Chapitre 10
Tro...
Je ne peux pas faire ça... C'est précisément leur but, me harceler jusqu'à ce que je le fasse... Et puis, je ne suis pas lâche, je ne vais pas me laisser faire. Je trouverai un autre moyen de soulager ma douleur mais il est encore trop tôt pour que ma vie s'arrête.
Je retire mon pied du vide, reprends mes affaires et fais demi-tour. Je passe par la forêt histoire de me changer les idées et de trouver une solution à mes problèmes.
Je me promène dans ce bois désert, et remarque un objet par terre. Une bouteille de verre! Cassée en plus, de quoi se couper si on ...
C'est ça!!
Je pars en courant et retourne au centre-ville, je cherche le magasin le plus proche de chez moi et recherche un objet très précis.
J'arrive à la caisse et paye, le vendeur de cette supérette, sûrement le gérant me regarde avec des grands yeux. Il me fait rire, il est petit, un peu rond et a une longue barbe; on dirait un grand sage ou un sorcier!
Il doit bien se demander ce qu'une jeune lycéenne fait seule, dans son magasin, à acheter des lames de rasoir, lames qui ont l'air bien coupantes...
J'arrive chez moi, me précipite dans la salle de bains et décide de passer à l'acte.
J'enlève les habits qui sont sur mes bras. J'agrippe le petit paquet acheté et je l'ouvre.
J'attrape une lame à l'intérieur, elle est tellement coupante... tout se passera rapidement.
Je me place au dessus du petit lavabo.
Je tiens ce petit morceau de métal dans ma main droite, je tremble. Il faut que je me calme; je ferme les yeux, pense à tout ce qu'on m'a fait subir, regarde la lame et inspire profondément. Je visualise la zone à entailler et me concentre...
Quand soudain, je regarde devant devant moi. Il y a une glace au-dessus de ce lavabo. Je fais alors quelque chose qui n'était pas arrivé depuis longtemps: je me regarde dans la glace, bien en face. Et pour la première fois depuis que l'année scolaire a commencée, je me dévisage et me trouve belle. Non, je ne suis pas belle, je suis magnifique, et magnifique tel que je suis.
Je reste de longues minutes devant ce miroir, dans cette petite salle de bains, peut-être un quart d'heure, peut-être plus.
Je pleure, mais cette fois, ce n'est la faute de personne, je pleure car je me regarde enfin et retrouve l'Alexandra qui vivait avant dans ce corps; ce sont des larmes de joie. J'ai l'impression d'avoir retrouvée quelqu'un, une amie, une sœur, une moitié, une partie de moi.
Je renonce à l'idée de me mutiler, je ne vais pas me faire du mal et abîmer cette enveloppe charnelle que je viens de retrouver juste pour leur faire plaisir, je veux vivre ma vie comme je l'entends et pas comme les autres personne me la dicte, me l'ont dicté et me la dicteront.
Je veux rester moi-même et ne devoir changer pour personne.
Je dois trouver une autre solution. Je range la lame dans la boîte et lance cette dernière au fond de la poubelle. Ce n'était pas une bonne idée.
Je m'enferme dans ma chambre et essaye de trouver une solution qui me permette de ne plus avoir à supporter tout ça mais me permettant quand même de vivre ma vie sans me faire de mal...
Je sais.
Je prends une feuille de papier qui traîne et un crayon et je commence à rédiger une lettre. Une lettre d'adieu. Dessus, je note tous les problèmes que j'ai pu rencontrer depuis que je suis ici. J'explique que j'ai failli sauter de cette falaise, j'ai voulu me suicider et me mutiler. Je parle de ma prise de conscience devant ce miroir et j'en arrive à ce moment.
Je ne prends pas la peine de leur dire ce que je vais faire, je ne veux plus partager ma vie avec les autres. À compter de ce jour, je vivrai ma vie pour moi et non pour les autres.
Je ponctue cette lettre par un "Bienvenue dans ma vie."
Je cherche un sac à dos, un grand sac à dos. C'est bon, je l'ai trouvé.
Ensuite, il me faut des provisions. Je vais à la cuisine et scrute les placards dans l'espoir de trouver des aliments qui peuvent se conserver longtemps; mais en vain.
Je décide donc de sortir et d'aller acheter mes provisions à la supérette du coin. Là-bas, je retrouve le vieux monsieur. Décidément, il va vraiment me prendre pour une folle!
Une fois rentrée à la maison, je rassemble mes affaires et prépare mon sac. Dedans, je mets: les provisions achetées au magasin, trois tenues différentes, une couverture, une boussole, un carnet et mon crayon fétiche.
Une carte, il me faut une carte de la région.
Je file au grenier, il me semble avoir rangé des cartons dans le grenier à notre arrivée dans cette maison. J'emprunte la petite échelle en bois qui sert d'escalier et pousse la trappe au-dessus de ma tête. Elle se soulève et je m'infiltre à l'intérieur de la pièce.
Ici, il fait très sombre, seule une toute petite fenêtre laisse passer les quelques rayons de soleil. J'avance à tâtons jusqu'à ce que mon pied gauche heurte quelque chose, je l'ai trouvé. J'ouvre la boîte et cherche les cartes. J'en trouve plusieurs et décide de toutes les prendre, on ne sait jamais.
Je redescends l'échelle et retourne dans ma chambre. Les cartes sont en bonne état néanmoins, elles me semblent vieilles. Tant pis, j'aviserai par la suite.
Je les mets dans mon bagage et remet un peu d'ordre dans ma chambre. Je n'oublie pas de positionner le mot bien en évidence sur mon bureau rangé.
J'agrippe mon sac à dos et le mets sur mon dos. J'enlève le téléphone de ma poche, il ne tiendra pas longtemps sans être chargé. Je le pose sur mon lit avec mes écouteurs.
Je regarde une dernière fois cette chambre et emprunte la porte.
C'est parti, je vais enfin profiter de ma vie.
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Que va-t-il bien arriver à Alex par la suite?
Et plus important, qu'est-elle partie faire?
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