Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 25 - Émeraude

23 Mai 1665,

      Non, non et non ! Ils sont tous plus fous les uns que les autres, c'est pas possible ! Je rêve !

      Malgré toutes mes protestations, il semblerait bien que nous soyons en route vers le trésor. C'est du suicide ! Je veux bien être un peu tête brûlée de temps en temps, mais là, c'est se jeter dans la gueule du loup !

      Tu l'auras compris, Monsieur Gift, le capitaine a décidé que, même si son pire ennemi, un monstre sanguinaire et sans pitié, est sur nos traces, nous allions quand même essayer d'atteindre le trésor. Normal. Pas plus tard qu'hier, Müller m'a fait tout un discours sur combien Pesadilla était dangereux, et aujourd'hui, il décide, avec le capitaine, d'aller à sa rencontre. Bien sûr. Ils ont tous perdu la tête, manifestement.

      Je comptais, personnellement, vivre un peu plus longtemps que quinze ans, mais ce n'est plus au programme. Ce matin, les quatre « décideurs » nous ont annoncé que, si nous étions rapides et discrets, il n'y avait pas de raison que nous tombions sur Pesadilla, et que nous étions en mesure de trouver le trésor avant lui. D'abord, l'équipage a un peu grommelé. Mais, comme à son habitude, Shark a réussi a galvaniser les hommes à grand renfort de « Qui sont les plus grands pirates ? Nous ! », « Allons-nous nous laisser faire ? Non ! » etc.

      La tempête s'est calmée. Lorsque les nuages se sont enfin dissipés, j'ai cru un instant que la mer avait pris une couleur verte assez inquiétante. En réalité, j'apercevais pour la première fois l'Amazonie. C'était une véritable mer d'arbres qui se déroulait devant mes yeux. Le feuillage, agité par le vent, frémissait comme s'il était vivant. Je crois que je me rappellerais toujours de ce moment où j'ai cru que je ne verrais jamais rien de plus beau. L'Amazonie est une émeraude. C'est un trésor en elle-même.

      En me concentrant sur ce que je voyais, j'ai aperçu un ruban scintillant qui serpentait au milieu de la soie verte de la canopée. L'Amazone. J'ai dirigé mon père vers l'embouchure du fleuve. Nous avons amarré le navire non loin de Bélem, la ville qui marquait l'entrée dans la forêt. Là, nous avons loué de solides canots, capables de remonter le fleuve. Les vêtements que nous conservons dans la soute furent très utiles pour se faire passer pour de simples pêcheurs. Pas question de donner des indices à Pesadilla pour suivre notre trace.

      Nous sommes partis. Nous avons laissé deux tiers de l'équipage près du navire et l'autre tiers, dont je fais partie, est en route vers l'inconnu. Si nous ne sommes pas de retour dans deux mois, les pirates restés à bord du Golden Gem nous présumeront morts et partiront sans nous.

      Pour l'instant, je me contente d'observer le paysage avec émerveillement. La végétation tropicale est si abondante ! Je pourrais presque profiter du voyage : nous sommes sur l'eau, au frais, et mes yeux se régalent. Pourtant, le temps qui nous est imparti et la menace que représente Pesadilla pèsent sur moi comme une épée de Damoclès. Je sens que mes camarades sont tout aussi tendus, même s'ils essayent de n'en rien laisser paraître.


13 Juin 1665,

      Je n'ai pas pu te décrire beaucoup notre périple, Monsieur Gift, parce que nous sommes dans ces fichus canots jour et nuit. Et tu sais de quel œil te regarde le capitaine depuis ce malencontreux accident. Bref. Nous avons vogué trois semaines sur l'Amazone, à la merci des crocodiles. Heureusement qu'Hawkins est un fin tireur.

