Je regarde mes mains, me frotte les yeux, me pince le bras; non ce n'est malheureusement pas un rêve...
Je m'effondre à terre et sanglote durant ce qui me semble des heures.

Je me relève enfin, fouille l'appart de fond en comble, mais, comme en témoignent les traces vers la porte; la personne (la chose?) ayant fait cela n'est plus ici.

Avant de faire quoi que ce soit d'autre, je barricade ma porte, puis vais prendre une douche... Je me sens sale.

Après une douche où, il me semble, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, je m'habille rapidement et entend un grand cri venant de la rue.
Je me précipite à la fenêtre et vois une femme de mon quartier courir, se faire attraper par un homme qui la mord, lui arrache la tête, et une dizaine d'autres personnes se précipitent sur eux pour dévorer la pauvre femme.
Ok ok ok... Moi j'appelle ça DES PUTAINS DE ZOMBIES!
Je m'effondre par terre et, sentant une crise de panique arriver, commence à énumérer les rares certitudes me restant; je m'appelle Myriam, j'ai 16 ans, je suis apparemment désormais orpheline, je ne sais pas ce qu'il se passe dehors, je ne sais pas qui de mes amis est encore vivant, je ne sais même pas si je suis en sécurité chez moi!

Je me relève, réussi a me calmer et m'assieds à côté de la fenêtre avec un petit carnet de note;
•ce que je vois dehors n'est pas normal.
•certains humain ne se comportent plus en tant que tel, il ne semble leur rester qu'un côté bestial et une faim sans limite.
•je vais les nommer zombies, car de tout les être fictifs, ils sont ceux dont les descriptions se rapprochent le +.
•ils semblent incapable de courir,
•mais sont très fort; il ne faut pas se trouver à leur portée!
•ils semblent aveugles,
•mais se repèrent tout de même d'une certaine manière; probablement l'ouïe, mais je n'en ai aucune sûreté pour l'instant.
•apparemment seules leurs victimes dont le cerveau est intact peuvent devenir comme eux, les autres sont définitivement mortes.
•je ne sais pas d'où viennent les premiers "zombies".

Je me relève et range le petit carnet dans ma poche. Je réalise que j'ai trois potentiels zombies dans la pièce d'à côté... (Même s'ils me semblent quand même très morts).
Je DOIS agir... Mais comment...? Je devrais faire en sorte qu'ils soient morts "définitivement"... Mais je ne peux pas faire ça... C'est... C'est... Oh bordel...
Je pleure.
Oh mais merde, c'est pas le moment de pleurer... Si... Si je vois pas leurs visages... Ca devrait aller... Peut-être...
Je pars chercher un grand drap et une batte de baseball dans une armoire, les allonge côte à côte, leurs mets le drap dessus, de manière à ce que je ne puisse plus les voir. Le drap se teinte légèrement de rouge-brun. Puis je commence à abattre la batte de toutes mes forces là où se trouvent leurs têtes, je recommence jusqu'à ce que le drap ce soit totalement imbibé de leur sang, jusqu'à ce que je sois sûre que leurs crânes ressemble plus à de la marmelade qu'à autre chose.
Ne pas pleurer, ne pas pleurer encore, ne pas pleurer... Eh merde...
Je retourne me doucher, voulant me débarrasser de toute cette saleté en grande partie fictive, à force de frotter inutilement ma peau, cela me blesse, mais je m'en fout, je n'en peux plus... Sortez moi de là!

Je met un pantalon noir, confortable, un pull tout aussi noir, je met un collier ras-du-cou, je dois me changer les idées.
Je commence à faire des cartons, je sais que je suis en sécurité ici, mais il est impensable que je reste ici auprès de ces cadavres, de toute manière il faudra bien que je parte à un moment où a un autre.
J'attrape une pile de cartons aplatis et commence a les remplir; médicaments, premiers secours, nourriture pouvant être conservée longtemps, affaires personnelles, habits, mon ordinateur portable, plusieurs petites batteries rechargeables par des petits panneaux solaires, des pastilles pour purifier l'eau (pourquoi mon frère as-t'il ça dans ses affaires...?), divers trucs électroniques, encore de la bouffe, et encore diverses autres choses pouvant m'être utiles plus tard. Je remplis plusieurs bidons d'eau, et un sacré paquet de bouteilles, j'embarquait des bâches, cinq couvertures, deux sacs de couchages, beaucoup trop d'oreillers.
J'entasses tout ça dans l'entrée de mon appart, cela tiendra dans le coffre d'une voiture.
Problème... Je ne sais pas conduire...
Je me laisse glisser par terre.
Définitivement, il n'y a que Hédi à qui cette situation doit plaire... Lui qui n'arrête pas de répéter qu'il préférerai tellement vivre dans un monde post-apocalyptique avec des zombies partout...

Mon téléphone sonne, "Narcissistic Cannibal" de KoRn résonne dans l'appartement.
Tiens... Quand on parle du loup... Bon... Je vais décrocher et répondre parfaitement caaalmement...
«- allo Myriam?
-Vous êtes où?! C'est quoi ce bordel?! Venez m'aider je vous en supplie!», dis-je en sanglotant.
Calmement hein...
«- calme toi Myriam, ca va aller, on vient te chercher!», s'exclame Hédi.
Même lui me dit de me calmer bordel...
«-bon, je dois te (vous?) retrouver dans combien de temps et où?», me reprend-je froidement, m'étant soudainement calmée.
«- t'es au courant que t'es flippante quand tu change de ton comme ça...?»
«- c'est toi qui m'a dit de me calmer hein...»
«- ouais ouais... Donc! Je suis avec Bastien! On arrive le plus vite avec Falco! Bastien a réussi a joindre Paul, allez en bas de notre ancienne école, Montbrillant, ça a le mérite d'être près de la gare. On vous y retrouve!»
J'entend Bastien me saluer en arrière plan et Falco aboyer, puis Hédi raccroche.