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Chapitre 28 - Affront

      Nicolas fut réveillé par le son des trompettes. C'était étonnant. Elles n'avaient pas sonné depuis la venue du chancelier du roi, il y a de cela plus de dix ans. On frappa à la porte et un garde entra.

– Votre présence est requise par le gouverneur, dit-il, d'un ton solennel.

      Nicolas s'habilla rapidement et sortit à la suite du garde. Toute cette mascarade l'intriguait et ne présageait rien de bon. Le jeune homme fut mené sur l'esplanade, où son père se tenait debout, bien droit, entouré des plus hautes personnes de la ville. On fit signe à Nicolas de prendre place aux côtés de son père.

      Un carrosse descendait l'allée menant au petit château qu'occupait le gouverneur. Il s'arrêta en bas des marches et un serviteur s'empressa d'ouvrir la porte et de tendre la main aux trois hommes poudrés qui étaient à l'intérieur. Nicolas n'osait pas poser de questions à son père, même s'il en mourait d'envie. Les trois personnages montèrent les marches d'un pas lent et digne. Ils s'arrêtèrent devant le gouverneur et celui-ci s'inclina profondément. Nicolas suivit son exemple.

– Bonjour, Monsieur de Caterets, dit le premier. C'est avec grand plaisir que je suis ici. J'espère que la cérémonie sera à la hauteur de mes attentes.

– Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'elle le soit, répondit le gouverneur, avec révérence. Je vous en prie, venez à l'intérieur, nous pourrons y discuter plus aisément.

     Il leur fit signe de le suivre et tout le beau monde entra à l'intérieur. Nicolas n'y comprenait rien. Qui étaient ces gens ? Que venaient-ils faire ici ?

      Le gouverneur installa confortablement ses invités et leur fit servir à boire et à manger.

– Permettez-moi de me présenter, reprit le premier homme qui avait parlé. Je suis le duc de Rohan représentant du roi dans les terres occidentales.

– Et moi, le marquis de Beauffremont, représentant de Colbert, premier ministre de France.

– Quant à moi, je suis le comte de Gramont, représentant de Hugues de Lionne, notre bien-aimé Secrétaire d'État des Affaires Étrangères.

       Nicolas écarquilla les yeux. Il n'avait jamais vu d'aussi grands personnages. Ces gens étaient de la haute noblesse française, des représentants du roi lui-même ! Mais, pourquoi étaient-ils ici ?

– Comme vous le savez, je suis le comte de Caterets, dit le père de Nicolas. Et voici mon fils.

      Les trois hommes regardèrent brièvement Nicolas avant de se retourner vers le gouverneur.

– Quand aura lieu l'exécution ? demanda le duc.

– D'ici deux jours, au plus tard, répondit le gouverneur.

      C'était donc cela. Ces haut dignitaires venaient pour assister à la pendaison d'Ariana. Ils venaient représenter la justice royale. Nicolas avait envie de leur arracher les yeux, mais il se retint. Comment pouvait-on faire un tel déplacement – car les routes maritimes n'étaient pas sûres – pour assister à la mort d'une personne ? Cela dépassait l'entendement.

– Je me réjouis d'avance de ce spectacle, reprit le duc. Toutes les mesures ont-elles été prises pour capturer ce gredin de Shark, s'il ose se montrer ?

– Oui, bien sûr, répondit le comte de Caterets.

– Je doute qu'il vienne pour sauver une petite fille. Les pirates n'ont ni foi ni loi. Ils ne tiennent à rien ni à personne. Enfin, qu'importe ! Ce sera toujours un pirate de moins !

      Nicolas serra les poings. S'il avait pu se battre en duel contre cet homme cruel sans mettre son père en danger, il n'aurait pas hésité. Mais, il lui fallait rester calme, ne serait-ce que pour entendre son père donner tous les détails de l'exécution. Cela pourrait s'avérer utile.

– Pouvons-nous voir la prisonnière ? demanda le marquis. Je voudrais voir de mes yeux si elle vaut tout ce tumulte.

– Bien sûr, veuillez me suivre.

      Nicolas avait l'impression que son père n'avait que ces mots à la bouche « bien sûr ». Comme s'il se devait de satisfaire le moindre désir de ces hommes. Il se leva et montra le chemin. Nicolas suivit le mouvement. Cela lui permettrait au moins de voir Ariana.

      Ils descendirent tous l'étroit escalier. Les nobles hésitaient à poser leurs souliers vernis sur les marches rugueuses et poussait de petits cris de dégoût quand leurs mains effleuraient les murs froids. « Des mauviettes » pensa Nicolas. Lorsqu'ils arrivèrent en bas, on eût dit que la cellule était vide. Ariana avait l'art de se cacher dans les recoins de sa cage pour avoir un peu d'intimité.

– Mademoiselle Shark ? bredouilla le gouverneur.

      Seul le silence lui répondit. Pendant un instant, Nicolas eut l'espoir qu'elle se soit enfuie.

– Vous êtes là ? redemanda le petit homme.

      Des pas se firent entendre dans la cellule et Ariana apparut, comme la toute première fois où Nicolas l'avait vue. Droite, fière, un air insolent plaqué sur le visage.

– Où voulez-vous que je sois ? dit-elle.

      Elle observa les trois nouveaux arrivants avant de prendre un air confus.

– Oh ! Mais je vois que ces messieurs sont de la haute ! s'exclama-t-elle, faussement aimable. Permettez ?

      Elle leur fit la révérence. Ariana savait diablement bien jouer avec les nerfs des autres et elle parvenait à donner à ce simple geste de soumission, une allure provocatrice.

– Ne jouez pas avec nous, Mademoiselle, dit le duc, d'un ton menaçant. Nous avons tous les pouvoirs ici.

– Vraiment ? Et avez-vous le pouvoir de m'empêcher de vous cracher à la figure ? demanda Ariana du ton le plus innocent.

– N'essayez même pas, gronda le duc, en s'approchant de la jeune fille.

      Ils se firent face, se rapprochant l'un de l'autre. Un vrai combat de coqs. Quand le duc fut si près d'elle qu'il touchait presque la grille, Nicolas vit Ariana glisser la main entre les barreaux et s'emparer de la montre en or du duc, sans qu'il ne s'en aperçoive. Puis, elle se détourna et repartit dans sa cellule. Monsieur de Rohan se retourna, triomphant.

– Vous voyez, c'est comme ça que l'on mate la racaille.

– C'est vrai que vous êtes très doué, dit Ariana dans son dos, pour vous faire berner !

      Le duc se retourna, furibond. Sa montre se balançait au bout des doigts de la jeune fille. Elle s'était mise assez loin pour être hors de portée de l'homme. Nicolas se délectait de la scène.

– Ouvrez cette grille ! hurla Monsieur de Rohan.

– On peut pas, dit le garde en faction. La dernière fois qu'on l'a fait, elle a failli s'échapper.

      Le duc secoua son poing devant la jeune fille.

– Vous ne perdez rien pour attendre, petite diablesse, maugréa-t-il. Vous vous balancerez bientôt au bout d'une corde.

– Vous ne pensez pas que votre montre sera du meilleur effet, le jour de l'exécution ? Je la porterai en votre honneur.

      Le duc laissa échapper un grondement rageur et partit sans demander son reste. Les autres dignitaires le suivirent, salués par la douce insolence de la pirate.

– Bien le bonjour chez vous, messieurs !

      Nicolas adressa un sourire franc à Ariana, auquel elle répondit. Cela n'échappa pas au gouverneur qui entraîna son fils à sa suite, en le tirant par le bras.


      Pendant que les serviteurs amenaient les invités à leurs appartements, le gouverneur reconduisit son fils à sa chambre. Non pas que celui-ci ne savait pas s'y rendre, mais il ne devait plus en sortir avant la fin de la 'cérémonie'. Nicolas eut beau faire, rien ne pouvait changer la décision que son père avait prise. Il avait bien vu le regard complice que son fils avait échangé avec la prisonnière. Il ne fallait pas qu'il puisse d'aucune manière empêcher son exécution.

      Nicolas se retrouva donc de nouveau enfermé à double tour dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit, les pensées tourbillonnant dans son esprit. Que faire ?

      À la lecture du journal, il s'était rendu compte que tout ce qu'on lui avait dit sur les pirates relevait de la légende plus que de la réalité. Ces gens n'avaient pas toujours choisi cette vie, ils n'en étaient pas toujours fiers. Puisqu'ils ne se conformaient plus aux règles de la vie en société, ils obéissait à l'honneur et à l'amitié, faisaient les choix que leurs cœurs leurs dictaient. Un existence libre, certes, mais pleine de danger. Une vie s'entrelaçant sans cesse avec la mort.

      Nicolas était-il prêt à affronter cela ? Avait-il l'étoffe d'un pirate ? Il n'en était pas sûr. Pouvait-il tout abandonner derrière lui ? Et son père, que dirait-il ?

      Et puis, même s'il voulait sauver Ariana, comment pourrait-il bien faire ? « Il y a toujours une solution » lui soufflait son cœur. « Mais elle a un coût » lui disait sa raison.

      Pour se sortir de ce dilemme, Nicolas décida qu'il était temps de continuer le journal, et d'en lire les dernières pages.


Que pensez-vous de ce petit interlude ? On m'a demandé de rajouter des passages avec Nicolas, dans la "vraie vie", alors en voici ! C'est vrai que j'ai beaucoup aimé l'écrire ^^


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