
La résolution
C'était un dimanche matin des plus banal, couché dans mon lit, je ne voulais pas me lever et je fixais le plafond de ma chambre. Mon chien, Falco, me regardait d'un air blasé, je décidai de me lever n'ayant pas grand chose d'autre à faire. Arrivé dans la cuisine, je m'aperçus qu'un morceau de papier était posé sur la table. Le papier se révéla être un mot de ma mère, me disant que le reste de ma famille était partis au marché. Je pris mon petit déjeuner, composé d'un bol rempli de café et de deux biscottes beurrées. J'allumai la télévision, tout en donnant un morceau de biscotte à mon chien. Je me connectai directement à mon compte Youtube. L'accueil du site me proposait presque, pour ne pas dire que : des vidéos sur les revenants et invasions de zombies. Moi, qui étais fan de ce type d'histoire, décidai de changer et de regarder des parodies de mangas. Des aboiements m'obligèrent à me lever du canapé, pour ouvrir la porte-fenêtre du balcon, pour que mon ami canin puisse aller boire.
"En même temps, si tu bavais pas autant après avoir bu, tu ne serais pas obligé de boire dehors."
Je sortis à mon tour, posai mes coudes sur la rambarde du balcon et laissai mon regard se perdre au loin. La rue était vide, excepté deux gamins au loin. Ils semblaient fuir une autre bande de gosses.
"Ça doit être encore des sales mômes qui jouent."
Le son d'une musique me rappela que je n'avais pas éteint la T.V. Constatant qu'il était une heure de l'après-midi, je décidai de manger un truc. Pendant le déjeuner, mon portable sonna. C'était Bastien, un ami qui, je dois dire, a une tendance prononcée pour le métal, comme moi d'ailleurs.
- Allô, Hédi ! Tu vas pas le croire, il y a des zombies dans la rue ! Je te le jure !
- Tu sais que le premier avril c'est dans 6 mois ?
- Mec, c'est pas une blague bordel !
- Salut. lui répondis-je tout en lui raccrochant au nez.
"Des zombies, pensais je, et pourquoi pas les extraterrestres ou le retour des dinosaures tant qu'on y est !"
Mais je commençais à m'inquiéter, car mes parents et mon petit frère, qui étaient allés au marché, ne revenaient pas. Cela faisait à présent cinq heures qu'ils étaient partis. Je voulais aller me balader pour me changer les idées. Mais, lorsque que j'ouvris la porte d'entrée pour pouvoir sortir, je crus que mon cœur s'arrêtait net... Devant moi se tenait ma famille, mon frère avait un bras manquant, ma mère les joues déchiquetées de façon à ce que l'on puisse voir la mâchoire, et mon père avait les côtes à l'air et du sang, oui du sang, il y en avait de partout. Je fermai la porte et un vide se forma sous moi, je n'étais pas effrayé, j'étais étrangement calme :
"Du calme ! Tu es en train de rêver, c'est juste un rêve ! Pince-toi et tu te réveilleras !"
Je pinçai mon avant bras de toutes mes forces. Mais au lieu de sortir de ce cauchemar, je ne fis que crier et pester ma stupidité. Un frisson me parcouru l'échine. Je déambulai jusqu'à mon canapé et me laissai tomber dessus.
"Qu'est-ce qu'il se passe ? Je suis bourré ou quoi ! C'est un cauchemar !"
Malheureusement, l'endroit où je m'étais pincé, qui était à présent rouge et douloureux, me rappela que c'était bien la réalité. Je sortis sur le balcon pour respirer un grand coup et me calmer. C'est alors que j'entendis des cris provenant d'un des balcons avoisinant. Je me penchai tout en dirigeant mon regard vers la droite et vis M.Glinner. Son visage était figé dans une expression de stupeur, il était dos à la rambarde et ses mains la serraient avec tant de force, que ses veines gonflées sous la pression, ressortaient. Il fixait ce que je supposais être l'intérieur de son appartement. On pouvait l'entendre chuchoter :
- D-du calme Émilie, j-je ne te r-reconnais plus ! Q-qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Lorsqu'il s'aperçut de ma présence, il me lança un sourire maladroit et avec les larmes aux yeux, il me dit :
- Salut petit ! Belle journée n'est-ce pas ?
- O-oui, M.Glinner. bégayai-je.
La tête que je faisais à ce moment précis devait vraiment trahir mon inquiétude, car son sourire s'élargit :
- Ne t'en fais pas petit. J'ai juste une petite dispute avec ma femme, rien de grave. D'ailleurs, je vais aller faire un tour le temps qu'elle se calme. À la prochaine !
Sur ses mots, pleurant à chaudes larmes, mais toujours le sourire aux lèvres, il passa par-dessus la barrière du balcon. Dans sa chute, son crâne heurta le balcon de l'étage en-dessous, avant de s'écraser lourdement sur le trottoir. J'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sortit. Il fallait que je trouve un moyen de descendre dans la rue, si je ne voulais pas finir comme ce pauvre monsieur Glinner. Mon regard se posa sur mes armes de air-soft, mon activité favorite. On me les avait offertes pour mon anniversaire pour la simple et bonne raison que j'adorais les armes. Mon chien me regardait, il était en alerte, les oreilles levées, donnant l'impression qu'il avait compris la gravité de la situation. En proie à la panique, je me mis à la recherche de mon téléphone. Je fouillai l'appartement de fond en comble, avant de me souvenir qu'il était dans ma poche. Je voulus composer le numéro de Bastien. Je tremblais tellement que je dus le refaire plusieurs fois avant de taper le bon numéro. Après quelques sonneries, il répondit et je lui criai:
- Putain de merde, c'est quoi ce bordel ?!
- Je te l'avais dit. En plus, j'ai un gros problème ! Ma famille est morte, j'ai dû tuer ma mère, mon père.Et mes sœurs sont sorties et elles ne répondent pas ! sanglota-t-il
- Mais, elles sont peut être encore en vie !
- Non, je suis sûr qu'elles m'auraient appelé, je ne me fais pas trop d'illusions. dit il d'une voix tremblante.
- Je viens te chercher. m'exclamai-je
- Je t'attends, dépêche s'il te plait.
Je pris mes armes: un fusil d'assaut ou M4; un fusil sniper et une arme de poing. Je rangeai mes munitions (des billes métalliques et des cartouches de gaz) dans un sac à dos noir, je mis mon fusil de précision dans une housse et la housse sur une épaule le sac de l'autre, le pistolet dans la poche, le M4 à la main, quand une pensée me traversa l'esprit:
"Pour passer je vais devoir tuer ma famille."
Pour être honnête, tuer mon père ne me dérangeait pas vraiment, il rentrait souvent bourré et j'en prenais souvent plein la gueule pour ne pas qu'il s'en prenne à ma mère ou à mon frère. Mais là, c'est moi qui vais devoir m'en prendre à ceux que j'ai toujours voulu protéger, et dans un élan de volonté et de courage, j'ouvris la porte et je me résolu à tirer. Une fois fini, je réprimai la mélancolie et le désespoir qui s'étaient emparés de moi, avant de me résoudre à partir en direction de chez Bastien. Sur le chemin, je me rendis compte que des larmes coulaient le long de mes joues.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro