*Point de vue de Lune*

J'enlève mes chaussures mouillées et me laisse tomber sur mon canapé, qui aurait bien besoin d'un peu de couture. Je scroll quelques instants sur tok tok, si bien que une heure est déjà passée. Encore une vidéo me dis je. Je tombe alors sur un direct de dessin. On peut voir un jeune homme qui me paraît familier, peignant un ciel étrangement bleu, on peut appercevoir à travers la fenêtre de son appartement qu'il pleut, autant que chez moi. Intriguant n'est ce pas, de dessiner un ciel bleu alors que dehors la pluie tombe. Mais pour moi c'était normal, c'était beau, de voir la beauté dans ce qui semble ne pas l'être. Moi aussi ce ciel qui pleut je le voyais bleu, un bleu réconfortant. Je ne sais pas ce qu'il voulait exprimer. Mais pour moi ça voulait dire beaucoup de choses, et je ne doute pas que pour lui aussi.
Je me décide à m'installer derrière mon bureau et ouvrir mon carnet de notes, ici je consigne toutes mes pensées sous formes de courtes phrases. On peut voir sur la page de garde, ces quelques mots:
Les mots ne m'ont pas appris à marcher, mais ils m'ont relevés.
Une référence évidemment à mon amour pour les mots, mais aussi pour celui de la littérature et de tous ses livres inspirants qui vous aident à avancer et voir la vie sous un angle différent.
Je tourne lentement les pages, toutes ses phrases que j'ai écrites m'évoquent de douce et dure période de ma vie.
-Ils écrivent dans mon dos
Mes vertèbres sont un livre d'or
Tel une toile de Picasso
Je peins le décor

Je ne trouve rien à ajouter dans ce carnet. L'inspiration ne vient pas. Peut être le sommeil m'y aidera.
Je travaille un peu sur les graphismes de mon jeu vidéo.
Il consiste à élever des animaux fantastiques sur une petite île où vous êtes seul avec eux. Il sera possible de jouer entre amis mais rien de plus. C'est un petit havre de paix.
Je finis par éteindre la lumière et me coucher.

*Point de vue de Phébus*

Je finis le live, plutôt content. Beaucoup de personnes l'on regardé. J'observe ma peinture encore fraîche et retouche de petits détails.
Je regarde ensuite les commentaires, tous sont bienveillants, disent à quel point je suis talentueux. Je prête attention a ce message :
« Dessiner un ciel bleu par ce temps gris et pluvieux, c'est beau. Je me questionne juste sur le fait de savoir si c'est parce que tu n'aimes pas la pluie, ou parce que tu en as besoin, de ce ciel bleu. »
J'aimerais lui répondre, lui dire en face que j'ai peur de ce ciel pluvieux qui a emporté ma famille. Mais je ne peux que lui envoyer des messages. Alors je lui écris:
« A toi de décider quelle réponse tu préfères »
Elle me répond quelques instants plus tard:
« Je préfère ta réponse. Celle qui vient de ton cœur »
« Alors je te dirais que je n'aime pas la pluie, qu'elle me rappelle des choses que j'aimerais oublier. »
« La pluie m'évoque la joie, le bonheur. J'ai du mal à concevoir qu'elle puisse ne pas plaire. Pourtant tu dois avoir une bonne raison. Et si c'est elle qui te permet de peindre aussi bien, conserve la et affirme la. »
« La pluie m'évoque la mort, le temps qui passe trop vite, les pleurs, ma sœur. »
« Je comprends alors mieux ton œuvre et je ne peux m'empêcher de l'aimer encore plus. »
Je souris à son message. Je me balade sur son compte, mais malheureusement il est privé.
Sur sa photo de profil, on peut voir une jeune fille de dos, sous la pluie, un long manteau vert sur les épaules.
J'éteins mon téléphone, mets un disque dans la platine et me laisse bercer par la musique.
Soudain mon téléphone sonne. Je regarde, c'est mon père. Je laisse vibrer mon téléphone et vais me coucher.