chapitre 15
Aujourd'hui, un jour comme les autres. Tom me demande de l'accompagner chez l'assistante scolaire pour demander une bourse pour l'année prochaine. Pas de souci, j'accepte.
C'est un endroit où je ne vais pas souvent, un peu à l'écart de l'infirmerie.
Tandis que j'attends mon ami qui est allé seul dans le bureau de l'assistante scolaire, je regarde le panneau d'affichage.
Alors que je lis des fiches au hasard, mon regard tombe sur une affiche que je n'avais jamais vu. Les mots inscrits me frappent comme un coup de fouet : "Enfants en danger ? Parents en difficulté ? Le mieux, c'est d'en parler !" suivi d'un numéro de téléphone que j'avais déjà lu dans les numéros d'urgence mais auquel je n'avais jamais fait attention : le 119.
Ébranlé, je m'assois dans un fauteuil et mon cerveau tourne à toute vitesse. Si je téléphone à ce numéro, est-ce que j'aiderai ma cousine ? Est-ce qu'ils agiront vraiment ?
Je suis un peu dubitatif. Confier cette affaire familiale à un numéro national, aux services sociaux, me paraît presque excessif.
Je me persuade presque immédiatement que ce n'est pas la chose à faire.
Mais cette affiche m'a rappelé Margot et ce qu'elle subit chaque jour. Et aussi qu'il existe des endroits spécialisés pour ces situations.
A cet instant, je me décide à en parler. J'ai même dans l'idée de tout raconter à l'assistante sociale maintenant, tout de suite, dès que Tom serait sorti. Elle, elle saurait quoi faire, comment réagir. C'est son boulot.
Mais je suis coupé dans mon élan par la sonnerie qui annonce la fin de la récré. Mon instinct d'élève reprend le dessus, je remet mon sac sur mon dos et dès que mon ami sort du bureau, je l'entraîne vers notre salle de classe, avec un regard de regret au tableau d'affichage.
En cours, je me raisonne de nouveau. Il est préférable que j'emmène Margot chez l'assistante sociale, plutôt que d'y aller seul. C'est plus logique, elle parlera elle-même de ce qu'elle vit et elle ne pourra pas m'en vouloir de faire la démarche, moi.
Mais c'est déjà la fin de la journée, je n'ai pas le temps de voir ma cousine.
Tant pis, ça sera pour demain.
Je rentre chez moi soulagé d'avoir enfin trouvé quoi faire, un bon compromis entre les deux : ma conscience et ma cousine qui refuse que je raconte ce qu'elle subit.
Le lendemain, je trouve Margot dans un coin de la cour. Je vais la voir, nous sommes seuls.
- Salut, cousine !
- Coucou Ilan !
Je ne sais pas trop comment aborder le sujet, alors je commence par discuter tranquillement avec elle. Je finis par trouver le moment propice pour recentrer la conversation sur le sujet que je veux aborder.
- Margot, tu sais que il y a une assistante scolaire au collège ?
Elle se raidit immédiatement, sur ses gardes.
- Pourquoi ?
- J'aimerais que tu ailles lui parler de tes problèmes avec ta mère et ton frère. Je t'accompagnerai si tu veux, ou bien si tu préfères y aller seule je te laisserai y aller. Mais ça ne peut pas continuer comme ça, Margot. Je crois que tu le sais.
Elle baisse les yeux sur ses mains qui triturent nerveusement le bord de sa manche.
- Je... je vais réfléchir, Ilan.
Et sur ces mots, elle s'éloigne.
Bon. Ca ne s'est pas vraiment passé comme je le voulais...
Qu'est-ce que je fais, maintenant ? Continuer à insister auprès d'elle. Oui, c'est la meilleure option.
Alors ? Ce nouveau chapitre ?
Les deux prochains seront postés en même temps car ils sont très courts.
Encore une fois, merci de lire cette histoire et j'espère qu'elle vous intéresse toujours autant !❤
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