La place du marché était déjà noire de monde quand le gouverneur fit son entrée dans la tribune d'honneur, accompagné des représentants de la justice royale, le duc de Rohan, le marquis de Beauffremont et le comte de Gramont. Nicolas était là, lui aussi, aux côtés de son père.

      Le gouverneur s'avança au dessus de la foule et frappa trois coups sur la table qu'il avait devant lui. L'huissier qui se tenait à sa droite réclama le silence.

– Mes chers sujets, le bandit, le malfrat, le pirate qui va comparaître devant vous est responsable des pires horreurs. Nous l'avons capturé lors de la mise à sac de notre ville, opérée par la bande du capitaine Shark. Peuple ! Tu n'auras plus de raisons d'avoir peur, car aujourd'hui commence, le jugement d'Ariana Shark !

      Un murmure parcourut la foule tandis que la jeune fille montait dignement les marches de l'échafaud. Elle se présenta devant la tribune d'honneur tandis que le bourreau préparait la corde.

      L'huissier fit de nouveau le silence et le gouverneur reprit la parole.

– Mademoiselle Ariana Shark, vous avez été amenée ici pour comparaître devant la justice royale. Vous devez répondre de vos actes.

      La jeune fille contemplait ses ongles, sans porter le moindre intérêt à ce qui se disait au dessus d'elle. Le gouverneur la regarda avec étonnement.

– Vous devez répondre de vos actes ! répéta-t-il.

– Et bien, faites ! Énumérez mes terribles méfaits, répondit Ariana, avec ironie.

– Oui.. oui. Tout d'abord, vous êtes responsable des vols de plusieurs poissons, lorsque vous travailliez encore sur le port, sur l'île dorée. Vous n'étiez pas encore pirate, mais déjà voleuse.

– Tout à fait, affirma Ariana. Continuez, je vous prie.

      Le gouverneur était complètement décontenancé devant l'attitude insouciante de la condamnée. Il continua néanmoins.

– Ensuite, vous portez une arme contre l'interdiction royale. Vous êtes de ce fait, une « briseuse de paix ».

– Alors, techniquement, je ne porte pas d'arme sur moi en ce moment, objecta Ariana.

– Oui mais vous en aviez une quand nous vous avons capturée, persista le gouverneur.

– Ah oui, c'est vrai, ça m'était sorti de la tête, dit Ariana, qui se moquait ouvertement de son interrogateur, pour le plus grand plaisir de la foule.

– Vous avez également participé à l'abordage d'un galion de la Compagnie néerlandaises des Indes occidentales.

– En effet ! Je m'en souviens parfaitement, s'exclama Ariana. Une vraie partie de plaisir ! Ah ! Le capitaine était formidable ! Dis donc, Monsieur de gouverneur, vous êtes bien gentil de me rappeler tout ces moments heureux.

      Le gouverneur se renfrogna mais continua d'énumérer les coups de mains auxquels la jeune fille avait pris part.

– Le 6 Avril 1665, vous avez mis à sac la ville de Caracas.

– Alors là ! C'est faux ! Nous sommes tombés dans une embuscade et j'ai dû aller sortir mon équipage de prison.

– Enfin, vous avez tout de même été à l'encontre de la loi, dit le gouverneur d'une petite voix.

– Bien sûr ! répondit Ariana. Mais soyez précis ! Je ne veux pas qu'on me condamne pour n'importe quoi !

– D'accord, murmura le gouverneur, qui sentait que la situation lui échappait. Vous avez ensuite volé des victuailles à Paramaribo.

– Voilà, vous voyez que vous pouvez être rigoureux quand vous voulez !

– Et enfin, vous avez été prise alors que vous quittiez cette ville même, dans laquelle vous et votre équipage avez volé des richesses et de la nourriture.

– Exactement. Et je n'aurais jamais été prise si cette stupide corde ne m'avait pas glissé des mains.

– Oui, sans doute, Mademoiselle, avoua le gouverneur. C'est donc en connaissance de cet ensemble de forfaits que les jurés ici présents vont décider de votre sort.

– Faites vite, mes amis, je commence à m'ennuyer.

      La foule chuchotait et souriait. Cette jeune femme bravait l'autorité avec tant de fougue qu'elle s'était acquis la sympathie de la plupart des spectateurs. Ariana remarqua d'ailleurs qu'une petite fille lui souriait, hissée sur les épaules de sa mère, serrant une peluche entre ses petits bras. La jeune femme chercha des yeux l'autre petite fille, celle de la famille noble, et l'aperçut au balcon, un ruban rouge dans les cheveux, juste comme elle. Ce sont ces deux visages qui permirent à Ariana de garder la tête haute. Car, malgré sa fanfaronnade, elle avait du mal à tenir sur ses jambes, qui tremblaient de peur.

      Le gouverneur se leva pour annoncer le verdict.

– En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je déclare Mademoiselle Shark, ici présente, coup...

– Un instant !

      C'était Nicolas qui, se levant de son siège, avait coupé son père d'une voix sûre.

– Il me semble que ce procès ne se déroule pas dans les règles de l'art, annonça-t-il. Il faut un avocat à cette demoiselle.

– Elle a déjà tout avoué, mon cher, dit le duc de Rohan, avec un sourire mauvais.

– Et alors ? Nous avons étudié les méfaits, mais pas leur motif. Je réclame le droit de défendre cette jeune personne.

      La foule applaudit l'intervention de Nicolas. Le gouverneur consulta l'huissier et accorda sa demande à son fils.

– Très bien, reprit le jeune homme. Mademoiselle Shark, ai-je tort quand je dis que vous voliez des poissons pour pouvoir manger ?

– Non... répondit Ariana.

– Est-ce que avoir faim est un crime ? demanda Nicolas, s'adressant tant à la foule qu'aux représentants de la justice. Je ne crois pas. Il en est de même pour les villes mises à sac. Vous l'avez fait pour nourrir l'équipage du Golden Gem, n'est-ce pas ?

– Oui... répondit encore Ariana, qui ne voyait pas où il voulait en venir.

– Vous avez aussi volé quelques richesses, c'est vrai. Mais je connais l'histoire de cette jeune fille, mes amis, continua le jeune homme, haranguant la foule. Elle ne vole que les plus riches, ceux qui ont tellement de trésors qu'ils ne savent plus quoi en faire ! L'équipage du Golden Gem vous a-t-il attaqués, vous ?

« Non ! » cria la foule d'une même voix.

– Elle m'a même fait un cadeau, dit la petite fille, sa voix se perdant dans le brouhaha d'une assemblée toujours plus agitée.

– Mais arrêtez-le ! hurla le duc de Rohan au gouverneur. Il va provoquer une insurrection !

      Le comte de Caterets ordonna à ses soldats de faire taire Nicolas. Celui-ci s'échappa, ayant vu venir la manœuvre. Il courut hors du balcon principal, puis réapparut sur les balcons des autres familles nobles.

– Est-ce un crime d'avoir faim ? Est-ce un crime de vouloir nourrir les siens ? Est-ce un crime de voler aux riches ?

      Nicolas criait, comme un endiablé. Il jetait ses paroles vers la foule qui grondait de plus en plus. Il était toujours suivi par les soldats et courrait de balcon en balcon, comme un orateur révolté.

      Les paysans et les artisans qui s'entassaient sur la place du marché commencèrent à se ruer vers les soldats qui entouraient l'échafaud. Ils les désarmaient sans que ceux-ci puissent s'y opposer, transportés par les mots de Nicolas qui criait « Justice ! Justice pour Ariana ! ».

      C'était la cohue. Tout le monde se battait avec tout le monde. Les soldats ne pouvaient plus maintenir l'ordre et le gouverneur regardait en bas, impuissant. Finalement, ce fut le duc de Rohan qui prit la situation en mains.

– Bourreau, fais ton office ! hurla-t-il avec rage.

       Le bourreau hésita une seconde puis actionna la commande qui ouvrait une trappe sous les pieds d'Ariana. La foule retint son souffle tandis que la jeune fille commençait à être étouffée par la corde. Puis, la trappe se referma, comme par magie. Ariana reprit son souffle et vit, entre les planches, que Méga était sous la trappe et la tenait fermée à bout de bras.

– Et bien, ce n'est pas trop tôt, lui glissa-t-elle.

      Elle n'était pourtant pas tirée d'affaire. La foule avait recommencé à tourmenter les soldats mais le bourreau était toujours là. Il s'approcha pour donner les coups dans la trappe, et forcer Méga à lâcher prise. Ariana lui donna des coups de pieds et le mordit mais cela n'avait pas grand effet.

– Arrêtez tout !

      Le silence ce fit en un instant et tout le monde se tourna vers celui qui avait prononcé ces paroles. Will. Il tenait Nicolas contre lui, le sabre sous le menton du jeune noble.

– Détachez Ariana ou je lui tranche la gorge, annonça-t-il, calmement.

      Tous les regards se tournèrent vers le gouverneur, qui n'en menait pas large. Il voulait évidemment sauver son fils, malgré toutes ses impertinences. Cependant, les autres grands personnages n'étaient pas de cet avis. Le duc de Rohan lui glissait à l'oreille qu'il valait mieux tuer la pirate tant qu'on le pouvait encore, que les pirates n'oseraient pas tuer Nicolas, et que, dans tous les cas, celui-ci avait changé de camp. Il ne valait pas la peine d'être sauvé.

– Que dites-vous Monsieur de Rohan ? l'interpella Will. Vous n'hésiteriez pas à sacrifier le fils du gouverneur ? Et qu'en est-il de vos amis ?

      Le duc leva un sourcil avant de regarder autour de lui. Or, à l'exception de lui-même et du gouverneur, tous les nobles étaient à présent menacés par un pirate. Le marquis de Beauffremont et le comte de Gramont avaient été maîtrisés et les pirates régnaient sur tous les balcons où la noblesse de l'île s'était rassemblée.

– Vous ne voudriez tout de même pas sacrifier une vingtaine de hauts personnages pour une petite pirate ? demanda Will, faussement innocent. Vous pensez que les familles de ces gens seraient satisfaites ? Ils pourraient vous faire tomber de votre piédestal...

      Le duc serra les poings avant d'ordonner au bourreau de libérer Ariana. Celui-ci s'exécuta de mauvaise grâce. Il desserra la corde autour de son cou et lui délia les mains.

– Ah, ce retournement de situation me plaît bien, dit Ariana.

      Elle salua les nobles au balcon tandis que la foule retenait son souffle. Tout le monde avait les yeux rivés sur elle.

– Monsieur de Rohan, Monsieur de Caterets, ce fut un plaisir de faire votre connaissance. Je dois malheureusement vous quitter, croyez bien que j'en suis navrée. Je ne vous dirais pas que j'espère vous revoir bientôt, car je mentirais, et il ne faut pas mentir. Adieu !

      Au moment où elle prononçait ces derniers mots, Edward Hawkins, qui était sur le balcon central, lui lança un sabre et le moment suspendu prit fin. Le bourreau se jeta sur Ariana, qui eut raison de lui en trois coups d'épée. La trappe était à présent ouverte et Ariana s'y jeta. Elle disparut dans le trou et fut recueillie par Méga, qui l'attrapa avant de la reposer par terre.

      La foule était galvanisée par ces événements et ouvrit une brèche parmi le mur de soldats qui entourait l'échafaud. Ariana et Méga s'y glissèrent, sans même à avoir à jouer de l'épée. Tous les autres pirates laissèrent partir les nobles qu'ils tenaient et s'échappèrent. Le mouvement de foule leur permit de prendre la fuite rapidement. En effet, les paysans se reconnaissaient en ces pirates et les pirates en eux. Ils ne faisaient qu'un. Le peuple s'arrangea donc pour les laisser passer, triomphants, et se referma sur les soldats qui s'étaient lancés à leur poursuite.

Et c'est accompagné de cris de joie que l'équipage du capitaine Shark sortit de la ville et rejoignit le Golden Gem sans encombres. Ils partirent immédiatement, pour ne pas risquer de se faire reprendre.

*****

      Nicolas était de retour dans sa chambre. Il n'espérait plus en sortir, après ce qui s'était passé ce jour-là. Lorsqu'il eut été sûr que les pirates s'étaient échappés, le gouverneur avait dû faire de plates excuses aux hauts dignitaires, qui étaient venus exprès pourvoir la capture du capitaine Shark, ou au moins, la pendaison de sa fille. Les trois nobles étaient furieux et le marquis et le comte partirent immédiatement. Ils ne supportaient pas de rester une seconde de plus dans un endroit où ils avaient subi pareille humiliation. Le duc de Rohan, par contre, ne cachait pas son désir de vengeance. Il resta à Saint-Martin, et ordonna qu'on lui fasse construire une flotte de guerre, pour qu'il se lance à la poursuite des pirates.

      Ensuite, ça avait été le tour de Nicolas. Son père avait passé toute sa frustration sur lui et l'avait finalement de nouveau enfermé dans sa chambre. C'est là que le jeune homme attendait. Il se repassait les événements de l'après-midi dans la tête. Il trouvait qu'il n'avait pas été trop mauvais. Tout s'était presque déroulé selon le plan qu'il avait mis au point. Il avait laissé Ariana s'attirer la sympathie des spectateurs, puis, il avait pris sa défense pour finir de créer l'insurrection. Cela n'avait pas été suffisant pour libérer la jeune fille, mais il y avait le plan B. Il était allé trouver Will au point de rendez-vous et s'était laissé capturer. Pendant que tout les monde avait les yeux fixés sur lui, les autres pirates avaient pu prendre les autres nobles en otage.

      Oui, tout s'était bien passé. Il espérait juste qu'Ariana serait mise au courant de la part qu'il avait jouée dans cette libération spectaculaire.

      Lorsque la nuit tomba, Nicolas revêtit la tenue de voyage qu'il avait préparée : un pantalon de toile noire, une chemise blanche épaisse, une tunique de soie bleue (c'est ce qu'il avait de plus solide...) et un manteau de velours pourpre. Il ajouta quelques chemises dans son sac de voyage, avec tout ce qu'il y avait déjà glissé. Il observa son reflet dans le miroir. Ses yeux bleus brillaient d'impatience. Il prit une paire de ciseaux et coupa sa queue de cheval. Ses cheveux noirs lui tombèrent dans les yeux. Un nouveau Nicolas était né.

      Il s'assit au bureau et essaya pour la énième fois de continuer la lettre qu'il comptait adresser à son père, pour lui expliquer son choix, sa philosophie de vie... et autres balivernes.

– Tu penses vraiment que tu vas la finir ?

      Nicolas se retourna d'un bond. Ariana, le sourire aux lèvres, se tenait sur le rebord de la fenêtre.

– J'avais dit à Will de passer par l'intérieur, balbutia Nicolas.

– Mmm... oui, je sais, répondit Ariana. Je trouvais cela plus drôle de passer par la fenêtre. C'est le grand saut dans l'inconnu pour toi, ce soir, métaphoriquement, et physiquement.

– Tu as sans doute raison, concéda le jeune homme.

      Ariana se leva et se balada dans la chambre pendant que Nicolas contemplait la page à moitié remplie qui trônait sur son bureau.

– Je ne sais pas quoi faire, avoua-t-il. Mon père va terriblement m'en vouloir.

– Je ne crois pas, dit Ariana. Si tu me laisses faire, je peux tout arranger.

      Nicolas hocha la tête. Ariana prit la lettre et la fourra dans sa poche. Puis, elle éteignit la lumière et commença à renverser les meubles et à faire un bruit à réveiller les morts. Nicolas la regarda faire sans comprendre. Elle lui demanda de crier à l'aide puis de prendre son sac et de descendre par la fenêtre. Nicolas fit ce qu'elle lui demandait et s'approcha de la fenêtre, les jambes flageolantes. Une corde y était fixée. Il enjamba le rebord et commença à descendre, en faisant tout son possible pour ne pas regarder en bas. Ariana le suivit peu de temps après.

      Ils touchèrent bientôt terre et s'enfoncèrent dans les bois.

– Et voilà le travail ! dit Ariana en souriant. Tout le monde va croire que tuas été enlevé et non pas que tu es parti de ton plein gré. Comme cela, ton père ne te fera aucun reproche et gardera seulement un souvenir ému de son fils.

      Nicolas acquiesça. Il se sentait mal de mentir ainsi à son père, mais il était trop tard pour reculer. Il suivit Ariana jusqu'à une plage de sable fin. La terre finissait. L'océan commençait. La lune illuminait les dorures du Golden Gem et faisait briller la chevelure de la figure de proue, à l'image de la blondeur des boucles de Jeanne, la mère d'Ariana.

      Nicolas prit une longue inspiration.

– Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, l'encouragea Ariana.

      Puis, elle siffla entre ses doigts et une embarcation fut mise à la mer. Les quelques pirates qui étaient à bord touchèrent bientôt le sable.

– Alors comme ça, le petit est de retour parmi nous, dit chaleureusement Thomas Müller, en lui posant une main sur l'épaule.

– Et pour de bon ! ajouta Ariana.

– Il faut avouer que tu es plein de ressources, le félicita encore le quartier-maître. C'était un joli numéro, que tu nous a fait, là-bas.

– Merci, bredouilla Nicolas.

– Allez, en route, mauvaise troupe ! s'écria Müller avant de monter dans la petite barque. Nous avons des trésors à trouver, et un capitaine à sauver !

      Nicolas et Ariana le suivirent. Quelques minutes plus tard, une échelle de corde était jetée à bas du Golden Gem et Nicolas en gravissait les échelons pour monter à bord de ce navire dont il avait tant rêvé.

      Will donna l'ordre de lever l'ancre et chacun reprit son poste. Personne ne fit particulièrement attention au nouveau membre d'équipage, mis à part Hawkins, qui ricana en passant à son côté. Nicolas se dirigea vers la poupe, d'où il pouvait voir son île s'éloigner. Il avait l'impression de revivre le journal d'Ariana. Comme elle, il quittait tout ce qu'il avait connu. La seule différence est qu'il l'avait voulu.

– Ça te brise le cœur, n'est-ce pas ? demanda Ariana, qui était venue s'accouder à ses côtés.

– C'est pour le mieux, répondit Nicolas. Si je n'avais pas tenté ma chance maintenant, je l'aurais regretté toute ma vie.

      Il parvint à lui sourire.

– D'ailleurs, j'ai quelque chose pour toi, continua-t-il.

      Il glissa sa main dans sa poche intérieure et en sortit le journal.

– Oh, merci, Nicolas ! J'avais peur qu'il n'ait été perdu dans le capharnaüm de cet après-midi.

– Et j'ai ça aussi, ajouta le jeune homme en détachant le sabre qu'il avait à la ceinture. J'ai réussi à le récupérer dans l'armurerie.

      Ariana prit le sabre qu'il lui tendait et l'examina avec attention.

– C'est bien le mien, et sans une égratignure !

      Ariana détacha l'épée qu'elle portait elle-même à la ceinture et la lança à Nicolas.

– Et bien, en garde ! s'exclama-t-elle. La première étape pour devenir un pirate, c'est d'être un as du duel. Et nous n'arrêterons que quand l'élève aura dépassé le maître !

      Les deux jeunes gens commencèrent à échanger des attaques et des parades avec entrain. Ils combattirent longtemps sous le clair de lune tandis que le Golden Gem les emportait vers de nouvelles aventures.

FIN