Chapitre 27 - Témérité (Partie 2)
La témérité de ces hommes était épatante. Ils ne reculaient devant rien pour un peu d'or. Ou beaucoup.
Après un « plouf » tonitruant, le voix de Pedro a retenti dans la caverne.
– C'est bon, la voie est libre ! Tout va bien !
Les pirates ont tous sauté, les uns après les autres. Le capitaine s'est lui aussi laissé tomber dans le trou. Il ne restait plus que Will et moi. Je n'en menais pas large. J'avais déjà été dans l'eau, quand il avait fallu que j'arrache ma dent de requin, mais j'avais un tonneau auquel me raccrocher, et l'adrénaline avait fait le reste. Mais je ne savais toujours pas nager.
– Hum... Je pense que je vais vous attendre là. Il faut bien que quelqu'un garde nos arrières, ai-je dit.
Will n'a pas répondu. Il a pris ma main et m'a entraînée avec lui dans le trou, sans que je puisse protester plus longtemps. La chute a été longue. Si longue. J'ai cru que nous n'arriverions jamais. Nous avons pourtant fini par heurter la surface de l'eau de plein fouet. Nous avons continué notre course vers le fond, entraînés par notre élan.
Will a donné un grand coup de talon sur le sol et est remonté vers le haut comme une flèche, m'emportant à sa suite. Je voyais un tout petit cercle de lumière, qui nous guidait vers le haut. Mais il était si loin ! Mes poumons s'étaient déjà entièrement vidés de leur air. « De l'air ! Il me faut de l'air ! », ai-je pensé, paniquée.
Nous avons finalement crevé la surface et j'ai pris la plus longue inspiration de ma vie. Au final, c'était plutôt amusant ! Will et moi avons ri de bon cœur.
– Tout le monde est là ? a demandé le capitaine.
Les pirates ont répondu et Pedro nous a indiqué la direction de la berge. En tous cas, il a essayé. En effet, nous étions dans le noir le plus complet. Impossible de distinguer la droite de la gauche. Il nous a dit de trouver une paroi et de la suivre. La grotte n'était pas très grande selon lui, nous finirions par y arriver.
Will a passé un bras autour de ma taille et m'a aidée à progresser dans l'eau. En 'nageant' ainsi, nous sommes parvenus à une sorte de petite plage.
– Aaaaaaaah, a hurlé Alfonso, quelque part dans le noir. Il n'était pas encore arrivé.
– Que se passe-t-il ? a demandé le capitaine.
– Ba-barracuda !
– Aïe, a dit le capitaine. Allumez une torche !
Un pirate a trouvé de quoi confectionnez une torche et nous avons pu y voir plus clair. Cependant, la lumière ne portait pas très loin.
– Viens vers la lumière, Alfonso, a crié Will, tandis qu'Edward préparait son pistolet.
Lorsque le pauvre garçon est apparu, une forme visqueuse était accrochée à son pied. Le poisson gigotait dans tous les sens. Hawkins ne pourrait jamais le tuer sans risquer de toucher Alfonso. J'ai dégainé mon sabre et me suis approchée. Le barracuda avait presque avalé le pied du marin. Il fallait que je vise juste.
– Ariana ! C'est trop risqué, a crié Diego.
– Laissez-la faire, a dit le capitaine.
J'ai levé mon sabre et l'ai abattu sur le poisson. Il a tout de suite cessé de gesticuler. J'ai ensuite écarté ses mâchoires immobiles pour dégager le pied d'Alfonso, qui était intact, mis à part les morsures du barracuda.
Après avoir soigné les blessures du jeune homme, nous nous sommes avancés dans le couloir qui partait de la petite plage. Tout paraissait calme. Trop calme. Le capitaine avançait pas à pas, avec prudence. J'ai remarqué un endroit où le sol paraissait plus clair devant nous. Will l'avait vu aussi. Il a arrêté Shark.
– Capitaine, il y a quelque chose qui cloche, a-t-il dit.
– En effet, vous avez raison, a répondu mon père. C'est très bien, Monsieur Parker.
Je me suis renfrognée. Bravo Will et gna gna gna... Moi aussi je l'avais vu, ce piège. Car c'en était un. Lorsque le capitaine a posé le pied sur le sol, celui-ci s'est dérobé sous lui. Heureusement, Will le retenait. Cet espace était composé d'un matériau friable, qui se brisait facilement. En-dessous se trouvait un trou peu profond, rempli de lances pointues. Charmant.
Will a lancé une corde par-dessus et nous avons pu passer sans trop de difficulté, même si Edward nous a fait peur, en lâchant la corde d'une main pour rattraper son pistolet, qui avait glissé de sa poche. « C'est mon porte-bonheur ! » fut sa seule excuse.
Quelques pas plus loin, nous avons été arrêtés par une lourde porte en bois.
– Je pense que nous voilà devant la dernière barrière, mes amis, a annoncé le capitaine Shark.
Comme d'habitude, il a été vivement acclamé. Mais, les pirates se sont vite tus devant l'énigme de la porte. En effet, nous avons tenté mille et une astuces pour essayer de l'ouvrir, sans succès. Découragés, nous nous sommes assis devant. Il n'y avait pourtant rien de spécial sur cette porte ! Seulement une poignée et une serrure. Nous n'avions pas la clé, mais à quel moment une serrure pouvait-elle résister à un pirate mal intentionné ?
Je me suis adossée contre la porte pour réfléchir et j'ai entendu un bruit étrange. Les planches ne faisaient pas toutes le même bruit. J'ai tapé les différentes planches avec la poignée de mon sabre. L'une d'elles faisait un son creux.
– La petite fait de la musique, a dit Méga, en rigolant.
Pour répondre à sa remarque, j'ai frappé la planche qui me semblait fragile, avec la garde de mon sabre, et elle s'est brisée en mille morceaux.
– Oui, mais moi, je ne joue pas du pipeau, lui ai-je répondu, avec un grand sourire.
J'ai glissé la main entre les planches et j'ai pu tourner la clé, qui était sur la serrure, à l'intérieur. La porte s'est ouverte.
J'ai été la première à pénétrer dans la grande salle du trésor. Un puits de lumière l'éclairait depuis le plafond et les rayons du soleil ricochaient sur des montagnes de pièces d'or et d'argent, de bijoux et de pierres précieuses. De riches tentures habillaient les murs et un énorme coffre, encore fermé occupait le centre de la pièce. C'était tout simplement magique. Je n'avais jamais vu autant d'or de ma vie et je ne pouvais pas en détacher mes yeux. Mon regard errait de collier en tiare, de robe de brocart en montagnes d'argent.
Les pirates sont entrés à ma suite et se sont précipités sur ces merveilles. Ils se sont remplis les poches le plus vite possible. Mon père, quant à lui, s'est approché du coffre central. Je l'ai suivi.
– Encore une énigme, a-t-il murmuré.
– Dont vous viendrez encore à bout, n'est-ce pas ? lui ai-je répondu.
– Évidemment, ma chère fille, a-t-il dit. Tiens, pendant que vous êtes là, je voulais vous donner ceci.
Il a sorti sa main de sa poche et l'a ouverte. Une magnifique ceinture rouge, sertie de pierres précieuses de toutes les couleurs, était posée au creux de sa paume. Je l'ai prise avec une grande délicatesse.
– J'ai pensé que cela irait bien avec votre bandeau écarlate, a-t-il ajouté.
Il paraissait gêné d'avoir pensé à moi, d'être gentil, d'être un père attentionné. Alors, je l'ai serré dans mes bras en lui glissant un « Merci » à l'oreille. Je me suis détachée de lui et me suis penchée sur le coffre, pour prétendre que je n'avais pas remarqué son sourire.
– On dirait qu'il faut composer un code, ai-je dit.
En effet, le coffre ne comportait aucune serrure. Il y avait seulement deux rouleaux incrustés dans le couvercle. L'un comportait des lettres, l'autre, des chiffres. Les rouleaux tournaient pour que l'on puisse aligner une lettre et un chiffre.
– Un travail d'orfèvre, a remarqué Shark, probablement venu d'Espagne.
Il s'est gratté le menton.
– Mais oui ! C'est l'Espagne ! Orellana n'aurait pas été assez stupide pour mettre son prénom ici. Et qu'est-ce qui compte plus qu'eux-mêmes pour les Espagnols ? Leur pays ! La lettre doit être le E. Mais le chiffre ?
– Un date de naissance peut-être ? ai-je proposé. Un chiffre porte bonheur ?
– Voyons... Orellana était l'émissaire de Charles Quint. Ce doit donc être...
– Un cinq ! me suis-je exclamé.
J'ai tourné la rouleau et lorsque le « E » et le « V » ont été alignés, un cliquetis s'est fait entendre à l'intérieur du coffre. Le capitaine a soulevé le couvercle mais l'a laissé retomber immédiatement car une voix grave a soudainement résonné dans la caverne.
– Intelligent, capitaine Shark, très intelligent, disait la voix, avec une admiration feinte. Mais pas assez.
Je me suis retournée et ai découvert un homme qui ne pouvait être autre que Salem Pesadilla.
Voilà pour le chapitre d'aujourd'hui ! Je dois dire qu'il y a parfois des formules que je trouve un peu maladroites, je ne sais pas si cela vous a marqués ?
L'heure est venue de la première rencontre avec Pesadilla, l'ennemi juré de Shark. Et il n'est pas venu pour discuter... Que va-t-il se passer à votre avis ?
Et, avez-vous remarqué une petite référence à la pop-culture ? Il y a une phrase que j'ai tiré d'ailleurs... À vous de trouver ^^
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