire passer un scanner cérébral. Rien d'alarmant, sans doute ses médicaments de la veille qui lui provoquent des effets secondaires. À moins qu'elle devienne schizophrène... Une crise due à ses récents déboires avec les « bad boy de Mirror Park » serait très crédible, vu son âge. À y réfléchir tandis que j'écris ces lignes, je compte soumettre l'idée demain. Il me faudra effectuer quelques recherches plus approfondies sur le sujet avant, néanmoins. Ce genre de pathologie n'a pas encore été abordé dans mes cours.

          Finalement, compte tenu de son amélioration générale, Benjamin prend le risque de la laisser sortir, sous condition qu'elle revienne tous les jours au LSMS pour examen. Et Vince profite de ce moment pour « gratter » du temps avec moi, sous couvert d'un don du sang. N'ayant pas réussi à parler à Charlie encore, je ne sais toujours pas sur quel pied danser, mes pensées sont floues, ma peur me guette. Fort heureusement, mon amie m'attend à l'accueil et je renvoie « mister ténébreux » vers son commissariat pour mieux parler avec elle.

          Note à moi-même : je dois arrêter de trouver des surnoms à tout le monde.

         Le don du sang de Charlie pendant quelques minutes de gossip devra hélas attendre, un autre signal d'appel qui provient du nord m'incite à accompagner Sarah en hélicoptère. Voilà bien l'une des rares personnes de la ville à me laisser dubitative... Disons que je ne sais jamais si elle est en colère, renfermée ou juste silencieuse. Au final, comme j'en profite pour refaire un tour d'hélicoptère, je prends la chose du bon côté, souris et parle joyeusement. Elle semble de bonne humeur et si le voyage se fait à demi dans le silence, au moins n'est-il pas pesant. Difficile de briser la glace, je vais devoir prendre sur moi avec elle et trouver un angle d'approche. C'est une bonne médecin, ce serait idiot de ne pas bien s'entendre avec... Surtout que son mari et Max, son meilleur ami, sont deux amours.

          Arrivée sur place, je découvre Martin Journey, que je venais de voir au LSMS plus tôt pour un don du sang avec Sonia Martin. Autrement dit, inutile de chercher bien loin l'identité de la blessée au sol, surtout lorsque je découvre ses bas résille... Je relève donc Sonia, qui a chuté sans doute à cause de sa déshydratation sévère. Le temps de m'assurer qu'elle va bien et nous voilà reparties vers l'hôpital à toutes pales d'hélico !

         Cette sensation de voler... Cette liberté...

          Sarah m'informe qu'elle me dépose et retourne faire le plein. Je saute lorsqu'elle n'est plus très loin du sol, pour lui éviter d'atterrir. Elle semble surprise – dans le bon sens ! Et je fonce retrouver Charlie, dans l'espoir d'avoir quelques minutes enfin à moi. La pauvre est en radio avec Solene afin de la surveiller, ce qui la disperse un peu, mais je lui demande pour Vince. Elle m'avait déconseillé Théo, que pensait-elle de son collègue ?

– Tu sais, j'ai fait beaucoup de patrouilles avec lui. Il est gentil, pas compliqué, toujours heureux de vivre, très agréable...

          Ouais. D'accord. De là à me dire « vous iriez bien ensemble, fonce », il n'y a qu'un pas. Léger détail que la pauvre Charlie ignore encore, mon passé compliqué. Il me faudra lui dire... mais quand ? Je la remercie pour ces informations qui me semblent loin d'être objectives, mais m'apportent néanmoins un élément de réponse : ils sont amis. Je demanderai au Sergent-Chef Conor-Rache, à l'occasion. Il semble bien plus déluré qu'il n'en a l'air et grâce à mon rôle de « juge » avec son mari, j'ai l'impression d'avoir plus d'affinité à lui parler qu'à un... Sergent Ourane, par exemple.

          Une fois Charlie partit et quelques plaisanteries à l'accueil plus tard, où je découvre une facette inconnue de Sarah qui s'amuse à « torturer » gentiment Aurélien et Max avec le nom de « Tina Chavez », nous partons voter. Il faudra que je rencontre cette « Chavez » elle semble être la terreur d'une partie de la ville. Comme Forseti ou Baxter... qui sont pourtant deux amours. Ou Danton ! Ah ! Le Lieutenant Fantôme ! Toujours là quand je n'y suis pas...

          À la Maze Bank Arena, je décide de voter en fonction de mon ressenti général entre ce que je sais, ce que j'ai lu et appris en lisant les derniers décrets et les réponses aux questions - pardon, MES questions - transférées à CNN. Cela me fait sourire. Un autre levier qui semble bien amorcé...

(tâche de larme)

          Le 9 arrive bientôt, papa...