Chapitre 21
Assis dans le bureau de l'assistante sociale, je me tortille un peu, mal à l'aise. Mais je ne regrette pas d'être venu : c'est mon dernier espoir.
La professionnelle vient s'assoir en face de moi, derrière son bureau. Elle est grande et mince, bien habillée, cheveux bruns bouclés coupés plutôt court. Elle est jeune et elle me fait plutôt bonne impression.
- Alors, qu'est-ce qui t'amène ? Me demanda-t-elle d'une voix agréable sans être excessivement chaleureuse.
Je prends une grande inspiration et je déballe tout : violences physiques, sexuelles et négligence. Je dis tout ce que m'a raconté ma cousine. Je ne m'arrête qu'à la fin de mon récit, essoufflé comme si j'avais couru le marathon et des larmes sur les joues sans que je ne me sois rendu compte qu'elles coulaient. Elle se penche vers moi.
- Bon, Ilan. C'est très bien que tu sois venu me voir. Maintenant, il faut que tu penses à te protéger, toi. Je sais que tu veux l'aider, mais ce n'est pas ton rôle. Ce rôle, c'est celui des adultes.
Je me retiens de lui rétorquer que mes parents ne m'ont pas aidé, bien au contraire. Tiens, d'ailleurs je dois encore lui faire part de mes inquiétudes envers ce que mon père pourrait raconter à sa sœur, Constance.
- Maintenant, essaye s'il te plaît de te tenir à l'écart de tout ça.
Je hoche la tête. En réalité, je ne demandais que ça : qu'un adulte prenne les choses en main et nous protège tous les deux.
- Ilan, je te remercie une nouvelle fois d'être venu me voir. Mais il faut que tu comprennes que je ne peux rien faire, là, sur tes dires. Il faut que Margot vienne me parler elle-même, ou sinon je demanderai à ses professeurs s'ils ont remarqué quelque chose. Je suis désolée mais c'est comme ça.
Ouch ! J'ai l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans l'estomac. L'effort que j'ai fait ne sert donc à rien ? Abasourdi, je ne peux que bredouiller quelques mots.
- Oui, oui, je lui dirai de venir.
- Bien, si tu n'as plus rien d'autre a me dire...
- Attendez ! J'ai peur que mon père dise a ma tante tout ce que Margot m'a raconté et que ça soit encore pire pour elle. Si vous pouvez faire quelque chose, n'importe quoi, faites-le avant ce week-end.
Je la vois un peu troublée.
- Bien sûr, je comprends. Ne t'en fais pas.
Déçu par cet entretient qui n'est au final pas le miracle que j'attendais, qui ne m'a pas fourni l'aide dont j'avais besoin, je ne sais pas quoi dire d'autre. Je me lève et je pars.
Dès que je croise ma cousine, je lui parle de ce que je viens de faire. Elle semble tout d'abord effrayée, mais quand je lui dit que l'assistante scolaire veut la voir, elle prend un air déterminé et me jure qu'elle s'y rendra l'après-midi même.
(Car oui, pour qu'elle ne se désiste pas, je lui ai fait croire qu'elle était convoquée, demande, bref, obligée d'y aller. Je sais, c'est pas vraiment cool. Mais c'est pour son bien. Enfin je pense. J'espère.)
Et en effet, à la récré suivante, je la vois se diriger vers l'infirmerie. A présent, je ne peux que croiser les doigts pour que tout se passe bien.
J'attends. Je fixe la porte par où ma cousine pourra revenir dans la cour.
J'attends.
Tom essaye de me tirer les vers du nez, mais je refuse de dire quoi que ce soit.
J'attends.
Et enfin, alors que la sonnerie retentit, et que je m'apprête à quitter mon banc pour rejoindre mon rang, elle arrive.
- Tout va bien ?
- Oui, me répondit-elle en allant chercher son sac. Elle va convoquer ma mère dans la semaine.
Enfin une action concrète ! Enfin, quelque chose va être fait pour aider ma cousine ! Enfin, nous allons sortir de ce cauchemar !
Nouveau chapitre... désolée de le poster si tard. Je sais, faut que j'écrive plus vite...
Bref, je voudrais avoir un peu votre avis : qu'est-ce que vous pensez à ce stade de l'histoire ?
Sur ce, à bientôt pour le prochain chapitre que je vais essayer de poster bientôt...
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