      Aujourd'hui, le capitaine nous a demandé de commencer à regarder autour de nous pour trouver une sorte de statue ou de totem. Personne n'y comprend rien mais c'est ce qui doit être indiqué sur la carte. Lorsque nous aurons trouvé cette chose, nous descendrons enfin à terre. Tu me diras, je ne sais pas si c'est mieux. Ce sera les jaguars au lieu des crocodiles.


14 Juin 1665,

      Nous avons mis pied à terre. Alfonso avait décelé quelque chose qui aurait pu ressembler à ce que nous cherchions. Nous avons avancé sous les arbres à grands coups de machette pour nous retrouver face à un gros bloc de pierre.

      Les pirates ont soupiré. Ce ne pouvait pas être ça. Pourtant, quelque chose me disait que nous n'étions pas loin. J'ai débarrassé le rocher des lianes qui l'envahissaient pour découvrir une sorte de sculpture. Ce que je voyais ressemblait à un visage. Des lignes grossièrement taillées dans la pierre formaient des yeux, un nez et une bouche. La végétation qui avait poussé sur la roche créait une couronne de fleurs et une chevelure saphir autour du visage.

– Regardez ! Une femme ! s'est exclamé Pedro.

– Alfonso avait raison, a dit Will.

– Nous sommes sur la bonne voie, a conclu le capitaine.

      Nous avons décidé de camper autour de la statue et Shark a jugé bon de nous mettre au courant de ce qui nous attendait.

– Mes chers amis, cette statue, ici présente, marque l'entrée dans le territoire des Amazones. Il nous faut le traverser pour parvenir à une montagne, dans laquelle le trésor est dissimulé. Je ne vous cache pas que ce périple est plein de dangers. Non seulement nous avons probablement Pesadilla à nos trousses, mais en plus, les Amazones ne sont pas réputées pour leur gentillesse envers les intrus. Pas depuis qu'Orellana est passé. À vrai dire, je ne crois pas que quelqu'un soit revenu vivant de ce territoire depuis plus de cent ans.

      Je me suis sentie pâlir et j'ai vu que mes camarades oscillaient entre le blanc et le verdâtre.

– Ce n'est pas une raison de se décourager ! a dit le capitaine, plein de confiance. Ne sommes-nous pas les meilleurs pirates de tous les temps ? Rien ne nous résiste !

      J'ai vu, à la mine de mes compagnons, qu'ils n'en étaient pas si sûrs.

– Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons plus reculer, a déclamé Shark, comme si cela avait quelque chose de rassurant.

      Après ce discours, pour le moins éloquent, nous avons fait un feu, afin d'éloigner les bêtes sauvages, et nous avons organisé les tours de garde.

      Tout ce que je souhaite pour le moment, Monsieur Gift, c'est de me réveiller demain matin.


15 Juin 1665,

« Oui, bon, ça va ! Au vu de notre situation actuelle, je ne vois pas en quoi écrire dans mon journal pourrait aggraver les choses ! » Voilà la réponse cinglante que j'ai dû faire à tous les regards désapprobateurs des matelots quand je t'ai sorti Monsieur Gift. Ils m'ont laissée tranquille. En même temps, s'ils m'avaient écoutée, nous n'en serions pas là.

     En effet, nous nous sommes mis en route ce matin, aux premières lueurs de l'aube. Au début, tout allait bien. Pas de bêtes sauvages en vue, pas de bruits suspects, seuls nous et la jungle. Pourtant, peu après le – maigre – déjeuner, j'ai remarqué que le chemin sur lequel nous nous trouvions était trop linéaire, trop simple. Dans un premier temps, j'ai gardé mes observations pour moi. Ils allaient me trouver paranoïaque.

      Mais, plus nous avancions, plus j'étais sûre d'avoir raison. J'ai remonté la colonne jusqu'à mon père, qui menait la marche.

– Capitaine, l'ai-je interpellé. Je crois que nous allons ou vers le village des Amazones, ou droit dans un piège.

      Shark s'est arrêté, ce qui a provoqué nombreuses collisions à l'arrière. Il a levé un sourcil.

– C'est bien simple, ai-je repris, regardez où vous mettez les pieds. Nous sommes visiblement sur un chemin fréquenté.

      Je me suis baissée pour montrer la terre piétinée, devant le capitaine.

– Nous sommes sur un lieu de passage. La terre porte des marques de pas, les fougères et les branches sur les côtés sont brisées.

      Comme le capitaine ne disait rien, j'ai continué ma démonstration.

– Et regardez les arbres, un tronc sur deux porte cette marque.

      J'ai posé le doigt sur deux lignes horizontales presque parfaitement parallèles.

– J'en déduis que des hommes, ou des femmes, ont établi ce code pour se guider à travers la forêt. Donc, nous allons droit vers un village... ou un piège.

– Vous êtes très observatrice, Mademoiselle Shark, a finalement daigné dire mon père. Mais je ne pense pas qu'il y ait lieu de s'alarm...

      Il n'a pas pu finir sa phrase. Un minuscule fléchette venait de passer devant son nez, pour se ficher dans l'arbre de derrière.

– Ah oui ? ai-je dit, sarcastique, avant de dégainer mon sabre.


     Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas pu éviter l'inévitable. Les Amazones étaient invisibles, elles ne faisaient qu'un avec la forêt. Les fléchettes volaient dans tous les sens et nous prenaient de tous les côtés. Rien à faire. Nous sommes tombés comme des mouches, les uns après les autres. Et là, trou noir.


      Lorsque je me suis réveillée, il faisait déjà nuit. J'étais ligotée autour d'un poteau, entre Will et Diego. Eux aussi gémissaient faiblement alors qu'ils reprenaient conscience. Plus loin, les autres membres de l'équipage étaient dans la même position délicate : ligotés. Tout ce que je pouvais voir en dehors de ça était du tissu. Un tissu bigarré, représentant des scènes de vie. Nous devions être sous une sorte de tente.

– Vous croyez qu'elles vont nous manger ? a demandé John, brisant le cours de nos pensées.

– Mais non, imbécile, a dit Méga, elles vont nous tuer un par un puis faire un grand feu de joie.

– Je pense plutôt qu'elles vont nous sacrifier à leurs dieux, a renchéri Hawkins.

– Il n'y a rien à faire capitaine ? a de nouveau demandé John, inquiet.

      Le capitaine a relevé la tête et lui a adressé un sourire désolé.

– Je ne pense pas, John. Sauf si quelqu'un ici arrive à se détacher.

      Nous nous sommes tous mis à inspecter nos liens pour en conclure que ces femmes étaient aussi douées en nœuds que nous, les marins.

      Puisque j'avais les mains libres, sans pouvoir rien en faire car nous avions été désarmés, j'ai décidé de te sortir de ma poche, Monsieur Gift. Comme la situation est désespérée, autant que je te fasse mes adieux. C'est sans doute la fin des mes aventures. Cela fait exactement cinq mois et dix jours que je me suis embarquée, ou plutôt, que l'on m'a embarquée de force sur le Golden Gem, et c'est déjà la fin. Je savais que la vie de pirate était courte, je découvre maintenant à quel point elle l'est.

      Enfin, il est trop tard pour pleurer sur le lait renversé. J'ai eu de multiples occasions de m'enfuir et je ne l'ai pas fait. Je ne l'ai pas fait pour la simple raison que je n'aurais pu aller nulle part ailleurs. Toute ma famille, tous ceux à qui je tiens sont à mes côtés, sous cette tente. Et si nous mourons, nous mourrons ensemble.

Ah ! On vient...


Je suis en retard ! Ce chapitre devait sortir hier mais je suis rentrée beaucoup trop tard pour le faire...

Pour me faire pardonner, il y a 1800 mots ;)

Notre équipage de pirates se rapproche de son but, mais vont-ils y arriver ?

Qu'en pensez-vous ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro